Benoît XVI : le Christ est là présent
dans sa parole tandis qu’on lit dans l’Église les Saintes Écritures |
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Cité du Vatican, le 18 octobre 2008
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(E.S.M.)
- La liturgie demeure le lieu
privilégié dans lequel la Parole de Dieu s’exprime pleinement elle-même.
Il est nécessaire de dépasser le hiatus entre la Bible et la Liturgie,
la Parole et le Sacrement.
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La sainte Liturgie -
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Benoît XVI : le Christ est là présent
dans sa parole tandis qu’on lit dans l’Église les Saintes Écritures
Synode des évêques : 18ème Congrégation Générale, après midi
(1ère partie)
(suite) - RAPPORT DU CARREFOUR ITALICUS B: S.Exc. Mgr Vincenzo PAGLIA, Évêque de
Terni-Narni-Amelia, Président de la
Fédération Biblique Catholique
Dans l’insécurité et dans le vide de paroles dans la vie de tant de
personnes, le Synode apparaît comme un événement de grâce pour proposer de
nouveau la rencontre avec Jésus, Parole qui s’est fait chair. Cette
assemblée doit susciter une saison d’amour plus profond pour les Écritures,
pour accueillir et écouter la Parole du Seigneur.
Aussi faudrait-il exhorter tous les chrétiens, quelle que soit leur
condition, à avoir leur Bible personnelle à lire tous les jours, sur les
genoux de l’Église, comme disait saint Augustin, pour se nourrir
quotidiennement du “pain de la vie”. On a rappelé, et recommandé avec
insistance, la pratique de la Lectio Divina, afin qu’elle soit pratiquée le
plus largement possible. Et on a également rappelé, à de nombreuses
reprises, le lien indissoluble entre Bible et prière.
L’harmonie entre ce Synode et celui sur l’Eucharistie met encore plus
clairement en évidence le lien vital entre la Parole de Dieu et
l’Eucharistie, comme l’enseigne la Dei
Verbum.
Et c’est dans la célébration de l’Eucharistie que l’on reconnaît clairement
que c’est Jésus lui-même qui parle dans les Saintes Écritures.
Il faut encourager d’une manière décisive une nouvelle pratique pastorale
d’annonce de la Parole. Les Évêques et les prêtres sont donc appelés à se
nourrir avec assiduité de la Parole de Dieu. Et cette nourriture est à la
base d’une prédication plus efficace de l’Évangile, clarifiant la tâche
première de l’homélie : communiquer la Parole afin qu’elle “transperce” le
coeur des auditeurs (Ac 2,37).
Nombreux sont ceux qui ont demandé une attention particulière à la formation
des prêtres, pour qu’ils “tombent amoureux”
de la Parole de Dieu. Selon les indications de la Dei
Verbum (24) qui exhorte à faire de la Sainte Écriture
l’âme de la théologie, et reprenant l’intervention du Saint-Père, de
nombreux pères ont souligné l’indispensable circularité entre exégèse,
théologie et spiritualité, pour que la Bible ne se limite pas à un livre du
passé, exclusivement humain.
La Parole de Dieu donne, comme fruit de l’Esprit, la charité qui s’exprime
dans l’Église et, aujourd’hui, d’une manière particulière dans le dialogue
oecuménique et entre les religions.
- RAPPORT DU CARREFOUR HISPANICUS A: R.P. Julián CARRÓN, Président de la
Fraternité "Communion et Libération"
Le Carrefour espagnol A débute en exprimant les attentes des participants
par rapport à ce synode dédié à la Parole de Dieu dans la vie de l’Église.
Tous espèrent qu’il puisse constituer une impulsion à la mission
évangélisatrice de l’Église de manière à ce que la Parole de Dieu arrive à
tous, dans les différentes situations que chaque Église particulière se
trouve à affronter, de façon à ce que les hommes puissent rencontrer Jésus
Christ vivant.
Nos propositions sont les suivantes :
On constate parmi les catholiques peu de familiarité avec l’Ancien Testament
et même une certaine gêne et une certaine résistance par rapport à certains
passages difficilement compréhensibles, posant la question très polémique de
la violence divine et humaine, de l’amoralité de certaines figures bibliques
et d’une théologie insuffisante par rapport à l’au-delà. Nous proposons
d’offrir aux fidèles une formation biblique adéquate qui non seulement aide
à la compréhension des textes de l’Ancien Testament dans son contexte
historique et littéraire, mais qui, par dessus tout, favorise sa lecture
chrétienne comme principale clef herméneutique, puisque c’est le Nouveau
Testament qui donne à ces textes et en montre la plénitude de leur sens
(cf.
Dei
Verbum 16).
Nous proposons de passer d’une “pastorale biblique” à une animation biblique
de toute action pastorale, ce qui revient à placer la Parole de Dieu comme
“rocher” qui soutient, comme fontaine vivifiante et comme aliment inspirant
toute la vie et la mission de l’Église (cf.
DV 21, 24).
Nous avons souligné que, parmi les diverses formes d’annonce et de
transmission de la Parole de Dieu, il faut donner une importance
particulière au kérygme.
La tâche d’annoncer le Christ revient à tout baptisé. En plus de l’homélie,
prédication propre de la célébration liturgique, il est nécessaire de
rappeler la valeur de la prédication de tout chrétien à la lumière du
Baptême et de la Confirmation.
En ce qui concerne la célébration de la Parole, on constate que de
nombreuses communautés ecclésiales, en particulier celles qui se trouvent
dans les périphéries urbaines et en zones rurales et n’ont pas de
célébration eucharistique dominicale, trouvent dans la célébration de la
Parole l’aliment de leur foi et de leur témoignage chrétien.
Au sein de la formation des candidats au sacerdoce ministériel, la Parole de
Dieu est indispensable afin de former le coeur d’un bon pasteur, futur
ministre de la Parole.
Concernant la vie consacrée, nous avons proposé de remercier les
institutions académiques chargée d’étudier la Sainte Écriture, en
particulier celles de Rome et de Jérusalem, pour leur grand apport à la
formation d’exégètes et de biblistes, et de demander aux instituts de vie
consacrée qui contribuent à l’étude de la Sainte Écriture au travers de ces
institutions et d’autres, de pourvoir à la diffusion de la connaissance
biblique. De plus, il nous semble indispensable d’évaluer et de nous occuper
de manière spécifique de la vie contemplative (cf. Benoît
XVI, Angélus du
18 novembre 2007). Dans la vie contemplative, on accueille la Parole, on prie
avec elle et on la célèbre.
Nous ressentons une forte préoccupation concernant l’influence des sectes et
des nouveaux groupes religieux sur les fidèles catholiques qui les portent
même à abandonner l’Église. Ce phénomène affecte notre manière de vivre la
foi au sein de l’Église et nous la fait percevoir comme un appel au
témoignage afin que la vie nouvelle que le Christ nous a transmis puisse
resplendir sur le visage de nos communautés. Il serait fortement utile de
pouvoir compter sur une étude très approfondie concernant les sectes et ce
nouveau genre de manifestations afin de pouvoir affronter ce phénomène de
façon adéquate.
Islam. Dans les relations avec l’Islam et le dialogue avec ses
représentants, il faut considérer sa conception de l’ordre socio-politique
et juridique – qui ne se différencie pas toujours dûment de l’ordre
religieux – et sa conception du mariage et de la famille dans laquelle le
rôle et les droits de la femme ne sont pas traités comme le prévoit la
doctrine des droits fondamentaux de l’homme et de l’institution de la
famille tel que le précise la Déclaration universelle des Droits de l’homme.
- RAPPORT DU CARREFOUR ITALICUS A: S.Exc. Mgr Salvatore FISICHELLA, Évêque
titulaire de Voghenza, Président de l'Académie Pontificale pour la Vie;
Recteur Magnifique de l'Université Pontificale du Latran à Rome
Nous avons réfléchi, de manière particulière, aux quatre premières questions
posées par le Rapport après le débat général, et sommes parvenus à formuler
à titre d’orientation certaines Propositions que je résumerais ainsi :
– Il est nécessaire de clarifier le sens de la dimension dialogique de la
révélation : elle est en effet liée à différentes dimensions telles que le
“dialogue interreligieux”, le “dialogue oecuménique”, le “dialogue avec les
cultures”... Quand elle s’applique à la Révélation, elle assume un sens très
particulier : il comporte le primat de l’action de Dieu qui, librement, vient
à la rencontre de l’homme; cela implique qu’il ne pourra jamais y avoir de
parité entre les sujets.
– Il est à notre avis très important d’ôter toute ambiguïté à l’expression
“Parole de Dieu”. Le chemin n’est pas facile, mais il est nécessaire. Une
des considérations importantes produites par ce Synode montre que la Parole
de Dieu ne peut pas simplement s’identifier à la Bible. La Parole de Dieu
est le Christ, le Verbe du Père. Sa prédication comme ses actes ont été
remis à l’Église qui reste le sujet premier et qui, sous l’action de
l’Esprit Saint, transmet le Christ en tant qu’annonce de salut (DV).
– L’annonce de la Parole de Dieu est la première tâche de l’Église. Une
annonce explicite, qui se fait toujours et partout, et qui s’accompagne du
témoignage cohérent de la vie qui en rend le contenu évident et le renforce.
Ce que la Dei
Verbum affirme pour la révélation, qui a lieu gestis verbisque
intrinsice se connexis (DV 2), est appliqué par analogie à l’Église qui
accomplit sa mission évangélisatrice par l’annonce du Christ et par le
témoignage d’un style de vie cohérent.
– On a estimé nécessaire d’observer que, dans un contexte généralisé de
sécularisation – qui s’étend bien au-delà des pays occidentaux , l’on
prête une attention particulière : avant tout, à créer des formes d’écoute
afin que quiconque se pose devant les Saintes Écritures sache qu’il est
devant Dieu qui parle. Cela demande, en outre, une formation qui permettre
de découvrir comment la lecture de la Parole convertit le coeur, ouvre à la
Pénitence et introduit à un chemin de vie nouvelle. Dans ce contexte, on
souligne l’importance d’une éducation permanente, notamment pour les
catéchistes, qui permette de dépasser le lourd obstacle représenté par le
manque de connaissance des contenus de base de la foi, qui doit fortement
alarmer notre action pastorale.
– La liturgie demeure le lieu privilégié dans lequel la Parole de Dieu
s’exprime pleinement elle-même. Il est nécessaire de dépasser le hiatus
entre la Bible et la Liturgie, la Parole et le Sacrement. Cela peut se faire
dans la mesure où l’on renforce l’idée que la Parole de Dieu est le Christ
lui-même dans sa présence diversifiée au sein de la vie de son Église ;
avant tout dans la présence réelle du sacrifice eucharistique ; ensuite,
quand les sacrements sont célébrés ; enfin, quand “Il est là présent dans sa
parole, car c’est Lui qui parle tandis qu’on lit dans l’Église les Saintes
Écritures” (Benoît XVI,
Sacramentum Caritatis 7). Par conséquent, il faut approfondir la conscience d’une
unité profonde qui culmine dans la Sainte Eucharistie.
– Les différentes modalités par lesquelles on célèbre la Lectio Divina
posent la question de savoir si nous ne devons pas clarifier en priorité
l’intention réelle de cette action pour ne pas laisser dans l’ombre la
richesse de la tradition des Pères et des maîtres médiévaux. La valeur
grandissante qui est donnée à la Lectio, nous oblige à rappeler qu’elle
n’est pas la seule forme de rencontre avec la Parole de Dieu.
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Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 18.10.2008 -
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