L'irrécusable affirmation de st Paul, souligne Benoît XVI,
est actuelle |
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Le 21 octobre 2007 -
(E.S.M.) - Le pape Benoît XVI, dans son
exhortation Sacramentum Caritatis, souligne que la célébration de
l'Eucharistie implique la Tradition vivante. L'irrécusable affirmation
de saint Paul est encore aujourd'hui au coeur de chaque messe.
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«
Lève-toi, resplendis, Jérusalem, car elle est venue, ta lumière ! » -
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C'est ici
L'irrécusable affirmation de st Paul, souligne Benoît XVI, est actuelle
Dans le prolongement de
Sacramentum Caritatis de Benoît XVI
1) LA MESSE : ►
Le Mystère eucharistique
2) LA SAINTE LITURGIE:
(page précédente) ►
La liturgie expression de la beauté et de la sublimité du Dieu
3) À TRAVERS LES SIÈCLES :
Dans le Sacrement de
l'autel, explique le pape Benoît XVI, le Seigneur vient à la rencontre de l'homme, créé à l'image et à la
ressemblance de Dieu (cf. Gn 1,
27), se faisant son compagnon de route.
(S.C.
2)
Nous sommes au printemps de l’an 55. Saint Paul
écrit aux Corinthiens : «Pour moi, j’ai appris comme venant du Seigneur
ce que je vous ai transmis : à savoir que le Seigneur Jésus, dans la
nuit où il fut livré, prit du pain et, après avoir rendu grâces, le rompit
et dit : “Ceci est mon corps, livré pour vous; faites ceci en mémoire de
moi.” De même, après le repas, il prit la coupe en disant : “Cette coupe est
la nouvelle alliance en mon sang; chaque fois que vous en boirez, faites-le
en mémoire de moi ”(1 Co 11 23-25)».
C’est le plus ancien récit de l’institution de
l’Eucharistie qui soit parvenu jusqu’à nous. Aujourd’hui encore, il est au
cœur de chaque messe.
La liturgie
eucharistique est essentiellement actio Dei (...)
son fondement n'est pas à la disposition
de notre arbitraire et il ne peut subir la pression des modes du moment.
L'irrécusable affirmation de saint Paul, affirme Benoît XVI, vaut aussi dans ce cas:
« Les
fondations, personne ne peut en poser d'autres que celles qui existent déjà:
ces fondations, c'est Jésus Christ »
(1 Co 3, 11). La célébration de l'Eucharistie implique la
Tradition vivante. L'Église
célèbre le Sacrifice eucharistique en obéissance au commandement du Christ.
(S.C.
37)
Par son
commandement « Faites cela en mémoire
de moi » (Lc 22, 19; 1
Co 11, 25),
Jésus nous demande de correspondre à son offrande et
de la représenter sacramentellement. Par ces paroles, écrit Benoît XVI, le
Seigneur exprime donc, pour ainsi dire, le désir que son Église, née de son
sacrifice, accueille ce don, développant, sous la conduite de l'Esprit
Saint, la forme liturgique du Sacrement.
(S.C.
11)
Moins d’un siècle plus tard, le philosophe Justin, qui mourra martyr, écrit
pour l’empereur Antonin le Pieux sa Première Apologie. Il y décrit les
pratiques chrétiennes (Apol. I, 65 - P.G.
6, 428) : «Le jour dit du soleil, tous, dans les villes ou à
la campagne, se réunissent en un même lieu. On lit les Mémoires des Apôtres
ou les écrits des Prophètes autant que le temps le permet. Quand le lecteur
a fini, celui qui préside prend la parole pour exhorter l’assistance à
l’imitation de ces belles choses. Ensuite nous nous levons tous ensemble et
nous prions. La prière terminée, on apporte du pain et du vin avec de l’eau.
Celui qui préside adresse à Dieu des prières et des actions de grâces autant
qu’il peut, et le peuple répond par l’acclamation : Amen! Alors a lieu la
distribution et le partage des aliments consacrés à chacun, et on envoie par
les diacres leur part aux absents.»
On reconnaît sans peine l’ordonnance de notre messe.
Il s’agit déjà de la messe du dimanche (“le jour du soleil”). La
célébration commence par les lectures de l’Ancien Testament (“les écrits des
Prophètes”) et les épîtres et évangiles (“les Mémoires des Apôtres”), que
suit une homélie, puis la prière des fidèles. Ensuite l’offertoire (“on
apporte du pain et du vin avec de l’eau”), puis la Prière eucharistique
(canon), déjà conclue par l’Amen des participants. Et enfin la communion. La
messe romaine, on le voit, n’a pas encore atteint tout son développement. On
remarque l’absence de rites d’entrée (chant d’Introït et Kyrie apparaîtront
quelques siècles plus tard), et la messe commence directement par les
lectures : les petites églises domestiques n’ont pas l’ampleur des
somptueuses basiliques que la Paix de l’Église (édit de Constantin, en 313)
permettra d’édifier, et qui appelleront tout naturellement un déploiement
liturgique grandiose. On remarque en outre chez saint Justin que la Prière
eucharistique n’obéit pas encore à un formulaire fixé dans le détail : une
certaine part d’improvisation est laissée au célébrant, qu’on aurait tort
d’ailleurs de majorer. Sous l’Ancien Testament, et plus tard dans l’Église
primitive, l’improvisation obéissait à des règles très précises : les
différents thèmes de l’«action de grâces», souvent préparés à l’avance,
s’enchaînaient selon un modèle dynamique stéréotypé; et le fidèle
reconnaissait au passage nombre d’expressions clefs. Très rapidement,
d’ailleurs, la jeune prière de l’Église se fixa, et, par une sorte de
sélection naturelle, les meilleures formules s’imposèrent, et le reste tomba
bien vite dans l’oubli.
Dans son exhortation, le pape
Benoît XVI, observe que depuis les multiples formes des premiers siècles,
jusqu'à la diffusion du rite romain; depuis les indications claires du
Concile de Trente et du Missel de saint Pie V jusqu'au renouveau liturgique
voulu par le Concile Vatican II : à chaque étape de l'histoire de l'Église,
la célébration eucharistique, en tant que source et sommet de la vie et de
la mission de l'Église, resplendit de toute sa richesse multiforme dans le
rite liturgique.
(S.C.
3)
Permettons-nous maintenant un bond de quatre siècles,
qui va nous mener à l’époque de saint Grégoire le Grand
(540 – 604). L’ordonnance générale des
textes et des cérémonies de la messe romaine est déjà à peu de choses près
celle que nous connaissons aujourd’hui : le cortège des ministres
s’avance en direction du sanctuaire au chant de l’Introït. Arrivé devant
l’autel, le célébrant prie en silence quelques instants (c’est l’origine des
prières au bas de l’autel). Les autres rites s’enchaînent : Kyrie, Gloria,
Collecte chantée par le célébrant, Épître lue par un sous-diacre, Graduel et
Alléluia exécutés par les chantres, Évangile proclamé par un diacre escorté
de flambeaux, et que tous écoutent debout. Puis les rites de l’offertoire,
qui consistent surtout à l’époque dans la procession et la réception des
offrandes et le chant de la Secrète, la Préface, le Canon (à d’infimes
variantes près celui que nous trouvons aujourd’hui dans notre missel
traditionnel), le Pater, la communion, etc.
Au cours du moyen âge, la liturgie de la messe
romaine va continuer à se développer et à s’enrichir, en particulier au
contact de la liturgie gallicane. Diverses prières apparaissent : au bas de
l’autel, pendant l’offertoire, avant et après la communion du prêtre, par
exemple. Plusieurs gestes vont s’ajouter : génuflexions, signes de croix,
inclinations, qui soulignent, pour un peuple de plus en plus sensible aux
signes, l’aspect sacré, sacrificiel de la messe.
Abstraction faite du courant de décadence de la fin du moyen âge, auquel le
concile de Trente porta remède, on peut considérer que, du XIV e siècle au
concile Vatican II, la messe romaine ne connaîtra pratiquement plus de
modifications.
Au cours de cette histoire, nous avons considéré la messe romaine dans sa
célébration solennelle, avec la présence du peuple et des ministres. C’est
dans ce cadre que s’est développée la liturgie. A l’origine, l’Introït, le
Kyrie, le Graduel ne sont pas des textes à lire par le célébrant, mais des
chants exécutés par la schola ou l’assemblée : autre est la fonction du
célébrant qui, médiateur entre Dieu et les hommes, prie au nom de tous
et offre le sacrifice; autre la fonction du diacre, qui assiste le
célébrant à l’autel et guide la prière de l’assemblée; autre la fonction des
lecteurs, qui proclament la parole de Dieu; autre enfin la fonction
des chantres et des acolytes. Si l’on veut bien comprendre les rites
de la messe, il importe de garder cela présent à l’esprit. De nos jours
encore, c’est dans sa célébration solennelle que la liturgie est pleinement
manifestation, épiphanie de l’Église, regroupant, autour de l’évêque, les
prêtres (La messe pontificale célébrée par
l’évêque dans sa cathédrale comprend toujours la présence des chanoines,
revêtus d’ornements sacrés, mais qui ne concélèbrent pas à proprement
parler), les diacres, les sous-diacres, et les autres ministres,
au milieu d’un grand concours de peuple. C’est alors qu’elle reflète le plus
parfaitement possible la liturgie céleste, qui nous est montrée dans
l’Apocalypse, avec son cortège d’Anciens, d’anges, avec la multitude des
élus, groupés autour de l’autel et du trône de l’Agneau, au milieu des
volutes d’encens et des chants plus suaves que le chant des citharistes.
(Ap 14 2)
Mais les fastes de la liturgie pontificale ne
sont pas à la portée de tous. Quel sera alors le sort des paroisses, qui ne
disposent pas d’un clergé très nombreux, ou bien des petits monastères ?
C’est dans ce contexte que va apparaître la messe
solennelle, ou messe «avec diacre et
sous-diacre», comme on dit souvent, sorte de réduction de la
grandiose fonction pontificale, mais plus adaptée à de petites assemblées.
Deux autres degrés, de moindre solennité, vont aussi apparaître rapidement :
la messe chantée, où le célébrant devra tenir,
en plus de son rôle propre, celui du diacre (chanter l’Évangile, mettre le
vin dans le calice, congédier l’assemblée par le chant de l’Ite missa est),
et celui du sous-diacre (lecture de l’Épître, purification du calice). Et
enfin la messe lue, où le célébrant va cumuler
toutes les fonctions, si l’on peut dire : en plus du rôle du diacre et du
sous-diacre, il devra tenir celui des chantres, en récitant les pièces
qu’ils ne sont plus là pour chanter : Introït, Graduel, Alléluia,
Offertoire, etc. Pour cette raison, nombre des cérémonies de la messe basse
s’expliqueront par les rites de la messe solennelle ou pontificale, dont
elles sont en quelque sorte la réduction. Aussi notre explication suivra le
déroulement de la liturgie solennelle, indiquant au besoin la simplification
que certains rites connaissent à la messe basse.
à suivre... Lundi, nous vous proposerons : 4)
L’EGLISE
Sources: www.vatican.va
- abbaye Ste Marie du Barroux - E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 21.10.2007 - BENOÎT XVI
- T/Liturgie |