Benoit XVI, Rome et les Anglicans |
|
Le 23 novembre 2009 -
(E.S.M.)
- Le Pape Benoît XVI a reçu samedi dernier au Vatican le docteur
Rowan Williams, archevêque de Canterbury et chef
de la communion anglicane. Cette entrevue
paraissait inévitable depuis la publication
d’une constitution apostolique (Anglicanorum
coetibus) destinée aux fidèles anglais désireux
de rejoindre l’Église catholique.
|
Le pape Benoît XVI et
Rowan Williams
Benoit XVI, Rome et les Anglicans
Editorial de Gérard Leclerc - France
catholique
Le 23 novembre 2009 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
-
Le Pape a reçu samedi dernier au Vatican le docteur Rowan Williams,
archevêque de Canterbury et chef de la communion anglicane. Cette entrevue
paraissait inévitable depuis la publication d’une constitution apostolique (Anglicanorum coetibus)
destinée aux fidèles anglais désireux de rejoindre l’Église catholique. On
sait que, ces dernières années, l’anglicanisme a été fortement bousculé par
des débats et des décisions effectives, concernant l’accès des femmes au
sacerdoce ministériel et à l’épiscopat. Les choses se sont aggravées avec
l’admission des homosexuels déclarés aux mêmes ordinations. Le mouvement de
dissidence contre la hiérarchie qui s’est engagée dans cette évolution ne
concerne pas seulement les îles britanniques. Il s’est largement développé
en Afrique. Un mouvement de retour au catholicisme s’est ainsi dessiné. Le
magistère romain ne pouvait pas rester indifférent à l’appel de ces
chrétiens déchirés, désireux de respecter les normes indiscutables de la
tradition apostolique, tout en étant attachés à leur patrimoine religieux
singulier.
On ne saurait reprocher au Pape d’avoir reçu une telle requête. Mais
certains se sont tout de même inquiétés. Que va devenir l’œcuménisme si la
déstabilisation produite par la désaffection des fidèles et leur retour à
Rome signifie la fin des relations fraternelles entre Églises ? La rencontre
entre Benoît XVI et le docteur Williams aura au moins montré que Rome et
Canterbury entendaient poursuivre leurs relations, au-delà des difficultés
présentes. Mais la profondeur des désaccords montre à l’évidence la crise
actuelle d’un certain œcuménisme. Dans une conférence à l’Université
grégorienne deux jours avant son entrevue avec le Pape, le primat
d’Angleterre a indiqué que le concept de flexibilité était devenu une des
normes de la régulation de l’œcuménisme, en raison de la diversité des
situations. Benoît XVI lui-même ne s’est-il pas montré flexible pour
accueillir les spécificités des fidèles venus de l’anglicanisme ?
La dialectique de Rowan Williams est habile. Mais elle ne saurait faire
disparaître la question de fond, celle qui concerne l’essence de la
tradition apostolique. On est frappé, en effet, de la ressemblance de
certaines tendances actuelles avec le mouvement tractarien qui, au XIXe
siècle, remit en cause les dérives doctrinales de l’anglicanisme. On ne
saurait substituer à la tradition organique du christianisme, la gestion
flexible des différences. Si l’œcuménisme est en danger, il ne se relèvera
qu’en prenant résolument en compte ce qui constitue la structure de l’Église
indivise.
Texte original du
discours du Saint Père
►
Benoît XVI reçoit Rowan Williams, Archevêque de Canterbury - 22.11.09
Regarder
la vidéo en italien ou en
Italien ou en
Français
Sources : France
catholique
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 23.11.2008 -
T/Œcuménisme |