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ROME, Vendredi 16 décembre 2005 – Benoît XVI a élevé l'Eglise métropolitaine gréco-catholique roumaine (c’est à dire l’Eglise catholique de Roumanie de rite byzantin) au rang d'Eglise archiépiscopale majeure.
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Roumanie: L'Eglise gréco-catholique devient « Eglise archiépiscopale majeure »
Mgr Muresan devient « archevêque majeur »
ROME, Vendredi 16 décembre 2005
– Benoît XVI a élevé l'Eglise métropolitaine gréco-catholique roumaine (
c’est à dire l’Eglise catholique de Roumanie de rite byzantin
) au rang d'Eglise archiépiscopale majeure.
Pour repère, rappelons que c’est le statut qu’a également l’Eglise catholique ukrainienne de rite byzantin.
En même temps, le pape a élevé Mgr Lucian Muresan à la dignité d'archevêque majeur de Fagaras et Alba Iulia des Roumains.
Les fidèles des 5 circonscriptions ecclésiastiques gréco-catholiques de Roumanie sont quelque 737 900, les prêtres diocésains 716, et les séminaristes, pas moins de
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Les 5 évêques de l’éparchie collaborent étroitement avec les 6 évêques catholiques latins. Ils forment ensemble la conférence épiscopale roumaine qui a son siège à Bucarest. Egalement intense, la collaboration avec le Saint-Siège et la nonciature guidée par l’archevêque français Jean-Claude Périsset.
Le nonce apostolique en Roumanie, Mgr Gerald P. O’Hara, avait été expulsé en 1950. Les relations diplomatiques ont repris avec le Saint-Siège avec le retour à la démocratie.
ZF05121601 (
ZENIT.org
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Au XVIIIe s. les Roumains de Transylvanie s’unissent à Rome et gardent leur rite
C’est au début du XVIIIe siècle que la grande majorité des Roumains de Transylvanie se sont unis à Rome, avec à leur tête leur évêque Athanase, tout en conservant leur rite oriental, rappelle une note publiée par la salle de presse du Saint-Siège.
Cette note du Vatican précise que le christianisme est parvenu dans la région du Danube puis en Dacie à l’époque apostolique.
A l’époque médiévale, les Roumains du Nord étaient encore en contact avec les Roumains « Olahi » et les monasères de Mitrovitsa, l’antique Sirmium, capitale de l’Illyrie et la patrie de Saint Demétrius, le grand saint des Roumains et des Balkans.
Après la fondation des principautés les catholiques étaient présents dans les principales vilels de Valachie. Ce fut alors que les Dominicains évangélisèrent les Cumains.
L’évêque Théodoric s’installa en 1227 a Milcov, et dépendait directement de Rome.
Avec l’invasion mongole de 1242, le siège épiscopal disparut mais subsista en tant que titre honorifique pendant 3 siècles environ.
Les diocèses de rite latin de Severin (1246), de Siret (1370), d’Arges¸ (1381) et de Baia (1413) ne firent pas long feu non plus. A Cetatea Alba (Akkerman), on parle d’un évêque catholique sous Etienne le Grand, jusqu’à la conquête de la ville de la part des Turcs (1484).
A partir du XVIIe s., le soin pastoral des fidèles fut confié à l’évêque de Nicopolis, en Bulgarie, et à des visiteurs ou préfets apostoliques.
Ce n’est qu’en 1883 que Léon XII fondait des diocèses latins de Iasi et Bucarest.
En effet, dès 1700, la quasi-totalité des Roumains de Transylvanie s’était unie à Rome, avec à leur tête leur évêque Athanase, tout en conservant leur rite oriental.
En 1721, la résidence épiscopale fut transférée à Alba Iulia, et Fagaras, puis, sous l’évêque Innocent Micu Klein, à Blaj (1737), ville qui, avec ses écoles, allait être le foyer de la renaissance nationale de tous les Roumains.
Mais c’est le 6 juin 1777, que le pape Pie VI créa pour les gréco-catholiques une nouvelle Eparchie à Oradea. Le 26 novembre 1853, Pie IX en érigea deux autres, à Gherla et Lugoj, et les soumit, avec celle d’Oradea, à l’éparchie de Blaj, elle-même élevée au rang de siège métropolitain, avec le titre d’Alba Iulia.
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ZENIT.org
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L’Eglise gréco-catholique de Roumanie persécutée sous le communisme
Deux grandes figures de la résistance
L’Eglise gréco-catholique de Roumanie a été systématiquement persécutée sous le communisme: Staline voulait sa disparition pure et simple.
Au début du mois d’octobre 1948, explique la note du Vatican, le régime communiste qui avait pris le pouvoir lança une politique visant à la suppression de l’Eglise gréco-catholique roumaine, qui, alors comptait 1, 5 million de fidèles regroupés en 6 circonscriptions ecclésiastiques.
Tous les évêques furent déposés, et, par la fraude et par la terreur, on commença à recueillir des signatures pour le passage soi disant « spontané » des fidèles gréco-catholiques à l’Eglise orthodoxe, par des pressions auprès des prêtres puis des fidèles.
Et c’est le jour même du 250e anniversaire de l’union des fidèles de rite oriental avec l’Eglise de Rome (le 21 octobre 1948), que le gouvernement communiste donna cette fois l’ordre de leur passage à l’Eglise orthodoxe. Les 6 évêques furent arrêtés et détenus en attente d’un procès. Les 4 cathédrales catholiques furent données aux Orthodoxes, et l’on mit les écoles et les hôpitaux catholiques sous séquestre.
Le 1er décembre 1948, un décret du présidium de la grande assemblée nationale déclara comme éteints les diocèses, les communautés religieuses, toutes les autres institutions de l’Eglise gréco-catholique, et les paroisses furent cédées aux Orthodoxes.
Deux évêques furent particulièrement héroïques : Mgr Iuliu Hossu (1885-1970) et le cardinal Alexandru Todea (1912-2002).
Mgr Hossu fut arrêté avec une centaine de prêtres et de fidèles qui s’étaient refusés à abandonner la foi catholique. Ce fut le début de ce qu’il appelait le « Calvaire de l’Eglise », la « voie des Béatitudes », et le long pèlerinage d’une prison à l’autre.
Depuis sa résidence forcée, Mgr Hossu intensifia les prières pour l’Eglise. Il faisait chaque année parvenir au président de la république un pro-memoria demandant le respect des lois nationales et des engagements internationaux vis à vis de l’Eglise gréco-catholique.
En 1969, le pape Paul VI manifesta son estime à l’évêque Hossu, en l’invitant à accepter la dignité cardinalice. Mais lui demanda au pape de le laisser avec ses fidèles et il fut créé cardinal « in pectore ». L’annonce en fut donnée trois ans après sa mort, lors du consistoire du 5 mars 1975.
De son côté, le cardinal Alexandru Todea exerça son ministère en différentes paroisses jusqu’à sa nomination comme évêque, en 1950, et son ordination clandestine en la cathédrale Saint-Joseph de Bucarest le 19 novembre de cette année-là.
Il fut arrêté en 1951, subit un procès et fut condamné à la prison à vie. Il ne fut amnistié que treize ans plus tard, en 1964.
En 1990, après la chute du régime communiste, il fut nommé évêque de Fagaras et Alba Iulia des Roumains et travailla à la réorganisation de la vie ecclésiale.
En mars 1991, il fut élu premier président de la conférence des évêques catholiques de Roumanie.
Le pape Jean-Paul II le « créa » cardinale le 28 juin 1991, et lors de son voyage en Roumanie, le pape put l’embrasser avec émotion dans la cathédrale de Bucarest, le 8 mai 1999.
Le témoignage héroïque du cardinal Todea a aidé l’Eglise catholique de rite oriental à résister à l’implacable persécution communiste.
La figure du cardinal Todea ne représente pas seulement la grande histoire chrétienne du peuple roumain, mais est motif d’espérance pour la construction d’un avenir meilleur.
Avec le retour à la démocratie en décembre 1989, la hiérarchie gréco-catholique a été reconstituée en Roumanie. Elle a peu à peu repris sa place dans l’Eglise universelle.
Elle avait refusé tout compromis avec le pouvoir athée, pour revendiquer le destin plus vrai de l’homme et la place que Dieu doit avoir dans sa vie.
Récemment, des propriétés confisquées par le régime communiste et passée à l’Eglise orthodoxe ont été restituées, en particulier les cathédrales de Cluj, Fagaras, Lugoj et Oradea Mare.
La commission mixte de dialogue entre les deux Eglises devrait reprendre son travail pour chercher des solutions justes et satisfaisantes pour les problèmes qui demeurent encore.
ZF05121603 (
ZENIT.org
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Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde. 17.12.2005
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