Seigneur, n'y aura-t-il qu'un petit nombre
d'hommes qui soient sauvés ? |
 |
Le 24 août 2007 -
(E.S.M.) -
Sur le thème de l'évangile de dimanche, nous vous proposons de méditer
deux textes qui apportent une lumière à la question : "L'enfer existe
éternellement pour tous ceux qui ferment leur cœur à l'amour du Père",
évocation du pape Benoît XVI (1) et une réponse de Jean-Paul II à
Vittorio Messori (2).
|
Seigneur, n'y aura-t-il qu'un petit nombre d'hommes qui soient sauvés ?
Homélie pour le vingt-et-unième Dimanche dans
l'Année - Année C -
Lc. 13, 22-30
" Faisant route vers Jérusalem, Jésus traversait
villes et villages, et y enseignait. Quelqu'un vint lui demander :
«Seigneur, n'y aura-t-il qu'un petit nombre d'hommes qui soient sauvés ?»
" Il répondit : «Tâchez d'entrer par la porte étroite, car je vous le
déclare, beaucoup chercheront à entrer et n'y réussiront pas. Dès que le
maître de maison se sera levé pour fermer la porte, vous, du dehors, vous
aurez beau frapper et dire : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! Il vous
répondra : Je ne sais d'où vous êtes. Alors vous vous mettrez à dire : Nous
avons mangé et bu avec toi, et tu as enseigné sur nos grands places. Et il
vous répondra : Je vous le dis, je ne sais d'où vous êtes : allez-vous en
tous, vous êtes des malfaiteurs. Là seront les pleurs et les grincements de
dents, quand vous verrez Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes dans le
royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors. Il en viendra du levant et
du couchant, du nord et du sud, prendre place au festin dans le royaume de
Dieu. Et il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront
derniers.» "
Homélie :
" Faisant route vers Jérusalem, Jésus traversait
villes et villages, et y enseignait. Quelqu'un vint lui demander :
«Seigneur, n'y aura-t-il qu'un petit nombre d'hommes qui soient sauvés ?» "
Jésus passe dans un village, et après qu'il ait enseigné les gens qui s'y
trouvent, un homme vient lui demander : "Seigneur, n'y aura-t-il qu'un petit
nombre d'hommes qui soient sauvés ?" Sans doute, Jésus, dans son
enseignement, avait-il évoqué le fait que ceux qui avaient bien agi durant
leur vie seraient sauvés, alors que d'autres, ayant mal agi, seraient
condamnés. Et cet homme, après avoir un peu réfléchi à tout ce que Jésus
venait de dire, se mit à se demander s'il y aurait beaucoup de damnés et peu
de sauvés, du fait que, à bien y penser, peu de gens se conduisent bien
durant leur vie sur terre, et, hélas, beaucoup de personnes font le mal et
offensent Dieu, sans jamais lui demander pardon pour tous leurs méfaits...
Cet homme qui posa à Jésus une telle question aurait très bien pu vivre
aujourd'hui, et faire en lui-même une réflexion quasi identique. Car on ne
peut pas dire que les hommes et les femmes qui agissent bien durant leur vie
sont plus nombreux que ceux qui agissent mal. C'est du moins ce qui apparaît
aux yeux. Car, peut-être, au fond d'eux-mêmes, certaines personnes croient
bien agir, alors qu'elles font mal : elles agissent de bonne foi et croient
qu'un tel acte est bon, alors qu'il est mauvais... Mais, au plus profond
d'eux-mêmes, que dit leur conscience ? Je crois que si
ces personnes écoutaient attentivement leur conscience, elles se rendraient
compte, au moins un peu, qu'elles font mal...
" Il répondit : «Tâchez d'entrer par la porte
étroite, car je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n'y
réussiront pas.» "
Jésus répond à la question de cet homme en disant qu'il faut d'abord veiller
sur soi-même et faire en sorte d'être sauvé, avant de se poser la question
du salut ou de la damnation des autres ! Il faut que l'homme, la femme, que
Dieu a créé à son image et à sa ressemblance, écoute
sa propre conscience et fasse le bien en vue de son salut éternel.
Car la conscience de chacun ne concerne que lui et
Dieu. Même si nous sommes responsables d'autres personnes, nous
ne pouvons jamais agir sur leur conscience comme chacun d'eux et Dieu
peuvent le faire. Nous devons nous soucier du salut de
tous les hommes, mais seulement si nous les confions aux soins de la
Providence divine, et surtout si nous ne nous négligeons pas nous-mêmes...
Mais Jésus répond aussi très clairement que "beaucoup chercheront à entrer
et n'y réussiront pas." Ce qui veut dire que les élus de Dieu seront en
petit nombre relativement au nombre des réprouvés. "Beaucoup sont appelés,
peu sont élus." (Mt. 22, 14)
Quel mystère ! Car Dieu est bon, il est la Bonté même... Alors, pourquoi
laissera-t-il tant de ses créatures échouer misérablement sur la voie du
salut ? Saint Paul a donné la réponse : il s'agit d'un "Mystère d'iniquité"
(2 Thess. 2, 7).
Le responsable de cette perte, ce n'est pas Dieu :
c'est l'homme, qui a suivi le démon ! Il s'agit bien d'un Mystère :
car c'est Dieu qui a créé l'homme à son image et à sa ressemblance,
réalisant ainsi, en quelque sorte, un Mystère pareil à ce Mystère premier
qu'il est lui-même. Mais il s'agit tout aussi bien d'un Mystère d'iniquité :
car le démon et l'homme ont défiguré cette image, la rendant méconnaissable
à cause du péché...
" «Dès que le maître de maison se sera levé pour
fermer la porte, vous, du dehors, vous aurez beau frapper et dire :
Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! Il vous répondra : Je ne sais d'où vous
êtes. Alors vous vous mettrez à dire : Nous avons mangé et bu avec toi, et
tu as enseigné sur nos grands places. Et il vous répondra : Je vous le dis,
je ne sais d'où vous êtes : allez-vous en tous, vous êtes des malfaiteurs.
Là seront les pleurs et les grincements de dents, quand vous verrez Abraham,
Isaac, Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous
serez jetés dehors. Il en viendra du levant et du couchant, du nord et du
sud, prendre place au festin dans le royaume de Dieu. Et il y a des derniers
qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers.» "
La suite du discours de Jésus se rapporte d'abord au rejet du Peuple juif,
qui, pour une grande partie, ne se convertit pas au christianisme. Ce rejet
permit aux Nations païennes d'entrer dans l'Église et de prendre ainsi la
place laissée libre par les premiers appelés : "Et il y a des derniers qui
seront premiers, et des premiers qui seront derniers." Mais ce qui est le
plus important dans ce discours de Jésus, c'est la fermeté et
l'irrévocabilité de la sentence du Seigneur : "Dès que le maître de maison
se sera levé pour fermer la porte, vous, du dehors, vous aurez beau frapper
et dire : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! Il vous répondra : Je ne sais
d'où vous êtes." Car la porte est définitivement fermée...
Retenons ces quelques vérités qui nous aideront sur le chemin du salut :
- le baptême est un très grand sacrement, mais il ne suffit pas d'être
baptisé pour être sauvé ;
- celui qui prie se sauve certainement, car, par la prière, Dieu lui donnera
sa grâce ;
- telle vie, telle mort : celui qui vit bien meurt bien, dans l'amour de
Dieu.
Prions tous ensemble la Très Sainte Vierge Marie : elle est notre Mère à
tous ! Tournons notre regard vers cette créature incomparable que Dieu a mis
sur notre route pour nous guider, dans le Seigneur, sur le chemin du Ciel !
Tenons-lui la main pour qu'elle nous conduise en Paradis ! Car Elle est
vraiment toute-puissante dans le Tout-Puissant !
Chanoine Dr. Daniel Meynen
(1) "L'enfer existe éternellement pour tous ceux
qui ferment leur cœur à l'amour du Père", évocation du pape
Benoît XVI. Le pape rappela que malheureusement, "dès ses
origines l'humanité, séduite par les mensonges du Malin, s'est fermée à
l'amour de Dieu, dans l'illusion d'une autosuffisance impossible
(cfr Gn 3.1-7)" :
Benoît XVI
(2) TOUT LE MONDE SERA-T-IL SAUVE ?
Extraits du livre de Jean-Paul II : « Entrez dans
l’Espérance » :
Pour lire toute la réponse :
► (L'actualité
vivante de l'Église catholique - Jean-Paul II).
Sources:
Chanoine Dr. Daniel Meynen-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 24.08.2007 - BENOÎT XVI -
Méditations |