Les trois affirmations doctrinales de
« Dominus Jesus » |
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Cité du Vatican, le 23 février 2008 -
(E.S.M.)
- Analysons dans une grande synthèse, le contenu des six brefs chapitres de la
Déclaration. Dans les trois premiers chapitres, de contenu théologique,
il y a fondamentalement les trois affirmations doctrinales que « Dominus
Jesus » veut rappeler, pour s’opposer aux interprétations erronées ou
ambiguës sur l’événement central de la Révélation chrétienne.
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Mgr Angelo Amato,
Archevêque Secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi -
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Les trois affirmations doctrinales de « Dominus Jesus »
VATICAN - « Dominus Jesus et les Religions », par S. Exc. Mgr Angelo Amato,
Archevêque Secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (3°
partie)
L’Osservatore Romano a bien voulu nous permettre de publier le texte
intégral du discours inaugural de l’Année Académique 2007-2008 de l’Institut
de Théologie d’Assise, prononcé par S. Exc. Mgr Angelo Amato, Archevêque
Secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, sur le thème
suivant : « ‘Dominus Jesus’ et les religions. La traduction dans les
différentes langues a été faite par l’Agence Fides, et n’a pas été corrigée
par l’Auteur.
La doctrine catholique christologique: Jésus-Christ Sauveur Unique et
Universel
Analysons à présent dans une grande synthèse, le contenu des six brefs
chapitres de la Déclaration. Dans les trois premiers chapitres, de contenu
théologique, il y a fondamentalement les trois affirmations doctrinales que
«
Dominus Jesus » veut rappeler, pour s’opposer aux interprétations erronées
ou ambiguës sur l’événement central de la Révélation chrétienne, à savoir
sur la signification et sur la valeur universelle du Mystère de
l’Incarnation du Verbe.
Plénitude et caractère définitif de la Révélation de Jésus
Il y a avant tout la réaffirmation de la plénitude et du caractère définitif
de la Révélation chrétienne, pour contrecarrer l’hypothèse concernant le
caractère limité, incomplet et imparfait de la Révélation de Jésus-Christ,
considérée comme complémentaire de celle qui est présente dans d’autres
religions, étant donné que la vérité pleine et complète sur Dieu ne pourrait
être le monopole d’aucune religion historique. Cette position est considérée
comme étant contraire à la foi de l’Eglise. Jésus, en tant que Verbe du
Père, est « la Voie, la Vérité et la Vie » (Jean 14, 6). Et c’est Lui
seulement qui peut révéler la plénitude du Mystère de Dieu : « Nul n’a
jamais vu Dieu : le Fils Unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait
connaître » (Jean 1, 18).
On note ensuite à juste titre que la source de la plénitude, du caractère
exhaustif et de l’universalité de la Révélation chrétienne, est la Personne
Divine du Verbe Incarné : « La vérité sur Dieu n'est pas abolie ou réduite
quand elle est exprimée dans un langage humain. Elle demeure en revanche
unique, complète et définitive car celui qui parle et qui agit est le Fils
de Dieu incarné » (Dominus
Jesus, n°6). En conséquence, la Révélation
chrétienne achève et complète toute autre manifestation salvifique de Dieu à
l’humanité.
Dans ce contexte, on précise en la clarifiant, la valeur des textes sacrés
des autres religions, qui ne peuvent être considérés comme « inspirés » au
sens propre, du moment que l’Eglise réserve cette qualification aux seuls
livres canoniques de l’Ancien et du Nouveau Testament, qui sont inspirés par
le Saint-Esprit (n°8). L’Eglise, toutefois, reconnaît et apprécie les
richesses spirituelles des peuples, même si elles contiennent des lacunes,
des insuffisances et des erreurs. « Par conséquent, les livres sacrés des
autres religions qui de fait nourrissent et dirigent l'existence de leurs
adeptes, reçoivent du mystère du Christ les éléments de bonté et de grâce
qu'ils contiennent » (n° 8).
A ce propos, on peut observer que, même les œuvres classiques de la
théologie et de la spiritualité chrétienne, tout en contenant des rayons
extraordinaires de vérité et de sagesse humaine et divine, n’en sont pas
pour autant déclarés « inspirés ». La Déclaration invite implicitement les
chrétiens à redécouvrir, incités en cela par la connaissance des livres
sacrés des autres religions, les richesses incomparables de la littérature
chrétienne orientale et occidentale, et ses nombreuses et merveilleuses
réalisations liturgiques et spirituelles.
Unité de l’économie salvifique du Verbe Incarné et du Saint-Esprit
En deuxième lieu, la Déclaration entend s’opposer à des thèses qui, pour
fonder au plan théologique le pluralisme religieux, cherchent à relativiser
et à diminuer l’originalité du Mystère du Christ.
Vis-à-vis par exemple de ceux qui considèrent Jésus de Nazareth comme une
des nombreuses incarnations historico-salvifiques du Verbe Eternel, on
rappelle l’unité personnelle existant entre le Verbe Eternel et Jésus de
Nazareth. Il est contraire à la foi chrétienne d’introduire quelque
séparation que ce soit entre le Verbe et Jésus-Christ : Jésus est le Verbe
Incarné, Personne une et indivisible, qui s’est fait homme pour le salut de
tous (n° 10).
Il y a aussi ceux qui supposent une double économie salvifique, celle du
Verbe Eternel, distincte de celle du Verbe Incarné. « La première aurait une
valeur ajoutée d'universalité vis-à-vis de la seconde, limitée aux seuls
chrétiens, mais où la présence de Dieu serait plus complète »
(n° 9). La
Déclaration réfute cette distinction et réaffirme la foi de l’Eglise dans
l’unicité de l’économie salvifique voulue par Dieu Un et Trine, « Cette
économie a comme source et comme centre le mystère de l'incarnation du
Verbe, médiateur de la grâce divine pour la création et pour la rédemption »
(n°11). Jésus -Christ, Fils de Dieu fait homme, est l’unique Médiateur et
Rédempteur de toute l’humanité : s’il y a des éléments de salut et de grâce
en dehors du christianisme, ils trouvent leur source et leur centre dans le
mystère de l’Incarnation du Verbe.
On considère également qu’est contraire à la foi catholique, l’hypothèse
d’une économie du Saint-Esprit, distincte et indépendante de celle du Verbe
Incarné, et ayant un caractère plus universel. L’Incarnation du Verbe est un
événement salvifique trinitaire : « le mystère de Jésus, Verbe incarné,
constitue le lieu de la présence du Saint-Esprit et le principe de son
effusion sur l'humanité non seulement aux temps messianiques (cf. Ac
2,32-36; Jn 7,39; 20,22; 1 Co 15,45), mais aussi à l'époque précédant la
venue du Christ dans l'histoire (cf. 1 Co 10,4; 1 Pt 1,10-12) (n°12). Il y a
une économie divine trinitaire unique qui s’étend à l’humanité tout entière,
et c’est pourquoi « Les hommes ne peuvent donc entrer en communion avec Dieu
que par le Christ, sous l'action de l'Esprit » (n°12).
Unicité et universalité du Mystère Salvifique de Jésus-Christ
Enfin, en recueillant les données bibliques et les données du Magistère, on
déclare : « Il faut donc croire fermement comme vérité de foi catholique que
la volonté salvifique universelle du Dieu Un et Trine est manifestée et
accomplie une fois pour toutes dans le mystère de l'incarnation, mort et
résurrection du Fils de Dieu » (n°14). C’est pourquoi l’on peut et l’on doit
dire que Jésus-Christ a une signification et une valeur pour le genre humain
et son histoire, singulière et unique, destinée à lui seul précisément,
exclusive, universelle, absolue. Le Verbe de Dieu Incarné est le but de
l’histoire humaine, le point focal des désirs de l’histoire et de la
civilisation, le centre du genre humain, la joie de chaque cœur, la
plénitude de ses aspirations : c’est là la singularité unique qui confère au
Christ une signification absolue et universelle (n°15)
1e partie
►
Jean Paul II et l'Encyclique Missionnaire « Redemptoris Missio »
2e partie
►La Déclaration Dominus Jesus de Jean Paul II en continuité avec le Concile
Œcuménique Vatican II
Sources:
www.vatican.va -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 23.02.2008 -
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