Pour Benoît XVI l'Église est la
famille de Dieu |
|
Cité du Vatican, le 01 juillet 2007 -
(E.S.M.) - L’inauguration de l'Année
paulinienne, annoncée par Benoît XVI (28.06.2008 - 29.06.2009), offre à
tous la précieuse occasion d’approfondir sa connaissance de la
personnalité charismatique et fascinante de Saint Paul, premier grand
évangélisateur des païens et auteur de treize lettres qui font partie du
Nouveau Testament.
|
Saint
Paul et sa passion pour le Christ -
Pour agrandir l'image:
►
C'est ici
Pour Benoît XVI l'Église est la famille de Dieu.
Jeudi 28 dernier lors de la célébration solennelle des
Premières vêpres pontificales présidées par le Saint-Père, Benoît XVI a
proclamé officiellement l’Année bimillénaire de Saint Paul.
“Saint Paul et sa passion pour le Christ” -
Une réflexion à l’occasion de
l’ouverture de l’Année paulinienne
L’inauguration de
l'Année paulinienne
(28.06.2008 - 29.06.2009) offre à tous, la précieuse occasion
d’approfondir sa connaissance de la personnalité charismatique et fascinante
de Saint Paul, premier grand évangélisateur des païens et auteur de treize
lettres qui font partie du Nouveau Testament.
Figure de grande actualité, il est l’homme de trois cultures : pharisien
zélé, originaire de Tarse - important centre de la classicité - et citoyen
romain depuis sa naissance. Persécuteur des chrétiens, sur la route de Damas
il vit l’expérience de la conversion/vocation au Christ
(Act, 9, 1-19), à partir de
laquelle il sera envoyé prêcher au monde la « parole de la croix »
(1Cor 1,17-18). Constitué apôtre,
il transmet ce qu’il a reçu (1Cor 15,3-5),
défendant vivement son évangile de toute distorsion
(Gal, 1,8). Il n’hésite pas pour
cela à condamner l’annonce d’un Christianisme différent - même si elle
venait d’un ange du ciel - et, avec une franchise proverbiale, il ne se
proclamait en rien inférieur, par la doctrine, aux éloquents « super apôtres
» (2Cor 11,5).
Aujourd’hui, devant les défis lancés par
l’inculturation de l’évangile, par la globalisation et par les discussions
éthiques, l’Église trouve dans son histoire un modèle vivant de fidélité
héroïque au mandat du Seigneur.
Dans son apostolat, en outre, semble déjà se profiler la dialectique entre
raison et foi qui a une si grande part dans le débat d’aujourd’hui sur le
Christianisme. La mission qui lui a été confiée par le Christ, en effet, le
mettra en condition d’affronter la sagesse grecque et les instances de la
foi hébraïque, pour lesquelles le mystère pascal chrétien est folie ou
scandale (1Cor 1,23). Ni la
simple « foi », ni la seule « raison » : Paul annonce le Christ, un «
mystère » qui exige des modifications substantielles de la mentalité
dominante, mais qui se sert de catégories et de moyens expressifs
rationnels. Avec l’Évangile, il affirme une nouvelle mentalité, la nouvelle
« pensée » chrétienne (1Cor 2,16),
qui coïncide avec l’annonce de la croix
(1Cor 2,1-2). Elle n’annule pas la raison mais ses adorateurs
(1Cor 1,19), elle ne méconnaît pas la compréhension humaine mais
en révèle les limites devant l’Ineffable. La pensée
du Christ est l’unique capable de dépasser les divisions et de créer la
communion (1Cor 1,10).
Mais Paul est surtout un amoureux du Crucifié Ressuscité. L’accueil trouvé
par l’Apôtre au milieu des humbles ne sera qu’une brève parenthèse entre les
persécutions et les souffrances infligées par les pouvoirs dominants, les
insuccès et les humiliations infligées par les savants
(Act 17,22-34). En lui vit le «
Moi » du Christ (Gal 2,20),
représenté fidèlement dans le calvaire des innombrables souffrances de l’Apôtre
(2Cor 11,23-33). Cette union
vitale avec le Crucifié Ressuscité féconde de nombreux croyants qui par «
ses chaînes » et par sa prédication sont engendrés à la foi
(Fm 10; 1Cor 4,15). De même que de
la mort de Jésus naît la vie, ainsi dans les tribulations de Paul la douleur
se transforme en joie, la honte en fierté, la condamnation en pardon. Par
conséquent il pourra exhorter les disciples à se faire ses imitateurs, comme
lui l’est du Christ (1Cor 4,16; 11,1).
Par analogie, il se dit heureux des souffrances qu’il supporte pour eux,
complétant dans sa chair ce qui manque à la passion du Christ en faveur de
son corps qui est l’Église (Col 1,24).
Pour Benoît XVI ce n'est pas par hasard que dans la Lettre aux Éphésiens
Paul compare le rapport matrimonial au lien sponsal qui existe
le Christ et l'Eglise, (cfr Eph
5,25-33). Au contraire, nous pourrions considérer, que l'apôtre
module indirectement la vie de l'Église entière sur celle de la famille.
Et l'Église, en réalité, est la famille de Dieu.
L’amour de Paul pour le Christ arrive à impliquer chaque aspect de sa
théologie. Tout est par lui « christologisé » : Dieu
est le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, l’Esprit est du Christ, tout a
été créé « par Lui et pour Lui », l’Église est elle-même « Corps
du Christ », les apôtres sont « serviteurs du Christ », tout
simple baptisé - juif ou grec, esclave ou libre, homme ou femme - est une
seule personne dans le Christ. A ceux qui se proclament justes devant
Dieu pour les œuvres de la loi judaïque, Paul oppose précisément la foi en
le Christ comme voie de la justification
(Gal 2,16). De cette foi il voit surgir un puissant dynamisme qui
la rend “efficace par le moyen de l’amour”
(Gal 5,6). Chacun en effet devra
comparaître devant le tribunal du Christ, pour recevoir la rétribution « de
ce qu’il aura fait quand il avait un corps, autant en bien qu’en mal »
(2Cor 5,10). Et Paul sera aussi un
modèle d’amour actif envers tous, spécialement envers les pauvres
(1Cor 16,1).
Son infatigable ministère, donc, s’articule à l’enseigne du don généreux de
soi pour l’Église. Après l’activité diligente de ses trois grands voyages
missionnaires et le ministère exercé « à Jérusalem », il est envoyé par le
Seigneur à lui rendre témoignage « aussi à Rome »
(Act 23,11). Son intention constante n’est pas seulement la
prédication de la vérité mais aussi l’édification
de l’unité, parce que l’annonce de l’évangile ne peut faire
abstraction de la concorde entre les croyants. Mû par cette exigence, déjà
après son baptême il avait recherché la communion visible avec Pierre et les
Colonnes de l’Église. A lui il avait exposé son évangile pour ne pas risquer
de « courir en vain » (Gal 2,2.9). Son
apostolat aura par la suite des destinataires différents de ceux du «
Premier » des apôtres. Cette attention pour l’unité qui ne rend pas
uniforme, qui reste indissoluble et cependant sensible aux différentes
manifestations de l’Esprit, continuera à rapprocher les apôtres Pierre et
Paul dans le témoignage fidèle jusqu'au martyre par amour du Christ,
justement à Rome, selon des sources extra bibliques. Ce témoignage et cette
mort glorieuse se perpétueront, au cours des siècles, dans l’histoire de l’Église.
Les vicissitudes souffertes dans leur corps se renouvellent aujourd’hui dans
le Corps mystique du Christ à chaque latitude.
Le Saint-Père
Benoît XVI rappelait que pour saint Paul, "l'Esprit
est la source permanente de notre foi et de notre unité. Il
suscite en nous la vraie connaissance de Jésus et il met sur nos lèvres les
paroles de la foi pour que nous reconnaissions le Seigneur".
Mgr Carmelo Pellegrino
Liens :
Benoît XVI consacre une année jubilaire dédiée à
Saint Paul :
Benoît XVI
Texte original de l'homélie du Saint
Père ►
Italien
Texte intégral de l'homélie du Saint
Père ►
Benoît XVI célèbre les deux apôtres, fondateurs de l'Eglise du Christ
Voici quelques liens des catéchèses que le pape
Benoît XVI a développées sur la personne de St Paul, apôtre des Gentils
Le treizième Apôtre, Paul de Tarse :
►
mercredi 25 octobre
La rencontre de Saint Paul avec le Christ :
►
mercredi 08 novembre
Paul - l'Esprit dans nos coeurs :
►
mercredi 15 novembre
"Paul - la vie dans l'Église" :
►
mercredi 22 novembre
Sources:
www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 01.07.2007 - BENOÎT XVI -
Méditations |