Le
pape Benoît XVI accueille le nouvel Ambassadeur de Roumanie |
 |
ROME, le 21 janvier 2007 -
(E.S.M.) - Le pape Benoît XVI a reçu en audience, S.E. Monsieur Marius Gabriel Lazurcă,
nouvel Ambassadeur de Roumanie près le Saint Siège à l'occasion de la
présentation de ses lettres d'accréditation.
|
Le pape Benoît XVI
Le pape Benoît XVI accueille le nouvel Ambassadeur de Roumanie
Texte
intégral du discours du Pape Benoît XVI:
Monsieur l'Ambassadeur,
Je suis heureux d'accueillir Votre Excellence au Vatican pour la
présentation solennelle des Lettres qui L'accréditent en qualité
d'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Roumanie près le
Saint-Siège. Je vous saurais gré de bien vouloir exprimer à Son Excellence
Monsieur Traian Basescu, Président de la Roumanie, mes voeux cordiaux pour
sa personne ainsi que pour le bonheur et la prospérité du peuple roumain. Je
prie Dieu d'accompagner les efforts de chacun dans l'oeuvre d'édification
d'une nation toujours plus fraternelle et plus solidaire.
Au début de cette année, Monsieur l’Ambassadeur, votre pays s’est
légitimement réjoui d’être admis officiellement, après de longues années
d’efforts, dans l’Union européenne. Le Saint-Siège, qui entretient depuis
longtemps des rapports étroits et fructueux avec la Roumanie, comme vous
l’avez vous-même souligné, a accueilli cette nouvelle situation avec
satisfaction, car elle consacre chaque jour davantage l’unité retrouvée du
continent européen, après la longue et triste période de la séparation de la
guerre froide. Votre pays a une longue tradition chrétienne, vivante et
féconde dans sa culture ainsi que dans le dynamisme des différentes Églises
et communautés ecclésiales, et dans leur participation active à la vie
sociale. Je me réjouis donc que la Roumanie, riche de cet «indéniable
patrimoine chrétien, qui a largement contribué à modeler l’Europe des
Nations et l’Europe des peuples» (Discours
du pape Benoît XVI au Corps diplomatique - 08.01.07), puisse
apporter sa contribution originale à l’édifice européen, afin de permettre
qu’il ne soit pas seulement une force économique et un grand marché de biens
de consommation, mais qu’il puisse trouver un nouvel élan politique,
culturel et spirituel, capable de construire un avenir prometteur pour les
nouvelles générations. Comme je le rappelais tout récemment au Corps
diplomatique, «c’est en respectant la personne humaine qu’il est possible de
promouvoir la paix et c’est en bâtissant la paix que sont jetées les bases
d’un authentique humanisme intégral. C’est ici que trouve réponse la
préoccupation de tant de nos contemporains face à l’avenir»
(ibidem
08.01.07).
Depuis des années, votre pays s’est engagé dans un profond travail de
renouveau de la société, avec le souci de guérir les blessures du passé et
de permettre à tous de jouir des libertés fondamentales et de bénéficier du
progrès économique et social. Je m’en réjouis et j’encourage les
responsables politiques à veiller avec attention aux exigences d’une
solidarité active entre toutes les couches de la population, afin d’éviter
qu’à l’heure de la mondialisation ne se creuse un fossé grandissant entre
les citoyens qui accèdent légitimement aux bienfaits du développement
économique et ceux qui se trouvent progressivement marginalisés, voire
exclus de ce processus, comme on l’observe, hélas, dans beaucoup de sociétés
modernes. Il importe également de garantir à tous l’accès équitable à une
justice indépendante et transparente, capable de lutter efficacement contre
ceux qui ne respectent pas le bien commun et qui détournent les lois à leur
profit. Dans cette perspective, je souhaite aussi une attention renouvelée
aux familles les plus pauvres, afin qu’elles puissent élever leurs enfants
dans la dignité, souligne Benoît XVI.
Je me réjouis également des progrès faits par votre gouvernement dans la
gestion délicate de la restitution des biens confisqués aux communautés
religieuses. C’est une œuvre de longue haleine, commandée par la justice et
l’équité, qui doit permettre à tous les cultes reconnus de trouver leur
place légitime au sein de la société roumaine. Je souhaite également que les
règles qui régissent la liberté religieuse, qui est une liberté
fondamentale, soient pleinement respectées, notamment en ce qui concerne l’Eglise
gréco-catholique Je sais que l’Église catholique, pour sa part, est
toujours prête à étudier avec les Autorités compétentes, dans un esprit de
dialogue, les moyens de surmonter les éventuelles difficultés qui peuvent
surgir dans les relations mutuelles. Cela aidera grandement à la paix
sociale. À ce propos, je ne peux qu’exprimer mon inquiétude concernant
l’affaire de la
Cathédrale Saint-Joseph de Bucarest, en faveur de laquelle
l’archevêché de Bucarest a effectué de nombreuses démarches auprès des
instances compétentes de l’État, afin de préserver le patrimoine historique
qu’elle constitue et les valeurs de foi qu’elle représente, non seulement
pour la communauté catholique mais pour toute la population roumaine.
La visite du Pape Jean-Paul II dans votre pays, en 1999, a marqué, comme
vous l’avez dit, «les cœurs et les esprits des Roumains». Elle a permis
notamment un nouvel essor des relations entre l’Église catholique et l’Église
orthodoxe roumaine. En saluant cordialement, par votre intermédiaire, Sa
Béatitude Teoctist, Patriarche orthodoxe de Roumanie, venu à son tour
visiter l’Église de Rome en 2002, je forme le vœu que les fidèles
catholiques et orthodoxes continuent de nouer des rapports toujours plus
fraternels dans la vie quotidienne et que progressent également, à tous les
niveaux, les occasions de dialogue. Je souhaite en particulier que la
Rencontre œcuménique européenne, qui doit avoir lieu à Sibiu en septembre
prochain, puisse constituer une étape importante sur ce chemin entrepris
ensemble vers l’unité.
Permettez-moi de saluer également la communauté catholique de Roumanie
(1), unie
autour de ses pasteurs. Elle a eu, comme le rappelait mon prédécesseur,
«l’opportunité providentielle de voir prospérer côte à côte, depuis des
siècles, les deux traditions, latine et byzantine, qui embellissent ensemble
le visage de l’unique Église» (Jean-Paul II, Discours aux Évêques de
Roumanie en visite ad limina, 1er mars 2003), ce qui lui impose de témoigner
particulièrement de l’unité catholique et qui la qualifie tout spécialement
pour œuvrer en faveur de l’œcuménisme. Je sais que les fidèles catholiques
prennent part activement à la vie du pays, notamment sur le plan spirituel
et social, et je les encourage vivement à témoigner avec courage de la place
irremplaçable de la famille au sein de la société.
Au moment où Votre Excellence inaugure officiellement ses fonctions auprès
du Saint-Siège, je forme les souhaits les meilleurs pour l’heureux
accomplissement de sa mission. Soyez sûr, Monsieur l’Ambassadeur, de
toujours trouver auprès de mes collaborateurs attention et compréhension
cordiales.
Sur vous-même, sur votre famille, sur vos collaborateurs de l’Ambassade et
sur le peuple roumain tout entier, j’invoque de grand cœur l’abondance des
Bénédictions divines, conclut Benoît XVI.
Repères:
S.E. Monsieur Marius Gabriel Lazurcă
Ambassadeur de Roumanie près le Saint Siège
Il est né au Timişoara le 15 mars 1971
Il est marié et a cinq enfants.
Lauréat d'un titre universitaire en littérature comparée (Paris - La
Sorbonne, 1994), il a obtenu une spécialisation en histoire et anthropologie
(Paris IV - La Sorbonne, 1995), en langue et littérature française et en
langue et littérature roumaine, (Universités Ouest de Timişoara 1996) Il a
en outre obtenu un doctorat en histoire et anthropologie (Paris La Sorbonne,
2003)
Professeur universitaire en anthropologie religieuse et en littérature
comparée depuis 1997 jusqu'en 2006 aussi que Directeur de la Fondation
"Troisième Europe" de Timişoara (depuis 1999) et Directeur du Centre
Culturel Régional "Arad", (depuis 2001).
Il connaît le Français, l'Anglais et l'Italien.
(1) La Roumanie compte 22 606
000 habitants. Capitale : Bucarest (2 325 037 habitants)
Religions : orthodoxes roumains : 87 %, catholiques : 6 %,
protestants : 5 %
Sources:
www.vatican.va
-
E.S.M.
© Copyright 2006 - Libreria Editrice Vatican
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 21.01.2007 - BENOÎT XVI - International |