SEIZIÈME
CONGRÉGATION GÉNÉRALE (Mercredi 15 OCTOBRE 2008, matin) (Suite)
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Ensuite de quoi sont intervenus les Auditeurs et
Auditrices suivants :
Nous publions, ci-dessous, le résumé de leurs interventions :
- Mme. Hanna-Barbara GERL-FALKOVITZ,
Professeur de Philosophie de la Religion et d'Histoire comparée des
Religions près l'Universitè Technique de Dresde
(ALLEMAGNE)
1. Pour une série de penseurs européens importants, un deuxième siècle des
Lumières commence : même la raison, si elle n’est pas reliée à une
orientation, est trompeuse. Les promesses bibliques comme la résurrection,
le pardon, la Passion de Dieu, le langage performatif des sacrements
(transformation du pain et du vin),
la vie comme participation à la vie originaire et à l’Incarnation font,
aujourd’hui de nouveau, l’objet des discours des intellectuels. L’Église
devrait exploiter avec confiance ce nouveau “climat général” en vue d’un
nouvel enseignement illuminant en faveur du dialogue de la raison et de la
foi. Dans la “vieille Europe”, nous nous aussi entrons dans une nouvelle
dynamique post-idéologique. La philosophie pourrait, de manière synergique,
recommencer à gonfler les “voiles” théologiques de l’Église.
2. Réalisation pratique : à l’université, on pourrait fonder un “cercle de
prière pour athées”. La simple lecture en commun de l’Évangile est
suffisante (au départ) à
rendre intéressant ce qui n’a jamais été entendu auparavant. Ce ne sont pas
nos paroles qui convainquent mais la Parole elle-même. “La Parole rompt les
paroles” (Origène). Ce
que quelques uns savent aujourd’hui, des multitudes pourraient le savoir
demain. Apportons la Parole également dans les Universités. Dominus
illuminatio nostra peut-on lire à l’entrée de l’Université d’Oxford : le
Seigneur est notre illumination. L’alternative erronée entre sécularisme et
foi doit être brisée. Après les désillusions des grandes idéologies, le
temps est venu des critères de la vérité.
- R.P. Ari Luis DO VALE RIBEIRO, Professeur de
Théologie près le Séminaire Diocésain, Santo Amaro
(BRÉSIL)
C’est une saine recherche que celle du “Jésus historique” qui élucidera
toujours le “Christ de la foi”, car dans la mesure où l’on puise au noyau
historique des Évangiles canoniques, on en atteste l’historicité. Une telle
approche constitue l’une des synthèses valables utilisées par la dite New
Quest, École exégétique et christologie qui, après la Deuxième Guerre
Mondiale, a surmonté la scission bultmannienne entre le “Jésus historique”
et le “Christ de la foi”.
Cette scission, nocive pour la foi chrétienne, semble avoir été reprise par
certaines études exégétiques dans la lignée de la dite Third Quest,
commencée dans le dernier quart du XX siècle. Il s’agit d’une École avec des
aspirations légitimes, qui se propose d’effectuer la lecture historique de
Jésus, à partir de son contexte palestinien. En même temps, on a
l’impression que des études exégétiques déterminées de cette École mettent
sur le même plan les textes apocryphes et les textes canoniques de l’Écriture,
sans tenir compte du fait que ces premiers ne sont que des sources
secondaires pour l’exégèse, et surtout qu’ils ne prennent pas en compte,
avec la prétention historique, l’idéologie de ceux qui les ont élaborés,
qu’ils soient gnostiques ou non. Il semble que nous assistions à un retour à
la prétention de l’École libérale des XVIIIe et XIXe siècles, avec des
résultats très similaires à ceux actuels, y compris la négation de la
divinité du Christ.
En mettant sur le même plan les textes canoniques et les textes apocryphes,
on ne considère pas la dimension théologique du canon de la Sainte Écriture
et son analogie avec l’incarnation du Verbe divin, un fait qui comporte de
graves conséquences pour la foi chrétienne.
Les textes apocryphes peuvent fournir à l’Église primitive des éléments
valables pour la connaissance de l’histoire et de la littérature
contemporaine, mais comme ils s’agit de sources secondaires, bien qu’ils
soient nuancés par les orientations théologiques et par les théologies des
groupes qui les ont élaborés, ils compromettent la foi en Jésus Christ,
pleinement Dieu et pleinement homme.
Aussi, l’utilisation des apocryphes dans l’exégèse des textes bibliques sans
le critère nécessaire peut compromettre la foi en Jésus, pleinement Dieu et
pleinement humain, et la foi dans les écritures comme Parole de Dieu. On
suggère que la Commission Pontificale Biblique conjointement à la Commission
Théologique Internationale, élaborent un document qui réglemente
l’utilisation des apocryphes dans l’exégèse des textes bibliques, sans
compromettre le caractère inspiré des textes bibliques, et, surtout, sans
compromettre le message salvifique qu’ils contiennent. On suggère, en outre,
la reprise de l’Instruction de la Commission Pontificale Biblique Sancta
Mater Ecclesia de 1964 (EB 644-659),
qui offre une solution satisfaisante à la question de l’historicité des
Évangiles, supposée par la Constitution Dei Verbum (n.19).
- M. Ricardo GRZONA, Président de la Fondation "Ramón
Pané" au Honduras; Consulteur Catholique des Sociétés Bibliques Unies
(ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)
À partir de la vision de la catéchèse, on comprend que, dans le thème
relatif à la Bible, le “quoi” est très clair. Les catéchistes s’attendent à
ce que ce Synode ouvre des voies concrètes pour le “comment” faire avancer
cette mission. Nous demandons à pouvoir bénéficier de lignes directrices
concrètes en pensant surtout à la majorité des personnes qui vivent
immergées dans la culture médiatique et qui lisent de moins en moins, et à
soutenir toutes les initiatives dans le domaine des nouveaux moyens de
communication.
Nous avons constaté que, dans la catéchèse, on enseigne à prier
(comment réciter les prières)
plus qu’à faire vraiment oraison en réponse à Dieu qui se communique tout
d’abord au travers de sa Parole. Il reste encore beaucoup à faire à propos
du thème de la prière et il faut que toutes nos structures, à commencer par
les catéchèses, constituent de véritables écoles de prière.
Je fais référence au n° 38 du Document
de travaill, Lectio divina. En Amérique latine, nous avons très
souvent constaté que les jeunes, incapables de lire un livre, restent
fascinés quand la méthode de la Lectio divina leur est présentée. Il
ne peut pas s’agir d’une proposition de plus, isolée du reste de la vie
ecclésiale, au contraire, il faut qu’elle guide toutes les formes et les
structures de notre Église puisque cette dernière nous conduit à une vie
cohérente et concrète à la suite de Jésus et de son Évangile. Toutefois, on
risque de ne pas parvenir à une lecture profonde selon la tradition de
l’Église et, les interprétations personnelles étant nombreuses, on risque de
sortir du sillon de la Tradition. C’est pourquoi je suggère aux Pères
synodaux de proposer la réalisation d’un Congrès international sur la
Lectio divina, guidé par le Magistère, qui puisse aider à mieux
comprendre cette pratique de la lecture orante des Écritures Saintes. Je
conclus en citant le Document de travail au n° 38 qui, à la fin, affirme: “Ce
monde demande des personnes contemplatives, attentives, critiques et
courageuses. Il requiert à chaque fois des choix nouveaux et inédits”.
Prions Dieu de pouvoir réaliser tout cela.
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Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
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un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 16.10.2008 -
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