Ci-dessus moteur de recherche


ACCUEIL

BENOÎT XVI

CHRIST MISERICORDIEUX

L'EVANGILE DU JOUR

LA FAMILLE

TEXTES DU VATICAN

JEAN PAUL II

FARNESE LOUIS-CHARLES

ACTUALITE DE L'EGLISE

CATECHESES

LITURGIE

LES JEUNES

FIDELES LAICS

JOUR DU SEIGNEUR

SERVANTS DE MESSE

SPIRITUALITE

THEOLOGIE

VOCATIONS

VOYAGE APOSTOLIQUE

GALERIE PHOTOS

TV VATICAN

MEDITATIONS

QUI SOMMES NOUS

NOUS CONTACTER
 
BIBLIOTHEQUE
.
STATISTIQUES
 
Ouverture du site
19 Avril 2005
 

Catéchèse de Benoît XVI : la biographie de Saint Paul

 

Cité du Vatican, le 27 août 2008  - (E.S.M.) - Le Saint Père Benoît XVI a repris aujourd'hui le cycle de catéchèses consacré à l'approfondissement de la figure et de la pensée de l'Apôtre Paul, qu'il avait commencé le 2 Juillet dernier. Le pape s'est arrêté aujourd'hui en particulier sur la biographie de Saint Paul.

Le pape Benoît XVI salle Paul VI

Catéchèse de Benoît XVI : la biographie de Saint Paul

L'Audience Générale de ce matin s'est déroulée à 10h30 dans la Salle Paul VI où le Saint Père - provenant en hélicoptère de la résidence estivale de Castel Gandolfo - a repris aujourd'hui le cycle de catéchèses consacré à l'approfondissement de la figure et de la pensée de l'Apôtre Paul, qu'il avait commencé le 2 Juillet dernier. Le Saint Père s'est arrêté aujourd'hui en particulier sur la biographie de Saint Paul.
Après avoir repris ses catéchèses en différentes langues, Benoît XVI a adressé des salutations particulières aux groupes de fidèles présents.

Texte intégral de la catéchèse du Saint-Père

Chers frères et soeurs,

Dans la dernière catéchèse avant les vacances - il y a deux mois, début Juillet - j'avais commencé une nouvelle série thématique à l’occasion de  l'Année Paulinienne, en considérant le monde dans lequel vécut Saint Paul. Je voudrais aujourd'hui reprendre et continuer la réflexion sur l'Apôtre des gentils, en proposant sa brève biographie. Puisque nous consacrerons le prochain mercredi à l'évènement extraordinaire qui se vérifia sur la route de Damas, la conversion de Paul, tournant fondamental de son existence suite à sa rencontre avec le Christ, aujourd'hui nous nous arrêtons brièvement sur l'ensemble de sa vie. Les détails biographiques de Paul se trouvent respectivement dans la Lettre à Philémon, dans laquelle il se déclare « vieux » (Phm 9 : presbýtes) et dans les Actes des Apôtres, qui au moment de la lapidation d'Etienne le qualifient de « jeune » (7.58 : neanías). Les deux désignations sont évidemment génériques, mais, selon les calculs anciens, le terme « jeune » qualifié l'homme dans la trentaine, tandis que « vieux » désignait celui qui arrivait à la soixantaine. En termes absolus, la date de la naissance de Paul dépend en grande partie de la datation de la Lettre à  à Philémon. Traditionnellement ,sa rédaction est située pendant sa captivité à Rome, dans les années 60. Paul serait né en l'an 8, donc il aurait eu plus ou moins soixante ans, tandis qu'au moment de la lapidation d'Etienne, il en avait 30. Ceci devrait être la chronologie juste. Et l'Année Paulinienne que nous célébrons, suit vraiment cette chronologie. On a choisi 2008 en pensant à une naissance plus ou moins pendant l'an 8.

En tout cas, il naquit à Tarse en Cilicie (cfr Act 22.3). La ville était le chef-lieu administratif de la région et dans l'année 51 A.C avait eu comme Proconsul pas moins que Mark Tullius Cicéron, tandis que dix ans après, en 41, Tarse avait été le lieu de la première rencontre entre Marc Antoine et Cléopâtre. Juif de la diaspora, il parlait le grec même en ayant un nom d'origine latine, d'autre part dérivé par assonance de l'originaire hébreu Saul/Saulos, et avait la citoyenneté romaine (cfr Act 22.25-28). Paul apparaît donc situé à la frontière de trois cultures différentes - romaine, grecque, juive - et peut-être grâce à cela, il était disponible à des ouvertures universelles  fécondes, à une médiation entre les cultures, à une véritable universalité. Il apprit aussi un travail manuel, peut-être venant de son père, consistant dans le métier de « faiseurs de tentes » (cfr Act 18.3 : skenopoiòs), travaillant probablement la laine rêche de chèvre ou les fibres de lin pour en faire des nattes ou des tentes (cfr Act 20.33-35). Vers les 12-13 ans, l'âge où le jeune garçon juif devient bar mitzvà (« fils de la Loi »), Paul quitta Tarse et se rendit à Jérusalem pour être formé par le Rabbin Gamaliel le Vieux, le neveu du grand Rabbin Hillèl, selon  les règles les plus rigides du pharisaïsme et en acquérant un grand zèle pour la Loi mosaïque (cfr Gal 1.14 ; Fil 3.5-6 ; Act 22.3 ; 23.6 ; 26.5).

Sur la base de cette Orthodoxie profonde qu'il avait appris à l'école de Hillèl, à Jérusalem, il entrevit dans le nouveau mouvement qui renvoyait à Jésus de Nazareth un risque, une menace pour l'identité juive, pour l'Orthodoxie véritable des pères. Cela explique le fait qu'il « ait fièrement persécuté l'Église de Dieu », comme il l'admettra par trois fois dans ses Lettres (1 Cor 15.9 ; Gal 1.13 ; Phil 3.6). Même s'il n'est pas facile de s'imaginer concrètement en quoi consistait cette persécution, son attitude fut de toute façon une attitude d'intolérance. C'est ici qu'on place l'évènement de Damas, où nous reviendrons dans les prochaines catéchèses. Certes, il est vrai que, dès ce moment-là, sa vie changea et il devint un apôtre infatigable de l'Évangile. De fait, Paul est bien plus connu dans l'histoire pour ce qu'il fit en tant que chrétien, comme apôtre, plutôt que comme pharisien. Traditionnellement, on partage son activité apostolique sur les bases des trois voyages missionnaires, auxquels il faut ajouter un quatrième, son voyage à Rome en tant que prisonnier. Tous sont racontés par Luc dans les Actes. À propos des trois voyages missionnaires, cependant, il faut distinguer le premier des deux autres.

Du premier, en effet (cfr Act 13-14), Paul n'eut pas la responsabilité directe, qui fut confiée par contre au chypriote Barnabas. Ils partirent ensemble d'Antioche sur l'Oronte, envoyés par cette Église (cfr Act 13.1-3), et, après avoir quitté le port de Séleucie sur la côte syrienne, ils traversèrent l'île de Chypre, de Salamine à Paphos ; de là, ils arrivèrent aux côtes méridionales de l'Anatolie, aujourd'hui Turquie, et touchèrent les villes d'Attalie, Pergè en Pamphylie, Antioche de Pisidie, Iconium, Lystres et Derbé, d'où ils revinrent au point de départ. Ainsi était née l'Église des peuples, l'Église des païens. Et entre-temps, surtout à Jérusalem, était née une discussion dure jusqu'au point que ces chrétiens provenant du paganisme étaient obligés d'entrer dans la vie et dans la loi d'Israël (diverses observances et prescriptions qui séparaient Israël du reste du monde) pour participer réellement aux promesses des prophètes et pour entrer effectivement dans l'héritage d'Israël. Pour résoudre ce problème fondamental pour la naissance de l'Église future, on réunit à Jérusalem le soi-disant Concile des Apôtres, pour débattre sur ce problème dont dépendait la naissance effective d'une Église universelle. Et il fut décidé de ne pas imposer aux païens convertis l'observance de la loi mosaïque (cfr Act 15.6-30) : ils n'étaient ainsi pas obligés de suivre les règles du judaïsme ; l'unique nécessité était d'être du Christ, de vivre avec le Christ et selon sa parole. Ce chemin, être du Christ, celui aussi d'Abraham, de Dieu et participer à toutes les promesses. Après cet événement décisif, Paul se sépara de Barnabas, choisit Silas et commença son second voyage missionnaire (cfr Act 15.36-18.22). Ayant dépassé la Syrie et la Cilicie, il revit la ville de Lystres, où il accueillit Timothée (figure très importante de l'Église naissante, fils d'une juive et d'un païen), et il le fit circoncire ; il traversa l'Anatolie centrale et rejoignit la ville de Troas sur la côte nord de la mer Égée. C'est là qu'eut à nouveau lieu un événement important : il vit en rêve un Macédonien de l'autre côté de la mer, c'est-à-dire en Europe, qui disait « Viens et aide-nous ! ». C'était la future Europe qui demandait l'aide et la lumière de l'Évangile. Sur la poussée de cette vision, il pénétra en Europe. De là il prit la mer pour la Macédoine, entrant ainsi en Europe. Après avoir débarqué à Néapolis, il arriva à Philippes, où il fonda une belle communauté, puis il passa ensuite à Thessalonique, et, étant parti de là suite à des difficultés créées par les juifs, il passa par Bérée, et arriva à Athènes.

Dans cette capitale de l'antique culture grecque, il prêcha d'abord dans l'Agorà, et ensuite dans l'Aréopage, aux païens et aux grecs. Et le discours de l'aréopage rapporté dans les Actes des apôtres est le modèle de la manière de traduire l'Évangile dans la culture grecque, de la manière de faire comprendre aux Grecs que ce Dieu des chrétiens, des juifs, n'était pas un Dieu étranger à leur culture mais le Dieu inconnu qu'ils attendaient, la véritable réponse aux questions les plus profondes de leur culture. Puis d'Athènes, il arriva à Corinthe, où il s'arrêta une année et demi. Et nous avons là un événement chronologiquement très sûr, le plus sûr de toute sa biographie, parce que durant ce premier séjour à Corinthe il dut se présenter devant le gouverneur de la province sénatoriale d'Achaïe, le pro-consul Gallion, accusé de culte illégitime. A propos de Gallion et sur son époque à Corinthe, il existe une inscription ancienne retrouvée à Delphes, où il est dit qu'il était proconsul à Corinthe de l'an 51 à l'an 53. Nous avons donc une date absolument certaine. Le séjour de Paul à Corinthe se déroula dans ces années-là. Par conséquent, nous pouvons supposer qu'il est arrivé plus ou moins en 50 et qu'il est resté jusqu'en 52. Puis de Corinthe en passant par Cencrées, port oriental de la ville, il se dirigea vers la Palestine en rejoignant Césarée maritime, de là il remonta à Jérusalem pour revenir ensuite à Antioche sur l'Oronte.

Le troisième voyage missionnaire (cf. Act 18, 23-21, 16) commença comme toujours par Antioche, qui était devenue le point de départ de l'Église des païens, de la mission aux païens, et c'était aussi le lieu où naquit le terme « chrétiens ». Là pour la première fois, nous dit saint Luc, les disciples de Jésus furent appelés « chrétiens ». De là Paul alla directement à Éphèse, capitale de la province d'Asie, où il séjourna pendant deux ans, exerçant un ministère qui eut des répercussions fécondes sur la région. D'Éphèse, Paul écrivit les lettres aux Thessaloniciens et aux Corinthiens. La population de la ville fut cependant soulevée contre lui par les orfèvres locaux, qui voyaient diminuer leurs entrées, en raison de l'affaiblissement du culte d'Artémis (le temple qui lui était dédié à Éphèse, l'Artemysion, était l'une des sept merveilles du monde antique) ; il dut donc fuir vers le nord. Après avoir retraversé la Macédoine, il descendit de nouveau en Grèce, probablement à Corinthe, où il resta trois mois et écrivit la célèbre Lettre aux Romains.

De là, il revint sur ses pas : il repassa par la Macédoine, rejoint Troas par bateau et, ensuite, touchant à peine les îles de Mitylène, Chio, et Samos, il parvint à Milet où il tint un discours important aux Anciens de l'Église d'Éphèse, traçant un portrait du vrai pasteur de l'Église : cf. Act 20. Il repartit de là en mettant les voiles vers Tyr, d'où il rejoint Césarée Maritime pour remonter encore une fois vers Jérusalem. Il y fut arrêté à cause d'un malentendu : plusieurs juifs avaient pris pour des païens d'autres juifs d'origine grecque, introduits par Paul dans la partie du temple réservée uniquement aux Israélites. La condamnation à mort prévue lui fut épargnée grâce à l'intervention du tribun romain de garde dans l'aire du temple (cf. Act 21, 27-36) ; cet événement eut lieu alors qu'Antoine Félix était gouverneur impérial en Judée. Après une période d'emprisonnement (dont la durée est discutée), et Paul ayant fait appel à César (qui était alors Néron) en tant que citoyen romain, le gouverneur suivant Porcius Festus l'envoya à Rome sous surveillance militaire.

Le voyage vers Rome passa par les îles méditerranéennes de Crète et Malte, et ensuite par les villes de Syracuse, Reggio Calabria et Pozzuoli. Les chrétiens de Rome allèrent à sa rencontre sur la Via Appia jusqu'au Forum d'Appius (à environ 70km au sud de la capitale) et d'autres jusqu'aux Tre Taverne (environ 40km). A Rome, il rencontra les délégués de la communauté juive, à qui il confia que c'était à cause de « l'espérance d'Israël » qu'il portait ces chaînes (cf. Act 28, 20). Mais le récit de Luc se termine par la mention de deux années passées à Rome sous une surveillance militaire légère, sans mentionner aucune sentence de César (Néron), pas plus que la mort de l'accusé. Des traditions successives parlent de sa libération, qui aurait permis un voyage missionnaire en Espagne, ainsi qu'un passage en Orient et spécifiquement à Crète, à Éphèse et à Nicopolis en Epire. Toujours sur une base hypothétique, on parle d'une nouvelle arrestation et d'un deuxième emprisonnement à Rome (d'où il aurait écrit les trois Lettres appelées pastorales, c'est-à-dire les deux Lettres à Timothée et celle à Tite) avec un deuxième procès, qui lui aurait été défavorable. Toutefois, une série de motifs pousse de nombreux spécialistes de saint Paul à terminer la biographie de l'Apôtre par le récit des Actes de Luc.

Nous reviendrons sur son martyre plus avant dans le cycle de nos catéchèses. Pour le moment, dans cette brève revue des voyages de Paul, il est suffisant de prendre acte de la façon dont il s'est consacré à l'annonce de l'Évangile sans épargner son énergie, en affrontant une série d'épreuves lourdes, dont il nous a laissé la liste dans la deuxième Lettre aux Corinthiens (cf. 11, 21-28). Du reste, c'est lui qui écrit : « Je le fais à cause de l'Évangile » (1 Co 9, 23), exerçant avec une générosité absolue ce qu'il appelle le « souci de toutes les Églises » (2 Co 11, 28). Nous voyons un engagement qui ne s'explique que par une âme réellement fascinée par la lumière de l'Évangile, amoureuse du Christ, une âme soutenue par une conviction profonde : il est nécessaire d'apporter au monde la lumière du Christ, d'annoncer l'Évangile à tous. Tel est, me semble-t-il, ce qui reste de cette brève revue des voyages de saint Paul : voir sa passion pour l'Évangile, avoir ainsi l'intuition de la grandeur, de la beauté et même de la nécessité profonde de l'Évangile pour nous tous. Prions pour que le Seigneur qui a fait voir à Paul sa lumière, qui lui a fait entendre sa Parole, a touché intimement son cœur, nous fasse également voir sa lumière, pour que notre cœur aussi soit touché par sa Parole et que nous puissions ainsi donner nous aussi au monde d'aujourd'hui, qui en a soif, la lumière de l'Évangile et la vérité du Christ.

Le pape Benoît XVI s'adresse aux pèlerins francophones
Mercredi 02 juillet 2008 -  Saint Paul (1)

Texte original du discours du Saint Père UDIENZA GENERALE

  Regarder la vidéo en Italien ou en Français

 

Sources : www.vatican.va  (© traduction E.S.M.).
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 27.08.2008 - T/Catéchèse

 

 

 » Sélection des derniers articles  
page précédente haut de page page suivante