La Famille dans le Magistère de
Benoît XVI |
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Vatican, le 12 juillet 2008 -
(E.S.M.)
- Mgr Jean Lafitte, Vice-président de l’Académie Pontificale pour
la Vie dans son intervention « La Famille dans le Magistère de Jean Paul
II et de Benoît XVI », après avoir souligné l’apport important dans le
domaine du Magistère sur les questions du mariage et de la famille
durant des 50 dernières années, consacre la première Partie à l’analyse
des conceptions actuelles de l’amour conjugal et de la famille.
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La Famille dans le Magistère de Benoît XVI
La Famille Migrante et itinérante
L’Archevêque Mgr Agostino Marchetto, Secrétaire du Conseil Pontifical, dans
son intervention sur le thème suivant, "La pensée, l’œuvre et les
changements au Conseil Pontifical depuis la dernière Plénière", a voulu
surtout informer les Membres et les Consulteurs sur le travail du Dicastère
durant les deux dernières années, dans ses 9 secteurs pastoraux : Migrants,
Réfugiés, Tourisme et Pèlerinage, Apostolat de la Mer, Aviation civile,
Etudiants Etrangers (Internationaux), Nomades, Gens du Cirque et de la
Foire, Apostolat de la Route. C'était lors de la XVIII° Session Plénière du
Conseil Pontifical de la Pastorale pour les Migrants et Itinérants qui s'est
tenue à Rome du 13 au 15 mai 2008, sur le
thème suivant : « La Famille Migrante et Itinérante ». De fait, la croissance inexorable du phénomène
de mobilité humaine dans le monde entier, requiert du Conseil Pontifical, un
dévouement toujours plus grand et toujours plus qualifié. Le Secrétaire a
parlée des Documents dont il s’était inspiré pour choisir le thème de cette
Plénière : le Message du Pape Benoît XVI pour la
93° Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié de 2007, consacré à « La Famille Migrante
», et celui pour la
ournée Mondiale de la Paix, célébrée le 1° janvier 2008, qui avait
pour thème « Famille humaine, Communauté de Paix ». Mgr Marchetto a déclaré
ensuite que, sur la base des intervention des rapporteurs on verra
apparaître la fresque de la situation de la famille dans le monde de la
migration et de l’itinérance, qui pourra servir aussi d’encouragement pour
les Pasteurs, ainsi que pour chaque paroisse et chaque communauté
chrétienne. « Ils devront transformer ainsi la famille migrante et
itinérante en un facteur plus efficace pour l’évangélisation et pour le
renforcement des valeurs chrétiennes, en la rendant non seulement
bénéficiaire de l’action pastorale et caritative de l’Eglise, mais aussi
protagoniste de l’évangélisation, dans son milieu spécifique ».
Le Cardinal Renato Raffaele Martino, Président du Conseil Pontifical, dans
son intervention, a examiné la question de la famille migrante et itinérante
dans le monde globalisé actuel, caractérisé précisément par la mobilité
humaine. Il a fait observer que la famille elle-même était un des facteurs
propulseurs de la mobilité des personnes. On émigre, par exemple, pour
trouver des conditions plus favorables de vie ; on fuit pour chercher refuge
dans des terres hospitalières ; on se déplace pour étudier à l’étranger ; on
entreprend un voyage touristique pour renforcer des liens familiaux ; on
travaille en mer ou dans l’aviation civile pour faire vivre sa famille. Il y
a aussi différentes circonstances pour la famille concernant la route : dans
le chemin du pèlerinage, dans le « nomadisme » par culture et tradition,
dans la viabilité comme usagers, dans la triste exploitation de la
prostitution, dans la recherche d’une résidence pour les sans-abris et d’un
accueil pour de nombreux jeunes mineurs. On doit se dépenser afin que la
famille, cellule vitale de toute société, puisse vivre unie, même dans la
mobilité, et, où cela ne serait pas possible, pour trouver une communauté ou
un endroit pour avoir un climat familial. Le Cardinal Martino a présenté des
situations favorables et des situations de souffrance pour la famille, en
insistant sur la sauvegarde des droits mêmes de la famille, avec un rappel à
« Erga Migrantes Caritas Christi ». La cellule familiale a une mission
éducatrice à remplir. Par l’exemple et par le dialogue, les parents peuvent
remplir leur tâche de catéchistes auprès de leurs enfants, en leur offrant
une culture de la vie, dans le respect des valeurs, dans l’harmonie des
relations, dans l’observance de la religion, et dans la sauvegarde de la
création.
S. Exc. Mgr Grzegorz Kaszak, Secrétaire du Conseil Pontifical pour la
Famille, a présenté la situation générale de la famille aujourd’hui, du
point de vue de son Dicastère qui est un “observatoire” qualifié. Le
Document «
Familiaris Consortio » considère la famille, fondée sur le
mariage, comme communauté de toute la vie et comme communauté d’amour. Une
communauté originale fondamentale, base de la société, antérieure et
supérieure à l’Etat. Il a énuméré ensuite les attaques les plus graves
contre la famille, dans le contexte culturel actuel, en partant de la
nouvelle terminologie, forgée par l’éthique globale, qui nuit à
l’institution de la famille. Le manque du principe de subsidiarité devient
lui aussi menaçant. Il a cité le mythe démographique de la surpopulation,
avancé il y a quarante ans, qui a créé une mentalité contraire à la vie, et
dont les prévisions se sont montrées fausses, au point que plusieurs pays,
en Europe surtout, sont touchés fortement par le phénomène de la dénatalité.
La vie est étroitement liée à la famille, et toutes les deux sont la base de
la société, et également de la vitalité de l’Eglise. Mgr Kaszak a parlé
aussi du rôle que les moyens de communication sociale jouent dans la
formation de l’opinion publique et des styles de vie. Eux aussi devraient
contribuer en revanche à former des personnes qui transmettent les valeurs
familiales pour le bien des individus et pour le bien de tous.
L’Eglise doit donc proposer à nouveau son très riche patrimoine et son
témoignage en tant « qu’experte en humanité ». L’homme est donc appelé à
accueillir la vérité qui vient d’en-haut, et rend libres et heureux. C’est
seulement à partir de cette liberté dans la vérité que l’homme peut créer un
monde nouveau, dans lequel le bonheur qui vient du Père est partagé de
manière communautaire, c’est-à-dire en famille.
Le Père Hans Vöcking, Secrétaire de la Commission du Conseil des Conférence
Episcopales Européennes (CCEE), dans son analyse des Problèmes spécifiques
des familles en mobilité, a limité sa propre enquête au continent européen,
domaine où il travaille. En partant de l’examen des différents types de
migration (individuelle, saisonnière, pour des raisons d’étude, jusqu’à ce
que l’on appelle « brain drain », « fuite des cerveaux »), l’orateur
souligne les changements subis par la famille, en raison du phénomène de la
mobilité. La société européenne est devenue interculturelle et
multi-religieuse en passant (l’Europe) de continent d’émigration à lieu
d’immigration, en raison de quoi le nombre des femmes a nettement augmenté
lors des 20 dernières années. Cette élément de « féminisation » a donné à
l’Europe un visage nouveau.
Le Père Vöcking a déclaré que les familles qui se forment – en lien aussi
aux choix des jeunes immigrés de célébrer des mariages « mixtes », étaient
un facteur de renouveau de la société dans chacun de ses domaines :
culturel, économique, politique et social. « Elles favorisent et soutiennent
la participation sociale des membres de la famille, et, avec leur dynamisme,
elles contribuent à la culture du dialogue, et cultivent le sens de la
coresponsabilité ». Il a suggéré en conséquence, d’organiser un dialogue
authentique, avec la possibilité d’une écoute attentive et d’échanges réels
entre les personnes intéressées, pierres vivantes du corps ecclésial. «
L’autre doit être reconnu pour ce qu’il est, et non pas pour ce que nous
voudrions qu’il soit ». L’aide politique et pastorale aux côtés des
nouvelles familles se révèle être indispensable, car elles peuvent
transmettre des valeurs, et apporter une plus grand humanisme aux
générations de demain.
Enfin, le Père Vöcking a souligné l’importance d’une formation spécifique et
adéquate, pour aider à la naissance d’une véritable con science ecclésiale
de tous les membres de l’Eglise.
Mgr Jean Lafitte, Vice-président de l’Académie Pontificale pour la Vie dans
son intervention « La Famille dans le Magistère de Jean Paul II et de Benoît
XVI », après avoir souligné l’apport important dans le domaine du Magistère
sur les questions du mariage et de la famille durant des 50 dernières
années, consacre la première Partie à l’analyse des conceptions actuelles de
l’amour conjugal et de la famille. Caractérisées au plan idéologique par
l’obscurcissement des valeurs familiales, elles trouvent leurs racines
historiques dans le mépris des valeurs corporelles, dû au développement des
courants rigoristes, à partir du XVI° siècle. Cette idéologie remet en
discussion l’essence même de la cellule familiale, en affaiblissant le lien
naturel entre mariage et famille, et en relativisant l’engagement réciproque
des époux, et la conception de la vie humaine comme don reçu et transmis.
Dans la deuxième Partie, avec l’examen des grands textes du Pontificat de
Jean Paul II, les Catéchèses sur l’amour humain, l’Exhortation post-synodale
«
Familiaris Consortio », et la Lettre aux Familles («
Gratissimam Sane), en continuité avec «
Gaudium et
Spes » et «
Humanae
Vitae, Mgr Lafitte présente ce qui fonde, pour Jean Paul II, la vérité
de l’amour conjugal, c’est-à-dire, avec ses paroles, le « consilium Dei
matrimonii ac familiae ». Cela n’est accessible que dans la contemplation du
principe « archè » auquel se réfère Jésus dans le dialogue avec les
pharisiens en Mathieu 19. Le rapport met en lumière également le fait que
l’institution de la famille est devenue le lieu d’une réflexion fondamentale
sur la société.
Dans la troisième Partie, l’attention se fixe sur l’apport substantiel de la
première Encyclique du Pape Benoît XVI, «
Deus Caritas Est », à partir de la réflexion du Pape sur la dialectique
classique entre « éros « et agapè », réflexion qui vise à présenter de
manière théologique la manière selon laquelle Dieu aime, la mesure de
l’amour humain dans le dessin divin. Enfin, on y souligne les passages de
l’Exhortation post-synodale « Sacramentum Caritatis », dans laquelle
l’Eucharistie est présentée comme un sacrement « d’épousailles », et dans
laquelle est présenté de manière très délicate et fine le lien entre droit
et pastorale.
Recevant en
audience, le jeudi 15 mai les membres de la Session Plénière du
Conseil Pontifical de la Pastorale pour les Migrants et les Itinérants, le
Pape Benoît XVI a déclaré notamment :
"En plusieurs circonstances, j’ai présenté l’icône de la Sainte Famille
comme modèle des familles migrantes, en me référant à l’image proposée par
mon vénéré Prédécesseur le Pape Pie XII, dans la Constitution Apostolique
‘Exsul Famiglia’ (cf. AAS 44, 1952, p. 649). …
En outre, dans les Messages des années 1980, 1986 et 1993, mon vénéré
Prédécesseur Jean Paul II a voulu souligner l’engagement ecclésial en faveur
non seulement de la personne migrante, mais aussi de la famille, communauté
d’amour, et facteur d’intégration".
Le Saint-Père a montré ensuite le lien profond qui unit la célébration du
Mariage et la Célébration Eucharistique.
Le pape Benoît XVI a rappelé enfin ce que représentait « la mobilité
humaine dans le monde actuel globalisé : une frontière importante pour la
nouvelle évangélisation », et il a encouragé les participants à aller de
l’avant dans leur engament pastoral, « avec un zèle nouveau », et a donné
l’assurance du soutien de sa propre prière
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 11.07.2008 -
T/Famille |