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Benoît XVI : le silence de Saint Joseph est aussi sa façon de s'exprimer

Le 30 mars 2023 - E.S.M. - Entretien sur saint Joseph, extrait du livre posthume de Benoît XVI, "Ce qu'est le christianisme". Il nous livre là quelques détails intimes.

Benoît XVI - Pour agrandir l'image ► Cliquer

Benoît XVI : le silence de Saint Joseph est aussi sa façon de s'exprimer

Entretien sur saint Joseph1 - Extraits

Le 30 mars 2023 - E.S.M. - Votre Sainteté, l'Ecriture ne transmet aucune parole de saint Joseph. Y a-t-il cependant, à votre avis, une affirmation dans le Nouveau Testament qui exprime le caractère du saint d'une manière particulièrement appropriée ?

    Il est vrai qu'il n'y a pas de paroles de saint Joseph dans l'histoire le concernant transmise par le Nouveau Testament. Mais il y a une correspondance entre la tâche qui lui est confiée par l'ange qui lui apparaît en songe et les actions de saint Joseph, correspondance qui le caractérise clairement. Dans l'épisode de l'ordre qu'il reçoit pendant son sommeil de prendre Marie pour épouse, sa réponse est donnée en une simple phrase : « Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit » (Mt 1,24). La correspondance entre la tâche et l'acte se manifeste encore plus fortement dans l'épisode de la fuite en Egypte, dans lequel les mêmes mots sont utilisés : « Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l'enfant et sa mère » (Mt 2,14). Les deux expressions sont également utilisées une troisième fois à l'annonce de la mort d'Hérode et de la possibilité d'un retour en Terre Sainte. Suivent, l'une après l'autre, les paroles qui caractérisent Joseph : « Joseph se leva, prit l'enfant et sa mère » (Mt 2,21). L'avertissement nocturne sur le danger d'Archélaüs n'a pas la même autorité que les informations précédentes. La réponse de saint Joseph est beaucoup plus simple : « Averti en songe, il se retira dans la région de la Galilée » (Mt 2,22). La même attitude de base se manifeste enfin, de manière tout à fait différente, dans l'épisode de l'adoration des mages venus d'Orient: « Ils entrèrent dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie, sa mère » (Mt 2,11). Saint Joseph n'apparaît pas dans la rencontre entre les Mages et l'enfant Jésus. Cette réticence silencieuse à apparaître est également caractéristique et montre très clairement qu'avec la formation de la Sainte Famille, il a accepté un service qui exigeait une grande capacité de décision et d'organisation, en même temps, toutefois, qu'une grande capacité de renoncement. Son silence est en même temps sa parole. Il exprime le « oui » à ce qu'il a accepté en se liant à Marie et à Jésus.

Quelles impressions, particulièrement liées à la vie de votre saint patron, retenez-vous de vos pèlerinages en Terre Sainte ?

    Tout d'abord, je dois dire que, lors des visites que j'ai faites en Terre Sainte, saint Joseph n'est pratiquement jamais apparu. Il est normal qu'il ne soit pas mentionné dans les grands lieux du ministère public de Jésus en Galilée, notamment au lac de Génésareth et dans ses environs, ainsi qu'en Judée. Cela serait en contradiction avec son attitude fondamentale d'obéissance silencieuse et sa volonté de rester en retrait. Cependant, on pouvait certainement s'attendre à ce que l'on parle de lui aussi bien à Nazareth qu'à Bethléem. Nazareth, en particulier, renvoie à sa figure. En effet, c'est un lieu qui, dans les sources écrites, n'est pas mentionné ailleurs que dans le Nouveau Testament. L'absence totale de témoignages écrits sur Nazareth en dehors du Nouveau Testament est si frappante que Pierre Benoît, l'un des exégètes les plus éminents et longtemps directeur de l'Ecole biblique des dominicains en Terre Sainte, m'a un jour raconté personnellement comment il était finalement arrivé à la conclusion que Nazareth n'avait jamais existé. Mais, avant qu'il ne rende publique cette conviction, on a appris juste à temps le succès des fouilles entreprises sur le site antique de Nazareth. Le chef du groupe d'archéologues franciscains a déclaré que, après de longs et vains efforts pour trouver les traces de l'antique Nazareth, il avait presque été sur le point d'abandonner ses efforts. Il fut d'autant plus heureux d'avoir retrouvé les premières traces puis l'ensemble du site.

    En effet, pour Matthieu - qui a fondé chaque événement de la vie de Jésus sur un passage de l'Ancien Testament afin de prouver que Jésus était bien le Messie annoncé dans l'Ancien Testament -, le fait qu'aucune prophétie ne parle d'une manière ou d'une autre de Nazareth représentait une difficulté. Il s'agissait d'un problème fondamental pour légitimer Jésus comme Messie promis : Nazareth ne renvoyait à aucune promesse (cf. Jean 1,46). Et pourtant, Matthieu trouve trois façons de reconnaître Jésus le Nazaréen comme Messie. La trilogie messianique d'Isaïe, aux chapitres 7, 9 et 11, rapporte au chapitre 9 la prophétie selon laquelle une lumière a jailli dans le pays des ténèbres. Matthieu situe le pays des ténèbres dans cette Galilée semi-païenne où Jésus a commencé sa prédication.

    La deuxième légitimation de Nazareth provient, pour Matthieu, de l'inscription sur la croix composée par le païen Pilate, qui propose consciemment ce « titre » (c'est-à-dire la motivation juridique) pour la crucifixion de Jésus : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs » (Jn 19,19). Le fait que ce terme ait été transmis sous la double forme Nazaréen et Nazôréen fait certainement référence, d'une part, à la consécration totale de Jésus à Dieu, mais il rappelle aussi son origine géographique. Ainsi, Nazareth, en tant que partie du mystère de Jésus à travers le païen Pilate, est inséparablement liée à la figure de Jésus lui-même.

    Enfin, il me semble qu'une catéchèse sur saint Joseph donnée en Terre Sainte pourrait rappeler un troisième aspect qui synthétise et approfondit les deux précédents. Dans l'un des chants de Noël allemands les plus connus et les plus beaux, nous voyons Jésus sous la forme d'une petite rose (Roslein - N.d.T.) donnée par la Vierge Marie lors de la nuit sainte. Dans le texte utilisé aujourd'hui, on parle de « rose » (Ros - N.d.T.) au début, puis, à la deuxième strophe, la « petite rose » (Roslein) dont parle Isaïe désigne Marie, la Vierge et la Mère qui nous a apporté la petite fleur. Le texte présente donc quelques références qui nécessitent une explication. Je suppose qu'à l'origine il n'y avait pas le mot Ros, mais Reis, c'est-à-dire « germe » ; et nous arrivons ainsi directement aux paroles du prophète, qui affirme : « Un rejeton sortira de la souche de Jessé » (Is 11,1).

    La souche de Jessé, l'ancêtre de la dynastie davidique, qui avait reçu la promesse d'une durée éternelle, renvoie à la contradiction, insupportable pour l'Israélite croyant, entre la promesse et la réalité : la dynastie davidique a disparu et il ne reste qu'un tronc mort. Mais c'est précisément la souche qui devient maintenant signe d'espoir : c'est d'elle que le rejeton jaillit une nouvelle fois et de façon inattendue. Ce paradoxe, dans la généalogie de Jésus en Matthieu 1,1-17 et Luc 3,23-38, est rendu sous la forme d'une réalité présente et qui, pour l'évangéliste, renvoie tacitement à la naissance de Jésus de la Vierge Marie. Joseph n'est pas le véritable père biologique de Jésus, mais il l'est légalement, en vertu de la loi constitutive d'Israël. Le mystère du germe devient ici encore plus profond. La souche de Jessé d'elle-même ne génère plus de vie ; la souche est véritablement morte. Et pourtant, elle donne une vie nouvelle dans le fils de la Vierge Marie, dont le père légal est Joseph.

    Tout cela est lié au thème de Nazareth, car le mot Nazareth semble contenir en lui-même le mot nezer, naser (pousse). Le nom de Nazareth pourrait même être traduit par « village des pousses ». Un chercheur allemand qui a passé sa vie en Israël a même émis l'hypothèse que Nazareth était à l'origine une colonie de descendants de David après l'exil babylonien, et que le nom Nazareth aurait indiqué cela tout en le dissimulant. En tout cas, le mystère de saint Joseph entretient une relation profonde avec le lieu de Nazareth. C'est lui qui, comme rejeton de la racine de Jessé, exprime l'espérance d'Israël.

Saint Joseph est traditionnellement invoqué comme patron de la bonne mort. Comment voyez-vous cette coutume ?

    On peut tenir pour acquis que saint Joseph est mort à l'époque de la vie cachée de Jésus. Il est mentionné une dernière fois en Luc 4,22 après la première visite publique de Jésus à la synagogue de Nazareth. L'étonnement de la foule face aux paroles de Jésus et à la manière dont il les exprime se transforme en perplexité et provoque la question: « N'est-il pas le fils de Joseph.? ». Le fait qu'il ne soit plus mentionné par la suite, alors que sa mère et ses « frères » demandent à voir Jésus, est un signe certain qu'il n'était plus en vie. L'idée que saint Joseph a terminé sa vie terrestre dans les mains de Marie est donc bien fondée. Prier pour qu'il nous accompagne gracieusement dans notre dernière heure est donc une forme de piété absolument fondée.

Comment célébrait-on votre fête patronale en famille ?

    La Saint-Joseph était la fête de mon père et la mienne et, dans la mesure du possible, elle a été dûment célébrée. La plupart du temps, ma mère, avec ses économies, parvenait à acheter un livre important (par exemple, Der kleine Herder
2). Ensuite, il y avait une nappe spéciale pour cette fête, ce qui garantissait un repas festif. Nous buvions du café moulu, particulièrement apprécié de mon père, ce que nous ne pouvions pas nous permettre tous les jours. Enfin, il y avait toujours une primevère sur la table, signe du printemps que la Saint-Joseph annonçait. Et enfin, ma mère préparait un gâteau avec un glaçage, ce qui révélait pleinement le caractère extraordinaire de la fête. On pouvait ainsi, dès le matin, noter la particularité de la fête de saint Joseph.

Avez-vous fait personnellement l'expérience de l'intercession de votre protecteur dans votre vie ?

    Lorsque je constate qu'une prière a été exaucée, je n'en attribue pas la cause à des intercesseurs particuliers, mais je me sens redevable de tous.

    Le pape François a proclamé l'année Saint Joseph, rappelant aux fidèles la proclamation de saint Joseph comme patron de l'Église universelle en 1870. Quel espoir associez-vous à ce geste?

    Je suis particulièrement heureux, bien sûr, que le pape François ait rappelé aux fidèles l'importance de saint Joseph; c'est pourquoi j'ai lu avec une immense gratitude et une profonde adhésion la lettre apostolique  Patris corde que le Saint-Père a écrite pour le 150e anniversaire de la proclamation de saint Joseph comme patron de l'Église universelle. C'est un texte très simple qui vient du cœur et va au cœur, et pour cette raison même, il est très profond. Je crois que ce texte devrait être lu et médité avec empressement par les fidèles, contribuant ainsi à la purification et à l'approfondissement de notre vénération des saints en général et de saint Joseph en particulier.


1 Benoît XVI, « "Sein Schweigen ist zugleich sein Wort." Freude über das Josefsjahr : Eine Katechese des emeritierten Papstes Benedikt XVI über seinen Namenspatron », interview accordé à Regina Einig, in Die Tagespost, Forum, 1er avril 2021,pp. 33-34.
2. Littéralement: « le petit pâtre » (N.d.É.).


Benoît XVI, Saint Joseph et le sacerdoce
Benoît XVI invite l'Afrique à prendre exemple sur Saint Joseph

Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article en allemand paru dans « Die Tagespost »

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Sources : Che cos'è il cristianesimo - édition du Rocher et Artège
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.)
30.03.2023

 

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