Le pape Benoît XVI indique ce qu'est la
"laïcité saine" |
 |
Rome, le 29 février 2008 - Pour la Doctrine
Sociale catholique, la laïcité est une autonomie de la sphère civile et
politique vis-à-vis de l’autonomie religieuse et ecclésiastique, mais
non pas de l’autonomie morale. C’est la « laïcité saine » ou encore la «
laïcité bien comprise », comme l’a souvent rappelé le Pape Benoît XVI ;
autrement, elle est « mal comprise ».
|
Le pape Benoît XVI -
Pour agrandir l'image:
►
C'est ici
Le pape Benoît XVI indique ce qu'est la "laïcité saine" ou encore la «
laïcité bien comprise »
Politique, catholiques, témoignage et mission
par l’Abbé Nicola Bux et l’Abbé
Salvatore Vitiello
« Voyez, je vous ai enseigné des lois et des normes comme le Seigneur mon
Dieu me l’a ordonné, pour que vous les mettiez en pratique dans le pays où
vous allez entrer pour en prendre possession. Vous les observerez donc et
vous les mettrez en pratique, parce que cela sera votre sagesse et votre
intelligence aux yeux des peuples » (Deutéronome, 4,
5).
Cette déclaration de Moïse au peuple d’Israël devrait être méditée par les
hommes politiques catholiques qui considéreraient qu’il leur faut faire
abstraction de leur propre identité au nom du dépassement de leur situation
pour ne pas être considérés comme « des séparés, des isolés ». Nous
pourrions nous servir actuellement de ces paroles en disant : « Quelle
sera votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peules », en
traduisant « quelle sera votre identité face aux
autres ».
Si « parti » vient de « partie », comment pourraient s’y trouver ensemble «
deux parties », deux identités substantiellement différentes et opposées, en
continuant à considérer d’être une seule partie ?
On répond : au nom de la laïcité. Bien : mais quelle laïcité ?
Pour la Doctrine Sociale catholique, la laïcité est une autonomie de la
sphère civile et politique vis-à-vis de l’autonomie religieuse et
ecclésiastique, mais non pas de l’autonomie morale
(cf. «
Note doctrinale sur des questions concernant l’engagement et l’attitude des
catholiques dans la vie politique », n°6).
C’est la « laïcité saine » ou encore la «
laïcité bien comprise », comme l’a souvent
rappelé le Pape Benoît XVI ; autrement, elle est « mal
comprise » et mal comprise comme « pluralisme du point de vue du
relativisme moral, nocive pour la vie démocratique elle-même, laquelle a
besoin de fondements vrais et solides, ce qui veut dire de principes
éthiques qui, par leur nature et par leur rôle de fondement de la vie
sociale, ne son pas négociables » (ibid. n° 3).
Ce n’est pas par hasard que se sont multipliées, dans différents milieux
sociaux, les demandes de « codes éthiques », en réalité, ils ne sont que le
« retour par la fenêtre », malheureusement en version caricaturale, du
Décalogue du Sinaï mis « à la porte » par un certain laïcisme idéologique,
en Italie et en Europe.
On voit revenir, sous une forme décentrée, l’éthique de l’État de mémoire
hégélienne qui remplaça celle de Dieu, et se divinisa dans les formes des
États nazis et communistes. Sur tout cela, nous aimerions que méditent ces
catholiques, si prêts, de manière irénique et idéologique, à organiser et à
lancer, sur les valeurs justes de la paix et du moratoire sur la peine de
mort, des meetings et des moratoires avec n’importe qui, mais réticents pour
s’unir avec leurs frères mêmes dans la foi, pour «
observer et mettre en pratique dans leur pays » au moins
l’éthique du Sinaï, ou du moins celle du Discours sur la Montagne.
Ne devraient-ils pas apporter un témoignage à cette éthique, comme pour la
racine d’une Nation, comme l’Italie, et d’un Continent comme l’Europe,
désormais plus territoire de mission et de nouvelle annonce de l’Évangile ?
Une fausse concorde, fruit de compromis identitaires, au nom des valeurs, et
le premier entre tous celui de la fausse paix construite par l’homme, et
selon les impératifs des pouvoirs forts du monde, est l’œuvre de
l’antéchrist, comme le prévoyait
Soloviev au début du siècle dernier.
La signification profonde du fait d’être chrétiens, aujourd’hui comme
toujours, est représentée par le binôme indispensable, dont on ne peut se
passer, d’unité et de mission. La recherche de l’unité entre ceux qui
croient au Christ, « pour que tous soient un » et la mission,
l’évangélisation comme élément auquel on ne peut renoncer de la vie
chrétienne, comme accomplissement du, mandat du Christ, doivent caractériser
tout existence chrétienne dans chaque milieu, et même dans le milieu
politique. L’évangélisation est aujourd’hui absolument prioritaire et
essentielle dans une Europe secouée par une crise de la foi sans égale dans
l’histoire, tout comme dans les autres continents : « La mission du Christ
Rédempteur, confiée à l’Église, est bien loin encore de son accomplissement.
Au terme du deuxième millénaire de sa venue, un regard d’ensemble sur
l’humanité montre que cette mission en est encore à ses débuts, et que nous
devons travailler de toutes nos forces en nous mettant à son service »
(Redemptoris
Missio, 1)
Ici, se poursuit le discours de Moïse : « Les peuples, en entendant
parler de toutes ces lois diront : Cette grande nation
est le seul peuple sage et intelligent. En effet, quelle grande
nation a la divinité si proche d’elle, comme le Seigneur Notre Dieu est
proche de nous chaque fois que nous l’invoquons »
(Deutéronome 4, 8)
Il est nécessaire de dépasser ce « respect humain » qui fait «
crier à l’ingérence » de la part des laïcs,
ou à l’intégrisme de la même partie catholique, chaque fois qu’un catholique
continue à être tel, même s’il est assis dans un des Parlements des
démocraties du monde. Comme cela a été rappelé aux Pères e la Congrégation
Générale de la Compagnie de Jésus, par le Pape Benoît XVI : « Vous devez
être attentifs afin que vos œuvres et vos institutions
conservent toujours une identité claire et explicite, pour que la fin
de votre activité… ne reste pas ambiguë et obscure, et pour que de
nombreuses personnes puissent partager vos idéaux et s’unir à vous de
manière efficace et avec enthousiasme »
(Benoît XVI s'adresse aux jésuites, un discours venant du cœur :
Discours du 21 février 2008).
Est-il possible que cela ne vaille pas pour les
catholiques engagés dans la politique ? Oh que oui, et comment
peut-on laisser en dehors de la compétition politique les valeurs éthiques !
C’est à une présence, et seulement à cette présence, que sont appelés les
catholiques, dans une unité visible, partout où ils trouvent dans le monde.
Être des témoins authentiques de l’Évangile, c’est la mission à laquelle
appelle le Baptême que nous avons reçu, et aucun de ceux qui croient dans le
Christ ne peut se soustraire au devoir suprême d’annoncer le Christ à tous
les peuples.
►
Articles sur la doctrine de l'Eglise
Sources:
www.vatican.va -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 29.02.2008 -
T/Doctrine |