Chypre : Proclamation de l'Appel de
Paix 2008 |
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Le 18 novembre 2008 -
(E.S.M.)
- Au cours du dernier des trois jours consacrés à une initiative
qui a vu se confronter et dialoguer les membres de pays et de religion
différents, le Sud du monde a servi de fil conducteur aux séminaires et
ateliers qui ont essentiellement porté sur le dialogue.
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Chypre : Proclamation de l'Appel de Paix 2008
Trois jours de dialogue à Chypre... au delà de toute division
Le 18 novembre - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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La rencontre internationale "La civilisation de paix : religions et
cultures en dialogue”, promue par la Communauté de Saint Egidio à
Chypre, touche à sa fin. Au cours du dernier des trois jours consacrés à une
initiative qui a vu se confronter et dialoguer les membres de pays et de
religion différents, le Sud du monde a servi de fil conducteur aux
séminaires et ateliers qui ont essentiellement porté sur le dialogue.
Définissant l'Afrique "le continent du futur",
le patriarche orthodoxe d'Alexandrie, Théodore II, a affirmé que le dialogue
entre les religions chrétiennes "est une question d'une importance
cruciale reliée à la survie et à l'existence du continent même", et ce
d'autant plus, a ajouté le patriarche, "dans une ère caractérisée par des
problèmes extrêmes et des barrières spirituelles". Les représentants de
la Communauté de Saint Egidio, qui ont rencontré les négociateurs engagés
dans les colloques de réunification de Chypre - divisée depuis 1974 en une
partie grecque et l'autre turque -, ont mis l'accent sur la force de la
confrontation : "Diverses sont nos convictions, nos traditions, notre
foi. Mais cela ne nous incite pas à la haine ou au mépris. Cela ne nous
pousse pas non plus à effacer les différences. Ce ne serait pas juste ! La
paix dans la différence est le vrai signe dont notre ère a besoin : un signe
d’humanité, de liberté, de richesse".
"C’est pour cela que nous sommes reconnaissants à vous tous qui, de cette
île de Chypre, si belle en ce monde difficile, enverrez un signal de paix :
celui de la colombe et de l’arc-en-ciel". Ingrid Betancourt, ex-candidate
aux élections présidentielles de Colombie qui a recouvré la liberté il y a
quelques mois après de longues années de captivité, a évoqué pour sa part le
cas de l'Amérique Latine : "Si je suis là aujourd'hui - a-t-elle dit -,
c'est parce que je suis sortie de la forêt amazonienne au terme d'un long
voyage au plus profond des entrailles de la guerre et je le fais en tant que
victime de la folie humaine".
Non à la violence, oui au dialogue entre le Nord et le Sud, mais aussi entre
l'Orient et l'Occident, tel que l'a rappelé lors de son intervention
l'Iranien Sayyed Mohammad Ali Abtahi, président de l'Institut du Dialogue
interreligieux de son pays : "Le problème entre l'Orient et l'Occident ne
réside pas dans l'aspect religieux mais dans l'extrémisme des deux parties.
Dans cette phase historique, les vautours ont engendré des craintes absurdes
de tous les côtés : l'islamophobie sévit en Occident et dans les pays
islamiques, certains essaient de diaboliser l'Occident. Nous devons sortir
tous ensemble de cela". Le dialogue, sur lequel se sont axés ces trois jours
à Chypre, constituera également dans quelques heures le thème de la
cérémonie de clôture : tous les participants réunis à Nicosie signeront une
Proclamation de paix et garderont une minute de silence en mémoire des
victimes de la violence et de la guerre.
Agence Misna
Proclamation de l'APPEL de PAIX 2008
Les leaders religieux remettent l'appel à des enfants de différentes
nationalités. Les enfants, au nom de toutes les générations, le transmettent
aux ambassadeurs et aux autorités, qui représentent les nations du monde
entier.
Hommes et femmes de religions et cultures différentes, nous nous sommes
réunis à Chypre, sur cette île belle et blessée, pour prier, dialoguer,
faire grandir une civilisation de paix, dont le monde a besoin pour ne pas
devenir inhumain. Ces journées ont été des journées de paix, pleines de
confiance que la paix est possible.
Nous vivons un passage difficile de l’histoire. La crise économique qui
étrangle le monde ébranle beaucoup de nos certitudes. Beaucoup regardent
l’avenir avec pessimisme. Les pays les plus riches donnent la priorité à la
tutelle de leurs citoyens. Mais cette crise coûtera cher au grand monde des
pauvres. Nous pensons avec inquiétude aux millions de pauvres nouveaux et
anciens qui sont victimes d’un marché qui croit être tout-puissant.
En effet, ceux qui souffrent dans notre monde à cause de la guerre, de la
pauvreté, de la violence sont bien trop nombreux. On ne peut pas être
heureux dans un monde tant éprouvé par la souffrance. On ne peut pas vivre
sans compassion. Nous sentons la douleur des peuples otages de la guerre, de
ceux qui sont obligés de quitter leur maison à cause de la haine ethnique ou
des nationalismes, de ceux qui sont victimes d’un enlèvement ou qui ont
disparu. Ceux qui souffrent sont bien trop nombreux.
L’heure n’est pas au pessimisme. Mais il est temps d’écouter la souffrance
qui accable tant d’hommes et de femmes et travailler pour fonder un nouvel
ordre mondial de paix. La recherche de la justice, le dialogue, le respect
des plus faibles sont les instrument pour construire ce nouvel ordre. Mais
pour faire cela il y a besoin de plus d’esprit et de plus grande humanité!
Un monde sans esprit devient vite inhumain.
Nos traditions religieuses, différentes les unes des autres disent d’une
voix forte qu’un monde sans esprit ne sera jamais humain: elles crient que
la guerre ne pourra pas piétiner l’esprit et l’humanité; elles demandent la
paix. Elles veulent la paix, elles la demandent, elles l’implorent de Dieu
dans la prière. Les religions savent que parler de guerre au nom de Dieu est
une absurdité et un blasphème. Elles sont convaincues qu’une humanité
meilleure ne pourra naître ni de la violence ni du terrorisme. Elles ne
croient pas au pessimisme de l’affrontement inévitable entre les religions
et les civilisations. Elles espèrent et elles prient pour que les peuples et
les hommes construisent entre eux une communauté fondée sur la paix.
Aucun homme, aucun peuple, aucune communauté n’est une île. L’autre,
l’amitié, le pardon et l’aide d’autrui sont indispensables. Nous avons un
destin global commun: ou nous vivrons ensemble en paix ou nous périrons
ensemble. La guerre n’est jamais inévitable et elle endeuille aussi le cœur
du vainqueur.
Il n’y a pas de haine, de conflit, de mur, qui puisse résister à la prière à
l’amour patient qui se fait dialogue, au pardon. Le dialogue n’affaiblit
pas, au contraire il fortifie. C’est la vraie alternative à la violence.
Rien n’est perdu avec le dialogue. Tout peut devenir possible. C’est pour
cela que, ici à Chypre, nous prions pour que toute injustice, toute guerre,
tout mal soient effacés le plus tôt possible et que les peuples puissent
redevenir des frères, à partir de cette île, jusqu’au Moyen Orient à
l’Afrique, à l’Amérique Latine et au monde entier.
Que Dieu octroie alors au monde le grand don de la paix grâce à la prière de
tous les croyants!
Ce n’est pas l’utopie d’un paradis sur terre mais le devoir de construire un
monde plus humain. Ce monde est possible quand règne l’esprit et quand nous
vivons en frères. Aucune guerre n’est sainte!
Que Dieu donne au monde le grand don de la paix pour la prière de tous les
croyants ! (santegidio)
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Message de Benoît XVI à la rencontre de Sant’Egidio à Chypre
►
Avec Benoît XVI sur le flambeau de la paix…
►
Rencontre pour la paix organisée par la Communauté Saint Egidio et l’Église orthodoxe de Chypre
Sources :
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 18.11.2008 -
T/Oecuménisme |