Message de Benoît XVI pour la 41è
Journée Mondiale de la Paix |
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Cité du Vatican, le 11 décembre 2007 -
(E.S.M.)
- Ce matin à 11h30 a eu lieu dans la salle Jean Paul II du
Vatican, la conférence de presse de présentation du Message du Saint
Père Benoît XVI pour la 41è Journée Mondiale de la Paix qui se tiendra
le 1er janvier 2008 sur le thème : « Famille humaine : communauté de
paix ».
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Message de Benoît XVI pour la 41è Journée Mondiale de la Paix
Conférence de presse de présentation
Ce matin à 11h30 a eu lieu dans la salle Jean Paul II du Vatican, la
conférence de presse de présentation du Message du Saint Père Benoît XVI
pour la 41è Journée Mondiale de la Paix qui se tiendra le 1er janvier 2008
sur le thème : « Famille humaine : communauté de paix ».
Le Card. Renato Raffaele Martino, Président du Conseil Pontifical de la
Justice et de la Paix et Mgr. Giampaolo Crepaldi, Secrétaire du même
Conseil Pontifical sont intervenus.
Le Message du pape Benoît XVI se présente structuré en deux parties. Dans la
première partie il met en évidence le sens et la valeur de la relation entre
le noyau familial et la paix ; dans la deuxième, la famille humaine est mise
en relation avec une série problématique relatifs à la paix.
MESSAGE DE SA SAINTETÉ
BENOÎT XVI
POUR LA CÉLÉBRATION DE LA
JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX
1er JANVIER 2008
FAMILLE HUMAINE, COMMUNAUTÉ DE PAIX
1. AU COMMENCEMENT d'une nouvelle année, je désire faire parvenir mes vœux
fervents de paix, ainsi qu'un chaleureux message d'espérance, aux hommes et
aux femmes du monde entier. Je le fais en proposant à la réflexion commune
le thème par lequel j'ai ouvert ce message et qui me tient particulièrement
à cœur: Famille humaine, communauté de paix. De fait, la première forme de
communion entre des personnes est celle que l'amour suscite entre un homme
et une femme décidés à s'unir de façon stable pour construire ensemble une
nouvelle famille. Mais les peuples de la terre sont aussi appelés à
instaurer entre eux des relations de solidarité et de collaboration, comme
il revient aux membres de l'unique famille humaine: « Tous les peuples — a
déclaré le Concile Vatican II — forment ensemble une seule communauté, ont
une seule origine, puisque Dieu a fait habiter tout le genre humain sur
toute la surface de la terre (cf. Ac 17, 26), et ont une seule fin dernière,
qui est Dieu ».(1)
Famille, société et paix
2. La famille naturelle, en tant que profonde communion de vie et d'amour,
fondée sur le mariage entre un homme et une femme,(2) constitue « le lieu
premier d'‘humanisation' de la personne et de la société »,(3) le « berceau
de la vie et de l'amour ».(4) Aussi, est-ce avec raison que la famille est
qualifiée de première société naturelle, « une institution divine qui
constitue le fondement de la vie des personnes, comme le prototype de tout
ordre social ».(5)
3. En effet, dans une saine vie familiale, on fait l'expérience de certaines
composantes fondamentales de la paix: la justice et l'amour entre frères et
sœurs, la fonction d'autorité manifestée par les parents, le service
affectueux envers les membres les plus faibles parce que petits, malades ou
âgés, l'aide mutuelle devant les nécessités de la vie, la disponibilité à
accueillir l'autre et, si nécessaire, à lui pardonner. C'est pourquoi, la
famille est la première et irremplaçable éducatrice à la paix. Il n'est donc
pas étonnant que la violence, si elle est perpétrée en famille, soit perçue
comme particulièrement intolérable. Par conséquent, quand on affirme que la
famille est « la cellule première et vitale de la société »,(6) on dit
quelque chose d'essentiel. La famille est aussi un fondement de la société
pour la raison suivante: parce qu'elle permet de faire des expériences
déterminantes de paix. Il en découle que la communauté humaine ne peut se
passer du service que la famille remplit. Où donc l'être humain en formation
pourrait-il apprendre à goûter la « saveur » authentique de la paix mieux
que dans le « nid » originel que la nature lui prépare ? Le lexique familial
est un lexique de paix; c'est là qu'il est nécessaire de toujours puiser
pour ne pas perdre l'usage du vocabulaire de la paix. Dans l'inflation des
langages, la société ne peut pas perdre la référence à cette « grammaire »
que tout enfant apprend des gestes et des regards de sa mère et de son père,
avant même que de l'apprendre de leurs paroles.
4. Puisqu'elle a le devoir d'éduquer ses membres, la famille est détentrice
de droits spécifiques. La Déclaration universelle des droits de l'homme
elle-même, qui constitue un acquis de civilisation juridique de valeur
vraiment universelle, affirme que « la famille est l'élément naturel et
fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de
l'État ». Pour sa part, le Saint-Siège a voulu reconnaître une dignité
juridique spéciale à la famille en publiant la Charte des droits de la
famille. Dans le Préambule on lit: « Les droits de la personne, bien
qu'exprimés en tant que droits de l'individu, ont une dimension foncièrement
sociale qui trouve dans la famille son expression innée et vitale ».(8) Les
droits énoncés dans la Charte sont une expression et une explicitation de la
loi naturelle, inscrite dans le cœur de l'être humain et manifestée à lui
par la raison. La négation ou même la restriction des droits de la famille,
obscurcissant la vérité sur l'homme, menacent les fondements de la paix
eux-mêmes.
5. Par conséquent, celui qui, même inconsciemment, entrave l'institution
familiale rend fragile la paix dans la communauté tout entière, nationale et
internationale, parce qu'il affaiblit ce qui, de fait, est la principale
«agence» de paix. C'est là un point qui mérite une réflexion particulière:
tout ce qui contribue à affaiblir la famille fondée sur le mariage d'un
homme et d'une femme, ce qui directement ou indirectement freine sa
disponibilité à accueillir de manière responsable une nouvelle vie, ce qui
entrave son droit à être la première responsable de l'éducation des enfants,
constitue un obstacle objectif sur le chemin de la paix. La famille a besoin
de logement, de travail et d'une juste reconnaissance de l'activité
domestique des parents, de l'école pour les enfants, de l'assistance
médicale de base pour tous. Quand la société et la politique ne s'engagent
pas à aider la famille dans ces domaines, elles se privent d'une ressource
essentielle au service de la paix. En particulier, les moyens de
communication sociale, par les potentialités éducatives dont ils disposent,
ont une responsabilité spéciale pour promouvoir le respect de la famille,
pour illustrer ses attentes et ses droits, pour mettre en évidence sa
beauté.
L'humanité est une grande famille
6. Pour vivre en paix, la communauté sociale est aussi appelée à s'inspirer
des valeurs sur lesquelles se fonde la communauté familiale. Cela vaut pour
les communautés locales comme pour les communautés nationales; cela vaut
plus encore pour la communauté des peuples elle-même, pour la famille
humaine qui vit dans la maison commune qu'est la terre. Dans cette
perspective cependant, on ne peut oublier que la famille naît du « oui »
responsable et définitif d'un homme et d'une femme, et qu'elle vit du « oui
» conscient des enfants qui viennent peu à peu en faire partie. Pour
prospérer, la communauté familiale a besoin de l'accord généreux de tous ses
membres. Il est nécessaire que cette conscience devienne aussi une
conviction partagée par ceux qui sont appelés à former la commune famille
humaine. Il faut savoir dire son propre « oui » à la vocation que Dieu a
inscrite dans notre nature elle-même. Nous ne vivons pas les uns à côté des
autres par hasard; nous parcourons tous un même chemin comme hommes et donc
comme frères et sœurs. Aussi est-il essentiel que chacun s'engage à vivre sa
propre existence dans une attitude de responsabilité devant Dieu,
reconnaissant en Lui la source originaire de sa propre existence comme de
celle d'autrui. C'est en remontant à ce Principe suprême que peut être
perçue la valeur inconditionnelle de tout être humain, et que peuvent être
ainsi posées les conditions pour l'édification d'une humanité pacifiée. Sans
ce Fondement transcendant, la société est seulement un conglomérat de
voisins, non une communauté de frères et de sœurs, appelés à former une
grande famille.
Famille, communauté humaine et environnement
7. La famille a besoin d'une maison, d'un milieu à sa mesure où puissent se
tisser des relations entre ses membres. S'agissant de la famille humaine,
cette maison c'est la terre, le milieu que Dieu Créateur nous a donné pour
que nous y habitions de manière créative et responsable. Nous devons avoir
soin de l'environnement: il a été confié à l'homme pour qu'il le garde et le
protège dans une liberté responsable, en ayant toujours en vue, comme
critère d'appréciation, le bien de tous. L'être humain a évidemment une
primauté de valeur sur toute la création. Respecter l'environnement ne veut
pas dire que l'on considère la nature matérielle ou animale comme plus
importante que l'homme. Cela veut plutôt dire que l'individu peut la
considérer de manière égoïste comme étant à l'entière disposition de ses
propres intérêts, car les générations à venir ont aussi le droit de tirer
des bénéfices de la création, mettant en œuvre, ce faisant, la même liberté
responsable que nous revendiquons pour nous- mêmes. Il ne faut pas non plus
que les pauvres soient oubliés, eux qui, en bien des cas, sont exclus de la
destination universelle des biens de la création. De nos jours, l'humanité
s'inquiète pour l'avenir de l'équilibre écologique. À cet égard, il convient
que les évaluations se fassent avec prudence, dans un dialogue entre experts
et sages, sans précipitations idéologiques vers des conclusions hâtives et
surtout en recherchant ensemble un modèle de développement durable qui
garantisse le bien-être de tous dans le respect des équilibres écologiques.
Si la protection de l'environnement a des coûts, il faut qu'ils soient
répartis de manière juste, en tenant compte des différences de développement
des divers pays et de la solidarité avec les générations futures. Agir avec
prudence ne signifie pas ne pas prendre en main ses responsabilités et
renvoyer à plus tard les décisions; cela veut plutôt dire s'engager à
prendre ensemble ces décisions, non sans avoir au préalable examiné, de
manière responsable, la voie à emprunter, dans le but de renforcer
l'alliance entre l'être humain et l'environnement, qui doit être le miroir
de l'amour créateur de Dieu, de qui nous venons et vers qui nous allons.
8. Il est fondamental à cet égard de « penser » la terre comme « notre
maison commune » et, pour qu'elle soit au service de tous, d'opter, quand il
s'agit de la gérer, pour la voie du dialogue plutôt que pour celle des choix
unilatéraux. Si cela est nécessaire, on peut accroître les lieux
institutionnels au niveau international, pour mener à bien, de manière
concertée, le gouvernement de cette « maison » qui est nôtre; toutefois, il
importe d'abord de faire mûrir dans les consciences la conviction qu'il nous
faut collaborer ensemble de manière responsable. Les problèmes qui se
profilent à l'horizon sont complexes et urgents. Pour affronter cette
situation avec efficacité, il convient d'agir de manière concertée. Il est
un domaine où il serait en particulier nécessaire d'intensifier le dialogue
entre les nations, c'est celui de la gestion des ressources énergétiques de
la planète. À cet égard, les pays technologiquement avancés sont confrontés
à une double urgence: il faut, d'une part, qu'ils revoient leurs habitudes
exagérées en matière de consommation, liées au modèle actuel de
développement et que, d'autre part, ils pourvoient aux investissements
adaptés en vue de la diversification des sources d'énergie et de
l'amélioration de son utilisation. Les pays émergents ont de grands besoins
énergétiques, mais il arrive que ces besoins soient satisfaits au détriment
des pays pauvres qui, à cause de l'insuffisance de leurs infrastructures
même sur le plan technologique, sont obligés de vendre à bas prix les
ressources énergétiques dont ils disposent. Parfois, leur liberté politique
elle-même est mise en cause par des formes de protectorat ou tout au moins
de conditionnement qui apparaissent clairement humiliantes.
Famille, communauté humaine et économie
9. Une condition essentielle de la paix dans chaque famille réside dans le
fait que cette dernière s'appuie sur le fondement solide de valeurs
spirituelles et éthiques communes. Mais il faut aussi ajouter que la famille
fait une authentique expérience de paix quand chacun de ses membres est
assuré d'avoir le nécessaire et quand le patrimoine familial — fruit du
travail de certains, de l'épargne d'autres et de l'active collaboration de
tous — est bien géré, dans la solidarité, sans excès ni gaspillage. Pour
qu'il y ait la paix dans la famille, il faut donc que, d'une part, il y ait
une ouverture à un patrimoine transcendant de valeurs et que, d'autre part —
et cela n'est pas moins important —, il y ait en même temps une bonne
gestion tant des biens matériels que des relations entre les personnes.
Négliger ces aspects a pour conséquence que la confiance réciproque est
compromise en raison des incertitudes qui menacent l'avenir du noyau
familial.
10. On peut appliquer ces réflexions à l'autre grande famille qu'est
l'humanité dans son ensemble. Alors qu'elle connaît aujourd'hui une unité
plus grande du fait de la mondialisation, la famille humaine a, elle aussi,
besoin, en plus du fondement de valeurs communes, d'une économie qui puisse
répondre vraiment aux exigences d'un bien commun de dimension planétaire. À
cet égard, la référence à la famille naturelle se révèle aussi
particulièrement significative. Il faut promouvoir des relations justes et
sincères entre les individus et entre les peuples, afin que, sur un plan
d'égalité et de justice, tous puissent être en mesure de collaborer. En même
temps, il faut que l'on mette tout en œuvre pour assurer une sage
utilisation des ressources et une distribution équitable des richesses. En
particulier, les aides données aux pays pauvres doivent répondre à des
critères d'une saine logique économique, en évitant les gaspillages qui,
finalement, conduisent surtout au maintien d'appareils bureaucratiques
coûteux. Il convient encore de ne pas perdre de vue l'exigence morale,
faisant en sorte que l'organisation économique ne résulte pas seulement des
lois rigoureuses du gain immédiat, qui peuvent s'avérer inhumaines.
Famille, communauté humaine et loi morale
11. Une famille vit en paix si tous ceux qui la composent se plient à une
norme commune: cela permet de contrecarrer l'individualisme égoïste et de
créer des liens entre chacun de ses membres, favorisant ainsi leur
coexistence harmonieuse et leur collaboration dans un but commun. En soi
évident, ce critère vaut aussi pour les communautés plus larges: allant du
niveau local, national, jusqu'à la communauté internationale elle-même. Pour
qu'il y ait la paix, il faut une loi commune, qui permette à la liberté
d'être vraiment elle-même, et non pas un arbitraire aveugle, et qui protège
le faible des abus du plus fort. Dans la famille des peuples, on observe de
nombreux comportements arbitraires, que ce soit à l'intérieur des États ou
dans les relations mutuelles entre les États. Il existe en outre bien des
situations où le faible est obligé de s'incliner non pas devant les
exigences de la justice mais devant la seule force de celui qui a plus de
moyens que lui. Répétons-le: la force doit toujours être disciplinée par la
loi et cela doit se vérifier aussi dans les relations entre États
souverains.
12. À bien des reprises, l'Église s'est prononcée sur la nature et la
fonction de la loi: la norme juridique, qui régule les rapports entre les
personnes, en disciplinant les comportements extérieurs et en prévoyant
aussi des sanctions pour ceux qui transgressent ces dispositions, a comme
critère la norme morale fondée sur la nature des choses. La raison humaine
est en outre capable de la discerner au moins au niveau des exigences
fondamentales, en remontant à la Raison créatrice de Dieu, qui est à
l'origine de tout. Cette norme morale doit réguler les choix des consciences
et orienter tous les comportements des êtres humains. Existe-t-il des normes
juridiques pour les rapports entre les nations qui forment la famille
humaine? Et, si elles existent, sont-elles efficaces? La réponse est oui,
ces normes existent, mais pour qu'elles soient vraiment efficaces il faut
remonter à la norme morale naturelle, fondement de la norme juridique, sinon
cette dernière reste soumise à des consensus fragiles et éphémères.
13. La connaissance de la norme morale naturelle n'est pas réservée à
l'homme qui rentre en lui-même et qui, face à sa destinée, s'interroge sur
la logique interne des aspirations les plus profondes qu'il discerne en lui.
Non sans perplexité ni incertitudes, il peut arriver à découvrir, au moins
dans ses lignes essentielles, cette loi morale commune qui, au-delà des
différences culturelles, permet aux êtres humains de se comprendre entre eux
en ce qui concerne les aspects les plus importants du bien et du mal, du
juste et de l'injuste. Il est indispensable de revenir à cette loi
fondamentale et de consacrer à cette recherche le meilleur de nos énergies
intellectuelles, sans se laisser décourager par les équivoques ou les
sous-entendus. De fait, des valeurs enracinées dans la loi naturelle, même
si c'est de manière fragmentaire et pas toujours cohérente, sont présentes
dans les accords internationaux, dans les formes d'autorité universellement
reconnues, dans les principes du droit humanitaire reçus dans les
législations des États ou dans les statuts des Organismes internationaux.
L'humanité n'est pas « sans loi ». Il est toutefois urgent de poursuivre le
dialogue sur ces questions, faisant en sorte que les États parviennent dans
leurs législations à une reconnaissance convergente des droits humains
fondamentaux. Le progrès de la culture juridique dans le monde dépend entre
autre de l'engagement visant à rendre plus effectives les normes
internationales ayant un contenu profondément humain, afin d'éviter qu'elles
ne se réduisent à des procédures faciles à contourner pour des motifs
égoïstes ou idéologiques.
Dépassement des conflits et désarmement
14. De nos jours, l'humanité vit malheureusement de grandes divisions et de
durs conflits qui jettent de sombres perspectives sur son avenir. De vastes
régions de la planète connaissent des tensions croissantes, et le danger que
de plus en plus de pays deviennent détenteurs de l'arme nucléaire suscite de
légitimes appréhensions chez toute personne responsable. On assiste encore
aujourd'hui à de nombreuses guerres civiles dans le continent africain, même
si l'on y observe, pour un certain nombre de pays, des progrès dans la
liberté et dans la démocratie. Le Moyen-Orient reste le théâtre de conflits
et d'attentats qui ont des conséquences sur les nations et les régions
limitrophes, risquant de les entraîner dans la spirale de la violence. D'une
manière plus générale, on doit constater avec regret que le nombre des États
qui sont pris dans la course aux armements est en augmentation: même des
nations en voie de développement consacrent une part importante de leur
maigre produit intérieur à l'achat d'armes. Ce funeste commerce se développe
grâce à de multiples responsabilités: il y a les pays du monde
industrialisé, qui tirent de gros profits de cette vente d'armes et il y a
les oligarchies dominantes en de nombreux pays pauvres, qui veulent
renforcer leur position par l'achat d'armes toujours plus sophistiquées. En
des temps si difficiles, il est vraiment nécessaire que se mobilisent toutes
les personnes de bonne volonté pour que soient trouvés des accords concrets
en vue d'une démilitarisation efficace, surtout en ce qui concerne les armes
nucléaires. Alors que le processus de non-prolifération nucléaire se voit
ralenti, je me sens obligé d'exhorter les Autorités à reprendre avec une
détermination plus ferme les négociations visant au démantèlement progressif
et concerté des armes nucléaires existantes. En renouvelant cet appel, je
sais que je me fais l'écho du vœu que forment tous ceux qui ont à cœur
l'avenir de l'humanité.
15. Il y a pratiquement soixante ans l'Organisation des Nations unies
rendait solennellement publique la Déclaration universelle des Droits de
l'homme (1948-2008). Par ce document, la famille humaine a voulu réagir aux
horreurs de la Deuxième Guerre mondiale en reconnaissant son unité fondée
sur l'égale dignité de tous les hommes et en mettant au centre de la
convivialité humaine le respect des droits fondamentaux de tout individu et
de tout peuple: ce fut là un pas décisif sur le difficile et exigeant chemin
vers la concorde et la paix. Il est bon aussi de mentionner la célébration
du 25e anniversaire de l'adoption par le Saint-Siège de la Charte des droits
de la famille (1983-2008), ainsi que le 40e anniversaire de la célébration
de la première Journée mondiale de la Paix (1968-2008). Fruit d'une
intuition providentielle du Pape Paul VI, poursuivie avec une grande
conviction par mon vénéré prédécesseur le Pape Jean-Paul II, la célébration
de cette Journée a permis à l'Église, au fil des années, de développer, à
travers les Messages publiés à cette occasion, une doctrine lumineuse en
faveur de ce bien humain fondamental. À la lumière de ces célébrations
significatives, j'invite tous les hommes et toutes les femmes à prendre une
conscience plus claire de leur appartenance commune à l'unique famille
humaine et à s'employer pour que la convivialité sur la terre soit toujours
davantage le reflet de cette conviction, dont dépend l'instauration d'une
paix véritable et durable. J'invite aussi les croyants à implorer Dieu
inlassablement, pour qu'il accorde le grand don de la paix. Quant aux
chrétiens, ils savent qu'ils peuvent se confier à l'intercession de Celle
qui, étant la Mère du Fils de Dieu qui s'est fait chair pour le salut de
l'humanité tout entière, est notre Mère à tous.
À tous, j'offre mes vœux d'heureuse année nouvelle!
Du Vatican, le 8 décembre 2007.
BENEDICTUS PP. XVI
(1) Conc. œcum. Vat. II, Décret
Nostra
Aetate, n.1.
(2) Cf. Conc. œcum. Vat. II, Const. past.
Gaudium et
Spes, n.48.
(3) Jean-Paul II, Exhort. apost.
Chritifideles laici (30 décembre 1988),
n.40: AAS 81 (1989), p.469: La Documentation catholique 86 (1989), p.176.
(4) Ibidem.
(5) Conseil pont. Justice et Paix,
Doctrine
sociale de l'Eglise, n.211.
(6) Conc. œcum. Vat. II, Décret
Apostolicam Actuositatem, n.11.
(7) Art. 16/3.
(8) Conseil pont. pour la Famille,
Charte des droits de la famille (24novembre 1983), Préambule, A.: La documentation catholique, 80 (1983),
p.1154.
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Message du pape Benoît XVI pour la journée Mondiale
de la Paix 2007 ►La
personne humaine, cœur de la paix
Message du pape Benoît XVI pour la journée Mondiale
de la Paix 2006 ►Dans
la vérité, la paix
Sources:
www.vatican.va -
E.S.M.
© Copyright 2007 - Libreria Editrice Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 11.12.2007 - BENOÎT XVI |