Benoît XVI et la famille, cellule
originelle de la société à défendre avec courage et patience |
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Cité du Vatican, le 05 juillet 2008 -
(E.S.M.)
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Il me plaît de réaffirmer, déclare Benoît XVI, que la sollicitude de l'Eglise envers
la famille migrante n'enlève rien à l'intérêt pastoral pour les familles en
déplacement. Cet engagement à maintenir une unité de vision et d'action
entre les migration et déplacement peut même aider à comprendre l'étendue du
phénomène et être une impulsion pour tous à une pastorale spécifique.
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Le pape
Benoît XVI - Pour
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Benoît XVI et la famille, cellule originelle de la société à défendre avec
courage et patience
DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI
AUX PARTICIPANTS À L'ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE
DU CONSEIL PONTIFICAL DES MIGRANTS ET
DES PERSONNES EN DÉPLACEMENT
Salle du Consistoire
Messieurs les cardinaux,
Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
Chers frères et sœurs!
Je suis heureux de vous accueillir à l'occasion de la session plénière du
Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en
déplacement. Je salue en particulier le président, Monsieur le cardinal
Renato Raffaele Martino, que je remercie des paroles avec lesquelles il a
ouvert notre rencontre, en illustrant les différentes facettes du sujet
intéressant que vous avez abordé ces jours-ci. Je salue également le
secrétaire, Mgr Agostino Marchetto, le sous-secrétaire, les employés et les
experts, les membres et les consulteurs. J'adresse à tous une pensée
cordiale de gratitude pour le travail accompli et pour l'engagement dont ils
ont fait preuve pour concrétiser ce qui a été débattu lors de ces journées
pour le bien de toutes les familles.
Au cours de ma récente visite aux
Etats
Unis d'Amérique, j'ai eu l'occasion
d'encourager ce grand pays à poursuivre son engagement d'accueil envers ces
frères et sœurs qui parviennent en ce lieu et qui proviennent généralement
de pays pauvres. J'ai souligné en particulier le grave problème du
regroupement familial, sujet que j'avais déjà abordé dans mon message
pour la
93e Journée mondiale du migrant et du réfugié, dédié justement au sujet de
la famille migrante. Il m'est cher de rappeler ici qu'en plusieurs
circonstances, j'ai présenté l'icône de la Sainte Famille en tant que modèle
des familles migrantes, en me référant à l'image proposée par mon vénéré
prédécesseur, le Pape Pie XII, dans la constitution apostolique Exsul
Familia, qui constitue la "grande charte" de la pastorale des migrants
(cf. AAS 44, 1952, p. 649). De plus, dans les messages des années 1980, 1986 et
1993, mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II a voulu souligner l'engagement
ecclésial en faveur non seulement de la personne migrante mais également de
sa famille, communauté d'amour et facteur d'intégration.
Il me plaît avant tout de réaffirmer, poursuit Benoît XVI, que la sollicitude de l'Eglise envers
la famille migrante n'enlève rien à l'intérêt pastoral pour les familles en
déplacement. Cet engagement à maintenir une unité de vision et d'action
entre les deux "ailes" (migration et déplacement) de la mobilité humaine
peut même aider à comprendre l'étendue du phénomène et être, dans le même
temps, une impulsion pour tous à une pastorale spécifique, encouragée par
les Souverains Pontifes et souhaitée par le Concile œcuménique Vatican II
(cf.
Christus Dominus, 18) et justement soutenue par des documents élaborés
par votre Conseil pontifical, et lors de congrès et de réunions. Il ne faut
pas oublier que la famille, même migrante et en déplacement, constitue la
cellule originelle de la société, qu'il ne faut pas détruire mais défendre
avec courage et patience. Elle représente la communauté dans laquelle,
depuis l'enfance, on apprend à adorer et à aimer Dieu, en apprenant la
grammaire des valeurs humaines et morales et en apprenant à faire bon usage
de la liberté dans la vérité. Malheureusement, cela se fait dans de nombreux
cas avec difficulté, notamment dans le cas de qui est concerné par le
phénomène de la mobilité humaine.
De plus, dans son action d'accueil et de dialogue avec les migrants et les
personnes en déplacement, la communauté chrétienne a, comme point de
référence, la personne du Christ Notre Seigneur. Il a laissé à ses disciples
une règle d'or sur laquelle régler nos vies: le commandement nouveau de
l'amour. L'amour qu'il a vécu, jusqu'à la mort et à la mort sur la croix, le
Christ continue à le transmettre à l'Eglise à travers l'Evangile et les
Sacrements, notamment la Très Sainte Eucharistie. Il est très important, à
ce propos, que la liturgie prévoie la célébration du Sacrement du mariage au
cœur de la célébration eucharistique. C'est ainsi qu'est souligné le lien
profond qui unit les deux Sacrements. Les époux, dans leur vie quotidienne,
doivent inspirer leur comportement à l'exemple du Christ qui "a aimé
l'Eglise et s'est livré pour elle" (Ep 5, 25): ce geste d'amour suprême est
représenté dans toutes les célébrations eucharistiques. Aussi, il serait bon
que la pastorale familiale revienne à cette donnée sacramentelle comme à une
référence d'importance fondamentale. Qui va à la messe - et il faut
également en faciliter la célébration pour les migrants et les personnes en
déplacement - trouve dans l'Eucharistie un très fort renvoi à sa famille, à
son mariage, et est encouragé à vivre sa situation dans une perspective de
foi, en cherchant dans la grâce divine la force nécessaire pour y réussir.
Il n'échappe à personne, enfin, que la mobilité humaine représente, dans
l'univers mondialisé actuel, une frontière importante pour la nouvelle
évangélisation. Aussi, je vous encourage à poursuivre dans votre engagement
pastoral avec un zèle renouvelé tandis que, pour ma part, je vous assure de
ma proximité spirituelle. Je vous accompagne à travers la prière, pour que
l'Esprit Saint rende toutes vos initiatives fructueuses. J'invoque, à cette
fin, la protection maternelle de la Très Sainte Vierge, Notre Dame du
Chemin, pour qu'elle aide tous les hommes et toutes les femmes à connaître
son fils Jésus Christ et à recevoir de Lui le don du salut. Avec ce vœu,
conclut Benoît XVI, je
donne de tout cœur la Bénédiction apostolique à vous et aux personnes qui
vous sont chères, ainsi qu'à tous les migrants et les personnes en
déplacement dans ce vaste monde et à leur famille.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana - 15.05.08
Synthèses du discours du Saint-Père ►
Appel de Benoît XVI - « Favoriser les réunions familiales des immigrés »
Texte original du discours du Saint Père
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DIRECTIVE RETOUR: "C'EST UNE MENACE À LA
COHABITATION ENTRE LES PEUPLES"
Un appel pour que l'Amérique Latine "instaure un front commun pour prendre
des mesures et des décisions conjointes en faveur et en solidarité aux
millions de migrants qui se trouvent en Europe, quelle que soit leur
condition migratoire, et obtenir une dérogation à la directive", a été
adressé aux gouvernements régionaux par le Parlement centraméricain (Parlacen),
se joignant aux condamnations contre ladite "directive retour", récemment
approuvé par l'Union européenne (Ue), exprimées ces derniers jours par des
institutions et des gouvernements latino-américains. Dans un communiqué
diffusé par Guatemala, le Parlacen qualifie la directive de "discriminatoire
et xénophobe", invitant les parlements des pays européens à ne pas adopter
une disposition qui "menace les droits de l'homme et du travail et les
normes de cohabitation civile entre les peuples". L'organisme centraméricain
a rappelé qu'à l'occasion du Sommet de l'Amérique Latine, des Caraïbes et de
l'Ue, le 1er mai à Lima, les 27 ont souscrit au "principe de responsabilité
partagée" en matière d'immigration, s'engageant à traiter le phénomène "d'un
point de vue intégral". (FB/CN)
DIRECTIVE RETOUR (2): LE DOCUMENT D'IMMIGRÉS
La "directive retour", approuvée il y a deux semaines par le Parlement
européen, continue de susciter des réactions : le document d'un groupe de
cinq associations d'immigrés algériens, tunisiens et marocains en France
affirme en effet que la nouvelle directive "renie les fondements mêmes de
l'Europe d'après-guerre" à savoir l'humanisme, la paix, la générosité, la
solidarité, la dignité, et institutionnalise des traitements dégradants et
inhumains, donnant lieu à "une dérive gravissime" dans le domaine de la
sécurité. "Au moment où presque tous les États d'Amérique Latine, les
leaders de la gauche antilibérale en tête (Morales, Chavez, Correa),
s'insurgent à l'unisson contre la directive de la honte, votée par le
Parlement européen le 18 juin 2008 – souligne le communiqué –, exprimant
ainsi leur soutien à leurs compatriotes installés en Europe et leur
attachement aux droits humains, on est atterrés par le silence assourdissant
des dirigeants des pays d'Afrique et du Maghreb ! Ni l'Algérie, ni la
Tunisie, ni le Maroc, n'ont exprimé la moindre critique à l'égard de cette
directive", se faisant les instruments dociles de la politique européenne
d'"externalisation de l'immigration et de l'asile". Dans leur communiqué,
les associations dénoncent notamment la criminalisation des sans-papiers,
l'atteinte aux droits des mineurs et la double peine de l'éloignement forcé
et de l'interdiction de territoire pendant cinq ans. (CC/CN
Agence Misna)
Sources : - www.vatican.va
-
E.S.M.
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 05.07.2008 -
T/Benoît XVI |