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19 Avril 2005
 

L’Église n’a pas pris la place d’Israël dans le plan du salut

 

Le 17 septembre 2008 -  (E.S.M.) - Le Père Frédéric Manns, ofm, poursuit  son cycle sur la Bible que nous reproduisons à quinze jours du synode des évêques qui  se déroulera à Rome du 5 au 26 octobre 2008. Ce synode à été convoqué par le Saint-Père Benoît XVI et a pour thème : "la Parole de Dieu dans la vie et la mission de l'Eglise"

Ancien testament - Chapelle Sixtine - Pour agrandir l'image Cliquer

La parole de Dieu: Comment faire passer la Bible dans la catéchèse ?

Frédéric Manns, ofm

Un mot d’histoire

Le 17 septembre 2008 -  Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Avant de répondre à cette question, je crois qu’il est nécessaire de commencer par une parenthèse historique.

Tout le monde se rappelle que l’Église de Jérusalem a ses lettres de noblesse : elle a enseigné la liturgie au monde entier. La liturgie de Jérusalem connue par le Journal d’Égérie souligne à l’évidence la place de l’Écriture dans la liturgie. Lex orandi lex credendi. Le mystère pascal y tenait une place toute spéciale. Autre rappel qui s’impose : les catéchèses de St Cyrille de Jérusalem nourries de la Bible. D’ailleurs l’Institut de catéchèse du Patriarcat latin était mis sous la protection de St Cyrille. Deux autres figures de l’Église de Terre sainte doivent être évoquées brièvement : Origène, qui à Césarée maritime a fondé le premier centre biblique et catéchétique et Saint Jérôme qui après avoir traduit la bible en latin l’a commentée pour les fidèles dans un but catéchétique.

Il est bon de rappeler aussi que pour les Pères de l’Église la catéchèse suivait une double méthode : c’est tantôt par les livres sapientiaux qu’on commençait pour montrer que c’est à partir des problèmes concrets des gens qu’il faut partir pour chercher dans la sagesse biblique une réponse ; c’est tantôt par les livres historiques qu’on s’ouvrait aux leçons de l’histoire. La catéchèse sans la Bible, Ancien et Nouveau Testament, n’était pas concevable. Bien plus, la Bible elle même n’est qu’un résumé de la catéchèse que les Juifs et chrétiens faisaient dans leurs familles et dans leurs assemblées de prières. Quand les Juifs célèbrent la Pâque, le texte biblique d’Exode 12 exige du père de famille qu’il se fasse le catéchète de sa famille : « Lorsque ton fils te demandera : que signifie cet acte de culte tu lui répondras : C’est le sacrifice de la Pâque pour le Seigneur qui a épargné les maisons des Israélites quand il a frappé l’Égypte »
(Ex 12,26). Le Nouveau Testament, en particulier les Actes des Apôtres, relate de son côté la catéchèse de la communauté primitive concernant le kérygme : la mort et la résurrection de Jésus et la catéchèse de Jésus cheminant avec ses disciples et leur ouvrant le livre de la nature pour les rapprocher de Dieu.

1. Difficultés dans le monde oriental de faire passer la Bible dans la catéchèse.

Israël répète que la Bible est son livre que les chrétiens ont préféré abandonner l’Ancien Testament pour se replier sur le Nouveau Testament.

Israël fait une lecture politique de la Bible. Ce livre sert à la formation de base dans les écoles. Abandonner l’Ancien Testament aux Juifs de la part des chrétiens, signifie accepter que la lecture politique de la Bible est valable. Or toute la tradition néotestamentaire et patristique a toujours affirmé que le christianisme ne retenait que la lecture christologie de l’Ancien Testament.

Un exemple : dans la Bible Dieu promet la terre à Abraham. Les Juifs en concluent que cette terre est à eux. Comment les chrétiens ont-ils relu cette promesse à la lumière de la Béatitude : « Bienheureux les doux car ils possèderont la terre ». Origène dans son traité sur Josué propose la lecture chrétienne du don de la terre.

D’ailleurs dans le judaïsme le psaume 37 que Jésus cite dans la béatitude était l’objet de nombreuses relectures. A Qumran hériter la terre signifiait entrer dans la communauté de l’alliance. Philon d’Alexandrie disait qu’hériter la terre signifiait s’ouvrir au don de la sagesse. Pour les Pharisiens hériter la terre signifiait hériter la vie éternelle. Pour Jésus hériter la terre, c’est accueillir le Royaume.

Une objection qu’on entend souvent pour écarter l’Ancien Testament c’est que ce livre contient des scènes de violence et justifie la guerre sainte. Ceux qui se scandalisent à la lecture de la Bible oublient que la violence fait partie de la vie et que la Bible n’est pas un livre écrit pour les anges, mais pour les hommes de chair et de sang.

2. Motifs pour intégrer la Bible à la catéchèse

Le monde oriental avec sa culture, sa mentalité, son sens du clan et de la justice collective puise sa sève dans la mentalité biblique et continue à subsister malgré la modernité. Le poids des traditions orientales est bien connu.

Le motif fondamental pour intégrer la Bible dans la catéchèse c’est que le Nouveau Testament est incompréhensible sans l’Ancien : les deux Testaments ne forment que les moments d’une même et seule alliance. Impossible de comprendre le symbolisme de la vigne sans se référer à Is 5, le motif du berger sans relire Ézéchiel, le thème de l’alliance sans se référer à Abraham. Pour comprendre le symbolisme des 153 poissons de Jean 21 il faut se référer à Ez 47 où il est question des pêcheurs qui sont sur la rive de la Mer morte de Ayn Gedi a Ayn Eglaim. Or la gematrie de Eglaim est 153.

Un motif supplémentaire pour revenir à l’Ancien Testament c’est que nos fidèles sont au contact avec les Juifs, vont à l’armée en Galilée, et au travail rencontrent des Juifs avec lesquels ils discutent. L’Église s’interroge aujourd’hui sur ses rapports avec le peuple juif de façon plus urgente depuis la visite du pape au mur occidental et à Yad washem. L’Épître aux Romains, en particulier les chapitres 9-11, qui approfondit le mystère d’Israël est l’objet de recherches toujours plus approfondies. Comment concevoir la réconciliation entre la conscience chrétienne et le peuple juif ? Pour Paul la réconciliation plénière appartient à la fin des temps : la réintégration d’Israël sera la résurrection des morts
(Rom 11,15). Dans le temps intermédiaire précédant le retour du Christ en gloire il est urgent de trouver un chemin qui mène à la réconciliation : Israël et l’Église doivent avancer de façon indépendante jusqu’à l’intégration finale qui sera l’oeuvre du Seigneur.

L’idée d’un chemin de réconciliation élimine toute hypothèse de substitution. L’Église n’a pas pris la place d’Israël dans le plan du salut. Paul lui-même met en garde de « rendre vain le mystère »
(Rom 11,25). Israël, dans la mesure où il maintient la foi des Pères, est témoin de l’élection et des promesses de Dieu et rappelle à l’Église la « racine sainte » (Rom 11,16) qui la soutient. Dans l’économie du salut il y a Israël, le peuple de l’alliance irrévocable, et l’Église, le peuple établi dans l’alliance scellée dans le sang du Christ. Le dessein salvifique est unique, bien que les alliances soient nombreuses. La structure fondamentale de la relation établie par la révélation est unique, bien que les étapes et les formes de l’économie soient diverses.

Le chemin de la réconciliation ne pourra être authentique sans une reconnaissance de la racine sainte, sans une connaissance des promesses faites aux Pères, des textes où elles prennent forme et du peuple qui en est le témoin. Il ne pourra pas être authentique s’il exclut pour les chrétiens la reconnaissance de la Seigneurie du Christ, la pierre d’achoppement posée en Sion
(Rom 9,33). Bref deux peuples doivent se mettre en route vers le même but proposé. L’Église reconnaissant en Israël sa racine devra regarder le peuple qui le précède et tourner son regard vers le futur des promesses à travers la révélation du Seigneur Jésus.

Une image scripturaire reprise par les Pères de l’Église exprime cette idée. Les espions envoyés par Josué en terre de Canaan rentrèrent portant sur une perche une grappe de raisin. Les Pères ont vu dans la grappe qui pendait sur la perche la figure du Christ en croix
(Evagre, Altercatio inter Theophilum et Simonem, PL 20,1175). Les deux porteurs symbolisent Israël et l’Église. Celui qui ouvre la marche, c’est Israël qui le premier reçut la révélation. Celui qui suit symbolise l’Église qui voit à la fois Israël et le Christ en croix. L’horizon de l’Église et d’Israël est le même.

Cheminer ensemble dans la diversité c’est l’objectif à atteindre en vue de la réconciliation finale. L’Église doit conjuguer la confession du Seigneur exalté à la mémoire d’Israël. La dualité et la scission entre les deux peuples ne peuvent pas être ignorés, mais doivent être vécus dans le respect réciproque. Le regard tourné vers le passé prépare un avenir possible où le mystère d’Israël parle à l’Église pour lui faire découvrir toute sa richesse et sa fécondité au-delà des problèmes politiques qui créent un obstacle psychologique chez les chrétiens

3. Comment concrètement faire passer la Bible dans la catéchèse.

Les techniques modernes ont permis de faire connaître le message biblique dans le monde entier. La TV a consacré des programmes spéciaux sur les patriarches, la sortie d’Égypte, l’histoire de Salomon, Samson et Dalila.

Des CD, des casettes de toutes sortes sont à la disposition des catéchistes. Des revues spécialisées existent pour une catéchèse biblique. Sur Internet de nombreux sites sur la catéchèse proposent une présentation de la bible.

Les jeunes passent de heures devant leurs ordinateurs. Pourquoi ne pas les orienter vers ces sites ?

La catéchèse enracinée dans la parole de Dieu et qui part de la profession de foi doit conduire aux sacrements pour vivre la foi au quotidien et éveiller à la vie spirituelle.

Il est urgent de voir comment chacune de nos liturgies relit l’Ancien Testament, car la liturgie nous propose une véritable catéchèse de la Bible. Depuis Vatican II de nombreuses pages bibliques ont été reprises et sont commentées dans la liturgie. Les liturgies de carême en particulier soulignent la correspondance et l’accomplissement du premier et du Nouveau Testament. Les Homélies doivent commenter la première lecture de l’Ancien Testament aussi bien que la page du Nouveau Testament.

Ceux qui vivent en Terre sainte ont un avantage énorme sur tous les autres chrétiens du monde entier. La formation biblique peut se faire sur le terrain. Les chrétiens peuvent lire la Bible au pays de la Bible. La prise de Jéricho lue in situ prend une autre dimension. L’itinéraire de l’exode il est possible de le parcourir en Jordanie. Edom, Moab et les Ammonites mentionnés dans la Bible ont leurs descendants. La culture des Cananéens est connue grâce aux fouilles d’Ugarit.

A partir de lieux saints la catéchèse chrétienne peut récupérer ses racines juives. Le Nouveau Testament commenté sur place nous renvoie à l’Ancien Testament qui l’a préparé. Pour que la réconciliation entre Israël et la Palestine se concrétise, il faut que les communautés chrétiennes perdent leur complexe d’infériorité et acceptent de voir ce qu’Israël a fait dans le domaine culturel et archéologique pour récupérer son histoire.

Le catéchisme de l’Église catholique est une mine de théologie mise à jour qu’il faut exploiter. S’il y a un blocage quelque part il est souvent d’ordre psychologique. Il est essentiel de dépasser les problèmes quotidiens et les choix politiques pour retrouver nos racines dans la Bible.

Des ressources pédagogiques, des idées d’animations en rapport avec la période liturgique (Avent, Noël, Épiphanie, Carême, Pâques, Ascension, Pentecôte, Toussaint) se trouvent sur Internet.

Une autre initiative qui se multiplie pendant le temps liturgiques forts, comme pendant l’Avent et le carême, c’est la lectio divina pratiquée dans beaucoup de communautés. Les exemples abondent en Europe et ont porté comme fruit principal la redécouverte de la Bible.

Conclusion

Un bref regard sur l’histoire de l’Église de Jérusalem nous a montré qu’à ses débuts l’Église a toujours gardé mémoire de ses racines bibliques. Cyrille, Origène et Jérôme ont rappelé au monde entier l’importance de la Bible et de sa lecture christologique. Les moines du désert avec la pratique de la lectio divina ont ouvert une nouvelle voie d’actualisation de l’Écriture. La fidélité à cette tradition authentique exige un retour à la Bible malgré les tensions politiques. Une lecture politique de la Bible doit céder la place à une lecture christologique, car sur le chemin d’Emmaüs Jésus a montré à partir des livres de Moïse, de prophètes et des autres livres que le Messie devait souffrir avant de rentrer dans la gloire. Toute l’Écriture est orientée vers le Christ et trouve en lui son sens profond. La liturgie permet de rapprocher la Parole de Dieu de l’eucharistie, puisque Dieu prépare deux tables pour nourrir son peuple.

Textes du même auteur :
Dieu ne se résout pas à laisser la violence des hommes pervertir sa création (1)
La parole de Dieu - La Bible, livre fondateur (2)
La parole de Dieu - Une lecture croyante de la Bible (3)
 

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Source : custodia.org
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M. sur Google actualité)  17.09.2008 - T/Synode

 

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