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Conclusions
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Rapport après le débat général par le card.Turkson
CONCLUSION
« Sel » et « lumière » sont les métaphores /images avec les lesquels le
Serviteur de Dieu, le Pape Jean-Paul II décrivait déjà la mission du fidèle
du Christ dans la multiplicité et la diversité de leur identités et dans
leurs missions en Afrique et dans les Îles. Il disait: « dans la laïcité
pluraliste de notre temps, il est particulièrement nécessaire que pour
l’engagement des catholiques dans la vie publique que l’Église puisse avoir
une influence positive. Quelles que soient leurs professions, qu’ils soient
enseignants, hommes d’affaires ou fonctionnaires, magistrats ou politiciens,
il est attendu des catholiques qu’ils portent témoignage à la bonté, à la
vérité, à la justice et à l’amour de Dieu dans leur vie quotidienne. Le
devoir du fidèle laïc est d’être sel de la terre et lumière du monde,
spécialement dans les endroits où le laïc seul est en mesure de rendre
l’Église présente».[18]
La référence que fait le thème du Synode à l’invitation du Christ à ses
disciples d’être « le sel de la terre et la lumière du monde » ne renvoie pas
seulement au témoignage que l’Église- Famille de Dieu en Afrique, comme les
disciples de Jésus (Ac 1, 18), doivent rendre sur le Continent africain, ses
îles adjacentes et dans le monde. C’est aussi une référence à une méthode
pour une évangélisation et un apostolat crédibles, prescrite par le Seigneur
selon la manière dont il a réalisé lui- même sa mission.
« Dieu a tout aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique » (Jn 3, 16); et
la mission du Fils de Dieu incarné dans le monde a été décrite par Saint
Paul comme un renoncement à soi du Fils de Dieu jusqu’à devenir un homme:
«bien qu’il soit de condition divine…il s’est dépouillé lui-même, jusqu’à
prendre la forme d’un esclave» ( Phil 2, 3-7). Comme tel, Jésus a accompli
sa mission sur terre, en poussant le renoncement à soi jusqu’à sa plus haute
expression, en souffrant et en mourant en croix, il accomplissait ainsi la
prophétie du Serviteur souffrant de l’Ancien Testament (cf. Is 52-53, etc.).
Telle est la caractéristique du rôle de serviteur que le thème du Synode
évoque pour apporter la réconciliation, la justice et la paix sur le
continent et dans ses îles…«Serviteur (au service) de la réconciliation, de
justice et de paix» comme le thème de notre Synode invite l’Église-Famille
de Dieu en Afrique à mener une existence pascale en étant agents de
réconciliation, de justice et de paix; et c’est ce que les métaphores de sel
et de lumière signifient. C’est l’enracinement de notre méthode d’action
apostolique comme serviteurs de la réconciliation de la justice et de la
paix, dans le sacrifice que nous faisons de nos vies dans celle qu’a fait le
Christ de la sienne. En effet, la même chose doit se retrouver en nous comme
dans le Christ Jésus (Ph 2, 5).
Au cours de ce Synode, il est revenu sous des formes variées que
l’Église-Famille de Dieu en Afrique doit être transformée de l’intérieur; et
qu’elle doit transformer le continent et ses îles à la manière du sel et de
la lumière. Elle envisage une mission apostolique, que ses Pasteurs et les
autres agents pastoraux ont articulée de manières variées au cours de cette
assemblée en:
- libérant les populations du continente de toutes sortes de peurs;
- assurant une conversion qui soit profonde, permanente et une formation
solide de toutes sortes (foi, catéchèse, morale, media, culture,
civilisation de l’amour, paix, justice, réconciliation, bonne gouvernance,
compte rendu de gestion, dialogue à tous les niveaux, y compris au niveau de
l’environnement;
- plaidoiries pour toutes les questions de société et pour diverses
nécessités, spécialement en ce qui concerne l’éducation des enfants et des
jeunes;
- migration et formes variées de déplacements de population qui requièrent
notre soin pastoral;
- défi apostolique de changer les attitudes et les mentalités, de libérer
des séquelles du colonialisme, de l’exploitation, etc.
- aide à apporter au continent et à ses populations pour résister à l’assaut
de la globalisation et les défis qui accompagnent l’éthique mondiale, les
conditions injustes du commerce, l’ethnocentrisme, les fondamentalismes,
etc.
Le symbole polyvalent « sel », exprime les très nombreuses formes d’une
existence pascale que doit vivre l’Église, Famille de Dieu en Afrique, comme
servante de la réconciliation, de la justice et de la paix(et maintenant
aussi de la vérité qui dans cette Assemblée leur a été intimement liée); et
de la lumière de l’Évangile nous guide vers l’avenir.
[1]Lettre du Pape Jean-Paul II à l’archevêque Nikola Eterović à l’occasion
de la rencontre du Conseil spécial pour l’Afrique de la Secrétairerie
Générale du Synode des Évêques. Vatican 23 février 2005 (Je souligne).
[2]Le 26 juin 2006, à une conférence de presse au Vatican, tenue par le
Cardinal Arinze, le Conseil spécial pour l’Afrique de la Secrétairerie
Générale du Synode des Évêques publia les Lineamenta de la Deuxième
Assemblée Spéciale pour l’Afrique. Et le 19 mars 2009, à Yaoundé, le
Saint-Père présenta l’Instrumentum laboris de la Deuxième Assemblée Spéciale
pour l’Afrique du Synode des Évêques.
[3]Premier Assemblée Spéciale pour l’Afrique, Instrumentum Laboris, 1993, 1.
[4]Deuxién Assemblée Spéciale pour l’Afrique, Lineamenta, “Avant-propos”
[5]Jean-Paul II, Exhortation apostolique post-synodale Reconciliatio et
Poenitentia, 2.
[6]Le “méchant” רשע)) est le contraire du juste. Il détruit la communion et
la communauté dans son incapacité de tisser des relations de communauté (The
Interpreter’s Dictionary of the Bible, vol. 4, 81).
[7]Le Pape Jean-Paul II définit la “miséricorde” comme “un pouvoir spécial
de l’amour, qui prévaut au-delà du péché et de l’infidélité du peuple choisi
(Dives in Misericordia , § 4.3).
[8]En effet, le Pape Jean-Paul II dit que dans les relations entre individus
et groupes sociaux etc., « la justice ne suffit pas». On a besoin en
l’occurrence d’un “pouvoir plus profond, qui est l’amour” (cf. Dives in
Misericordia § 12).
[9]Compendium de la Doctrine Sociale de l’Église, 3, 63.
[10]Catéchisme de l’Église catholique, n. 2304.
[11]Benoît XVI, Homélie dans la basilique Saint-Pierre, dimanche 4 octobre
2009.
[12]Contra Gentes 1. III, c.128.
[13]Ibidem.
[14]Pacem in terris §172.
[15]Gaudium et Spes §84.
[16]Bien que ce soit une tâche, une réalité pour laquelle il faut
travailler, la « paix » est un don de Dieu, quelque chose que notre paix de
la terre anticipe vaguement.
[17]Gaudium et Spes §78.
[18]Jean-Paul II, Exhortation Apostolique Postsynodale Ecclesia in Africa
,108.
QUESTIONS
Introduction
1. L’Église-Famille de Dieu en Afrique, dans les îles adjacentes et le reste
du monde catholique sont-ils conscients de l’impact du synode? Qu’est-ce qui
peut être fait? Et que doit-on faire?
Réunis encore en Assemblée Spéciale du Synode des Evêques pour l’Afrique
2. Quelle est votre appréciation de ce synode comme exercice ecclésial de
communion de l’Église universelle? Existe-t-il des possibilités
d’amélioration de ce sens du synode?
D’autres structures de la communion ecclésiale
3. Le Pape Jean-Paul II a dit: «… Pour édifier une société prospère et
stable, l’Afrique a besoin que tous ses enfants unissent leurs forces …».
Quel évaluation faites-vous des différentes formes de ministère collégial et
en collaboration dans l’Église-Famille de Dieu en Afrique et dans les îles?
Le cadre de la seconde Assemblée: Les malheurs et les défis de l’Afrique?
4. Le Pape Jean-Paul II a dit: «Des cœurs humains blessés sont la cachette
ultime de la cause de tout ce qui déstabilise le continent africain». Quelle
évaluation faites-vous de cette affirmation? Pouvez-vous fournir des
exemples et des preuves?
5. L’Instrumentum laboris, §66, dit: «D’aucuns estiment que la raison
profonde de l’instabilité des sociétés est liée à l’aliénation culturelle et
à la discrimination raciale qui ont engendré tout au long de l’histoire un
complexe d’infériorité, le fatalisme et la peur». Qu’en pensez-vous? Comment
le thème du synode vous aide-t-il à assumer cette affirmation?
6. Etes-vous d’accord avec les pères du synode lorsqu’ils qualifient de
«défis» les erreurs et les problèmes de l’Afrique et des îles ? Quel degré
de réalité trouvez-vous à la qualification de la première Assemblée pour
l’Afrique de «synode d’espérance et de résurrection»?
7. Que pensez-vous de l’opinion que les Pères du synode ont eu tendance à
extrapoler et amplifier les questions de l’Église locale et des questions
nationales à toute l’Afrique? Quelles situations dans votre Église locale et
dans votre pays trouvent un écho dans le thème du Synode ou y trouve des
solutions?
Fortification de la foi en Christ
8. Jusqu’à quel point êtes-vous d’accord que le thème du Synode est d’abord
tout un «programme de spiritualité» et ensuite une activité?
9. Plusieurs interventions dans l’Assemblée ont déploré la qualité du
témoignage chrétien et l’engagement des fidèles dans leur foi (face aux
sectes, à la sorcellerie, etc.). Comment évaluez-vous nos méthodes
existantes destinées à ramener les personnes à la foi et à l’Église? Que
feriez-vous pour assurer une conversion qui soit profonde et durable?
Christ notre réconciliation
10. Quels aspects positifs de la culture et de la tradition africaines
peuvent être utiles dans la catéchèse chrétienne sur la réconciliation, la
justice et la paix? Ces aspects peuvent-ils aider à rendre significatif le
sacrement de réconciliation significatif pour les fidèles?
11. Quels éléments dans notre tradition et notre culture constituent des
obstacles à la compréhension chrétienne et à la célébration de la
réconciliation?
12. «Bien des chrétiens ont témoigné jusqu’au martyre en faveur de
l’évangile de la fraternité générée par l’eau du baptême». Quelle est votre
expérience de l’opposition entre liens ethniques et lien ecclésial dans
votre Église locale?
Christ notre justice
13. Qui identifierez-vous comme victimes d’injustice dans la région de votre
Église locale et de votre pays? Comment pouvez-vous leur apporter la
justice? Est-ce possible d’ériger des structures au niveau local à la base
pour coopérer avec d’autres religions à la prévention et à la résolution des
conflits et à la formation d’une culture de justice et de paix?
14. Quels étapes pratiques devraient être parcourues pour former les fidèles
laïcs à l’apostolat du leadership dans la société?
15. De quelles manières les femmes peuvent être autorisées à mettre en
application leurs talents dans la prévention et la résolution des conflits
et dans la réconciliation au sein de l’Église et de la société dans son
ensemble?
Christ est notre paix
16. «Dans la vérité est la paix» (Pape Benoît XVI). L’enseignement du
Saint-Père a été évoqué plusieurs fois dans l’Assemblée et mis en relation
avec la justice et l’état de droit. Comment enseigneriez-vous cela à
l’Église locale?
17. «Christ est notre paix!» Comment pouvons-nous rendre cette affirmation
de foi réelle dans nos vies? Comment peut-elle être célébrée au quotidien
dans nos communautés chrétiennes et dans nos vies?
La famille
18. Quel plan stratégique doit être mis en place au niveau continental pour
sauvegarder et protéger la famille africaine? L’Église-Famille de Dieu
pourrait de cette manière apporter sa propre contribution à l’Eglise
universelle pour aider d’autres Églises où le processus de déclin de la
famille est déjà fort avancé.
La dignité de la femme et son rôle au service de la réconciliation, de la
justice et de la paix
19. Comment peut-on mettre en place un plan d’action qui redonne aux femmes
africaines leur dignité et fortifie leurs capacités de telle sorte qu’elles
s’engagent davantage en connaissance de cause dans la construction de
l’Église-Famille de Dieu en Afrique? Quels programmes concrets doivent être
mis en place afin de rendre les femmes davantage agents actifs et
responsables d’accompagnement dans la vie de l’Église?
Le secteur socio-religieux
20. Pourquoi les liens de sang (les alliances humaines) sont-ils davantage
pris en considération que le Sang du Christ (l’Alliance nouvelle et
éternelle)? Comment développer la spiritualité de l’Eucharistie vécue au
quotidien? (Un congrès eucharistique continental?).
21. Comment peut-on célébrer la «Réconciliation» dans l’Eucharistie et dans
le Sacrement de la confession de telle sorte qu’elle conduise à une
amélioration des relations et nous transforme en ambassadeurs de
réconciliation?
La mission prophétique de l’Église-Famille de Dieu en Afrique
22. Comment mettre à profit les expériences positives des Commissions de
justice et paix ou d’autres initiatives du même genre pour la recherche
d’une pédagogie de réconciliation qui panse les traumatismes des communautés
souvent oubliées et aide ceux qui sont responsables de ces traumatismes à un
repentir authentique de leurs actions? Un plan d’action pastoral fut proposé
par la Conférence Épiscopale du Sénégal-Guinée-Bissau-Mauritanie.
Les laïcs
23. Pourquoi les chrétiens ont-ils si peu d’influence dans la vie politique?
L’Évangile a-t-il quelque chose à dire à ces leaders chrétiens dans les
activités politiques?
Les médias
24. Comment rétablissons-nous la puissance positive de la PAROLE comme moyen
de formation à la réconciliation, à la justice et à la paix, vu que la
PAROLE a été édulcorée et dévaluée par des abus, des mensonges et la haine
ou par des propagandes de certains agents des médias?
Le clergé
25. Comment nos pasteurs se montrent-ils «leaders serviteurs» dans nos
Églises et nos communautés? Comment se considèrent-ils eux-mêmes, en tant
qu’agents d’évangélisation, comme serviteurs de la réconciliation, de la
justice et de la paix?
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Don de Benoît XVI aux Pères synodaux

Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 13.10.2009 -
T/Synode Afrique |