Benoît XVI lève l'excommunication de
4 évêques, réactions et commentaires |
|
Le 26 janvier 2009 -
(E.S.M.)
-
Le Père F. Lombardi, porte-parole du Vatican, déclare: "Un regard en
arrière sur les divisions ayant existé au sein de l'Eglise montre que, très
souvent, la pérennisation de ces ruptures est dûe à un non-agir de la part
de l'Eglise. Le Pape Benoît XVI a attiré l'attention sur cette réalité. Il est persuadé
que nous devons tout faire pour que ceux qui désirent vraiment l'unité avec
l'Eglise puissent y parvenir. "
|
Le Vatican
Benoît XVI lève l'excommunication de
4 évêques, réactions et commentaires
Le 26 janvier 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
-
Le Père F. Lombardi, porte-parole du Vatican, déclare: "Un regard en
arrière sur les divisions ayant existé au sein de l'Eglise montre que, très
souvent, la pérennisation de ces ruptures est dûe à un non-agir de la part
de l'Eglise. Le Pape Benoît XVI a attiré l'attention sur cette réalité. Il est persuadé
que nous devons tout faire pour que ceux qui désirent vraiment l'unité avec
l'Eglise puissent y parvenir.
Le Cardinal Ratzinger a personnellement beaucoup discuté avec Mgr Lefebvre
en 1988: ce faisant, il avait, déjà à cette époque, tout mis en œuvre pour
revenir à l'unité dans l'Eglise. Mais ses efforts ne furent pas couronnés de
succès à ce moment-là, et les ordinations épiscopales effectuées alors par
Mgr Lefebvre ont entraînées une grave rupture. Pourtant, au cours des
dernières années, un certain nombre de communautés liées avec le mouvement
de Mgr Lefebvre sont revenus à la pleine communion ecclésiale.
Le Motu Proprio du Pape concernant la messe, le document de la Congrégation
pour la Foi sur le thème de l'Eglise ainsi que plusieurs prises de position
sur la bonne compréhension du Concile en accord avec la Tradition, tout cela
a certainement contribué à créer un climat favorable, qui a permis aux
évêques de la Fraternité S. Pie X de solliciter le retrait du décret
d'excommunication: ils ont déclaré explicitement vouloir appartenir à
l'Eglise Catholique.
C'est une bonne chose que le retrait du décret d'excommunication se fasse au
moment où l'on fête le 50ème anniversaire de la convocation du Concile.
Ainsi cet événement fondateur ne pourra-t-il plus être considéré comme
symbole de division, mais sera appelé à devenir un fondement de l'unité de
l'Eglise.
Le texte du décret montre clairement que le processus vers la pleine unité
n'est pourtant pas clos. Le statut de la Fraternité S. Pie X et des prêtres
qui en font partie, par exemple, ne sont pas définis par le décret. Mais
l'Eglise toute entière prie à présent avec le Pape, pour que l'on s'achemine
vers la pleine unité, sans divergence d'aucune sorte." (Source: KathNet,
trad. MH/APL)
Dans un interview au journal "Il Riformista", Vittorio Messori, ami du
pape Benoît XVI et auteur de l' "Entretien sur la foi" (Ed. Fayard)
met les
points sur les i en rappelant que "la levée de l'excommunication concerne
l'Eglise à l'interne, et l'on ne voit pas, de ce fait, de quel droit le
monde juif se permettrait d'intervenir sur cette question". Vittorio Messori
rappelle que selon les principes du droit international, chaque état est
souverain dans ses frontières. L'Eglise catholique a donc la liberté de
travailler tranquillement à la poursuite de ses propres actions. "Je ne
pense pas - ajoute Messori - que le Vatican ne s'est jamais senti obligé de
donner son avis sur la nomination d'un Grand Rabbin ou sur d'autres
questions propres au monde juif. Il serait correct que les Juifs aient la
même attitude à l'égard des catholiques."
Messori en vient ensuite aux réactions négatives entendues dans le monde
catholique suite à la levée des excommunications par le Souverain Pontife.
Réactions qui se fondaient sur la question de l'acceptation du Concile par
les traditionalistes. "Le mouvement lefebvriste - souligne Messori -
est un
phénomène plutôt propre à la France. Derrière ce mouvement on trouve un
mélange de religion et de politique que le pape Ratzinger connaît bien mais
qu'on a du mal à comprendre en Italie (...) Derrière le "lefebvrisme" se
cache la Révolution française, la nostalgie de la monarchie, le jansénisme
et le gallicanisme. Le courant religieux issu du pétinisme représente aussi
une référence pour les lefebvristes." En bref, on trouve "un enchevêtrement
d'éléments théologiques, mais aussi et surtout une certaine philosophie de
l'histoire. C'est là une vision des choses propre aux lefebvristes, une
Veltanschaung qui a peu de rapport avec l'Eglise catholique."
Selon Messori, le Pape souhaite pratiquer avec les lefebvristes une sorte d'
"œcuménisme patient". Benoît XVI est particulièrement bon et patient; il
connaît l'histoire des lefebvristes et il sait qui ils sont. Il sait que,
comme ce fut le cas pour la théologie de la libération, leur expérience peut
être nécessaire pour l'Eglise: les extrêmes sont toujours utiles car ils
permettent de recentrer les choses en sorte que l'on puisse continuer à
avancer sur la route du "et - et", et non plus sur celle du "ou bien - ou
bien".
Enfin, Messori conclut en rappelant que Mgr Ratzinger a été conseiller
théologique de l'Archevêque de Cologne, le Cardinal Joseph Frings. A ce
titre, il a plus que tout autre étudié le Concile pour arriver à la
conclusion que l' "esprit du Concile" faussait l'enseignement véritable de
Vatican II. Benoît XVI est donc un pape authentiquement conciliaire,
pleinement fidèle à Vatican II: il n'est pas certain que les lefebvristes
s'en soient aperçu.
Déclaration du Cardinal Jean-Pierre Ricard, Archevêque de Bordeaux et
membre de la Commission Pontificale "Ecclesia Dei":
"Le décret, signé le 21 janvier 2009 par le cardinal Re, préfet de la
Congrégation des évêques, à la demande du pape Benoît XVI, lève
l'excommunication encourue latae sententiae par les évêques ordonnés le 30
juin 1988 par Mgr Lefebvre et formellement déclarée par le décret du
cardinal Gantin, le 1° juillet 1988. (...) Le pape Benoît XVI a voulu aller
jusqu'au bout de ce qu'il pouvait faire comme main tendue, comme invitation
à une réconciliation. Le pape, théologien et historien de la théologie, sait
le drame que représente un schisme dans l'Eglise. (...) Lui-même s'est senti
investi de la mission de tout faire pour retisser les fils déchirés de
l'unité ecclésiale. (...) La levée de l'excommunication n'est pas une fin
mais le début d'un processus de dialogue. Elle ne règle pas deux questions
fondamentales: la structure juridique de la Fraternité Saint Pie X dans
l'Eglise et un accord sur les questions dogmatiques et ecclésiologiques.
Mais elle ouvre un chemin à parcourir ensemble. Ce chemin sera sans doute
long. Il demandera meilleure connaissance mutuelle et estime. A un moment,
la question du texte même du Concile Vatican II comme document magistériel
de première importance devra être posée. Elle est fondamentale. Mais toutes
les difficultés ne seront pas forcément de type doctrinal. D'autres, de type
culturel et politique, peuvent aussi émerger. Les derniers propos,
inacceptables, de Mgr Williamson, niant le drame de l'extermination des
Juifs, en sont un exemple. (...) En cette fin de Semaine de prière pour
l'unité des chrétiens, n'oublions pas que le chemin le plus sûr pour marcher
vers l'unité de tous les disciples du Christ reste la prière."
►
Lire l'intégralité
Réaction des Membres de L'Institut du Bon Pasteur de Bordeaux: "Les membres
de l'Institut du Bon Pasteur se réjouissent profondément de la levée des
excommunications qui frappaient les quatre évêques de la Fraternité Saint
Pie X depuis 1988, et ils unissent leurs actions de grâce au concert de ceux
qui aiment la paix de l'Eglise et l'Eglise en paix, sous la houlette du pape
de la Paix. (...) Nous sommes convaincus que ce processus de réconciliation
des catholiques entre eux est désormais inéluctable. Grâce à l'instrument
herméneutique que nous a offert le pape Benoît XVI, l'enseignement de
Vatican II se trouvant placé dans la continuité de l'enseignement de tous
les Conciles, les discussions à venir entre les responsables de la
Fraternité Saint Pie X et les autorités romaines ne peuvent pas ne pas
aboutir (...)"
Ces propos de l'Institut du bon Pasteur sur le concile Vatican II prouvent
qu'il y a, chez les "traditionalistes", des fidèles qui sont davantage
"conciliaires" que bien des fidèles de nos paroisses et de nos diocèses qui
se sont toujours prétendus "conciliaires"... pour mieux saboter le Concile.
►
Lire l'intégralité
"L'Osservatore Romano" rappelle très clairement dans son éditorial que la
levée des excommunications ne permet en aucune manière de mettre en doute
l'attachement du pape Benoît XVI aux enseignements du concile Vatican II.
Mgr Koch, Archevêque de Bâle et Président de la Conférence des Evêques
Suisses, déclare : "En levant l'excommunication des quatre évêques, le pape
Benoît XVI ouvre la voie pour dépasser la division provoquée en 1998 par
l'ordination sans mandat pontifical par Mgr Marcel Lefebvre de ces quatre
évêques. (...) Avec la levée de l'excommunication des quatre évêques, le
pape offre une main tendue pour la réconciliation. Le décret de la
Congrégation des évêques sur la levée de l'excommunication, signé par le
Cardinal Giovanni Battista Re, souligne que d'autres pas sont encore
nécessaires jusqu'au rétablissement de la pleine unité entre la totalité de
la fraternité Saint Pie X et l'Eglise catholique.
Le pape Benoît XVI est parvenu à cette décision avec la conviction qu'après
la reconnaissance de l'enseignement et de l'autorité du pape, de bonnes
perspectives sont ouvertes pour mener à terme les discussions actuelles sur
les questions non-résolues liées à la l'acceptation nécessaire du Concile
Vatican II. De cette manière, une réconciliation complète dans la pleine
communion, basée sur une foi commune, devrait pouvoir être rendue visible
aussi rapidement que possible. J'espère et je prie pour que cette
réconciliation arrive." ►
Lire l'intégralité
Mgr Zollitsch, Président de la Conférence épiscopale allemande, fait le
commentaire suivant :
"Aujourd'hui, par la levée de l'excommunication qui touchait les quatre
évêques sacrés par Mgr Lefebvre le 30 juin 1988, le Saint-Siège exprime la
volonté du pape Benoît XVI de mettre un terme au mouvement schismatique
initié par le défunt Archevêque, afin d'entrer dans une nouvelle étape qui
devra permettre de retrouver l'unité de l'Eglise.
Le pape Benoît XVI tend la main à la Fraternité Saint-Pie X. Avec lui,
j'espère et je prie pour qu'on la saisisse.
Le pape montre la possibilité d'un retour à la pleine communion avec
l'Eglise catholique; en même temps, il ne fait aucun doute que l'acceptation
des décisions du Concile Vatican II sera la base indispensable pour une
vraie vie en Eglise."
Déclaration du Cardinal Vingt-Trois, Président de la Conférence des
Evêques de France (déclaration faite avant la publication du décret de levée
des excommunications):
"Chaque fois que l'Eglise peut suspendre une peine, personnellement je m'en
réjouis. C'est une opportunité, une porte ouverte, pour permettre à des
chrétiens de retrouver la plénitude de la communion avec l'Eglise, à
condition qu'ils le souhaitent ou qu'ils l'acceptent, ce que nous ne savons
pas. C'est un geste de miséricorde et un geste d'ouverture pour fortifier
l'unité de l'Eglise. [Il va] de soi évidemment que la levée des
excommunications ne signifie pas qu'on opère un tri dans l'enseignement de
l'Eglise, dans la doctrine et la tradition de l'Eglise. C'est précisément l'un des pièges
psychologiques de la situation, c'est que des gens qui, pour la plupart je
pense sincèrement, se présentent comme des défenseurs de la tradition,
précisément se donnent le pouvoir magistériel de discerner ce qui est la
bonne tradition de la mauvaise tradition. Or
précisément cet acte de discernement c'est un acte de l'Eglise, ce n'est pas
un acte d'un groupe particulier dans l'Eglise." ►
Lire l'intégralité
Dans un communiqué publié samedi, Mgr Bernard Fellay a exprimé la
"gratitude filiale" de la Fraternité Saint-Pie-X "pour cet acte qui () sera
un bienfait pour toute l'Eglise". Mais dans une lettre adressée aux fidèles
traditionalistes qui accompagne ce communiqué, Mgr Fellay précise, citant la
lettre adressée à Benoît XVI, que "nous acceptons et faisons nôtres tous les
conciles jusqu'à Vatican II au sujet duquel nous émettons des réserves". ►
Lire l'intégralité
Dans "le Nouvel Observateur", les journalistes pratiquent la
désinformation en bonne et due forme. On apprend ainsi que Vatican II a
supprimé la messe en latin - ce qui est absolument faux - et que "Benoît
XVI" réhabilite un évêque négationiste, ce qui est totalement faux aussi,
l'excommunication et sa levée étant liées à une question touchant à la
discipline ou à la doctrine au sein de l'Eglise et en aucun cas au problème
d'interprétation d'un fait historique. On en vient à se demander si les
journalistes font de l'information ou de l'intoxication. Une chose est
certaine: la majorité d'entre eux maîtrise très peu ses sujets.
"Le Figaro" du 23 janvier nous apprend que "Benoît XVI se réconcilie avec
les intégristes". Le bon titre correspondant à la réalité ecclésiologique et
théologique eut été: "Les intégristes se réconcilient avec l'Eglise". Mais
ça, un "spécialiste" des questions religieuses comme Jean-Marie Guénois ne
peut pas le savoir.
►
Benoît XVI lève l'excommunication de quatre
évêques de la Fraternité Saint Pie X - 24.01.09
►
Benoît XVI ouvre la voie pour dépasser la
division - 24.01.09
►
Le pape Benoît XVI et la Fraternité Saint Pie X - 25.01.09
►
Mgr Fellay remercie le pape Benoît XVI -
25.01.09
Sources :
PRO LITURGIA
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 26.01.2009 -
T/Eglise |