Sainte Faustine - Héléna Kolwaska
Le Petit Journal
édition numérique
310. Quand j’ai reçu de mon confesseur la permission de faire cet acte
d’offrande, j’ai vite compris qu’il était agréable à Dieu, car j’ai commencé
tout de suite à en expérimenter les effets. En un instant mon âme devint
comme un rocher : sèche, pleine de tourments et d’inquiétudes. Toutes sortes
de blasphèmes et de malédictions se pressèrent à mes oreilles. La méfiance
et le désespoir s’installèrent dans mon cœur. Voilà l’état des pauvres que
j’ai pris sur moi
Au premier moment j’ai eu peur de ces horreurs. Mais à la première
confession j’ai été tranquillisée.
311. Un jour que j’étais sortie pour me confesser, mon
confesseur était justement en train de célébrer la Sainte Messe. J’aperçu l’
Enfant
Jésus sur l’autel. Il tendait tendrement et joyeusement Ses petites
mains vers lui. Alors, ce prêtre prit ce bel Enfant, Le cassa et Le mangea tout
vivant. Au premier instant, je pris ce prêtre en aversion pour avoir agi de la
sorte envers Jésus. Mais je fus aussitôt éclairée et je compris que ce prêtre
était très agréable à Dieu.
Une fois j’étais chez le peintre, chargé de peindre cette
image. Comme j’ai été peinée en voyant qu’elle n’est pas aussi belle que l’est
Jésus. Mais j’ai caché ma déception profondément dans mon cœur. En sortant de
chez le peintre, la Mère Supérieure resta en ville, pour diverses affaires, et
moi je suis revenue seule à la maison. Je suis allée aussitôt à la chapelle où
j’ai beaucoup pleuré. J’ai dit au Seigneur " Qui Vous peindra aussi beau que
Vous l’êtes ? " Soudain j’ai entendu ces paroles :
" Ce n’est ni dans la beauté des couleurs, ni dans celle du coup de pinceau,
que réside la grandeur de cette image, mais dans ma grâce. "
Un après midi, je me rendis au jardin, mon Ange gardien me
dit : " Prie pour les agonisants. " Alors j’ai tout de suite commencé à réciter
le rosaire avec les jardinières. Après le rosaire nous avons récité diverses
petites prières pour les agonisants. Les prières terminées, les élèves
commencèrent à causer gaiement.
Malgré le bruit qu’elles faisaient, j’entendis en mon âme ces mots " Prie
pour moi ! " Mais je ne pouvais pas bien comprendre ces mots. Je me suis
éloignée de quelques pas de mes élèves, en me demandant qui pouvait bien me
demander des prières. Soudain j’entendis ces mots : " Je suis Sœur . . . " Cette
Sœur était à Varsovie, et moi à
Vilnius maintenant. " Prie pour moi jusqu’à ce que je te dise de cesser. Je suis
en agonie ! " Sur le champs, je recommençai à prier ardemment pour elle et sans
relâche, je priai ainsi de trois heures à cinq heures.
A cinq heures j’entendis le mot :
" Merci " - J’ai compris qu’elle avait expiré. Cependant le lendemain à la
Sainte Messe j’ai prié pour son âme avec ferveur. Dans l’après midi est arrivée
une carte postale annonçant que Sœur . . . était morte à telle heure. C’était
l’heure où elle me disait " Prie pour moi. "
" Mère de Dieu, votre âme était plongée dans une mer
d’amertume, regardez votre enfant et enseignez-lui à souffrir et à aimer en
souffrant. Fortifiez mon âme pour que la douleur ne la brise pas. Mère de grâce,
apprenez-moi à vivre de Dieu. "
Un jour,
Notre-Dame m’a rendu visite. Elle était triste et tenait les yeux baissés. Elle me
fit comprendre qu’
Elle avait quelque chose à me dire et, d’un autre côté, il me semblait
qu’elle ne voulait pas me le dire. Lorsque je l’ai compris, j’ai commencé à la
prier de me parler et de me regarder.
Un moment après, Marie me regarda avec un affectueux sourire
et me dit : " Tu vas éprouver certaines souffrances du fait de la maladie et des
médecins. Beaucoup de souffrances te viendront aussi à cause de cette image,
mais ne crains rien. "
Le lendemain, je tombai malade, et je souffris beaucoup, ainsi que me
l’avais dit la Mère de Dieu. Mais mon âme était prête à endurer des souffrances.
La souffrance est la fidèle compagne de ma vie.
316. O mon Dieu, mon unique
espoir, j’ai mis toute ma confiance en Vous et je sais que je ne serai pas
déçue.
317. Je sens maintenant, après la
Sainte Communion, d’une manière singulière et sensible, la présence de Dieu. Je
sais que Dieu est dans mon cœur. Et cela ne me dérange pas dans
l’accomplissement de mes devoirs. Même dans les affaires les plus importantes
qui exigent un effort d’attention, Dieu m’est présent et je Lui resterai
étroitement unie. Avec Lui, je vais à mon travail ou en récréation. Avec Lui je
souffre et avec Lui je me réjouis : je vis en Lui et Lui en moi. Je ne suis
jamais seule car il est mon compagnon de tous les instants. Il m’est présent à
chaque moment, notre intimité est étroite par l’union du sang et de la vie.
318.
9.8.1934.
L’adoration nocturne du jeudi. J’ai fait mon heure d’adoration de onze
heures à minuit. J’ai offert cette adoration pour la conversion des pécheurs
endurcis, et particulièrement pour ceux qui ont perdu confiance en la
miséricorde divine. J’ai considéré combien Dieu a souffert et quel immense amour
Il nous a témoigné. Mais nous ne croyons pas que Dieu nous aime tant. O Jésus,
qui le comprendra ? Quelle douleur pour notre Sauveur ! Comment nous
persuadera-t-il de Son amour si sa mort même ne peut nous persuader ?
J’ai demandé au ciel entier
d’offrir avec moi réparation au Seigneur pour l’ingratitude de certaines âmes.
Jésus m’a fait connaître combien l’oraison d’expiation Lui est agréable. Il m’a
dit :
" La prière d’une âme humble et aimante désarme la colère de Mon Père et
libère des torrents de bénédictions. "
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Paragraphes N°318-321
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