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19 Avril 2005
 

Benoît XVI et l'année paulinienne, Interview de Romano Penna

 

Rome, le 22 juillet 2008  - (E.S.M.) - Don Romano Penna, spécialiste de renommée internationale du Nouveau Testament, en particulier du Corpus paolinum et des origines chrétiennes, vient de devenir professeur émérite après avoir enseigné pendant vingt-cinq ans à l’Université pontificale du Latran. Nous l’avons rencontré à la veille du début de l’Année de saint Paul que le pape Benoît XVI a ouvert solennellement à l’occasion de la fête des saints apôtres Pierre et Paul.

Mosaïques de la Chapelle palatine (XIIe siècle), Palerme; saint Paul

Benoît XVI et l'année paulinienne, Interview de Romano Penna

Saint Paul un juif dans le Christ

Interview de Romano Penna sur l’actualité de certains thèmes de l’Apôtre des gentils: la justification, la conversion, la mission

Don Romano Penna n’a pas besoin d’être présenté. Spécialiste de renommée internationale du Nouveau Testament, en particulier du Corpus paolinum et des origines chrétiennes, il vient de devenir professeur émérite après avoir enseigné pendant vingt-cinq ans à l’Université pontificale du Latran. Son dernier ouvrage est un nouveau commentaire de l’Épître aux Romains dont ont déjà paru les deux premiers volumes (qui ont fait l’objet d’une réimpression) et dont le troisième sortira prochainement.

Nous l’avons rencontré à la veille du début de l’Année de saint Paul que le pape Benoît XVI a ouvert solennellement à l’occasion de la fête des saints apôtres Pierre et Paul, le 29 juin dernier.

On a écrit de façon polémique que le véritable inventeur du christianisme, ce ne serait pas Jésus mais saint Paul.
ROMANO PENNA: C’est une polémique paradoxale, mais les raisons qui ont amené les chercheurs à attribuer à Paul ce rôle sont de toutes façons intéressantes. La première est que, entre le Jésus terrestre et Paul, il y a l’événement pascal, qui a eu une influence sur le message, sur la formulation évangélique de la première communauté chrétienne. Au cours de sa vie, Jésus n’a pas beaucoup parlé de sa mort ni de sa résurrection. Jésus prêchait le royaume des cieux. Après Pâques, le destin et l’histoire personnelle de Jésus sont entrés dans le coeur de l’annonce de ses disciples. Ses disciples se réfèrent à Lui non seulement comme maître, comme prophète, figures qui peuvent être éventuellement ramenées au cadre israélite du temps (comme font nos frères juifs qui se plaisent à dire que Paul est l’inventeur du christianisme), mais ils insèrent la figure de Jésus dans ce cadre historico-salvifique désormais mûr, disons-le ainsi, si bien que la figure de Jésus devient celle du Crucifié ressuscité avec une certaine destination: les autres. Entre Jésus et Paul ensuite, il y a l’Église, la communauté chrétienne primitive. La première communauté chrétienne définit déjà Jésus comme celui qui est « mort pour nos péchés ». Paul n’invente rien, il est avant tout un témoin de la Tradition. Il ne fait rien d’autre que de reprendre une tradition pré-paulinienne quand, par exemple, il dit aux Corinthiens: «Je vous ai donc transmis tout d’abord ce que j’avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu’il a été mis au tombeau, qu’il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures…» (1Cor 15, 3 et suiv.). L’autre raison qui entre en compte pour expliquer cette définition de Paul, est la profonde originalité, disons même la génialité de Paul dans son opération d’herméneutique de l’Évangile.

Cette génialité, comment pourriez-vous la définir en un mot?
PENNA: Paul se distingue à l’intérieur des origines chrétiennes essentiellement par le message de la justification sur la base de la foi. L’homme devient juste devant Dieu, il est considéré par Dieu comme juste et disons même saint (rappelons que, vingt-cinq fois dans ses épîtres, Paul appelle les fidèles des saints) non par un apport autonome à sa sainteté mais par l’accueil humble et joyeux d’une intervention ab extra, l’intervention de Dieu en Jésus-Christ. C’est cela qui rend l’homme juste, à savoir l’acceptation par foi de ce que Dieu a fait pour moi. Au niveau des origines chrétiennes, ce n’était pas là une conception pacifique. Ce qui était pacifique, c’était la foi en Jésus-Christ comme Messie et aussi comme Fils de Dieu. Mais surtout ce que l’on appelle le filon judéo-chrétien faisait coexister la foi en Jésus-Christ avec un apport personnel. Dans l’Épître de Jacques (Jacques était un représentant de ce courant), il est clairement dit que l’homme n’est pas justifié seulement à travers la foi. Et le sacrifice d’Isaac par Abraham est donné comme exemple, mais avec une inversion de l’ordre des pages de la Bible. Dans la Genèse, le sacrifice d’Isaac se trouve au chapitre 22, après qu’il a déjà été dit au chapitre 16 qu’Abraham crut, qu’il fut justifié par la foi, ce que Paul cite dans le chapitre 4 de l’Épître aux Romains. Cette justification n’est donc pas conditionnée par l’exercice effectif de l’obéissance qui est racontée par la suite dans le chapitre 22 de la Genèse. Le point de vue judéo-chrétien consiste, dans le fond, dans cette inversion.

À ce propos, les judéo-chrétiens s’opposent, plus qu’à tout autre, à saint Paul et pourtant Paul revendique son origine juive et son amour passionné pour son peuple.
PENNA: Si l’on s’en tient aux textes, Paul ne connaît pas l’adjectif “chrétien” qui, d’ailleurs, n’existe pas encore de son temps. Nous savons par Luc que les disciples ont été appelés chrétiens à Antioche; mais Ac 11, 26 commet un anachronisme et anticipe cette dénomination aux années 30. En réalité, Paul ne connaît pas cet adjectif. Il se considère comme un juif, il est un juif dans le Christ. Voilà pourquoi il n’utilise jamais le vocabulaire de la conversion. Paul n’est pas un converti. Le juif ne se convertit pas. Il existe une célèbre remarque du rabbin de Rome Eugenio Zolli, qui a été baptisé après la Seconde Guerre mondiale: « Je ne suis pas un converti », dit-il, « je suis quelqu’un qui est arrivé »; car le converti est celui qui tourne le dos à son passé, alors que le juif ne tourne pas le dos, il continue seulement son chemin. Certes, Paul a connu un passage. Il le montre dans Ph 3, 7 lorsqu’il dit: « Mais tous ces avantages dont j’étais pourvu, je les ai tenus pour un désavantage à cause du Christ ». Ces avantages en quoi auraient-ils consisté? Dans l’adhésion pharisienne (dans le sens non vulgaire du terme) à la Loi, c’est-à-dire dans l’adhésion totale, complète à la Loi, au point de la considérer comme la condition de la justification devant Dieu. Cela, Paul l’a dépassé. Mais Israël reste toujours le point de référence. Il suffit de retourner aux chapitres 9-11 de l’Épître aux Romains: les gentils sont greffés sur Israël; la plante est sainte si la racine est sainte (cf. Rm 11, 16 et suiv.). Nous vivons d’une sainteté dérivée, non pas primaire mais secondaire, et cela du point de vue historico-salvifique. Je dis toujours que le christianisme n’est qu’une variante du judaïsme et ceux qui polémiquent avec Israël ou même qui, comme on le lit dans les journaux, accomplissent des actes de vandalisme me font de la peine: ces gens-là n’ont absolument pas compris ce que signifie être chrétien.

J’ai toujours été frappé par le passage de l’Épître aux Éphésiens 3, 6, dans lequel le «mystère révélé» semble consister dans le fait que «les gentils sont admis au même héritage, sont membres du même Corps, bénéficiaires de la même Promesse, dans le Christ Jésus, par le moyen de l’Évangile». «Et de cet Évangile», dit Paul, «je suis devenu ministre». Il semblerait que la totalité du mystère chrétien ait pour contenu la participation des gentils à l’héritage promis aux juifs.
PENNA: Vous avez cité l’Épître aux Éphésiens qui, selon beaucoup de spécialistes, et aussi selon moi, n’est pas du Paul historique. Mais ce thème est de toutes façons un thème typiquement paulinien et il est central dans les Épîtres déclarées authentiques de Paul. Nous le trouvons déjà dans Galates 2 où il est question du Concile dit de Jérusalem. Dans cette Épître, une distinction claire est faite: comme Pierre, Jean et d’autres s’adressent aux circoncis, tandis que lui – Paul – et Barnabé s’adressent aux gentils. C’est cela la caractéristique de Paul. Il a donné sa vie pour cela. C’est pour cela essentiellement qu’il n’a pas été compris. C’est en raison de son ouverture que, du côté judéo-chrétien plus que du côté juif, on s’est opposé à lui – dans cette même Épître il est question d’adversaires. «Nous ne sommes pas enfants de la servante mais de la femme libre», dit Paul dans la même Épître (cf. 4, 31) en faisant allusion aux deux femmes d’Abraham; et les chrétiens à qui il écrit, les Galates, sont des païens, non des juifs. La grande opération qu’accomplit Paul n’est pas de détacher l’Évangile d’Israël mais d’ouvrir à tous les hommes en dehors d’Israël la possibilité de devenir eux aussi, ce qui était jusqu’alors la caractéristique propre d’Israël, le peuple de Dieu, le peuple de l’Alliance (il dit justement peuple). Au point que dans Romains 9, 25, Paul cite un texte polémique du prophète Osée (« J’appellerai mon peuple celui qui n’était pas mon peuple ») et l’applique aux gentils, aux païens, à nous tous, à tous ceux qui ne sont pas d’origine juive. C’est cela l’opération de Paul: sur le plan aussi bien herméneutique que missionnaire; car tout cela signifie un total dévouement actif, concret, à toutes les villes hors d’Israël dans lesquelles Paul se rend. Paul ne prêche pas en Israël. Et à Athènes, en quel lieu prêche-t-il Jésus-Christ? Sur l’agora, sur la place et à l’Aréopage, où il entre en contact avec la société vive du temps, en dehors des atmosphères ouatées des espaces religieux. Voilà, lui, il s’intéresse aux gens qui sont loin, loin par rapport à Israël, comme on le lit dans Ephésiens 2, 13. «Vous qui jadis étiez loin, vous êtes devenus proches», écrit-il. Ceux qui sont loin, les autres, ceux qui, pour Israël, sont les autres, les différents, le non-peuple, les gentes (on distinguait traditionnellement en Israël le “peuple” des “gentils”), Paul se consacre à eux: c’est cela sa grande opération. On pourrait arriver à dire qu’aux yeux de Paul, Jésus-Christ ne représente rien d’autre que l’élimination de la distance entre les gentils et les juifs. Saint Paul a beaucoup à dire sur toutes les barrières qui se dressent.

Il est curieux cependant que saint Paul n’ait conservé aucune parole de Jésus relative au mandat missionnaire, bien que, dans la tradition proto-chrétienne, il y ait de multiples attestations de ce genre.
PENNA: Le début de la conscience missionnaire de l’Église est un problème complexe, parce qu’il faut avant tout se demander si le Jésus historique a jamais parlé d’un mandat missionnaire. Car, en réalité, c’est clairement tout le contraire: «N’allez que vers les brebis perdues de la maison d’Israël», dit Jésus (cf. Mt 10, 6 et 15, 24). Et Jésus lui-même, dans sa vie, est toujours resté à l’intérieur des frontières d’Israël, il n’a jamais fait comme Jonas, qui est allé à Ninive. Jésus n’est allé ni à Ninive ni à Athènes, ni à Rome, ni à Alexandrie d’Égypte qui était pourtant proche. Il faut donc expliquer comment il se fait que l’Église, après Pâques, se soit au contraire sentie chargée de l’annonce aux gentils (pas tout de suite, il est vrai, parce que dans les Actes 10, c’est un problème pour Pierre de devoir aller baptiser le centurion Cornelius: cela, évidemment, ne faisait pas partie de la conscience apostolique primitive). Ce n’est pas un hasard si les paroles que nous lisons à la fin de l’Évangile de Matthieu, «Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit» (cf. Mt 28, 19 et suiv.), sont du Jésus ressuscité et non du Jésus terrestre... On peut donc émettre l’hypothèse qu’il s’agit des paroles du rédacteur, de l’évangéliste ou de son Église, une Église judéo-chrétienne qui avait peiné pour arriver à l’ouverture de l’Église d’Antioche, laquelle, en effet, avait trouvé ce passage vers l’extérieur. Paul ne pouvait donc pas citer des paroles du Jésus terrestre sur la nécessité de la mission. Mais, si l’on se réfère au chapitre 9 des Actes, le premier récit de la rencontre sur le chemin de Damas, Jésus dit au sujet de Paul à Ananie: «Cet homme m’est un instrument de choix pour porter mon nom devant les païens, les rois et les enfants d’Israël…». Sa vocation est une vocation personnelle, partagée par Barnabé et par une série de collaborateurs qui l’entourent: Timothée, Silas, Apollos, Tite et tous ceux qu’il mentionne au chapitre XVI de l’Épître aux Romains, ceux qui se sont fatigués dans le Seigneur, qui se sont consacrés à l’Évangile et à la mission. Mais que veut donc dire mission? Cela veut dire que l’on a pris au sérieux la foi dans le Christ ressuscité, parce que c’est le Christ ressuscité qui a rompu les digues, c’est Pâques qui a rompu les digues et a accompli un… exploit, a poussé…

Si je comprends bien ce que vous dites, le mandat missionnaire ne peut être, pour ainsi dire, étendu de façon générale, comme un “ordre de service” à toute l’Église, mais il est en quelque sorte lié à une vocation personnelle et à l’approfondissement d’une conscience personnelle…
PENNA: C’est bien cela. Plus on perçoit la valeur explosive de Pâques et plus on le sent. C’est cela. Paul ne dit rien du Jésus terrestre, il ne parle que du Jésus crucifié et ressuscité. La christologie de Paul est entièrement centrée sur l’événement pascal, sur la double face de l’événement pascal, la croix et la résurrection, dans lequel il a perçu cette chose qui explose, disais-je, qui va au-delà des frontières d’Israël. Par ailleurs, la conscience que Jésus est venu abolir les sacrifices est devenue une tradition, entre autres, des écrits judéo-chrétiens non pauliniens. S’il est venu abolir les sacrifices, cela veut dire que son identité va au-delà des liturgies célébrées dans les temples, que c’est quelque chose qui est en-dehors de la catégorie du sacré, qu’elle est ouverte au profane – utilisons cette catégorie –; et le profane se trouve partout. Est profane tout ce qui est hors d’Israël entendu comme peuple saint (ce que “les autres” ne sont pas). Mais c’est justement pour ces “autres” que Paul a perçu la destination de l’événement pascal.

Qu’est-ce qui, en conclusion, est de plus grande actualité dans la personne et le message de Paul et devrait, selon vous, être reproposé durant cette Année de saint Paul?

PENNA: Un message d’essentialité, la réduction du christianisme à ce qui est essentiel: l’adhésion personnelle à Jésus-Christ. Rien d’autre; et dans cet “autre”, je mets tout et tous, des anges jusqu’en bas. L’espace entre l’homme et Dieu est rempli par le Christ et par personne d’autre. Car être dans le Christ (du reste, c’est-là le langage paulinien: « Être dans le Christ », ou « dans le Seigneur ») signifie être en Dieu. Une réduction à l’essentiel, donc. Ce qui implique élaguer différentes choses, au moins dans le sens du jugement de valeur à donner. Dire Paul veut dire Jésus-Christ. Au niveau ecclésial, institutionnel aussi. Bien sûr, au temps de Paul, l’Église était très agile comme institution, ne serait-ce que parce que ne pesait pas encore sur elle le poids qu’allaient apporter les siècles suivants. Mais si elle était légère, c’était surtout parce que l’identité ecclésiale du christianisme était entendue comme le fait d’être tous frères (un mot qui revient 112 fois dans le Corpus paulinum!), tous sur le même plan. Et éventuellement celui qui est dédié au service se trouve au-dessous. Dans la première Épître aux Corinthiens Paul dit: « Qu’est-ce donc qu’Apollos?  Et qu’est-ce que Paul ? Des serviteurs…Tout est à vous, soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie… Mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu » (cf. 1Co 3, 5 et suiv.). Il n’y a pas une ligne qui va du haut en bas. Mais du bas en haut: « Tout est à vous »… Vous êtes au-dessus des serviteurs, en ce sens que les serviteurs font partie de la communauté. Certes, la communauté chrétienne n’est pas un mollusque, elle est vertébrée, mais l’important dans l’Église, ce ne sont pas les serviteurs, ce sont les baptisés; et les serviteurs sont importants dans la mesure où ils sont eux aussi des baptisés. Je ne voudrais pas être mal compris. Que l’existence de serviteurs soit très importante, pour ne pas dire essentielle, c’est une donnée que Paul connaît bien. Il suffit de se rappeler des passages où il parle de l’Église comme d’un corps structuré (cf. 1Co 12, 12 et suiv.).

A ce propos, nous vous proposons de lire ou de relire les catéchèses du pape Benoît XVI sur Saint Paul:

L'homme des trois cultures
Le treizième Apôtre, Paul de Tarse
La rencontre de Saint Paul avec le Christ
Paul - l'Esprit dans nos cœurs
Paul - la vie dans l'Église
Les moments les plus forts de son voyage en Turquie

Année Paulinienne, 28 juin 2008 - 29 juin 2009

 

Sources : Interview de Romano Penna par Lorenzo Cappelletti / 30 Giorni

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 22.07.2008 - T/Année Paulinienne

 

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