L'important
précise
Benoît XVI
est de ne pas fractionner l'Écriture Sainte |
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CITE DU VATICAN, le 2 Mars 2007 -
(E.S.M.) - Comme l'an dernier, le pape Benoît XVI a retrouvé les
prêtres de son diocèse et à répondu à leurs questions. Aujourd'hui nous
lisons son intervention sur la question de l'Écriture Sainte et donc de
la Parole de Dieu.
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La Sainte Trinité
L'important
précise
le pape Benoît XVI
est de ne pas fractionner l'Écriture Sainte
L'Écriture
Sainte et la Parole de Dieu (3)
Lorsque le pape Benoît XVI s'était rendu au grand séminaire de Rome, courant
février, il avait déjà abordé cette question de l'Écriture Sainte en
rappelant qu'elle
est la voix de Dieu. Ce thème est central pour le pape qui ne
manque pas une occasion de l'évoquer. La
lecture de l’Écriture Sainte, dit le pape, est prière, doit être prière,
doit émerger de la prière et conduire à la prière».
(Benoît
XVI, Homélie de la
Messe chrismale)
Ou encore lors de ses encouragements aux
évêques rassemblés pour le synode sur l'Eucharistie où il leur
recommandait de lire la Sainte Écriture, dans laquelle les pensées du Christ
se font Parole, nous parlent. En ce sens, exprimait Benoît XVI, nous devrons
exercer la Lectio Divina, sentir dans les Écritures, la pensée du
Christ, apprendre à penser avec le Christ, à penser la pensée du Christ,
pour avoir les sentiments du Christ, être capables de transmettre aux autres
la pensée du Christ, les sentiments du Christ".
(Encouragements)
D'ailleurs le pape Benoît XVI n'a t'il pas convoqué pour
octobre 2008 un synode des évêques catholiques du monde entier, le deuxième
de son pontificat, sur le thème: "La parole de Dieu
dans la vie et la mission de l'Eglise" ? (Synode)
Synthèse de la troisième question posée au pape, qui porte sur
l'Écriture Sainte et la Parole de Dieu, et la réponse de
Benoît XVI.
Le père Franco Incampo, recteur de l'église « Santa Lucia del Gonfalone », a présenté l'expérience de la lecture intégrale de la Bible que sa
communauté effectue avec l'Eglise vaudoise. « Nous nous sommes mis à
l'écoute de la Parole, a-t-il dit. Il s'agit d'un vaste projet. Quelle est
la valeur de la Parole dans la communauté ecclésiale ? Pourquoi
connaissons-nous aussi peu la Bible ? Comment promouvoir la connaissance de
la Bible, afin que le Parole forme la communauté également pour suivre un
chemin œcuménique ? »
Réponse du pape
Benoît XVI : Vous avez certainement une expérience plus
concrète dans la manière de procéder pour cela. Je peux tout d'abord dire
que le prochain
Synode sera sur la Parole de Dieu. J'ai déjà pu voir les
Lineamenta élaborés par le Conseil du Synode et je pense que les
différentes dimensions de la présence de la Parole dans l'Eglise
apparaîtront bien.
Naturellement, la Bible, dans son intégralité, est quelque chose d’immense,
qu'il faut découvrir peu à peu. Car si nous prenons les parties séparément,
il est souvent difficile de comprendre qu'il s'agit de la Parole de Dieu :
je pense à certaines parties des Livres des Rois rapportant les récits
historiques avec l'extermination des peuples existant en Terre Sainte.
Beaucoup d'autres choses sont difficiles. Le Qohélet (l’Ecclésiaste)
peut lui aussi être isolé et peut sembler très difficile : il semble
précisément théoriser le désespoir, car rien ne demeure et, à la fin, le
sage meurt lui aussi avec les sots. Nous venons d'en avoir la lecture dans
le Bréviaire.
Un premier point me semble précisément celui de lire l'Écriture Sainte dans
son unité et son intégralité. Chacune des parties appartient à un chemin et
ce n'est qu'en les voyant dans leur intégralité, comme un chemin unique, où
une partie explique l'autre, que nous pouvons le comprendre. Restons par
exemple dans Qohélet. Il y avait auparavant la Parole de la sagesse,
selon laquelle celui qui est bon vit également bien. C'est-à-dire que Dieu
récompense celui qui est bon. Puis vient Job et l'on voit qu'il n'en est
rien, et que c'est précisément celui qui vit bien qui souffre le plus. Il
semble véritablement oublié de Dieu. Puis viennent les Psaumes de cette
époque, où il est dit : Dieu, mais que fais-tu ? Les athées, les superbes
vivent bien, sont florissants, se nourrissent bien et rient de nous et
disent : mais où est Dieu ? Il ne s'intéresse pas à nous et nous avons été
vendus comme des brebis destinées à l'abattoir. Que fais-tu de nous,
pourquoi en est-il ainsi ? Le moment arrive où le Qohélet dit : mais,
à la fin, toute cette sagesse, où reste-t-elle ? Il s’agit d'un Livre
presque existentialiste, dans lequel on affirme que tout est vain. Ce
premier chemin ne perd pas de sa valeur, mais il s'ouvre à la nouvelle
perspective qui, à la fin, conduit à la croix du Christ, « le Saint de Dieu
», comme le dit saint Pierre au sixième chapitre de l'Évangile de Jean.
Il finit avec la Croix. C’est précisément
ainsi qu'est démontrée la sagesse de Dieu, que nous décrira ensuite saint
Paul.
Et ce n'est donc que si nous envisageons le tout comme un unique chemin, pas
à pas, et si nous apprenons à lire l'Écriture dans son unité, que nous
pouvons également réellement accéder à la beauté et à la richesse de
l'Écriture Sainte. Donc tout lire, mais en gardant toujours présente à
l’esprit la totalité de l’Écriture Sainte, où une partie explique l'autre,
un pas du chemin explique l'autre. Sur ce point, l'exégèse moderne peut
également beaucoup apporter. Prenons, par exemple, le Livre d'Isaïe, lorsque
les exégètes découvrirent qu'à partir du chapitre 40 l'auteur est un autre —
le « Deutéro-Isaïe », comme on l'a appelé à l'époque. Il y eut pour la
théologie catholique un moment de grande terreur. Certains pensèrent que
l'on détruisait ainsi Isaïe et qu'à la fin, dans le chapitre 53, la vision
du serviteur de Dieu n'était plus celle de l'Isaïe qui avait vécu il y a
presque 800 ans avant le Christ. Que devons-nous faire, se demanda-t-on ?
Nous avons à présent compris que tout le Livre est un chemin de relectures
toujours nouvelles, où l'on entre toujours davantage dans le mystère proposé
au début et où l'on ouvre toujours plus ce qui était initialement présent,
mais encore fermé. Nous pouvons précisément comprendre dans un Livre tout le
chemin de l'Écriture Sainte, qui est une relecture permanente, une meilleure
compréhension de ce qui a été dit auparavant. Pas à pas, la lumière s'allume
et le chrétien peut comprendre ce que le Seigneur a dit aux disciples
d'Emmaüs, en leur expliquant que tous les prophètes avaient parlé de Lui. Le
Seigneur nous ouvre la dernière relecture, le Christ est la clef de tout et
ce n'est qu'en s'unissant sur le chemin aux disciples d'Emmaüs, ce n'est
qu'en marchant avec le Christ, en relisant tout dans sa lumière, avec Lui
qui est crucifié et ressuscité, que nous entrons dans la richesse et dans la
beauté de l'Écriture Sainte.
C'est pourquoi je dirais que l'important est de ne
pas fractionner l'Écriture Sainte. C'est précisément la critique
moderne, comme nous le voyons à présent, qui nous a fait comprendre qu'il
s'agit d'un chemin permanent. Et nous pouvons aussi voir qu'il s'agit d'un
chemin qui possède une direction et que le Christ
est réellement le point d'arrivée. En commençant par le Christ,
nous pouvons reprendre tout le chemin et entrer dans la profondeur de la
Parole.
Je dirais, pour résumer, que la lecture de
l'Écriture Sainte doit toujours être une lecture dans la lumière du Christ.
Ce n'est qu'ainsi que nous pouvons lire et comprendre l'Écriture Sainte,
également dans notre contexte actuel, et en recevoir réellement une lumière.
Nous devons comprendre que l'Écriture Sainte est un chemin qui possède une
direction. Celui qui connaît le point d'arrivée peut également, encore à
nouveau, accomplir tous les pas et apprendre ainsi de manière plus profonde
le mystère du Christ. En comprenant cela nous avons également compris
l'aspect ecclésial de l'Écriture Sainte, car ces chemins, ces pas du chemin,
sont les pas d'un peuple. C'est le peuple de Dieu qui va de l'avant. Le
véritable propriétaire de la Parole est toujours le Peuple de Dieu, guidé
par l'Esprit Saint, et l'inspiration est un processus complexe : l'Esprit
Saint guide, le peuple reçoit.
C'est donc le chemin d'un peuple, du peuple de Dieu. L'Écriture Sainte doit
toujours être lue avec attention. Mais cela ne peut se faire que si nous
marchons au sein de ce sujet qui est le peuple de Dieu qui vit, qui est
renouvelé, qui est fondé à nouveau par le Christ, mais
qui conserve toujours son identité.
Je dirais donc qu'il existe trois dimensions reliées entre elles. La
dimension historique, la dimension christologique et la dimension
ecclésiologique – du peuple en marche – s’interpénètrent. Une lecture
complète est celle dans laquelle les trois dimensions sont présentes. C'est
pourquoi la liturgie – la lecture commune, en prière, du peuple de Dieu –
reste le lieu privilégié pour la compréhension de la Parole, également car
c'est précisément là que la lecture devient prière et s'unit avec la prière
du Christ dans la prière eucharistique.
Je voudrais encore ajouter un élément qu'ont souligné tous les Pères de
l'Eglise. Je pense surtout à un très beau texte de saint Ephrem et à un
autre de saint Augustin qui dit : si tu as peu compris, accepte-le, et ne
pense pas avoir tout compris. La Parole reste toujours plus grande que ce
que tu as pu comprendre. Et cela doit à présent être dit de manière critique
à l'égard d'une certaine partie de l'exégèse moderne, qui pense avoir tout
compris et qu’après l'interprétation qu'elle a élaborée, on ne peut
désormais rien ajouter de plus. Ceci n'est pas vrai. La Parole est toujours
plus grande que l'exégèse des Pères et que l'exégèse critique, car celle-ci
aussi ne comprend qu'une partie, je dirais même une partie minime. La Parole
est toujours plus grande, cela est d’un grand réconfort pour nous. D'une
part, il est bien de savoir que l'on n'a compris qu'un peu. Il est bon de
savoir qu'il y a encore un trésor intarissable et que chaque nouvelle
génération redécouvrira de nouveaux trésors et ira de l'avant avec la
grandeur de la Parole de Dieu, qui est toujours devant nous, qui nous guide
et qui est toujours plus grande. C'est en étant conscient de cela que l'on
doit lire l'Écriture.
Saint Augustin a dit : le lièvre et l'âne boivent à la fontaine. L'âne boit
davantage, mais chacun boit selon ses capacités. Que nous soyons des lièvres
ou des ânes, nous sommes reconnaissants que le Seigneur nous fasse boire de
son eau.
Repères des questions précédentes:
Benoît XVI rencontre le clergé de Rome, texte
italien:
Italien
Benoît XVI recommande les
exercices de
piété populaire:
(1) ►
Benoît XVI
Benoît XVI rappelle
aux jeunes
que Dieu est le Visage de la miséricorde: (2) ►
Benoît XVI
L'important
précise
Benoît XVI
est de ne pas fractionner l'Écriture Sainte: (3) ►
Benoît XVI
La première règle, précise, Benoît XVI, est
de ne pas étouffer les charismes: (4) ►Benoît
XVI
Être
pasteur, exprime
Benoît XVI,
est en soi un acte spirituel: (5) ►
Benoît XVI
L'intention générale de prière du pape Benoît XVI,
pour le mois de mars 2007 est précisément: "Pour
que la Parole de Dieu soit toujours mieux écoutée, méditée, aimée et vécue":
►
Benoît XVI
Sources:
www.vatican.va -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 02.03.2007 - BENOÎT XVI |