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Décès de
Benoît XVI, du cardinal Pell, le cardinal Zen hospitalisé
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Le 05 février 2023 -
(E.S.M.)
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Les critiques et les complots autour du pape François se
multiplient, même de la part des progressistes. Par
ailleurs, la révélation du cardinal qui prédisait un
conclave proche ...
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Benoît XVI et
le cardinal Zen -
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Décès de
Benoît XVI, du cardinal Pell, le cardinal Zen hospitalisé
Le 05 février 2023 - E.
S. M. -
Les soi-disant conservateurs lèchent leurs plaies à peine
cicatrisées en un
peu plus d'un mois. D'abord le décès de Benoît XVI, puis la mort
subite du cardinal George Pell, maintenant la nouvelle de
l'hospitalisation du cardinal anticommuniste Joseph Zen en raison de
problèmes respiratoires. 2023, qui a commencé quelques heures après
la mort de Joseph Ratzinger, ne semble pas être l'année chanceuse
pour ceux qui se sentent mal à l'aise avec la ligne du pontificat
actuel. Cette semaine, cependant, l'acceptation de la démission de
Mgr Giampaolo Crepaldi a également été rendue officielle, qui après
13 ans laisse la direction du diocèse de Trieste au prêtre Enrico
Trevisi. Bien que le prélat n'ait eu 75 ans qu'il y a quelques mois,
François n'a accordé aucune prolongation et l'a envoyé à la
retraite. C'est Benoît XVI qui l'a nommé à Trieste en 2009 et c'est
à ce pontificat que Crepaldi a dû se sentir lié, restant l'un des
rares évêques italiens "survivants" de cette saison.
Le dernier adieu de l’Australie à Pell
Malgré cela, la mort de
Benoît XVI et celle du cardinal
Pell
semblent avoir donné, paradoxalement, de la vitalité à un monde
assommé par près de dix ans de pontificat bergoglien comme celui
(simplificateur) traditionnel-conservateur. En fait, la
participation extraordinaire et à certains égards inattendue à
l'exposition du corps et aux funérailles du pape, a éclipsé les
divisions existantes jusqu'à présent et a donné un élan à ceux de
l'Église qui ne veulent pas voir l'héritage de ce pontificat
disparaître.
Un effet similaire s'est produit après la mort du cardinal George
Pell, un véritable point de référence pour ceux qui - sans tomber
dans les attaques instrumentales - vivent le cours actuel de la
gouvernance de l'Église avec toujours plus d'intolérance. Sa mort
soudaine a contribué à faire connaître son travail en coulisses pour
arriver à une "normalisation" imminente au sommet de l'Église après
ces dernières années. Renforcé également par l'autorité que lui
conférait sa persécution médiatique et judiciaire, Pell avait réussi
à parler et à être écouté même par des personnalités insoupçonnées.
Pell n'a pas comploté dans le dos du pape : c'était un homme au
franc-parler et son désaccord s'est manifesté publiquement, comme en
témoigne le dernier article au vitriol publié dans The Spectator
dans lequel il critiquait vivement le synode sur la synodalité voulu
par Jorge Mario Bergoglio.
L'estime conquise par le cardinal australien ne s'est pas seulement
vue lors des funérailles célébrées au Vatican le 14 janvier dernier
et par les déclarations faites à son sujet par des cardinaux, des
évêques, des hommes politiques et des intellectuels, mais également
par la participation enregistrée à la messe des funérailles en la
cathédrale Sainte-Marie de Sydney qui a précédé l'inhumation dans la
crypte.
Haine et amour
Des milliers de personnes, des dizaines d'évêques, des membres de la
famille au premier rang. Le dernier adieu de son Sydney, avec la
cérémonie célébrée par son successeur, Monseigneur Anthony Colin
Fisher, ont donné l'image d'une Église fière et courageuse
tandis qu'à l'extérieur de l'église, quelques centaines de
manifestants souhaitaient que Pell aille en enfer avec des pancartes
et des cris. Dans sa commémoration, son frère David s'en est pris
aux "faux catholiques" qui l'ont abandonné pendant ses jours de
prison.
Tony Abbott, ancien premier ministre et grand ami de l’homme, s’est
souvenu de lui comme "du plus grand catholique que l’Australie ait
produit et de l’un des plus grands fils du pays", ignorant les
protestations d’une partie de l’opinion publique qui a dû inciter
l’actuel premier ministre Anthony Albanese à ne pas y assister bien
qu’il se soit déclaré catholique.
Les dernières confessions de Pell
La grande émotion provoquée par la mort du cardinal a favorisé ces
dernières heures, de nouvelles révélations sur ses dernières
confessions. En effet, de l'autre côté de l'océan, dans le journal
The Australian, deux de ses amis, la biographe Tess
Livingstone et le jésuite Frank Brennan, ont relaté deux épisodes
emblématiques de l'intolérance de l'ancien préfet du secrétariat du
Vatican à l'économie envers le courant pontificat.
De l’autre côté de l’océan, en effet, dans le journal The Australian,
deux de ses amis, la biographe Tess Livingstone et le jésuite Frank
Brennan, ont raconté deux épisodes emblématiques de l’irritation de
l’ex-préfet du Secrétariat du Vatican pour les affaires économiques
à l’égard du pontificat actuel.
Livingstone a écrit : "En privé, il pouvait être sévère à propos du
manque de respect envers les morts, comme il l'avait été lors de
notre dernière conversation, la veille de son arrivée à l'hôpital. À
cette occasion, il était montré irrité que le Vatican ait autorisé
l'ouverture de magasins, lors des funérailles du pape Benoît sur la
place Saint-Pierre, par la piètre homélie du pape François sur son
prédécesseur, par l'omission du canon romain en faveur d'une autre
prière eucharistique et par les bureaucrates de la curie rendant
difficile la concélébration des prêtres".
Le père Brennan, quant à lui, après avoir rappelé - comme Abbott
l'avait également fait - le rôle important joué par le cardinal au
cours des deux derniers conclaves, a révélé que Pell "bien
qu'ayant plus de 80 ans et ne pouvant pas voter, iespérait avoir une
influence décisive pour déterminer l'issue du prochain. Lors d'un
déjeuner à Rome il y a quelques semaines, il m'a assuré que le
prochain conclave n'était pas loin". Pour cette raison, écrit le
jésuite, Pell avait dit à des amis qu'il ne reviendrait pas en
Australie pour se faire opérer de la hanche car "il ne voulait
pas risquer d'être à l'autre bout du monde après l'opération et
avant le conclave".
L'auteur peut confirmer les deux révélations : il est vrai, comme le
rapporte Livingstone, que la manière dont le obsèques de Benoît XVI
ont été organisées, avaient agacé le cardinal, tout comme il est
vrai que, malgré les conseils d'amis et connaissances de se faire
opérer à domicile ou tout au plus à Londres, Pell avait fortement
voulu rester à Rome car il était convaincu qu'un éventuel conclave
aurait pu se tenir à tout moment.
Un pontificat troublé
Au lieu de cela, François a démontré qu'il était en bonne santé et
solide, au point de tenir sa promesse de faire le voyage apostolique
en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud qu'il avait
auparavant été contraint d'annuler en raison de douleurs au genou.
Et l'Afrique a donné au Pape l'occasion d'insuffler une atmosphère
d'enthousiasme qui manquait à Rome depuis un moment.
Il n'y a pas que le soi-disant front conservateur qui donne des maux
de tête au pontife argentin. En fait, l'attaque la plus sévère est
venue du chef des évêques allemands, l'ultra-progressiste Georg
Bätzing, qui, dans une interview à Die Welt, a déclaré qu'il
considérait que "cette façon de s'exprimer de la part de
l'Église, à travers des interviews, est extrêmement discutable".
Dans une récente interview à l'Associated Press, le Pape s'est
exprimé clairement sur l'expérience allemande, affirmant que le
Synode allemand est "un soi-disant cheminement synodal, mais pas
de tout le peuple de Dieu, mais composé de l'élite". et
craignant "le danger que quelque chose de très, très idéologique ne
s'échappe".
Le président de la conférence épiscopale allemande n’a pas craint de
faire des reproches à Bergoglio, lui reprochant de ne pas avoir
soulevé ces objections lors de la récente visite ad limina des
évêques allemands. "Nous y avons passé une semaine entière", a
fait remarquer Bätzing, « nous nous sommes assis avec le pape
François pendant deux heures et demie. Cela aurait été le lieu et le
moment pour le pape de nous parler, puis nous aurions pu également
lui répondre ».
Ainsi, même en Allemagne, on ne fait pas d’escompte au pape, qui n’a
pas bloqué le déroulement du processus synodal malgré les réserves
exprimées par la minorité de l’épiscopat national et la Curie
romaine.
Aujourd'hui, sur le vol de retour vers Rome, François aura
l'occasion de répondre aux questions des journalistes accrédités. On
verra si ce sera aussi l'occasion de répondre aux nombreuses
critiques reçues depuis le début de cette année 2023.
Nico Spuntoni
Traduction
E.S.M
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Sources :Nico Spuntoni
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Traduction E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 05.02.2023
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