Benoît XVI, une personne qui sait
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Cité du Vatican, le 26 avril 2008 -
(E.S.M.)
- Le Pape Benoît XVI a montré qu’il était disposé à écouter. Le
Pontife deux fois l’an passé, a montré qu'il est très décidé à combattre
l’antisémitisme, il n'est pas du tout rigide, bien au contraire. C’est
une personne qui sait écouter
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Benoît XVI, une personne qui sait écouter
VATICAN - « On vous a dit, mais moi je vous dis » - par le professeur
Michele Lo Console : le dialogue entre juifs et chrétiens repart de la
synagogue de New-York
Tour le monde connaît désormais la polémique qui a
surgi au lendemain de la libéralisation de l’ancien rite catholique, causée
par la remise en usage du texte liturgique de la prière « Oremus et pro
Iudaeis » du Vendredi Saint, et par ses modifications. Voulue par le
Pape Benoît XVI avec le «
Motu Proprio » « Summorum Pontificum », la
nouvelle formule en latin a été âprement critiquée par les rabbins européens
; les positions des rabbins américains, en revanche, ont été plus nuancées,
et parmi elles, celle de Jacob Neussner.
Le Saint-Siège pour clarifier précisément une nouvelle fois quelle était sa
position réelle sur cette question, a publié le 4 avril un communiqué par la
Salle de Presse du Vatican, qui déclare :
« Après la publication du Nouvel ‘Oremus
et pro Iudaeis’ pour l’édition du
‘Missale Romanum’ de 1962, plusieurs secteurs du monde juif ont exprimé leur
regret de considérer que ce texte ne serait pas en harmonie avec les
déclarations et les affirmations officielles du Saint-Siège concernant le
peuple juif et sa foi, qui ont marqué les progrès dans les relations
d’amitié en les Juifs et l’Eglise Catholique durant ces quarante ans.
« Le Saint-Siège assure que la nouvelle formulation de ‘l’Oremus’,
avec laquelle on a modifié plusieurs expressions du Missel de 1962, n’a pas
voulu, de la manière la plus absolue, manifester un changement dans
l’attitude que l’Eglise Catholique a développée vis-à-vis des Juifs, à
partir surtout de la doctrine du Concile Vatican II, en particulier dans la
Déclaration ‘Nostra
Aetate’ qui, selon les paroles prononcées par le Pape
Benoît XVI, précisées lors de l’audience accordée aux Rabbins Chefs d’Israël
le 15 septembre 2005, a marqué ‘une pierre milliaire sur la voie de la
réconciliation des chrétiens vis-à-vis du peuple juif’. La permanence de
l’attitude présente dans la Déclaration ‘Nostra Aetate’ est soulignée, du
reste, par le fait que ‘l’Oremus’ pour les Juifs contenu dans le Missel de
1970 reste en pleine vigueur, et est la forme ordinaire de la Prière des
Catholiques.
« Le Document Conciliaire, dans le contexte d’autres affirmations - sur les
Saintes Ecritures («
Dei Verbum », 14) et sur l’Eglise («
Lumen
Gentium, 16)
-, expose les principes fondamentaux qui ont soutenu et qui soutiennent
aujourd’hui encore les relations fraternelles d’estime, de dialogue,
d’amour, de solidarité et de collaboration entre Catholiques et Juifs. En
scrutant précisément le mystère de l’Eglise, ‘Nostra Aetate’ rappelle le
lien tout à fait particulier par lequel le Peuple du Nouveau testament est
spirituellement lié à la descendance d’Abraham, et rejette toute attitude de
mépris et de discrimination envers les Juifs, en refusant avec fermeté toute
forme d’antisémitisme ».
Le Document cité se présentait comme « pré-texte » à la
Visite du Pape
Benoît XVI à New-York, à l’occasion de son voyage apostolique aux
Etats-Unis, à quelques heures de la Pâque juive, à la synagogue d’East Park
dirigée par le rabbin Arthur Schneier, qui travaille depuis longtemps dans
le domaine du dialogue interreligieux, avec les chrétiens et les musulmans.
C’est une visite que le Pape lui avait promis depuis longtemps
Cette rencontre s’est faite comme prévu, et elle a vu pour la première fois
un Pontife Romain franchir la porte d’une synagogue américaine. Accueilli
par des chants de louange et au cri de « shalom », le Pape a rencontré le
rabbin Schneier, d’origine autrichienne, qui a survécu à la shoah, et est
fondateur d’une association pour le dialogue entre juifs, chrétiens et
musulmans.
« C’est une joie pour moi de venir ici, a déclaré le Pape Benoît XVI, à
quelques heures de votre célébration de la Pesàh, pour exprimer mon respect
et mon estime pour la communauté juive de New-York. Je vous assure de ma
proximité en ce temps où vous vous préparez à célébrer les grandes œuvres du
Tout-Puissant, et à chanter Ses Louanges, Lui qui a opéré de nombreux
prodiges pour son peuple. Je vous encourage à continuer à construire des
ponts d’amitié avec les nombreuses communautés et les nombreux groupes
religieux présents dans ce quartier ».
Puis, saisissant l’occasion heureuse de sa visite à la veille de la Pâque
juive, le Saint-Père a déclaré : « C’est cette nouvelle relation, celle qui
est née entre juifs et chrétiens à partir de ‘Nostra Aetate’ qui trace un
parallèle entre la Pâque chrétienne et la Pâque juive, entre la Mort la
Résurrection de Jésus, et la fête qui rappelle la libération de l’Egypte
pour le peuple hébreu. Notre Pâque et votre Pesàh, même si elles sont
différentes et distinctes, nous unissent dans l’espérance commune centrée
sur Dieu et sur sa miséricorde. Cela nous incite à coopérer les uns avec les
autres, et avec tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté, pour
rendre ce monde meilleur pour tous, dans l’attente de l’accomplissement des
promesses de Dieu ».
Par ces gestes et par ces paroles, le Pape Benoît XVI a voulu exprimer ses
sentiments de confiance et d’amitié envers la communauté juive américaine,
intentions qu’il a manifestées également au terme de la rencontre avec les
dirigeants des religions présentes dans le Nouveau Continent. « En
m’adressant à vous, je désire réaffirmer l’enseignement du Concile Vatican
II sur les rapports entre catholiques et juifs, et réitérer l’engagement de
l’Eglise pour le dialogue qui, durant ces quarante dernières années a changé
de manière fondamentale, et a amélioré nos rapports ».
La paix est-elle donc faite entre les frères aînés et les frères cadets ?
Pour Abraham Foxman, directeur de la « Anti-defamation League » américaine,
et pour une large partie du judaïsme américain, le communiqué de presse du 4
avril dernier a éclairci quelque chose, mais pas tout : « La bonne nouvelle,
déclare Foxman, c’est que le Vatican répond ; la mauvaise nouvelle c’est
qu’il ne répond pas complètement. C’est comme s’il avait fait deux pas en
avant et trois pas en arrière ; il a corrigé le langage offensif, mais le
texte (la formule latine de l’ancien rite) laisse encore l’impression que
l’Eglise souhaite la conversion des juifs. Et ceci est contraire à l’esprit
de ‘Nostra Aetate’ et à l’esprit de la visite à la synagogue ». Ceci dit,
Foxman a voulu toutefois conclure son intervention sur une note d’espérance
nouvelle : « Nous croyons qu’il est nécessaire de continuer le dialogue pour
voir s’il est possible de retourner non seulement à l’esprit de ‘Nostra
Aetate’, mais aussi à son langage, qui rejetait de toute manière le
prosélytisme à l’égard des juifs. Nous devons continuer à sensibiliser le
Vatican pour le convaincre qu’il faut encore des corrections. Dans le passé
déjà, d’autre part, le Pape Benoît XVI a montré qu’il était disposé à
écouter. J’ai rencontré le Pontife deux fois l’an passé, et je l’ai trouvé
très décidé à combattre l’antisémitisme, et je n’ai pas eu du tout
l’impression qu’il soit rigide, bien au contraire. C’est une personne qui
sait écouter ». (6 - à suivre)
► Motu Proprio de Benoît XVI et la prière pour les juifs
► Benoît XVI apporte une correction à la prière "pour les Juifs"
► Benoît
XVI, le Motu Proprio et la prière pour les juifs
► La
nouvelle prière « pour les juifs », du Pape Benoît XVI
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 26.04.2008 -
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