La parole de Dieu : Un Synode pour
temps de crise |
 |
Le 22 septembre 2008 - (E.S.M.) -
L’histoire biblique n’est pas un éternel retour, mais un chemin vers un
au-delà d’elle-même. Elle n’est pas une accumulation de petites
histoires, de hasards ou d’absurdités, elle a un sens et une direction.
|
Siloé,
la ville du Roi David -
Pour
agrandir l'image ►
Cliquer
La parole de Dieu : Un Synode pour temps de crise
Père Frédéric Manns, ofm
Le 22 septembre 2008 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
-
Le christianisme a connu de nombreuses crises. Des crises de croissance et
des crises de rupture. Des crises suivies de conversion et des crises
suivies de lassitude. Une des crises les plus profondes fut l’affrontement
entre judéo-chrétiens et chrétiens de la Gentilité. Une déchirure funeste
conduira à l’exclusion progressive des judéo-chrétiens de la grande Église.
Dans la Bible la crise provoque toujours la mémoire : “Souviens-toi”. Voilà
le mot-clé. L’exil qui signifiait la perte du pays, du Temple et du roi,
rappelle l’exode et l’esclavage de Pharaon. Mais aussi la libération
miraculeuse, le passage des ténèbres à la lumière, du non sens au sens, de
la tristesse à la joie.
L’oubli est plus facile que la mémoire. “Le prêtre et le prophète parcourent
les rues, ils ne comprennent pas”. Ils ont oublié. Ils ont perdu leurs
racines. Ils ont abandonné les traditions fondatrices. Lorsque la crise
dure, on risque d’oublier jusqu’à son oubli. Au bord des fleuves de Babylone
le peuple se souvenait de Sion. Beaucoup se lassèrent d’attendre. Mieux vaut
opter pour l’assimilation, vivre comme tout le monde, sans revendiquer le
droit à la différence. Les impasses de l’histoire collective ou personnelle
ne trouvent leur issue qu’en réveillant la mémoire. Le souvenir du passé
ouvre l’esprit au mystère d’une origine toujours présente, qui fonde tous
les moments de la vie et fait retrouver la confiance. L’évocation du passé
devient une invocation et parfois une guérison.
L’histoire biblique n’est pas un éternel retour, mais
un chemin vers un au-delà d’elle-même. Elle n’est pas une
accumulation de petites histoires, de hasards ou d’absurdités,
elle a un sens et une direction. Seule la
perception de cette source cachée, d’un Amour non soumis à l’usure du temps,
peut sauver l’existence de l’insignifiance et du doute.
Pour éveiller la mémoire des chrétiens cet ouvrage a proposé une lecture des
origines chrétiennes, de certains personnages liés à l’Église de Jérusalem,
Jean-Baptiste, Jacques et Barsabée. La lecture des Écritures faite par les
milieux pétriniens donne une clé d’interprétation importante : la communauté
primitive relisait la vie du Christ à la lumière des Écritures. La liturgie
du baptême exploitait de nombreux symboles que nous avons découvert : la
colombe, le vêtement de gloire, l’échelle, la palme, le poisson et la
pierre.
Le caractère limité de ces études ne permet pas de tirer des conclusions
générales sur les différentes formes de judéo-christianisme. L’enquête sur
les textes devra être poussée avant qu’une synthèse de grande envergure soit
possible. L’importance du baptême dans la communauté chrétienne indique
cependant le lien qu’entretenait le christianisme avec les mouvements
baptistes. Le baptême d’eau sera transformé progressivement en baptême d’eau
et d’Esprit. Les évangélistes sont unanimes à ce sujet.
La crise du sens que traverse le monde moderne est d’abord un problème
spirituel. Comme tout problème spirituel, elle est aussi un problème
politique. “L’oraison, problème politique”, écrivait jadis le P. Daniélou.
Dieu ne peut diviniser que ce que l’homme a d’abord humanisé. Impossible de
résoudre le problème religieux, comme beaucoup le pensent, en le renvoyant à
la conscience privée. Une telle occultation se traduit par une perte de la
réalité humaine et se révèle ruineuse pour l’espérance chrétienne. Ouvrir
l’accès aux grandes traditions spirituelles qui ont façonné notre histoire
devient une tâche urgente pour tous les hommes de culture et pour les hommes
d’État au début du nouveau millénaire. Plus les cultures vont se rapprocher
et dialoguer, plus il faudra d’authentiques critères de discernement. Si un
arbre n’a pas de racines comment pourra-t-il donner du fruit ?
Dans ce projet d’ouvrir l’accès aux grandes traditions spirituelles
Jérusalem tient une place unique. Unique parce que centrale. La mémoire
juive y retrouve l’Ophel, la ville de David, avec le Gihon, la source où les
rois d’Israël étaient sacrés et Siloé, la piscine aux eaux tranquilles. La
mémoire chrétienne s’ouvre au mystère d’un Dieu qui se fait homme et qui
pour sauver l’homme prend la place de l’esclave et meurt sur une croix. Au
Cénacle elle découvre que l’Esprit de la Pentecôte lui a conféré un
dynamisme et une mission universelle.
Les deux mémoires étalent aux yeux du monde la division des fils d’Abraham
qui ont oublié qu’ils seront jugés sur l’amour au soir de leur vie.
Traumatisées par le passé elles ont besoin de guérison. C’est à partir du
centre du message chrétien qu’il faut faire la preuve du caractère
relationnel du christianisme comme religion historique.
Jérusalem étale les déchirures de l’histoire, les scléroses et les blocages
possibles lorsque la tradition perd son dynamisme et sa créativité. La ville
fait alors l’effet d’un miroir qui renvoie à chacun ses propres divisions
intérieures. L’heure de la vérité peut être salutaire. La référence au
Christ oblige les chrétiens à faire une autocritique.
La sécularisation a signifié pour beaucoup de chrétiens la perte de leur
mémoire et le rejet plus ou moins inconscient des racines. La découverte
d’appartenir à un peuple en marche et à une histoire orientée vers un but
peut réveiller cette amnésie. La prise de conscience des blocages et des
limites personnelles peut amener au repentir. Jérusalem, la ville divisée,
peut devenir ainsi “vision de paix”. Le vide de l’absurde devient plénitude
au Calvaire pour qui découvre que Jésus s’est vidé pour donner l’Esprit. Le
sens de la vie est d’aimer jusqu’à donner sa vie pour les autres. La
réconciliation entre les enfants de Rébecca devrait être accompagnée durant
le nouveau millénaire d’une ouverture à l’Esprit de
Dieu qui est le maître de l’histoire.
►
Synode 2008 - "la Parole de Dieu dans la vie et la mission de l'Eglise"
Liens du même auteur :
►
Dieu ne se résout pas à laisser la violence des hommes pervertir sa création
- 01.09.08 (1)
►
La parole de Dieu : La Bible, livre fondateur - 05.09.08 (2)
►
La parole de Dieu : Une lecture croyante de la Bible - 12.09.08 (3)
►
L’Église n’a pas pris la place d’Israël dans le plan du salut - 17.09.08
(4)
La parole
de Dieu : Un Synode pour temps de crise
(5)
Nouveau: conseils aux personnes qui
désirent recevoir les actualités ou consulter le site régulièrement:
ICI
|
Sources :
custodia
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M. sur Google actualité)
22.09.2008 -
T/Synode
|