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Benoît XVI : audience du 20 septembre 2006
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Rome, le 20 septembre 2006 -
(E.S.M.)
Ce
matin le pape Benoît XVI a prononcé en différentes langues lors de
son audience les paroles que vous pouvez lire ci-dessous.
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Le pape Benoît XVI - audience
Benoît XVI :
audience du 20 septembre 2006
Avant toute chose et pour ceux qui n'ont pas lu les messages précédents
voici le message du Saint-Père au sujet de l'Islam et des Musulmans -
Angélus -
Angélus, version arabe (publié le 17 septembre 2006)
Déclaration du Cardinal Tarcisio Bertone, S.D.B., secrétaire d'État -
Position du pape sur l'Islam
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Position du Pape sur l'Islam, version arabe (publié le 16
septembre 2006)
La version officielle du discours du pape Benoît
XVI sur l'islam est "provisoire" et le pape Benoît XVI "se réserve le droit
de l'enrichir de notes", indique le site internet du Vatican une semaine
après les propos controversés du souverain pontife sur l'islam.
La presse italienne en déduit mardi que le discours du pape serait
prochainement complété.
"De ce texte, le pape Benoît XVI se
réserve le droit d'offrir, dans un second temps, une rédaction enrichie de
notes. L'actuelle version doit donc être considérée comme provisoire",
indique une note en langue italienne au bas du discours sur le site internet
du service de presse.
Le pape Benoît XVI a rappelé dimanche, lors
de l'Angélus, qu'après avoir qualifié son voyage en Bavière de "forte
expérience spirituelle" où se sont mêlés des souvenirs personnels et des
"perspectives pastorales pour une annonce efficace de l’Evangile en notre
temps", qu’il évoquerait plus longuement cette visite lors de l’audience
générale du 20 septembre, à Rome.
Texte intégral de la catéchèse du pape Benoît XVI
Chers frères et sœurs,
Je voudrais aujourd'hui
revenir en pensée aux divers moments du voyage pastoral que le Seigneur m'a
permis d'accomplir, la semaine dernière, en Bavière. En partageant avec vous
les émotions et les sentiments vécus en revoyant les lieux qui me sont
chers, je ressens tout d'abord le besoin de rendre grâce à Dieu pour avoir
rendu possible cette deuxième visite en Allemagne et pour la première fois
en Bavière, ma terre d'origine. Je suis également sincèrement reconnaissant
à tous ceux — pasteurs, prêtres, agents de pastorale, autorités publiques,
organisateurs, forces de l'ordre et volontaires — qui ont travaillé avec
dévouement et patience, afin que chaque événement se déroule le mieux
possible. Comme je l'ai dit à mon arrivée à l'aéroport de Munich, le samedi
9 septembre, le but de mon voyage était, dans le souvenir de ceux qui ont
contribué à former ma personnalité, de réaffirmer et confirmer, comme
Successeur de l'Apôtre Pierre, les liens étroits qui unissent le Siège de
Rome à l'Eglise qui est en Allemagne. Ce voyage n'a donc pas été un simple «
retour » au passé, mais également une occasion providentielle pour regarder
avec espérance vers l'avenir. « Celui qui croit n'est jamais seul » : la
devise de la visite voulait être une invitation à réfléchir sur
l'appartenance de chaque baptisé à l'unique Eglise du Christ, au sein de
laquelle on n'est jamais seul, mais en communion constante avec Dieu et avec
tous nos frères.
La première étape a été la ville de Munich, appelée
« la Métropole avec un cœur » (Weltstadt mit Herz). Dans son centre
historique se trouve la Marienplatz, la place de Marie, où s'élève la «
Mariensaüle », la Colonne de la Vierge, qui porte à son sommet une statue de
la Vierge Marie, en bronze doré. J'ai voulu commencer mon séjour bavarois
par l'hommage à la Patronne de la Bavière, qui revêt pour moi une valeur
hautement significative : là, sur cette place et face à cette image mariale,
il y a environ trente ans j'ai été accueilli comme Archevêque, et j'ai
commencé ma mission épiscopale par une prière à Marie ; c'est là que je suis
revenu, au terme de mon mandat, avant de partir pour Rome. Cette fois-ci,
j'ai voulu m'arrêter encore au pied de la Mariensaüle pour implorer
l'intercession et la bénédiction de la Mère de Dieu non seulement pour la
ville de Munich et la Bavière, mais pour toute l'Eglise et pour le monde
entier. Le lendemain, dimanche, j'ai célébré l'Eucharistie sur l'esplanade
de la « Neue Messe » (Nouvelle Foire) de Munich, parmi les fidèles venus
nombreux de différents lieux : m'appuyant sur l'Evangile du jour, j'ai
rappelé à tous qu'il existe un « affaiblissement de la capacité auditive » à
l'égard de Dieu, dont on souffre particulièrement aujourd'hui. C'est à nous,
chrétiens dans un monde sécularisé, que revient la tâche de proclamer et de
témoigner à tous le message d'espérance que la foi nous offre: dans Jésus
crucifié, Dieu, Père miséricordieux, nous appelle à être ses fils et à
surmonter toute forme de haine et de violence pour contribuer au triomphe
définitif de l'amour.
« Rends-nous forts dans la foi »: tel a été le
thème du rendez-vous de l'après-midi de dimanche, avec les enfants de la
première communion et avec leurs jeunes familles, avec les catéchistes, les
autres agents pastoraux et ceux qui coopèrent à l'évangélisation dans le
diocèse de Munich. Ensemble, nous avons célébré les Vêpres dans la
cathédrale historique, connue comme « cathédrale de Notre-Dame », où sont
conservées les reliques de Saint Benno, patron de la ville, et où, en 1977,
je fus ordonné Evêque. J'ai rappelé aux enfants et aux adultes que Dieu
n'est pas loin de nous, dans un lieu de l'univers que l'on ne peut atteindre
; au contraire, en Jésus, Il s'est approché de nous pour établir avec chacun
une relation d'amitié. Chaque communauté chrétienne, et en particulier la
paroisse, grâce à l'engagement constant de chacun de ses membres, est
appelée à devenir une grande famille, capable d'avancer unie sur le sentier
de la vie véritable.
La journée du lundi 11 septembre a été en grande
partie consacrée à la halte à Altötting, dans le diocèse de Passau. Cette
petite ville est connue comme « Herz Bayerns » (le cœur de la Bavière), et
c'est là qu'est conservée la « Vierge Noire », vénérée dans la Gnadenkapelle
(Chapelle des Grâces), but de nombreux pèlerins provenant d'Allemagne et des
pays d'Europe centrale. Dans les environs se trouve le couvent capucin de
Sainte-Anne, où vécut saint Konrad Birndorfer, canonisé par mon vénéré
prédécesseur, le Pape Pie XI, en 1934. Avec les nombreux fidèles présents à
la messe, célébrée sur la place devant le sanctuaire, nous avons réfléchi
ensemble sur le rôle de Marie dans l'œuvre du salut, pour apprendre d'Elle
la bonté serviable, l'humilité et la généreuse acceptation de la volonté
divine. Marie nous conduit à Jésus : cette vérité a été rendue encore plus
visible, au terme du divin Sacrifice, par la pieuse procession lors de
laquelle, portant avec nous la statue de la Vierge, nous nous sommes rendus
dans la nouvelle chapelle de l'Adoration eucharistique (Anbetungskapelle),
inaugurée pour l'occasion. La journée s'est terminée par les Vêpres mariales
solennelles dans la basilique Sainte-Anne d'Altötting, en présence des
religieux et des séminaristes de Bavière, ainsi qu'avec les membres de
l'Œuvre pour les Vocations.
Le lendemain, mardi, à Ratisbonne,
diocèse érigé par saint Boniface en 739 et dont le Patron est l'Evêque saint
Wolfgang, se sont déroulés trois rendez-vous importants. Le matin, la messe
dans l'Islinger Feld, au cours de laquelle, reprenant le thème de la visite
pastorale « Celui qui croit n'est jamais seul », nous avons réfléchi sur le
contenu du Symbole de la foi. Dieu, qui est Père, veut recueillir, à travers
Jésus Christ, toute l'humanité dans une unique famille, l'Eglise. C'est
pourquoi celui qui croit n'est jamais seul ; celui qui croit ne doit pas
avoir peur de finir dans une voie sans issue. Dans l'après-midi, je me suis
ensuite rendu dans la cathédrale de Ratisbonne, également célèbre pour son
chœur de voix blanches, les « Domspatzen » (passereaux de la cathédrale),
qui s'enorgueillit de mille années d'activités et qui, pendant trente ans, a
été dirigé par mon frère Georg. C'est là que s'est tenue la célébration
œcuménique des Vêpres, à laquelle ont pris part de nombreux représentants
des diverses Eglises et communautés ecclésiales en Bavière et les membres de
la Commission œcuménique de la Conférence épiscopale allemande. Cela a été
une occasion providentielle pour prier ensemble, afin qu'arrive au plus tôt
la pleine unité entre tous les disciples du Christ et pour réaffirmer le
devoir de proclamer notre foi en Jésus sans atténuation, mais de manière
intégrale et claire, et surtout pour notre comportement d'amour sincère.
Une expérience particulièrement belle a été pour moi ce jour-là de tenir
un discours devant un grand auditoire de professeurs et d'étudiants de
l'Université de Ratisbonne, où j'ai enseigné comme professeur pendant de
nombreuses années. J'ai pu rencontrer encore une fois avec joie le monde
universitaire qui, pendant une longue période de ma vie, a été ma patrie
spirituelle. J'avais choisi pour thème la question du rapport entre foi et
raison. Pour présenter à l'auditoire le caractère dramatique et actuel du
thème, j'ai cité quelques paroles d'un dialogue chrétien-musulman du XIVe
siècle, avec lesquelles l'interlocuteur chrétien — l'empereur byzantin
Manuel II Paléologue — d'une manière pour nous étonnamment abrupte —
présenta à son interlocuteur musulman le problème du rapport entre la
religion et la violence. Cette citation a malheureusement pu se prêter à un
malentendu. Pour un lecteur attentif à mon texte, il apparaît cependant
clairement que je ne voulais en aucune façon faire miennes les paroles
négatives prononcées par l'empereur médiéval dans ce dialogue et que leur
contenu polémique n'exprime pas ma conviction personnelle. Mon intention
était bien différente : en partant de ce que Manuel II dit ensuite de
manière positive, avec une très belle phrase, à propos de la raison qui doit
guider dans la transmission de la foi, je voulais expliquer que ce n'est pas
la religion et la violence, mais la religion et la raison qui vont de pair.
Le thème de ma conférence — répondant à la mission de l'Université — fut
donc la relation entre la foi et la raison : je voulais inviter au dialogue
de la foi chrétienne avec le monde moderne et au dialogue de toutes les
cultures et religions. J'espère qu'en divers moments de ma visite — par
exemple, lorsque j'ai souligné à Munich combien il est important de
respecter profondément ce qui est sacré pour les autres — est apparu
clairement mon profond respect pour les grandes religions et, en
particulier, pour les musulmans, qui « adorent le Dieu unique » et avec
lesquels nous sommes engagés à « protéger et à promouvoir ensemble, pour
tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la
liberté » (Nostra Aetate, 3). Je suis donc certain que, après les réactions
du premier moment, mes paroles à l'Université de Ratisbonne pourront
constituer une impulsion et un encouragement à un dialogue positif, même
autocritique, aussi bien entre les religions qu’entre la raison moderne et
la foi des chrétiens.
Le lendemain matin, mercredi 13 septembre, dans
la « Alte Kapelle » (Vieille Chapelle) de Ratisbonne, dans laquelle est
conservée une image miraculeuse de Marie, peinte selon la tradition locale
de l'évangéliste Luc, j'ai présidé une brève liturgie pour la bénédiction du
nouvel orgue. A partir de la structure de cet instrument musical formé de
nombreux tuyaux de diverses dimensions, cependant tous en harmonie entre
eux, j'ai rappelé aux personnes présentes la nécessité que les divers
ministères, dons et charismes en œuvre dans la communauté ecclésiale
convergent tous, sous la direction de l'Esprit Saint, pour former l'unique
harmonie de la louange à Dieu et de l'amour pour nos frères.
La
dernière étape, le jeudi 14 septembre, a été la ville de Freising. Je me
sens particulièrement lié à cette ville, car je fus ordonné prêtre
précisément dans sa cathédrale consacrée à la Très Sainte Vierge Marie et à
saint Corbinien, l'évangélisateur de la Bavière. C'est précisément dans la
cathédrale que s'est tenue la dernière rencontre prévue, celle avec les
prêtres et les diacres permanents. En revivant les émotions de mon
ordination sacerdotale, j'ai rappelé aux personnes présentes le devoir de
collaborer avec le Seigneur en suscitant de nouvelles vocations au service
de la « moisson » qui aujourd'hui aussi, est très « abondante », et j'ai
exhorté à cultiver la vie intérieure comme priorité pastorale, pour ne pas
perdre le contact avec le Christ, source de joie dans le labeur quotidien du
ministère.
Lors de la cérémonie de congé, en remerciant encore une
fois ceux qui avaient collaboré à la réalisation de la visite, j'en ai à
nouveau affirmé la finalité principale : reproposer à mes concitoyens les
vérités éternelles de l'Evangile et confirmer les croyants dans l'adhésion
au Christ, Fils de Dieu incarné, mort et ressuscité pour nous. Que Marie,
Mère de l'Eglise, nous aide à ouvrir notre cœur et notre esprit à Celui qui
est « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 16). C'est pour cela que j'ai
prié et c'est pour cela que je vous invite tous, chers frères et sœurs, à
continuer de prier, en vous remerciant cordialement de l'affection avec
laquelle vous m'accompagnez dans mon ministère pastoral quotidien. Je vous
remercie tous.
Le pape Benoît s'adresse
aux pèlerins francophone:
Chers frères et soeurs,
Revenant sur mon voyage pastoral en Bavière, mon pays natal, rendons grâce à
Dieu qui a permis cette visite et remercions également les personnes qui ont
travaillé avec dévouement, a déclaré Benoît XVI. Ce voyage n'a pas été
seulement un retour sur le passé mais aussi une occasion providentielle pour
regarder avec espérance l'avenir.
Après la première étape à
Munich, ville dont je fus l'archevêque, pour implorer la bénédiction de la
mère de Dieu, il y eu l'étape du sanctuaire marial d'Altötting et le
lendemain celle de Ratisbonne.
Là, j'ai rencontré les
professeurs et les étudiants de l'université pour évoquer le rapport entre
Foi et raison. Malheureusement, la situation faite au début, a été l'objet
de mal entendus, alors que je voulais expliquer que ce ne sont pas la
religion et la violence qui vont ensemble mais la religion et la raison.
Renouvelant mon profond respect pour les grandes religions du monde, et donc
aussi pour les musulmans, qui adorent le Dieu unique et avec qui nous sommes
engagés à protéger et à promouvoir ensemble pour tous les hommes la justice
sociale les biens de la morale, la paix et la liberté, j'espère que mes
paroles à Ratisbonne pourront constituer un encouragement, un dialogue
positif entre les religions comme entre la raison moderne et la foi des
chrétiens.
J'ai enfin rencontré les prêtres et les diacres
permanents dans la cathédrale de Freising où j'avais été ordonné prêtre.
J'ai voulu aussi ainsi rappeler à mes concitoyens l'éternelle vérité de l'Evangile
et confirmer tous les croyants dans leur Foi au Christ, a conclu Benoît XVI.
Sources: © Copyright du texte original en italien : Libreria editrice
vaticana - trad. ZF
Eucharistie sacrement de la miséricorde 20.09.2006 - BENOÎT XVI |