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Benoît XVI honore la petite communauté de Turquie
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ISTANBUL, le 1er Décembre 2006 -
(E.S.M.) - Ce matin, le Pape Benoît XVI a célébré une Messe en
la cathédrale latine d'Istanbul, à laquelle ont pris part les
diverses communautés catholiques de la ville.
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Messe à la cathédrale du SAINT-ESPRIT (les photos de la cérémonie:
Photos)
Benoît XVI honore la petite communauté de Turquie
Les catholiques de Turquie réunis reçoivent le pape Benoît XVI et se
recueillent avec lui.
Messe présidée par le pape Benoît XVI à la
cathédrale Saint Esprit d'Istanbul en présence des patriarches Bartholomée 1
er et Mesrop II
Cette dernière célébration a été préparée
par les quatre Communautés catholiques d'Istanbul : arménienne, chaldéenne,
syriaque et latine. Les Eglises orthodoxes ont aussi depuis longtemps
exprimé le désir de nous réjouir de leur présence. Après la grande journée
au Patriarcat œcuménique ce fut un temps de prière et de communion intense
avec celui qui préside à la charité selon la belle expression de saint
Ignace d'Antioche.
LIBERTE DE L'EGLISE ET
ANNONCE EVANGELIQUE (synthèse) - Lire le texte intégral (1)
Ce matin, le Pape Benoît XVI a donc célébré une Messe en la cathédrale
latine d'Istanbul, à laquelle ont pris part les diverses communautés
catholiques de la ville. Y ont assisté SS le Patriarche ocuménique
Barthélémy Ier, SB le Patriarche arménien Mesrob II, le Métropolite Syro-
orthodoxe Filuksinos Yusuf Cetin, et les représentants des confessions
protestantes présentes en Turquie.
La cathédrale du St.Esprit a été
inaugurée en 1846 et parmi les reliques contenues dans son autel majeur
figurent notamment celles de saint Lin, Pape martyr, premier successeur de
Pierre. En 1884, Léon XIII lui offrit une relique de Jean Chrysostome, et en
1989 elle fut jumelée avec la basilique vaticane.
L'atrium conserve
la statue de Benoît XV (1914-1922), offerte par la Turquie en reconnaissance
de ses efforts en faveur des prisonniers turcs de la première guerre
mondiale: "Au grand Pape de la tragédie mondiale, Benoît XV, bienfaiteur des
peuples sans distinction de nationalité ou de religion, en marque de
reconnaissance".
Paul VI et Athénagoras Ier en 1967, Jean-Paul II et
Démétrios Ier en 1979 visitèrent ensemble la cathédrale catholique.
Avant la Messe, le Pape a béni dans l'atrium la statue de Jean XXIII,
destinée à une église paroissiale, et à lâché
trois colombes en signe de
paix.
Pour les lectures de cette Messe du Saint Esprit, célébrée en
latin, ont été utilisés le turc, le français, l'allemand, le syriaque,
l'arabe et l'espagnol. Des arméniens catholiques ont assuré le chant
d'entrée et le Sanctus, des chaldéens réfugiés d'Irak le psaume responsorial
et l'offertoire, des
syro-catholiques l'Evangile.
A l'homélie,
le Saint-Père a rappelé que pour saint Paul, "l'Esprit est la source
permanente de notre foi et de notre unité. Il suscite en nous la vraie
connaissance de Jésus et il met sur nos lèvres les paroles de la foi pour
que nous reconnaissions le Seigneur".
"Manifester l'Esprit, vivre
selon l'Esprit, a ajouté Benoît XVI, ce n'est pas vivre pour soi seulement,
mais c'est apprendre à se conformer au Christ Jésus lui-même en devenant, à
sa suite, serviteur de ses frères. Voilà un enseignement bien concret pour
chacun de nous".
Puis Benoît XVI a dit que l'Eglise "a reçu la
mission d'annoncer l'Évangile jusqu'aux extrémités de la terre, c'est-à-dire
de transmettre aux hommes et aux femmes de ce temps une Bonne Nouvelle qui
non seulement éclaire mais bouleverse leur vie, jusqu'à passer et vaincre la
mort elle-même. Cette Bonne nouvelle n'est pas seulement une Parole,
mais elle est une Personne, le Christ lui-même,
ressuscité, vivant!".
"La mission de l'Eglise ne consiste
pas à défendre des pouvoirs, ni à obtenir des richesses, sa mission c'est de
donner le Christ, de donner la Vie du Christ en partage, le bien le plus
précieux de l'homme que Dieu lui-même nous donne en son Fils".
Il a
ajouté que "l'Eglise ne veut rien imposer à personne, et qu'elle demande
simplement de pouvoir vivre librement pour révéler Celui qu'elle ne peut
cacher, le Christ Jésus. Soyez toujours accueillants à l'Esprit du Christ
et, pour cela, rendez-vous attentifs à ceux qui ont soif de justice, de
paix, de dignité, de considération pour eux-mêmes et pour leurs frères".
Avec la Vierge Marie, a conclu le Saint-Père, "prions le Christ
Seigneur: Envoie ton Esprit Saint, Seigneur, sur toute l'Eglise, et qu'il
habite chacun de ses membres et qu'il fasse d'eux des messagers de ton
Évangile!".
Après la messe, il a tenu à saluer la patience et la
compréhension de la population, et surtout "l'exceptionnel accueil" qui lui
a été fait, "conscient, a ajouté le Pape, que ma présence à causé de
nombreux embarras à la vie quotidienne de la ville".
Ensuite, Benoît
XVI a gagné par la route l'aéroport où l'attendaient les deux Patriarches,
le Métropolite et les évêques catholiques de Turquie. Avant de s'envoler
pour Rome, il a été salué par le Gouverneur régional et le Maire d'Istanbul.
(630)
Pour rappel: la population
Chrétienne en Turquie La Turquie compte 72 millions
d'habitants dont 99,8 % sont musulmans et 0,2 % chrétiens (greco-orthodoxes,
syro-orthodoxes, arméniens, protestants et catholiques. Il y a également une
petite communauté juive. Les catholiques sont environ 32.000 soit
0,04 % de la population et la Conférence épiscopale compte six évêques.
L'Eglise catholique dispose en Turquie de 47 paroisses, 68 prêtres, 98
religieuses et religieux, 4 diacres, 5 grands séminaristes et 28 catéchistes
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Après l'angélus de la Fête du Christ-Roi, le Pape rappelait l'éminence
de son voyage apostolique en Turquie (28 novembre - 1er décembre,
Ankara, Ephèse, Istanbul). "J'adresse dès
maintenant, disait Benoît XVI, mes cordiales salutations au cher peuple
turc. A ce peuple à la grande histoire et à la grande culture, et à ses
dirigeants, je tiens à exprimer mon estime et ma sincère amitié".
Puis il a dit son émotion de pouvoir rencontrer la "petite
communauté catholique de Turquie, toujours présente dans son coeur,
ainsi que de s'unir fraternellement à l'Eglise orthodoxe pour la fête de
l'apôtre André". |
Qu'ils parlent araméen, italien ou tagalog, qu'ils célèbrent la messe selon
le rite latin, byzantin ou arménien, presque tous les représentants de la
petite communauté catholique de Turquie, forte de
quelque 32.000 âmes, s'était réunie le 1er décembre pour
accueillir le pape Benoît XVI. Sur le parvis de la cathédrale du
Saint-Esprit, le souverain pontife pour sa seule messe catholique à
Istanbul, a été accueilli par les heureux paroissiens qui ont pu assister à
l'office et voir le pape, ils ont été tiré au sort. Les places étaient
rares: protocole oblige, seules 600 à 700 des 1.100 billets disponibles ont
été attribué aux fidèles des diverses églises catholiques d'Istanbul, dont
40 seulement à ceux de la communauté de la paroisse du Saint-Esprit.
(1)
CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE
Cathédrale du Saint-Esprit, Istanbul Vendredi 1er décembre 2006
Chers Frères et Sœurs,
Au terme de mon voyage pastoral en Turquie,
je suis heureux de rencontrer la communauté catholique d’Istanbul et de
célébrer avec elle l’Eucharistie pour rendre grâce au Seigneur de tous ses
dons. Je tiens à saluer en tout premier lieu le Patriarche de
Constantinople, Sa Sainteté Bartholomaios Ier, ainsi que le Patriarche
arménien, Sa Béatitude Mesrob II, Frères vénérés, qui ont tenu à se joindre
à nous pour cette célébration. Je leur exprime ma profonde gratitude pour ce
geste fraternel qui honore toute la communauté catholique.
Chers
Frères et Fils de l’Église catholique, Évêques, prêtres et diacres,
religieux, religieuses et laïcs, appartenant aux différentes communautés de
la ville et aux divers rites de l’Église, je vous salue tous avec joie,
reprenant pour vous les mots de saint Paul aux Galates : «Que la grâce et la
paix soient avec vous de la part de Dieu notre Père et du Seigneur
Jésus-Christ !» (Ga 1, 3). Je tiens à remercier les Autorités civiles
présentes pour leur accueil courtois, en particulier toutes les personnes
qui ont permis que ce voyage puisse se réaliser. Je veux saluer enfin les
représentants des autres communautés ecclésiales et des autres religions qui
ont souhaité être présents parmi nous. Comment ne pas penser aux différents
événements qui ont forgé ici-même notre histoire commune ? En même temps, je
sens le devoir de rappeler de manière particulière les nombreux témoins de
l’Evangile du Christ, qui nous pressent de travailler ensemble à l’unité de
tous ses disciples, dans la vérité et la charité !
Dans cette
cathédrale du Saint-Esprit, j’ai souhaité rendre grâce à Dieu pour tout ce
qu’il accomplit dans l’histoire des hommes et invoquer sur tous les dons de
l’Esprit de sainteté. Comme vient de nous le rappeler saint Paul, l’Esprit
est la source permanente de notre foi et de notre unité. Il suscite en nous
la vraie connaissance de Jésus et il met sur nos lèvres les paroles de la
foi pour que nous reconnaissions le Seigneur. Jésus l’avait déjà déclaré à
Pierre après la Confession de foi de Césarée: «Heureux es-tu, Simon fils de
Yonas: ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé ça, mais mon Père
qui est aux cieux» (Mt 16, 17). Oui, heureux sommes-nous quand l’Esprit
Saint nous ouvre au bonheur de croire et quand il nous fait entrer dans la
grande famille des chrétiens, son Église, si multiple à travers la variété
des dons, des fonctions et des activités, et en même temps déjà une, «car
c’est toujours le même Dieu qui agit en tous». Saint Paul ajoute: «Chacun
reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous». Manifester
l’Esprit, vivre selon l’Esprit, ce n’est pas vivre pour soi seulement, mais
c’est apprendre à se conformer au Christ Jésus lui-même en devenant, à sa
suite, serviteur de ses frères. Voilà un enseignement bien concret pour
chacun de nous, Évêques, appelés par le Seigneur à conduire son peuple en
nous faisant serviteurs à sa suite ; cela vaut encore pour tous les
ministres du Seigneur et également pour tous les fidèles : en recevant le
sacrement du Baptême, nous avons tous été plongés dans la mort et la
résurrection du Seigneur, «nous avons été désaltérés par l’unique Esprit»,
et la vie du Christ est devenue la nôtre pour que nous vivions comme lui,
pour que nous aimions nos frères comme lui nous a aimés (cf. Jn 13, 34).
Il y a vingt-sept ans, dans cette même cathédrale, mon prédécesseur le
Serviteur de Dieu Jean-Paul II formait le vœu que l’aube du nouveau
millénaire puisse «se lever sur une Église qui a retrouvé sa pleine unité,
pour mieux témoigner, au milieu des tensions exacerbées de ce monde, de
l’amour transcendant de Dieu manifesté en son Fils Jésus Christ» (Homélie à
la cathédrale d’Istanbul, n. 5). Ce vœu ne s’est pas encore réalisé, mais le
désir du Pape est toujours le même et il nous presse, nous tous disciples du
Christ qui marchons avec nos lenteurs et nos pauvretés sur le chemin qui
veut conduire à l’unité, d’agir sans cesse «en vue du bien de tous», mettant
la perspective œcuménique au premier rang de nos préoccupations ecclésiales.
Nous vivrons alors vraiment selon l’Esprit de Jésus, au service du bien de
tous.
Réunis ce matin dans cette maison de prière consacrée au
Seigneur, comment ne pas évoquer l’autre belle image qu’emploie saint Paul
pour parler de l’Église, celle de la construction dont les pierres sont
toutes solidaires, agencées les unes aux autres pour former un seul édifice,
et dont la pierre angulaire, sur qui tout repose, est le Christ. C’est lui
la source de la vie nouvelle qui nous est donnée par le Père, dans l’Esprit
Saint. L’Évangile de saint Jean l’a proclamé tout à l’heure: «Des fleuves
d’eau vive jailliront de son cœur». Cette eau jaillissante, cette eau vive
que Jésus a promise à la Samaritaine, les prophètes Zacharie et Ézéchiel la
voyaient surgir du côté du Temple, pour qu’elle régénère les eaux de la Mer
morte: image merveilleuse de la promesse de vie que Dieu a toujours faite à
son peuple et que Jésus est venu accomplir. Dans un monde où les hommes ont
tant de mal à partager entre eux les biens de la terre et où l’on commence à
s’inquiéter avec raison de la raréfaction de l’eau, ce bien si précieux pour
la vie du corps, l’Église se découvre riche d’un bien encore plus grand.
Corps du Christ, elle a reçu la charge d’annoncer son Évangile jusqu’aux
extrémités de la terre (cf. Mt 28, 19), c’est-à-dire de transmettre aux
hommes et aux femmes de ce temps une Bonne Nouvelle qui non seulement
éclaire mais bouleverse leur vie, jusqu’à passer et vaincre la mort
elle-même. Cette Bonne nouvelle n’est pas seulement une Parole, mais elle
est une Personne, le Christ lui-même, ressuscité, vivant ! Par la grâce des
Sacrements, l’eau qui s’est écoulée de son côté ouvert en croix est devenue
une source jaillissante, «des fleuves d’eau vive», un don que personne ne
peut arrêter et qui redonne vie. Comment les chrétiens pourraient-ils garder
pour eux seulement ce qu’ils ont reçu ? Comment pourraient-ils confisquer ce
trésor et enfouir cette source ? La mission de l’Église ne consiste pas à
défendre des pouvoirs, ni à obtenir des richesses, sa mission c’est de
donner le Christ, de donner la Vie du Christ en partage, le bien le plus
précieux de l’homme que Dieu lui-même nous donne en son Fils.
Frères
et Sœurs, vos communautés connaissent l’humble chemin du compagnonnage de
chaque jour avec ceux qui ne partagent pas notre foi mais qui déclarent
«avoir la foi d’Abraham et qui adorent avec nous le Dieu unique et
miséricordieux»(Lumen
Gentium, n. 16). Vous savez bien que l’Église ne veut rien
imposer à personne, et qu’elle demande simplement de pouvoir vivre librement
pour révéler Celui qu’elle ne peut cacher, le Christ Jésus qui nous a aimés
jusqu’au bout sur la Croix et qui nous a donné son Esprit, vivante présence
de Dieu au milieu de nous et au plus intime de nous-mêmes. Soyez toujours
accueillants à l’Esprit du Christ et, pour cela, rendez-vous attentifs à
ceux qui ont soif de justice, de paix, de dignité, de considération pour
eux-mêmes et pour leurs frères. Vivez entre vous selon la parole du
Seigneur: «Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples,
c’est l’amour que vous avez les uns pour les autres» (Jn 13, 35).
Frères et Sœurs, remettons en cet instant notre désir de servir le Seigneur
à la Vierge Marie, la Mère de Dieu et la Servante du Seigneur. Elle a prié
au Cénacle avec la communauté primitive, dans l’attente de la Pentecôte.
Avec elle, prions le Christ Seigneur: Envoie ton Esprit Saint, Seigneur, sur
toute l’Église; qu’il habite chacun de ses membres et qu’il fasse d’eux des
messagers de ton Évangile!
Amen.
Les
photos de la cérémonie:
Photos
Le voyage pastoral du pape Benoît XVI en Turquie: du 28 novembre au 1er
décembre: ►
Benoît XVI
Sources:
www.vatican.va
VIS (630) -
E.S.M.
© Copyright 2006 - Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 01.12.2006 - BENOÎT XVI |