Le pape Benoît XVI accueille les
pèlerins francophones |
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Cité du Vatican, le 24 septembre 2008 -
(E.S.M.)
- Le pape Benoît XVI est arrivé ce matin en hélicoptère de Castel Gandolfo où
il devrait séjourner encore quelques jours. Avant que le Saint-Père ne
s'exprime, a été lu en différentes langues un extrait de la première
lettre de saint Paul aux Corinthiens (15,3-5):
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Le pape Benoît XVI
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Le pape Benoît XVI accueille les pèlerins francophones
Le 24 septembre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- L'Audience Générale de ce mercredi s'est déroulée place Saint-Pierre
devant 15.000 fidèles. Le pape Benoît XVI est arrivé en hélicoptère de Castel Gandolfo où
il devrait séjourner encore quelques jours. Avant que le Saint-Père ne
s'exprime, a été lu en différentes langues un extrait de la première
lettre de saint Paul aux Corinthiens (15,3-5):
Je vous ai
donc transmis en premier lieu ce que j'avais moi-même reçu, à savoir que le
Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu'il a été mis au
tombeau, qu'il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, qu'il
est apparu à Céphas, puis aux Douze.
Synthèse de la catéchèse lu en français par le pape
Benoît XVI
Chers Frères et Sœurs,
Les rapports entre saint Paul et les Apôtres qui ont suivi Jésus, ont
toujours été marqués par le respect et par cette franchise avec laquelle
saint Paul défendait la vérité de l’Évangile. Bien que contemporain de Jésus
de Nazareth, il ne l’a jamais rencontré durant sa vie terrestre. C’est
pourquoi, après la rencontre foudroyante du chemin de Damas, il a éprouvé le
besoin de consulter les premiers disciples du Maître, choisis par Lui pour
aller porter l’Évangile jusqu’aux limites du monde. Afin de s’informer sur
la vie publique de Jésus, il vient à Jérusalem rencontrer Pierre, Jacques et
Jean, « les colonnes de l’Église ».
Parmi tous les éléments qu’il recueille, les paroles de la Cène ont un
impact important sur sa relation avec Jésus Christ, car, d’une part, elles
montrent que l’Eucharistie éclaire la malédiction de la Croix, faisant
d’elle une bénédiction, et, d’autre part, elles expliquent la portée de la
mort et de la résurrection de Jésus. Paul accorde beaucoup d’importance à la
Tradition vivante de l’Église. Avant d’annoncer lui-même Jésus Christ, son
Seigneur, il l’a rencontré sur le chemin de Damas et il l’a fréquenté dans
l’Église, regardant les Douze et ceux qui l’ont suivi sur les routes de
Galilée vivre de sa vie. Notre foi ne naît pas d’un mythe, ni d’une idée,
mais bien d’une rencontre avec le Ressuscité, dans la vie de l’Église.
Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins francophones, en
particulier les pèlerins du Diocèse de Chartres avec leur Évêque Monseigneur
Michel Pansard, ainsi que les pèlerins du Diocèse de Tournai, avec leur
Évêque Monseigneur Guy Harpigny. A la suite de saint Paul, prions afin que
le Seigneur envoie beaucoup d’ouvriers apostoliques dans sa vigne. Avec ma
Bénédiction Apostolique.
Texte intégral de la catéchèse du Saint-Père
Chers frères et sœurs !
Je voudrais parler aujourd'hui des relations entre saint Paul et les Apôtres
qui l'avaient précédé à la suite de Jésus. Ces relations furent toujours
marquées par un profond respect et par une franchise qui, chez saint Paul,
dérive de la défense de la vérité de l'Évangile. Même s'il était, dans les
faits, contemporain de Jésus de Nazareth, il n'eut jamais l'occasion de le
rencontrer, au cours de sa vie publique. C'est pourquoi, après avoir été
foudroyé sur le chemin de Damas, il ressentit le besoin de consulter les
premiers disciples du Maître, qui avaient été choisis par Lui pour en porter
l'Évangile jusqu'aux extrémités de la terre.
Dans la Lettre aux Galates, Paul rédige un compte-rendu important sur les
contacts entretenus avec plusieurs des Douze : avant tout avec Pierre qui
avait été choisi comme Kephas, le terme araméen qui signifie le roc sur
lequel on édifiait l'Église (cf. Ga 1, 18), avec Jacques, « le frère du
Seigneur » (cf. Ga 1, 19), et avec Jean
(cf. Ga 2, 9): Paul n'hésite pas à
les reconnaître comme « les colonnes » de l'Église. La rencontre avec Céphas
(Pierre), qui eut lieu à Jérusalem, est particulièrement significative :
Paul resta chez lui pendant 15 jours pour « le consulter »
(cf. Ga 1, 19),
c'est-à-dire pour être informé sur la vie terrestre du Ressuscité, qui
l'avait « saisi » sur la route de Damas et qui était en train de lui changer
l'existence, de manière radicale : de persécuteur à l'égard de l'Église de
Dieu, il était devenu évangélisateur de cette foi dans le Messie crucifié et
Fils de Dieu, que par le passé il avait cherché à détruire
(cf. Ga 1, 23).
Quel genre d'informations Paul obtint-il sur Jésus Christ pendant les trois
années qui suivirent la rencontre de Damas ? Dans la première Lettre aux
Corinthiens nous pouvons noter deux passages, que Paul a découverts à
Jérusalem, et qui avaient déjà été formulés comme éléments centraux de la
tradition chrétienne, tradition constitutive. Il les transmet verbalement,
tels qu'il les a reçus, avec une formule très solennelle : « Je vous ai
transmis ceci, que j'ai moi-même reçu ». Il insiste sur la fidélité à ce
qu'il a lui-même reçu et qu'il transmet fidèlement aux nouveaux chrétiens.
Ce sont des éléments constitutifs et qui concernent l'Eucharistie et la
Résurrection ; il s'agit de passages déjà formulés dans les années trente.
Nous arrivons ainsi à la mort, la sépulture au cœur de la terre et la
résurrection de Jésus (cf. 1 Co 15, 3-4). Prenons l'un et l'autre. Les
paroles de Jésus au cours de la Dernière Cène (cf. 1 Co 11, 23-25) sont
réellement pour Paul le centre de la vie de l'Église : l'Église s'édifie à
partir de ce centre, en devenant ainsi elle-même. Outre ce centre
eucharistique, dans lequel naît toujours à nouveau l'Église - également pour
toute la théologie de saint Paul, pour toute sa pensée - ces paroles ont eu
une profonde répercussion sur la relation personnelle de Paul avec Jésus.
D'une part, elles attestent que l'Eucharistie éclaire la malédiction de la
croix, la transformant en bénédiction (Ga 3, 13-14)
et, de l'autre, elles
expliquent la portée de la mort et de la résurrection de Jésus. Dans ses
Lettres, le « pour vous » de l'institution eucharistique devient le « pour
moi » (Ga 2, 20), personnalisant, sachant qu'en ce « vous » il était
lui-même connu et aimé de Jésus, et d'autre part « pour tous »
(2 Co 5, 14)
: ce « pour vous » devient « pour moi » et « pour l'Église
(Ep 5, 25) »,
c'est-à-dire également « pour tous » du sacrifice expiatoire de la croix
(cf. Rm 3, 25). A partir de l'Eucharistie et dans celle-ci, l'Église
s'édifie et se reconnaît comme « Corps du Christ » (1 Co 12, 27), nourri
chaque jour par la puissance de l'Esprit du Ressuscité.
L'autre texte sur la Résurrection nous transmet à nouveau la même formule de
fidélité. Saint Paul écrit : « Avant tout, je vous ai transmis ceci, que
j'ai moi-même reçu : le Christ est mort pour nos péchés conformément aux
Écritures, et il a été mis au tombeau ; il est ressuscité le troisième jour
conformément aux Écritures, et il est apparu à Pierre, puis aux Douze »
(1 Co 15, 3-5). Dans cette tradition transmise à Paul revient également ce «
pour nos péchés », qui met l'accent sur le don que Jésus a fait de lui-même
au Père, pour nous libérer des péchés et de la mort. De ce don de soi, Paul
tirera les expressions les plus captivantes et fascinantes de notre relation
avec le Christ : « Celui qui n'a pas connu le péché, Dieu l'a pour nous
identifié au péché des hommes, afin que, grâce à lui, nous soyons identifiés
à la justice de Dieu » (2 Co 5, 21) ; « Vous connaissez en effet la
générosité de notre Seigneur Jésus Christ : lui qui est riche, il est devenu
pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté »
(2 Co 8, 9). Il vaut la peine de rappeler le commentaire par lequel celui qui
était alors un moine augustin, Martin Luther, accompagnait ces expressions
paradoxales de Paul : « Tel est le mystère grandiose de la grâce divine
envers les pécheurs : que par un admirable échange nos péchés ne sont plus
les nôtres, mais du Christ, et la justice du Christ n'est plus du Christ,
mais la nôtre » (Commentaire sur les Psaumes de 1513-1515). Et ainsi nous
sommes sauvés.
Dans le kerygma original, transmis de bouche à oreille, il faut souligner
l'usage du verbe « il est ressuscité », au lieu de « il fut ressuscité »
qu'il aurait été plus logique d'utiliser, en continuité avec « il mourut..
et fut enseveli ». La forme verbale est choisie pour souligner que la
résurrection du Christ influence jusqu'à l'heure actuelle l'existence des
croyants : nous pouvons le traduire par « il est ressuscité et continue à
vivre » dans l'Eucharistie et dans l'Église. Ainsi toutes les Écritures
rendent témoignage de la mort et de la résurrection du Christ car - comme
l'écrira Ugo di San Vittore - « toute la divine Écriture constitue un unique
livre et cet unique livre est le Christ, car toute l'Écriture parle du
Christ et trouve dans le Christ son accomplissement » (De arca Noe, 2, 8).
Si saint Ambroise de Milan peut dire que « dans l'Ecriture nous lisons le
Christ », c'est parce que l'Église des origines a relu toutes les Écritures
d'Israël en partant du Christ et en revenant à Lui.
L'énumération des apparitions du Ressuscité à Céphas, aux Douze, à plus de
cinq cent frères et à Jacques se termine par la mention de l'apparition
personnelle, reçue par Paul sur le chemin de Damas : « Et en tout dernier
lieu, il est même apparu à l'avorton que je suis » (1 Co 15, 8). Ayant
persécuté l'Église de Dieu, il exprime dans cette confession son indignité à
être considéré apôtre, au même niveau que ceux qui l'ont précédé : mais la
grâce de Dieu en lui n'a pas été vaine (1 Co 15, 10). C'est pourquoi
l'affirmation puissante de la grâce divine unit Paul aux premiers témoins de
la résurrection du Christ : « Bref, qu'il s'agisse de moi ou des autres,
voilà notre message, et voilà notre foi » (1 Co 15, 11). L'identité et le
caractère unique de l'Évangile sont importants : aussi bien eux que moi
prêchons la même foi, le même Évangile de Jésus Christ mort et ressuscité
qui se donne dans la Très Sainte Eucharistie.
L'importance qu'il confère à cette Tradition vivante de l'Église, qu'il
transmet à ses communautés, démontre à quel point est erronée la vision de
ceux qui attribuent à Paul l'invention du christianisme : avant de porter
l'évangile de Jésus Christ, son Seigneur, il l'a rencontré sur le chemin de
Damas et il l'a fréquenté dans l'Église, en observant sa vie chez les Douze
et chez ceux qui l'ont suivi sur les routes de la Galilée. Dans les
prochaines catéchèses, nous aurons l'opportunité d'approfondir les
contributions que Paul a apportées à l'Église des origines ; mais la mission
reçue par le Ressuscité en vue d'évangéliser les païens a besoin d'être
confirmée et garantie par ceux qui lui donnèrent leur main droite, ainsi
qu'à Barnabé, en signe d'approbation de leur apostolat et de leur
évangélisation et d'accueil dans l'unique communion de l'Eglise du Christ
(cf. Ga 2, 9). On comprend alors que l'expression « nous avons compris le
Christ à la manière humaine » ( 2 Co 5, 16) ne signifie pas que son
existence terrestre ait eu une faible importance pour notre maturation dans
la foi, mais qu'à partir du moment de sa Résurrection, notre façon de nous
rapporter à Lui se transforme. Il est, en même temps, le Fils de Dieu, « né
de la race de David ; selon l'Esprit qui sanctifie, il a été établi dans sa
puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d'entre les morts, lui, Jésus
Christ, notre Seigneur », comme le rappellera Paul au début de la Lettre aux
Romains (1, 3-4).
Plus nous cherchons à nous mettre dans les traces de Jésus de Nazareth sur
les routes de la Galilée, plus nous pouvons comprendre qu'il a pris en
charge notre humanité, la partageant en tout, hormis le péché. Notre foi ne
naît pas d'un mythe, ni d'une idée, mais bien de la rencontre avec le
Ressuscité, dans la vie de l'Église. (Traduction ZF08092410 )
Texte original du
discours du Saint Père
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Année Paulinienne, 28 juin 2008 - 29 juin 2009
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Sources : www.vatican.va
TV
-
E.S.M.
© Copyright du texte original : Librairie Editrice du Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M. sur Google actualité) - 24.09.2008 -
T/Benoît XVI |