La Déclaration Dominus Jesus en continuité avec le Concile Œcuménique Vatican II |
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Cité du Vatican, le 16 février 2008 -
(E.S.M.) - En continuité avec le
Concile Œcuménique Vatican II et avec l’encyclique « Redemptoris Missio
» de Jean Paul II, la Déclaration « Dominus Jesus » de la Congrégation
pour la Doctrine de la foi, publiée pendant le Grand Jubilé de l’An
2000, a été une réponse de poids du Magistère de l’Eglise à la théologie
chrétienne du pluralisme religieux qui, en faisant propre la pensée peu
consistante de la postmodernité, mettait en péril les vérités centrales
de foi du Christianisme.
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Mgr Angelo Amato,
Archevêque Secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi -
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La Déclaration Dominus Jesus en continuité avec le Concile
Œcuménique Vatican II
VATICAN - « Dominus Jesus et les Religions », par S. Exc. Mgr Angelo Amato,
Archevêque Secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (2e
partie)
1e partie
►
Jean Paul II et l'Encyclique Missionnaire « Redemptoris Missio »
L’Osservatore Romano a bien voulu nous permettre de publier le texte
intégral du discours inaugural de l’Année Académique 2007-2008 de l’Institut
de Théologie d’Assise, prononcé par S. Exc. Mgr Angelo Amato, Archevêque
Secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, sur le thème
suivant : « ‘Dominus Jesus’ et les religions. La traduction dans les
différentes langues a été faite par l’Agence Fides, et n’a pas été corrigée
par l’Auteur.
La Déclaration “Dominus Iesus" (2000)
Dix ans plus tard, elle est toujours valable l’affirmation de la Commission
Internationale de Théologie qui, dans son Document intitulé « Le
Christianisme et les Religions » (1997), déclarait : « La théologie des
religions ne présente pas encore un statut épistémologique bien défini »
(«La Civiltà Cattolica», 148 (1997), I, p. 4). En
tout cas, sa finalité est l’interprétation des religions à la lumière de la
Parole de Dieu, et dans la perspective du mystère salvifique du Christ et de
l’Eglise
Parmi les différents modèles proposés - trois en substance : exclusiviste,
inclusiviste et pluraliste - ce que l’on appelle le modèle inclusiviste est
théologiquement plausible, car il a été suggéré par les textes du Concile
Vatican II (cf.
Lumen
Gentium, n. 16-17;
Ad Gentes,
n. 3, 7, 8, 11, 15;
Nostra
Aetate, n. 2;
Gaudium et
Spes, n. 22). Ce modèle propose un horizon christocentrique
et trinitaire, avec Jésus, médiateur du salut pour l’humanité entière (cf.
Actes, 4, 12 ; 1 Timothée 2, 4-6). Cette interprétation est toutefois
contestée par le modèle pluraliste qui, co sidérant l’unicité chrétienne
comme un mythe, propose une théologie pluraliste des religions, et nie
l’universalité salvifique de la rédemption chrétienne. Ce modèle se fonde
substantiellement sur deux présupposés idéologiques : l’acceptation du «
relativisme absolu », comme unique possibilité pour exprimer la vérité tout
entière, et l’admission du « pluralisme religieux » comme unique moyen pour
décrire le mystère ineffable de Dieu.
En continuité avec le Concile Œcuménique Vatican II et avec l’encyclique «
Redemptoris Missio » de Jean Paul II, la Déclaration « Dominus Jesus » de la
Congrégation pour la Doctrine de la foi, publiée pendant le Grand Jubilé de
l’An 2000, a été une réponse de poids du Magistère de l’Eglise à la
théologie chrétienne du pluralisme religieux qui, en faisant propre la
pensée peu consistante de la postmodernité, mettait en péril les vérités
centrales de foi du Christianisme.
La Déclaration par des données bibliques pour réaffirmer que la Mission
évangélisatrice de l’Eglise naît du Mandat explicite de Jésus, et se réalise
dans l’histoire par la proclamation du, Mystère de Dieu trinité, du Mystère
de l’Incarnation salvifique du Fils de Dieu, et du Mystère de l’Eglise
Sacrement universel de salut. Ce sont là en effet, les contenus fondamentaux
de la profession de foi chrétienne contenue dans le Credo de
Nicée-Constantinople, que l’on récite toujours dans la liturgie des
dimanches et des solennités.
La déclaration concorde avec tout ce qu’a déclaré Jean Paul II, pour lequel
cette Mission universelle malgré la fidélité à l’Evangile et la persévérance
dans l’annonce, était encore bien loin de son accomplissement, au terme du
deuxième millénaire chrétien (Dominus
Jesus, n°2). C’est une donnée de fait que l’humanité vit dans
une pluralité de religions, et c’est une autre donnée de fait, que l’Eglise
Catholique, sans rien rejeter de tout ce qu’il y a de vrai et de saint dans
les autres religions (Nostra Aetate, 2), ne peut manquer à sa Mission
évangélisatrice, dont fait partie aussi le dialogue interreligieux
(Dominus
Jesus, n°2).
Dans la pratique et dans l’approfondissement théorique du dialogue « La
pérennité de l'annonce missionnaire de l'Église est aujourd'hui mise en
péril par des théories relativistes, qui entendent justifier le pluralisme
religieux, non seulement de facto mais aussi de iure (ou en tant que
principe). (Dominus
Jesus, 4). Et c’est à ces théories que s’adresse en premier
lieu la « Déclaration » pour en contester les prémisses et pour en rejeter
les conclusions.
On indique ainsi les présupposés de nature philosophique et théologique, qui
sont sous-jacents à ces attitudes pluralistes : conviction du caractère
insaisissable de la vérité divine, pas même par la révélation chrétienne ;
attitude relativiste, pour laquelle ce qui est vrai pour certains ne le
serait pour d’autres ; opposition entre mentalité logique occidentale et
mentalité symbolique orientale ; considération de la raison comme source
unique de connaissance, et donc, difficulté à accueillir la présence
d’événements définitifs et eschatologiques dans l’histoire ; la privation de
sa dimension métaphysique de l'Incarnation : éclectisme théologique ;
interprétation de la Sainte Ecriture en dehors de la Tradition et du
Magistère de l’Eglise (cf.Dominus
Jesus, 4).
Précisons ici que la Déclaration fut expressément approuvée par le Souverain
Pontife, par une formule spéciale d’autorité : « Sa Sainteté le Pape
Jean-Paul II, au cours de l'audience accordée le 16 juin 2000 au soussigné
cardinal Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, avec science
certaine et son autorité apostolique [certa scientia et apostolica Sua
auctoritate] a approuvé la présente Déclaration, décidée en session
plénière, l'a confirmée et en a ordonné la publication » (Dominus
Jesus, 23). Le Document a donc la valeur universelle d’un
document du Magistère. Il ne s’agit pas d’une simple note d’orientation. Il
propose à nouveau les vérités de foi divine et catholiques, et les vérités
doctrinales qu’il faut maintenir avec fermeté. En conséquence, l’accueil
demandé aux fidèles a un caractère définitif et irrévocable
(lire à ce sujet
l’intervention de l’Archevêque Tarcisio Bertone sur « L'Osservatore Romano »
du 6 septembre 2000, p. 9, en italien).
Il faut souligner que, à l’occasion de l’Angélus du dimanche 1er octobre
2000, le Saint-Père Jean Paul II a rappelé explicitement sa pleine
approbation de la Déclaration :
« Au sommet de l'Année Jubilaire, avec la Déclaration Dominus Iesus - Jésus
est le Seigneur - que j'ai approuvée sous une forme particulière, j'ai voulu
inviter tous les chrétiens à renouveler leur adhésion à Lui dans la joie de
la foi, en témoignant de façon unanime qu'il est, également aujourd'hui et
demain, "le chemin, la vérité et la vie" (Jn 14, 6).
Notre confession du Christ comme unique Fils, à travers lequel nous voyons
nous-mêmes le visage du Père (cf. Jn 14, 8),
n'est pas l'arrogance de celui qui méprise les autres religions, mais une
reconnaissance joyeuse car le Christ s'est montré à nous sans que nous n'en
ayons aucun mérite. Et, dans le même temps, Il nous a engagés à continuer à
donner ce que nous avons reçu, et également à communiquer aux autres ce qui
nous a été donné, car la Vérité donnée et l'Amour qui est Dieu appartiennent
à tous les hommes.
« Avec l'Apôtre Pierre, nous confessons qu' "il n'y a pas d'autre nom donné
aux hommes par lequel nous devions être sauvés" (Ac 4, 12).
La Déclaration Dominus Iesus, dans le sillage de Vatican II, explique que
cela ne signifie pas que le salut est nié aux non-chrétiens, mais qu'on en
indique la source ultime dans le Christ, en qui Dieu et l'homme sont unis.
Dieu donne la lumière à tous de façon adaptée à leur situation intérieure et
à leur environnement, en leur accordant la grâce salvifique à travers des
voies qu'il connaît (cf.
Dominus Jesus, VI, 20-21). Le Document apporte un
éclaircissement sur les éléments chrétiens essentiels, qui ne font pas
obstacle au dialogue, mais montrent ses bases, car un dialogue sans
fondement serait destiné à dégénérer en paroles vides de sens »
(Jean Paul II, Angélus du 1° octobre 2007cin «L'Osservatore
Romano» del 2-3 octobre 2000, pp. 8-9). (2 - à
suivre).
Sources:
www.vatican.va Fides -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 16.02.2008 - BENOÎT XVI |