Benoît XVI : Une foi sans charité ne
serait pas une vraie foi, ce serait une foi morte |
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Le 27 novembre 2008 -
(E.S.M.)
- ''Une foi sans charité ne serait pas une vraie foi, ce serait une foi
morte'', a souligné le pape Benoît XVI pendant la traditionnelle
catéchèse devant plus de 9.000 fidèles
réunis dans la salle Paul VI.
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Le pape Benoît XVI
entrant dans la salle Paul VI-
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Benoît XVI : Une foi sans charité ne serait pas une vraie foi, ce serait une
foi morte
Le 27 novembre 2008 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- C'est par un geste très particulier, que Benoît XVI a voulu partager la
chaleur de l'accueil des fidèles du monde entier avec le Catholicos de
Cilicie des Arméniens, Aram I. Les deux chefs des Églises ont fait
leur entrée ensemble dans la Salle Paul VI, où étaient préparés deux
trônes d'égale dignité. Plus de 9.000 fidèles venus pour
l'Audience Générale les ont accueillis, auxquels le Saint-Père a
présenté son hôte rappelant en particulier l'engagement personnel du Catholicos dans
le domaine de l'œcuménisme, « particulièrement dans le dialogue
théologique entre l'Église catholique et les Églises orientales », et le « témoignage
de fidélité et de courage » de l'Église Arménienne. Benoît XVI a ensuite
souhaité l'« accomplissement de la pleine unité, que nous tous désirons
».
''Une foi sans charité ne serait pas une vraie foi, ce serait une foi
morte'', a ensuite souligné le pape pendant la traditionnelle
catéchèse. L'Évangile, a
rappelé le Saint-Père, ''pousse chacun de nous à vivre non pas
pour soi-même, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour nous''.
Lire la catéchèse du Saint-Père
►Texte
intégral de la catéchèse
J’aurais beau parler toutes les langues de
la terre et du ciel, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour,
je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J’aurais
beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la
connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu’à transporter les montagnes,
s’il me manque l’amour, je ne suis rien. J’aurais beau distribuer toute
ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me
manque l’amour, cela ne me sert à rien.
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux
Corinthiens : 13, 1-3
Commentaires de
saint Jean Chrysostome sur la catéchèse développée aujourd'hui par le
pape Benoît XVI
Paul ne s'est pas contenté de dire : Quand je parlerais des langues
inconnues; il a dit : Quand je parlerais toutes
les langues des hommes. Il a été plus loin; il a dit : Quand je
parlerais toutes les langues des anges, et
il a démontré qu'un pareil don ne serait rien sans la charité. C'est
ainsi que maintenant il ne parle pas du don de prophétie simplement,
mais de ce don dans toute son étendue. Après avoir dit : Quand j'aurais
le don de prophétie, il ajoute : Quand je connaîtrais tous les mystères,
et que j'aurais une « science parfaite de toutes choses » , en insistant
sur ce don avec emphase.
Passant aux, autres dons spirituels, pour ne pas tomber dans une
fastidieuse énumération, il place avant tout, en l'élevant bien haut, la
mère et la source de tous les dons spirituels.
Il dit : « Quand j'aurais la foi ».
Cette expression ne lui suffit pas. Il ajoute ce mot employé par le
Christ pour marquer les plus grands effets de cette vertu. «
Quand j'aurais une foi capable de transporter les
montagnes, sans la charité, je ne serais rien ». Voyez comme
il rabaisse encore le don des langues. Selon lui , la prophétie a le
grand avantage de pénétrer les mystères et d'avoir la toute science; la
foi opère avec force, puisqu'elle transporte les montagnes: mais, quand
il parle du don des langues, il se borne à dire que c'est un don
spirituel. Voyez aussi comme il a su résumer tous les dons en deux mots,
« la prophétie » et « la foi », car tous les signes
miraculeux consistent soit en paroles soit en actions. Mais le Christ
avait dit que c'était un des moindres effets de la foi de transporter
les montagnes. Car c'est en ce sens qu'il a prononcé ces mots : «
Avec une parcelle de foi aussi minime qu'un grain de sénevé, vous direz
à cette montagne : Passe de ce côté, et elle y passera ». Comment
donc se fait-il que Paul fasse consister dans ce miracle toute la
puissance de la foi ? Que répondre à cela ? Le voici. Saint Paul s'est
servi de cet exemple, parce que c'est beaucoup, de transporter une
montagne. Il n'a pas voulu renfermer dans cet acte toute la puissance de
la foi ; mais il s'est servi de cette image pour développer son idée,
pour frapper des hommes simples. Il veut en venir à l'expression de
cette vérité : j'aurais beau avoir une foi capable de transporter les
montagnes, je ne serais rien sans la charité.
« Et quand j'aurais distribué tout mon bien pour nourrir les pauvres,
quand j'aurais livré mon corps pour être brûlé, si je n'avais point la
charité, tout cela ne me servirait de rien (3) ». Voyez quelle
hyperbole ! Voyez comme il développe ces pensées ! Il n'a pas dit :
Quand je donnerais aux pauvres la moitié, les deux tiers, les trois
quarts de mon bien; il a dit : Quand je donnerais tout mon bien, et il
ajoute: « pour nourrir les pauvres ». A la générosité vient
s'ajouter ici une tendre sollicitude. « Et quand je donnerais mon
corps pour être brûlé ». Il n'a pas dit simplement : Quand je
mourrais, il emploie ici les figures les plus fortes. Il nous met devant
les yeux la mort la plus terrible, le supplice d'un homme brûlé vif, et
cette mort ne serait rien, selon lui, sans la
charité. Mais, pour montrer jusqu'où va ici l'hyperbole, je
dois produire les témoignages du Christ relatifs à l'aumône et à la
mort. Le Christ a dit : « Si vous voulez être parfait, vendez tons
vos biens; donnez-en la valeur aux pauvres et suivez-moi ».
(Matth. XIX, 21.)
Puis il dit, à propos de la charité : «
La plus grande charité c'est de donner sa vie pour ses amis
».
(Jean, XV, 13.) C'est donc là,
même aux yeux de Dieu, le plus grand de tous les sacrifices. Et je
prétends moi, s'écrie saint Paul, qu'en subissant la mort pour Dieu,
qu'en livrant son propre corps pour être brûlé, on ne retirerait pas
grand fruit de ce sacrifice, si l'on n'aimait
pas son prochain.
Quand on avance que les dons spirituels ne sont pas fort utiles sans la
charité, on ne dit rien de bien étonnant; car, dans la vie, il y a des
dons spirituels qui n'ont pas grande importance. Bien des hommes ont
.prouvé qu'ils avaient reçu en partage certains dons spirituels et
pourtant ils ont été punis, comme des méchants qu'ils étaient. Témoin
ceux qui au nom du Christ prophétisaient, chassaient les démons, et
faisaient force miracles, comme le traître Juda. Les fidèles, au
contraire, qui ont mené une vie pure, ont par cela seul été sauvés. Que
les dons spirituels, je le répète, ne puissent rien sans la charité, il
n'y a donc rien là d'étonnant; mais qu'une vie vertueuse et pure ne
puisse rien sans elle, voilà une assertion qui va bien loin et qui crée
une grande difficulté. Le Christ, en effet, ne semble-t-il pas
décerner les plus hautes récompenses à l'abandon des biens corporels et
aux dangers du martyre ? Ne dit-il pas au riche, je le répète : « Si
vous voulez être parfait, vendez tout ce que vous avez, donnez-en le
prix « aux pauvres et suivez-moi ? » Ne dit-il pas à ses disciples,
à propos du martyre : « Celui qui perdra la vie pour moi la
retrouvera ».
Celui qui ne m'aura pas désavoué devant « les hommes, je ne le
désavouerai pas moi devant mon père, qui est dans les cieux ».
(Matth. XVI, 25, et X, 32.)
Car c'est chose pénible et surnaturelle qu'un pareil
dévouement : ils le savent bien, les hommes qui ont obtenu les palmes du
martyre. La parole humaine n'est point à la hauteur d'un pareil
sacrifice, d'un acte si admirable qui suppose une âme si généreuse.
Et pourtant, nous dit saint Paul, sans la
charité, ce merveilleux dévouement ne sert pas à
grand'chose, quand même on y joindrait l'abandon de sa fortune.
Pourquoi donc ce langage ? J'essaierai de l'expliquer, après avoir
cherché comment il se fait que l'homme qui distribue tout son bien pour
nourrir les pauvres, puisse être cependant un homme sans charité. Car
enfin, l'homme qui est prêt à livrer son corps au bûcher, malgré les
dons spirituels qu'il peut avoir; peut encore ne pas aimer son prochain.
Mais celui qui, non content de donner ses biens, les distribue pour
nourrir les pauvres, comment
peut-il se faire qu'il manque de charité ? Que répondre à cela ?
Que cette absence de charité chez un pareil Homme est une hypothèse
gratuite. L'apôtre, en effet, emploie volontiers de semblables
hypothèses, lorsqu'il a recours à l'hyperbole. Ainsi, il dira aux
Galates : « Si nous-même, si quelque ange descendu du ciel vient vous
annoncer autre chose que ce que je vous ai enseigné, qu'il soit anathème
».
(Gal. I, 8.)
C'est là une supposition impossible; mais, pour. montrer
l'excellence de sa parole, il emploie une hypothèse qui ne pouvait
jamais se réaliser. Dans son épître aux Romains, il dit encore : « Ni
les anges, ni les dominations, ni les puissances, ne pourraient arracher
de nos coeurs l'amour de Dieu ».
(Rom. VIII, 39.)
Jamais les anges n'auraient essayé de rien faire de
semblable; c'est donc encore ici une hypothèse impossible, comme ce qui
suit : « Jamais nulle autre créature ne pourrait nous ôter cet amour
» . Nulle autre créature ? Il parle ici de toutes les créatures
imaginables, créatures célestes et créatures terrestres. Mais ici
encore, il suppose ce qui ne peut être, pour exprimer l'ardeur de son
amour. C'est donc aussi ce qu'il fait, lorsqu'il di t: Quand on
donnerait tout son bien, ce sacrifice serait inutile, si l'on n'avait
pas la charité. Oui, voilà comment on peut expliquer ce passage.
Peut-être aussi saint Paul veut-il dire que
nous devons nous identifier de coeur avec ceux à qui nous donnons, que
nous ne devons pas nous contenter de leur donner froidement, que nous
devons les plaindre, venir à eux le coeur brisé, et pleurer avec les
indigents.
Voilà pourquoi Dieu a fait une loi de l'aumône. Dieu n'avait pas besoin
de nous pour nourrir les pauvres; mais il a voulu nous unir par la
charité, nous enflammer d'un mutuel amour; voilà pourquoi il nous a
ordonné de nourrir les pauvres. De là encore ces mots de l'apôtre : «
Mieux vaut une bonne parole qu'un don : voilà une parole plus précieuse
qu'un don ».
(Eccli. XVIII, 16, 17.) Et le
Maître dit lui-même: « C'est la miséricorde que
je veux et non le sacrifice ».
(Matth. IX, 13.)
On aime d'ordinaire ceux à qui l'on fait du bien, et l'on
s'attache à ses bienfaiteurs, et c'est pour resserrer les liens de
l'affection que le Christ a établi cette loi. Mais voici à quoi se
réduit la difficulté : d'après le Christ, l'aumône et le courage des
martyrs sont deux vertus parfaites : d'après saint Paul, elles sont
imparfaites sans la charité. Il n'est pas ici en contradiction avec le
Christ, à Dieu ne plaise ! au contraire il est avec lui en parfaite
harmonie. Le Christ, en s'adressant au riche, ne se contente pas de dire
: Vendez vos biens et donnez-en le prix aux pauvres. Il ajoute : Venez
ici et suivez-moi. Or pour suivre le Christ, pour
se montrer son disciple, il n'y a rien de tel que la charité. «
Le meilleur moyen de montrer à tout le monde
que vous êtes mes disciples, c'est de vous aimer les uns les autres
»,
(Jean, XIII, 35.)
Et quand il dit : « Celui qui aura perdu la vie pour moi,
la retrouvera. Celui qui me confessera devant les hommes, je le
confesserai devant mon Père dans les cieux », le Christ est loin de
nier que la charité ne joue ici un rôle essentiel, il ne fait que
montrer la récompense réservée à ces efforts de courage. D'ailleurs avec
le martyre il exige la charité, et c'est ce qu'il a clairement fait
entendre en ces termes : « Vous boirez mon calice et vous recevrez
mon baptême »
(Matth. XX, 23), c'est-à-dire,
vous supporterez le martyre, vous serez tués pour moi. Pour ce qui est «
d'être assis à ma droite ou à ma gauche », ce n'est pas qu'il y
ait des places où l’on soit assis à sa droite ou à sa gauche, c'est une
manière d'indiquer la préséance, l'honneur suprême. « Ce n'est pas à
moi à vous le donner », dit-il, « mais ce sera pour ceux à qui
cela sera préparé ». Montrant ensuite à qui cet honneur est préparé,
il appelle ses disciples : « Que celui qui voudra être le premier
parmi vous , soit votre serviteur à tous »
(Ib. V, 26), leçon d'humilité et
de charité. C'est une haute charité qu'il demande. Aussi ajoute-t-il : «
Le Fils de l'homme n'est pas venu pour se faire servir, mais pour
servir les autres et donner sa vie pour la rédemption de plusieurs »
; il montre par là qu'il faut aimer jusqu'à subir la mort pour ceux que
l'on aime: car c'est la plus grande preuve d'amour qu'on puisse leur
donner. Aussi dit-il à Pierre « Si vous m'aimez, paissez mes brebis
».
(Jean, XIII, 19.) Voulez-vous
comprendre la grandeur et la beauté de la charité, peignons-la par des
paroles, puisque nous ne voyons pas son image réelle.
Représentons-nous tous les biens dont elle serait
la source, si elle abondait en tous lieux. Alors plus de lois, plus de
tribunaux, plus de supplices, plus rien de semblable. Si nous nous
aimions tous les uns les autres, plus d'outrages; meurtres, luttes,
guerres, dissensions, larcins, pillages, tous les fléaux disparaîtraient
et le vice ne serait même pas connu de nom. Or les dons
miraculeux; loin de produire un pareil effet, ne font qu'exalter la
vanité et l'arrogance, si l'on n'y prend garde.
Il y a un côté admirable dans la charité. Toutes les autres qualités ne
sont pas exemptes d'alliage : le détachement des biens est souvent une
cause d'orgueil ; l'éloquence est accompagnée da désir de la gloire;
l'humilité a quelquefois d'elle-même une conscience superbe.
Mais la charité est exempte de toutes ces maladies
; elle ne s'élève jamais aux dépens de celui qu'elle aime. Ne me parlez
pas de la charité s'attachant à un seul objet d'affection; regardez la
charité qui s'étend à tous les hommes également, et c'est alors que vous
en verrez la vertu. Ou plutôt, si vous voulez, supposez un seul être
aimé et un seul être qui l’aime, qui l'aime, bien entendu, comme on doit
aimer. Il trouvera le ciel, sur la terre; il goûtera partout les
douceurs de la tranquillité, il se tressera des couronnes sans nombre.
Un tel homme ne connaîtra ni l'envie, ni la colère, ni la jalousie, ni
l'arrogance, ni la vaine gloire, ni la détestable concupiscence, ni
l'amour insensé et ses poisons; il conservera la pureté de son âme. De
même que personne ne cherche à se faire tort à soi-même, de même il ne
fera pas tort à son prochain. Un tel homme marchera sur la terre, en
compagnie de Gabriel. Eh bien! cet homme-là, c'est celui qui possède la
charité. Quant à celui qui fait des miracles signalés et qui possède la
science parfaite, sans la charité, il aurait beau ressusciter les morts
par milliers, il n'en tirera pas grand profit, s'il rompt avec
l'humanité, s'il ne peut souffrir le contact de ses compagnons de
chaîne. Aussi le Christ a-t-il dit que la meilleure preuve d'amour qu'on
puisse lui donner, c'est d'aimer son prochain. « Si vous m'aimez plus
que ces hommes, Pierre, paissez mes brebis ». Voyez-vous comme il
fait encore entendre par ces paroles que la charité est supérieure au
martyre ?
Supposez un père qui chérit son fils jusqu'à donner sa vie pour lui, et
un ami attaché à ce père, mais n'ayant pour le fils que de
l'indifférence, le père irrité ne fera aucune attention à cet
attachement dont il est l'objet et ne verra que le mépris auquel son
fils est en butte. Ce qui a lieu ici, quand il s'agit d'un père et d'un
fils, a lieu à plus forte raison quand il s'agit de Dieu et des hommes;
car Dieu est le meilleur de tous les pères. Ainsi, après avoir dit : «
Voici le premier et le plus grand de tous les commandements : Vous
aimerez le Seigneur, votre Dieu », Jésus a dit : « Voici le
second », et il a expressément ajouté, « qui est semblable au
premier : Vous aimerez votre prochain comme vous-même ».
(Matth. XXII, 38, 39.)
Et voyez avec quelle énergie il exige cet amour ! Il dit, en
parlant de Dieu: Vous l'aimerez « de tout votre coeur » ; il dit
en parlant du prochain : Vous l'aimerez « comme
vous-même ». Ah ! si l'on observait bien ce commandement, il
n'y aurait ni esclave ni homme libre; ni prince ni sujet; ni riche ni
pauvre ; ni petit ni grand ; le démon n'aurait jamais été connu : je ne
dis pas celui que nous connaissons, mais tout autre, mais cent autres,
mais des légions innombrables de démons se seraient trouvées sans
puissance, en face de la charité. La paille résisterait au feu plutôt
que le démon à la flamme de la charité. Oui, la charité est plus forte
qu'un rempart, plus solide que le métal le plus dur. Imaginez
quelque chose de plus solide encore que tous les métaux, la charité
restera toujours la plus forte. Ni les richesses ni la pauvreté n'en
triomphent, ou plutôt, avec la charité, il n'y aurait ni pauvreté, ni
richesse excessive, il n'y aurait que les avantages dont la richesse et
la pauvreté sont les sources. A la richesse nous demanderions
l'abondance, à la pauvreté une existence libre de soucis, et les
inquiétudes compagnes de la richesse et la crainte de la pauvreté ne
feraient plus notre tourment.
Que dire des avantages de la charité ? Quelle vertu ! Quelle joie elle
procure ! De quelles douceurs elle nous inonde ! Les autres vertus
entraînent toujours quelque mal avec elle ; le jeûne, la tempérance, les
veilles entraînent l'envie, la concupiscence, le mépris.
La charité au contraire aux avantages qu'elle procure joint des plaisirs
délicieux et sans mélange. Comme une abeille laborieuse, elle va
de toutes parts recueillir son miel , pour le déposer dans l'âme de
celui qui aime. Pour l'esclave, elle rend la servitude plus douce que la
liberté. Celui qui aime, aime mieux obéir que de commander, quoique le
commandement ait ses douceurs. Mais la charité change la nature.
Elle vient à nous, les mains pleines. Quelle mère est plus caressante ?
Quelle reine est plus riche ? Tous les travaux sont par elle légers et
faciles. Elle sème de fleurs le chemin de la vertu et d'épines celui du
vice. Et remarquez bien ceci. Nous trouvons qu'il est dur de se priver
de son bien. Avec elle, nous trouvons que cela est doux. Accepter le
bien d'autrui nous semble agréable, avec elle ce n'est plus là un
bonheur pour nous, c'est un écueil à fuir. La médisance si douce pour
tout le monde devient par elle quelque chose d'amer, tandis que nous
trouvons de la douceur à dire du bien des autres; quoi de plus doux,que
de louer celui qu'on aime ? La colère a sa volupté que la charité lui
fait perdre, en extirpant ce vice dans sa racine. L'objet aimé a beau
faire, celui qui aime ne se montre jamais irrité. Loin de témoigner la
moindre aigreur, il n'a pour celui qu'il aime que des larmes , dès
exhortations , des prières. Le voit-il en faute, Il pleure, il est
triste, mais cette tristesse a ses charmes; car les larmes et la
tristesse de la charité ont plus de suavité que le rire et la joie.
Texte original du
discours du Saint Père
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Sources : (E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M. sur Google actualité)
27.11.2008 -
T/Méditation
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