La pensée unique, incolore, inodore et
désespérante |
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Le 22 janvier 2008 -
(E.S.M.) - Depuis
bientôt quarante ans, nous vivons sous la dictature de l’hédonisme, qui
explosa lors des événements de 1968. Cette dictature perdure. Elle a une
plante qui lui est issue : la pensée unique, incolore, inodore et
désespérante.
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Le royaume de
l’homme tout de suite, maintenant
L’homme devient ce qu’il contemple
LA VIE DES MOTS
PIERRE-CHARLES AUBRIT SAINT POL
Du même auteur
: La loi morale naturelle est constitutive de l’homme, elle
lui est co-naturelle
(ici)
Hédonisme trouve sa racine dans suave, mot savant issu de l’indo-européen :
swad – être agréable.
En latin le mot donne suavis – doux, suavitas – agréable ;
suadere – conseiller ; persuadere – convaincre ; sens contraire :
persuasio et dissuadere – déconseiller.
En grec swad donne hêdus – doux ; hêdonê - plaisir qui
donna au Xe siècle hédonisme.
L’hédonisme est donc une extension du mot grec hêdonê pour désigner
la philosophie du plaisir. Cette philosophie prend, pour principe de la
morale, la recherche du plaisir et de la satisfaction. Cette philosophie a
une extension économique : l’eudémonisme, conception de l’économie qui
repose sur la poursuite du maximum de plaisirs.
Si le mot hédonisme apparaît au début du XIXe siècle, c’est qu’il est issu
de philosophes qui observent le triomphe du capitalisme libéral, il se
manifeste avec La Belle Époque. Celle-ci se singularise par la recherche
éperdue du plaisir et ses dérives sexuelles : il est alors de bon ton, mais
sans scandale, d’avoir une sexualité libérée. On a beaucoup de maîtresses,
les pratiques affichées de l’homosexualité et du lesbianisme sont admises
dans certains milieux
(Essentiellement les milieux lettrés, artistiques, ceux qui se donnent le
pouvoir d’inspirer la culture, on y consomme certaine drogue dont la
morphine)
sans pour autant qu’on aille jusqu’à s’afficher.
Cette période s’inscrit logiquement dans la continuité conclusive du
romantisme ; ce n’est pas dû à une angoisse existentielle. C’est l’émanation
logique du triomphe de l’argent pour lui-même – triomphe du capitalisme
libéral -. C’est cet affaissement moral qui vaudra la réponse de Jésus à une
âme privilégiée qui lui demandait le pourquoi de la première guerre mondiale
: « Il y a trop d’immoralité dans les familles. » Que va-t-il nous arriver
aujourd’hui ?
Depuis bientôt quarante ans, nous vivons sous la
dictature de l’hédonisme, qui explosa lors des événements de 1968. Cette
dictature perdure. Elle a une plante qui lui est issue : la pensée unique,
incolore, inodore et désespérante. La cause est différente de celle
de la Belle Époque ; car à la volonté de jouir, quoi qu’on en ait dit, et
malgré les témoignages simplistes d’intellectuels illustres, s’ajoute une
inquiétude existentielle, une angoisse grandissante quant à l’avenir.
Ceux qui ont fait mai soixante-huit, sont les deux générations qui sont nées
juste avant et pendant la Seconde guerre mondiale. Elles sont nées dans une
inquiétude de fin de monde, les oreilles remplies des drames du nazisme, de
la bombe atomique et de la guerre froide avec au-dessus de leur tête le même
danger de proximité de fin du monde : une apocalypse nucléaire ! il faut
ajouter à cela, la guerre d’Algérie et celle du Vietnam. On ne peut nier
qu’il y ait là, sous-jacente, même si elle n’est pas raisonnée, une
interrogation métaphysique, une interrogation morale : une recherche
d’espoir humainement et immédiatement palpable. On ne leur offre aucune
réponse satisfaisante et, la seule Institution qui ait les moyens d’y
répondre, s’enfonce dans une crise interne d’une gravité sans précédent,
l’Église. Cette réponse, ils vont croire l’avoir trouvée en s’installant
dans un humanisme athée : le royaume de l’homme tout
de suite, maintenant.
Il s’agit alors d’une lente macération que personne n’a vue, sauf Bernanos
qui l’a pressentie et Malraux qui en a parlé sans en mesurer toute la
tragédie. En dehors, il y a Sartre qui apporte de l’engrais à la substance
de cette inquiétude, et qui finira, égaré sur des tonneaux, à la grille de
l’usine Renaud, en une sorte de polichinelle de la pensée foireuse,
magnifiquement écrite toutefois. Son existentialisme est le tonneau des
danaïdes de toutes les désespérances.
L’hédonisme d’aujourd’hui est le résultat de cet ensemble de facteurs qu’ont
accentué ou stabilisé des intellectuels inénarrables comme Bernard-Henri
Lévy et quelques autres. Ils ne peuvent plus donner le change maintenant,
mais ils continuent de faire recette sur les médias … Bientôt, le signe de
l’excellence sera d’être absent des plateaux médiatiques !
L’hédonisme est aujourd’hui renforcé par des sociétés
de type philosophique, obsédées par un anti-christianisme infantile, lâche
et méchant.
Notre société est, dans tous ses rouages, victime d’une addiction qui n’est
pas un gouffre d’appétits successifs, mais une possession des personnes par
des appétits non-nécessaires et très pervers. Cette
volonté du plaisir à tout prix, de la réalisation forcenée de son moi dans
la facilité la plus égoïste sont l’origine majeure de l’avortement, de
toutes les lois qui en découlent et qui se dressent contre la loi de Dieu et
la loi morale naturelle. Ce qu’il a de terrible, c’est que cette
situation de décadence est humainement irréversible. Au risque de
scandaliser une fois de plus, c’est une épreuve bénite du point de vue
spirituel, car elle portera les sujets à un examen de conscience qui ouvrira
sur une conversion. Cette gourmandise insatiable est la cause première des
angoisses qui étreignent tout un chacun et qui en désespèrent un grand
nombre au point qu’ils attentent à leur vie. Elle deviendra de plus en plus
oppressante et, il faudra bien qu’on en cherche la cause dans un effort
douloureux de vérité. Plus on tardera à le faire et plus la conclusion de
cette crise sera pénible et pourra même engager le processus vital de
l’humanité.
C’est aussi une des raisons qui nous fait penser que le conflit des
cultures, entre le monde arabo-musulman et le reste du monde est inévitable,
car jamais l’Occident hédoniste n’acceptera le diktat de l’islamisme et
l’hédonisme ainsi que l’islamisme n’ont pas encore atteint leur paroxysme.
L’économie du monde en général ne se comprend plus autrement que par cette
grille de l’hédonisme qu’on appelle l’eudémonisme. Elle est générée par
l’impérieux besoin de satisfaire rapidement aux exigences des plaisirs
souhaités ; elle devient elle-même auto-génératrice de ces appétits
possesseurs. C’est le mouvement infini de l’addiction.
(1)
L’économie n’est en fait plus maîtrisable, car son carburant alimentaire est
la force que génère son mouvement infini qui la piège sans aucun achèvement
possible. Notre économie n’est mue que par l’appétit qui ne se pose jamais,
car elle n’a aucun n’appui ni naturel, ni légitime ; c’est la vitesse qui la
soutient. Son mal est plus profond qu’il n’y paraît,
car la famille qui est sa légitimité n’est plus au cœur de nos sociétés
; cette absence empêche l’économie de reposer sur les besoins réels. Il faut
se demander s’il est souhaitable, dans ces conditions, que se poursuive son
développement. Ne serait-il pas charitable de souhaiter qu’elle s’effondre
si profondément qu’elle oblige à une conversion culturelle et spirituelle ?
Notre économie actuelle ne peut générer de bonheur durable, elle devient
associable. (Les études
de l’économie sur la société ne sont guère crédibles, car elles ne prennent
pas en compte tous les facteurs : la nature profonde de l’homme qui ne
change pas. Elle est asociale, car son mouvement toujours plus rapide laisse
trop d’hommes et de femmes et d’enfants insatisfaits, insatiables, elle
génère des sentiments de jalousie, d’envie, renforce l’égoïsme et développe
l’agressivité. Elle contribue avec force à l’effondrement des liens sociaux
et inter-générationnels)
Il n’y a que la prière dans les foyers religieux qui
permette de la maintenir à l’extérieur, de s’en déposséder.
(1) Addiction est un mot
dont l’origine est donnée comme anglicisme ; ce n’est pas certain. D’autres
lui accordent la racine latine addere qui signifie ajouter ;
additio qui semble avoir donné addition. Il est possible de remonter
l’origine racinaire de ce mot au verbe donner qui a pour origine dô –
racine indo-européenne – qui en latin donne donare.
Au Moyen-Age, l’usage de l’addition s’établit dans le commerce et désigne
celui qui a une ardoise sur laquelle s’additionne ce qu’il doit.
Addiction fut repris par les fondateurs de la psychanalyse pour désigner une
dépendance ; chez Freud, il fut employé pour qualifier une dépendance de
l’enfant avec la mère. Son emploi actuel est de nature médicale et
comportementale ; il qualifie une relation de dépendance envers des drogues,
des relations perverties, envers les jeux, envers des pratiques sexuelles
perverties. C’est une aliénation.
L’addiction donne une idée d’additionner une attitude répétitive de la même
action. Elle nous semble rejoindre l’hédonisme dont nous venons de parler
plus haut. Elle rejoint la recherche du plaisir pour le plaisir ; elle
résonne dans l’économie qui en dépend puisqu’elle suppose la multiplication
d’appétits liés indistinctement à la consommation.
On peut considérer l’addiction comme une déviance liée à notre société
dominée par un humanisme sans Dieu.
Ce mal prend de nos jours une importance particulière, car il qualifie le
comportement de certains en relation avec l’usage de l’Internet. En effet,
l’accès facile à des sites immoraux et amoraux
favorise une addiction des sens, celle-ci produit de véritables
ravages chez les individus et dans les couples, mais également chez les
personnes consacrées. C’est une grave dépendance
qui vient multiplier les aliénations mentales, comportementales.
L’homme devient ce qu’il contemple.
Comment sortir de cette addiction ? Certes on peut faire appel à la
médecine, mais il semble, selon des témoignages, que le meilleur remède soit
encore la prière et la reprise de l’oraison.
Toujours selon certains témoins, l’intercession de Jean-paul II peut nous
obtenir cette grâce de délivrance, il suffit de l’invoquer (Béatification
de Jean-Paul II - Texte de la prière pour demander des grâces),
de le prier et de recourir aux sacrements chaque fois que l’on retourne à
l’addiction sans jamais se lasser de recourir à la
miséricorde divine.
Nous conseillons également la fidélité au chapelet
et le renouvellement quotidien de notre consécration à Marie,
l’Immaculée. Demandons la grâce de délivrance et rééduquer notre esprit en
contemplant la beauté saine et sainte, en recherchant la compréhension des
mystères divins.
Table :
Le Christ Miséricordieux
Le pape Benoît XVI insiste sur la supériorité de la
loi morale naturelle :
(ici)
Sources: lescatholiques.free.fr
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 22.01.2008 - BENOÎT XVI
- T/Méditations |