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19 Avril 2005
 

Dieu, souligne Benoît XVI, nous connaît par notre nom

 

Le 21 décembre 2007 - (E.S.M.) - Cette page clôture le chapitre six consacré aux disciples. Benoît XVI explique qu'en raison précisément de la diversité de leurs origines, de leurs tempéraments et de leurs mentalités, les Douze incarnent l'Église de tous les temps et la difficulté de sa mission qui est de purifier les hommes et de les unir dans le zèle de Jésus Christ.

Luc debout à la droite de Jésus (du Titien) Pour agrandir l'image: C'est ici

Dieu, souligne Benoît XVI, nous connaît par notre nom, il nous appelle par notre nom

Sixième chapitre - Les disciples
1) Le choix des douze  Benoît XVI
2) Quel est, d'après ce texte, le but assigné aux envoyés ?
Benoît XVI

3) Les Douze sont nommés un à un

Revenons au texte initial de Marc. Après l'indication de leur mission, les Douze sont nommés un à un. Comme nous l'avons déjà dit, rappelle Benoît XVI, c'est la dimension prophétique de leur mission qui est suggérée par là. Dieu nous connaît par notre nom, il nous appelle par notre nom. Il ne saurait être question ici de dresser un portrait, inspiré par la Bible et par la Tradition, de chacune des personnes qui composent le groupe des Douze. L'important pour nous est de connaître la composition du groupe, qui est extrêmement hétérogène.

Deux d'entre eux sont issus du parti des zélotes : Simon, que Luc appelle « le zélote » (6, 15), Matthieu et Marc « le Cananéen », ce qui signifie la même chose ainsi que l'ont montré des recherches récentes, et Judas dont le nom « Iscariote » peut signifier simplement « l'homme de Kériot », mais peut également le désigner comme sicaire, une variante radicale des zélotes. « Le zèle (zelos) pour la Loi », qui a donné son nom à ce mouvement, prenait modèle sur les grands « zélateurs » de l'histoire d'Israël : de Pinhas qui tua devant la communauté tout entière un Israélite idolâtre (cf. Nb 25y 6-13), en passant par Élie qui fît égorger les prêtres de Baal sur le mont Carmel (cf. 1 R 18), jusqu'à Mattathias, l'ancêtre des Maccabées, qui, à l'époque hellénistique, donna le signal du soulèvement contre le roi Antiochus qui tentait d'anéantir la foi d'Israël, et qui tua un conformiste qui, obéissant au décret du roi, s'apprêtait à sacrifier sur l'autel des dieux (cf. 1 M 2, 17-28). Les zélotes considéraient cette suite historique de grands « zélateurs » comme un héritage qui les engageait et qu'ils devaient appliquer maintenant aux Romains occupant le pays.

Dans une autre partie du groupe des Douze, indique Benoît XVI, nous trouvons Lévi-Matthieu, le publicain qui travaillait en étroite collaboration avec le pouvoir établi et que sa condition rangeait nécessairement dans la catégorie des pécheurs publics. Le groupe principal des Douze est constitué par des pêcheurs du lac de Génézareth : Simon, auquel le Seigneur allait donner le nom de Képhas-Pierre, dirigeait une coopérative de pêche (cf. Lc 5, 10) dans laquelle il travaillait avec son frère aîné André et les fils de Zébédée, Jean et Jacques, auxquels le Seigneur donna le nom de « Boanergès », c'est-à-dire fils du tonnerre, un nom que certains chercheurs ont voulu, sans doute à tort, rapprocher du mouvement des zélotes. Le Seigneur fait allusion par là à leur tempérament impétueux que l'Évangile de Jean vient d'ailleurs confirmer en tout point. Pour finir, il y a deux hommes qui portent des noms grecs, Philippe et André, à qui, le dimanche des Rameaux, quelques personnes venues assister à la Pâque juive et parlant grec s'adressèrent en demandant à voir Jésus (cf. Jn 12,21-22).

On peut supposer que les Douze dans leur ensemble étaient des Juifs croyants et pratiquants, qui attendaient le salut d'Israël. Mais leur situation concrète et leur façon de concevoir le salut faisaient d'eux des hommes extrêmement différents. On peut donc imaginer à quel point il a été difficile de les guider peu à peu vers le chemin nouveau et mystérieux de Jésus, quelles tensions il a fallu surmonter et, par exemple, combien il aura fallu de purifications pour calmer l'ardeur des zélotes, afin qu'elle finisse par ne faire plus qu'un avec « le zèle » de Jésus dont nous parle l'Évangile de Jean (cf. 2, 17), un zèle qui trouve son accomplissement sur la croix. En raison précisément de la diversité de leurs origines, de leurs tempéraments et de leurs mentalités, les Douze incarnent l'Église de tous les temps et la difficulté de sa mission qui est de purifier les hommes et de les unir dans le zèle de Jésus Christ.

Seul Luc raconte que Jésus forma un second groupe de soixante-dix (ou soixante-douze) disciples qu'il envoya en les chargeant d'une mission semblable à celle des Douze (10, 1-12). Comme le chiffre douze, soixante-dix (ou soixante-douze, les manuscrits varient sur ce point) est aussi un chiffre symbolique. En combinant les éléments donnés par le Deutéronome (32, 8) et par l'Exode (1, 5), soixante-dix était considéré comme le nombre des peuples de la terre. Selon le Livre de l'Exode (1, 5), soixante-dix personnes accompagnaient Jacob lorsqu'il entra en Égypte : « Les descendants de Jacob étaient, en tout, soixante-dix personnes. » Dans la version du Deutéronome, plus récente, dont la réception fut générale, il est dit : « Quand le Très-Haut [...] répartit les fils d'Adam, il fixa les frontières des peuples suivant le nombre des fils d'Israël » (Dt 32, 8). On se référait là aux soixante-dix membres de la maison de Jacob lors de l'émigration vers l'Égypte. À côté des douze fils qui constituent Israël à l'origine, il y a les soixante-dix qui représentent le monde dans sa totalité et qui, d'une manière ou d'une autre, sont ainsi mis eux aussi en rapport avec Jacob, avec Israël.

Cette tradition constitue l'arrière-plan de la légende transmise par la Lettre d'Aristée à Philocrate (SCh, n. 89) selon laquelle la traduction en grec de l'Ancien Testament, au IIIe siècle av. J.-C., a été faite par soixante-dix érudits (ou soixante-douze, c'est-à-dire six membres de chacune des douze tribus d'Israël) sous l'influence d'une inspiration particulière de l'Esprit-Saint. Cette légende a permis qu'on interprète l'œuvre en question comme l'ouverture de la foi d'Israël aux autres peuples.

Et la Bible de la Septante a effectivement joué un rôle déterminant dans le fait qu'à la fin de l'Antiquité, un grand nombre d'hommes engagés dans une quête spirituelle se sont tournés vers le Dieu d'Israël. Les mythes de l'époque antique avaient perdu leur crédibilité, le monothéisme philosophique ne suffisait pas à guider les hommes vers une relation vivante à Dieu. Un grand nombre d'hommes cultivés trouvèrent alors une nouvelle approche de Dieu dans le monothéisme d'Israël, qui n'était pas une construction philosophique, mais un don reçu dans le cadre d'une histoire de la foi. Dans un grand nombre de villes se créa le cercle des « craignant Dieu », des « païens » pieux, qui ne pouvaient ni ne voulaient devenir des Juifs à part entière, mais qui participaient à la liturgie synagogale, et donc à la foi d'Israël. C'est dans ce cercle qu'au temps du christianisme primitif, l'évangélisation a trouvé ses premiers appuis et qu'elle s'est propagée. Dès lors, ces hommes pouvaient appartenir pleinement au Dieu d'Israël, car désormais, à travers Jésus tel que Paul le proclamait, ce Dieu était réellement devenu le Dieu de tous les hommes. Dès lors, par la foi en Jésus Fils de Dieu, ils pouvaient faire totalement partie du peuple de Dieu. Lorsque Luc évoque un groupe des soixante-dix à côté de la communauté des Douze, cela signifie clairement qu'en eux s'annonce le caractère universel de l'Évangile, qui est destiné à tous les peuples de la terre.

Sans doute convient-il d'évoquer ici une autre singularité de l'évangéliste Luc. En 8, 1-3, il rapporte que Jésus, qui allait prêchant en compagnie des Douze, était aussi accompagné de femmes. Luc cite trois noms et ajoute : « Et beaucoup d'autres qui les aidaient de leurs ressources » (8, 3). La différence qui existe entre les Douze et les femmes dans leur existence de disciple est évidente : leurs missions respectives sont de nature tout à fait différente. Mais Luc souligne pourtant un aspect qui apparaît d'ailleurs également dans les autres Évangiles sous de multiples formes. Un « grand nombre » de femmes faisait partie de la communauté des croyants plus restreinte ; elles accompagnaient Jésus de leur foi, ce qui est tout à fait essentiel dans la constitution de cette communauté, comme on le verrait de manière particulièrement frappante au pied de la croix et lors de la résurrection.

Peut-être est-il judicieux d'attirer ici l'attention sur quelques traits spécifiques de l'évangéliste Luc. De la même façon qu'il est particulièrement sensible à l'importance des femmes, il est l'évangéliste des pauvres et, chez lui, on doit reconnaître « l'option prioritaire pour les pauvres ».

À l'égard des Juifs aussi, il se montre particulièrement compréhensif, et les passions soulevées par la séparation qui se fait jour entre synagogue et Église naissante, si elles ont laissé des traces chez Matthieu et chez Jean, sont absentes des écrits de Luc. La façon dont il conclut l'histoire du vin nouveau et des outres vieilles ou neuves me semble tout à fait caractéristique. Marc dit : « Personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement la fermentation fait éclater les outres, et l'on perd à la fois le vin et les outres. À vin nouveau, outres neuves » (Mc 2, 22). Le texte de Matthieu est similaire (cf. 9, 17). Luc nous transmet la même conversation, mais il ajoute en conclusion : « Jamais celui qui a bu du vieux ne désire du nouveau. Car il dit : "C'est le vieux qui est bon" » (Lc 5, 39). On est certainement en droit d'interpréter cet ajout comme une parole pleine de compréhension vis-à-vis de ceux qui veulent en rester « au vieux vin ».

Pour conclure, exprime Benoît XVI, tout en restant dans le domaine des spécificités de Luc, nous avons vu à maintes reprises que cet évangéliste accordait une attention particulière à la prière de Jésus, source de sa prédication et de son action. Il nous montre que tout ce que fait et dit Jésus vient du fait qu'il est intimement uni à son Père, du dialogue entre le Père et le Fils. Si nous pouvons être convaincus que les Saintes Écritures sont « inspirées », qu'elles ont mûri de façon particulière sous l'inspiration de l'Esprit-Saint, nous pouvons également être convaincus que, précisément dans les aspects spécifiques à la tradition lucanienne, nous est conservée une dimension essentielle de la figure originelle de Jésus.

Fin du sixième chapitre

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Sources: www.vatican.va - E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 21.12.2007 - BENOÎT XVI - T/J.N.

 

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