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19 Avril 2005
 

Benoît XVI a à coeur la diffusion de la Lectio divina

 

Cité du Vatican, le 15 octobre 2008  - (E.S.M.) - Deuxième partie du texte du Rapport par le cardinal Marc Ouellet après le Débat général en cette dix-septième Congrégation générale du Synode des Évêques.

Le cardinal Marc Ouellet

Benoît XVI a à coeur la diffusion de la Lectio divina

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(suite) 6. EUCHARISTIE, HOMÉLIE, COMMUNAUTÉ

24. Écriture et Eucharistie

Un autre point abordé à plusieurs reprises dans les interventions est le rapport entre la Sainte Écriture et l’Eucharistie. Nous avons déjà mentionné la liturgie comme lieu originel des Saintes Écritures, en tant que lieu de la rencontre avec Dieu qui se révèle dans le Christ. Un tel cadre liturgique trouve son expression particulière dans la célébration eucharistique.

Toutefois le Synode s’interroge sur le moyen de favoriser parmi les fidèles une perception plus unitaire de ce rapport. Certainement l’Écriture possède le maximum d’actualité et d’énergie spirituelle quand elle est proclamée durant la Sainte Messe. Cette suprême efficacité se vérifie quand la Parole que l’on proclame est écoutée, comprise, aimée, intériorisée; cela suppose une grande familiarité qui se développe seulement par la lecture constante de la Parole de Dieu. Dans cette perspective, la relation entre Écriture et Eucharistie est décisive. La Bible en effet parle de l’amour de Dieu au travers de la longue histoire de son peuple, qui se condense dans le geste suprême d’amour de Jésus. Voilà pourquoi l’Eucharistie aide à comprendre le message de la Bible, de même que la Bible explique le mystère eucharistique. On a rappelé, de manière suggestive dans l’aula, un chemin de conversion qui, de façon toute spéciale, a reconnu dans l’Eucharistie le Dieu de la Parole.

L’unité intrinsèque entre le Dieu de la Parole et le mystère eucharistique nous porte à envisager le problème déjà signalé concernant une certaine juxtaposition des deux parties de la messe, problème dont
Sacramentum Caritatis s’était déjà occupé (n°44 & 45) : la liturgie de la Parole et la liturgie de l’Eucharistie. Cette relation est assurée par l’action de l’Esprit, à l’œuvre dans les deux parties. L’Esprit, qui agit dans la Parole, est à l’œuvre dans la liturgie eucharistique. Ici, un Père a parlé d’une "dimension épiclétique" qui concerne tout autant la Parole que l’Eucharistie. Ce même Esprit constitue l’unité intrinsèque et le renvoi mutuel entre Parole et Sacrement eucharistique.

Comment est-il possible d’aider, par une pastorale liturgique vraiment adéquate, à faire comprendre plus intimement l’unité de la célébration et la relation intrinsèque entre Écriture et Sacrement eucharistique ?

25. Dimension sacramentelle de la Parole

Sur le même sujet du rapport entre Parole de Dieu et Eucharistie, quelques intervenants ont mis en évidence la nécessité de parler d’un caractère sacramentel de la Parole de Dieu et de la Sainte Écriture. L’Écriture et la voix qui proclame la Parole de Dieu sont, par analogie avec les espèces eucharistiques, "signes" qui véhiculent le mystère eucharistique. Ce n’est pas par une analyse de la matérialité du signe que l’on peut saisir le mystère; ce qui est communiqué ne peut être saisi que dans l’Esprit qui opère dans la foi.

Comme les espèces eucharistiques communiquent le mystère sous le voile du signe, ainsi la Parole éternelle de Dieu se communique dans les limites d’une parole humaine. En ce sens, aussi bien l’Eucharistie que la Sainte Écriture se rejoignent dans l’horizon sacramentel de la Révélation de Dieu
(Fides et ratio 13), que seule la foi peut reconnaître, accueillir et vivre.

26. Parole et dimension eschatologique

Cette dimension sacramentelle de la Parole s’unit aussi à sa dimension eschatologique. Celle-ci brille alors dans l’unité entre la Parole de Dieu proclamée dans la célébration et le mystère eucharistique. La proclamation de l’Évangile durant l’Eucharistie est communication du Christ ressuscité par la puissance de l’Esprit Saint; ainsi, elle offre l’opportunité de voir maintenant déjà la gloire de Dieu. C’est un moment eschatologique de la révélation. La Parole qui est proclamée est la Parole définitive de Dieu.

L’évêque, le prêtre et le diacre qui proclament l’Évangile dans la célébration liturgique doivent être conscients de leur grande responsabilité, chacun selon son ordre. La proclamation de l’Évangile doit aider les participants à la célébration à accueillir la manifestation de Jésus, le Fils de Dieu, comme accomplissement de l’histoire.

En effet, toute la célébration eucharistique possède le caractère " d’anticipation " de la Manifestation finale de la Gloire de Dieu, comme l’a affirmé le pape Benoît XVI dans
Sacramentum Caritatis (n°30 & 31). De la même manière, la Parole de Dieu proclamée en son sein participe d’un tel caractère eschatologique.

27. Célébration de la Parole

L’unité entre Parole et Sacrement apparaît décisive pour la vie des fidèles. Cette constatation fait sentir toute la douleur que vivent les communautés chrétiennes quand – à cause de la raréfaction du clergé ou en raison de situations de persécutions – la célébration eucharistique ne peut être assurée de manière continue. Quelques intervenants, faisant allusion à ces situations, ont souligné l’importance de la célébration de la Parole de Dieu dans la communauté ecclésiale, qui ne doit jamais être laissée de côté.

Grâce à la célébration de la Parole, beaucoup de communautés ecclésiales privées de l’Eucharistie célèbrent la foi dans le mystère du Christ et nourrissent ainsi leur foi et le témoignage chrétien. La célébration de la Parole même sans prêtre est un des lieux privilégiés de la rencontre avec le Christ. Sacramentum Caritatis invite à ces célébrations
(SC, n°75). Moyennant l’action de l’Esprit Saint, la Parole de Dieu ainsi proclamée et célébrée fructifie dans le cœur et dans la vie de ceux qui la reçoivent.

28. L’importance de l’homélie

Toujours dans le contexte de la relation entre Parole et Eucharistie, beaucoup de Pères ont noté l’importance de l’homélie pendant la Sainte Messe en relation avec l’Écriture proclamée. Cela est certainement un thème qui a besoin d’être approfondi et sur lequel on doit donner des indications claires.

En effet, l’homélie occupe une place importante et nécessaire et est l’un des services majeurs que l’évêque, le prêtre, et le diacre, chacun dans son ordre, doivent prêter à la communauté des fidèles : pour la majeure partie d’entre eux, c’est l’unique occasion d’écouter la Parole de Dieu, particulièrement lors de la célébration dominicale.

Un intervenant a suggéré que l’homélie doit être préparée dans un climat d’étude, de prière et de méditation répondant à trois demandes: Que signifient les lectures qui ont été proclamées ? Que signifient-elles pour moi personnellement ? Que dois-je, moi en tant que pasteur, communiquer aux fidèles en tenant compte des circonstances dans lesquelles se développe la vie de la communauté ?

À ce propos, d’autres interventions ont rappelé que le renouveau conciliaire invite à faire des homélies qui soient principalement une exposition et une application de la Sainte Écriture. On a recommandé comme une nécessité de passer d’une prédication moralisante à une prédication plus kérygmatique. Une prédication simplement moralisatrice ne génère pas la foi qui sauve. Une prédication du kérygme s’avère nécessaire, une prédication plus missionnaire qui tend à évoquer la foi.

Quelles indications doivent être données de la part du Synode à ce sujet ? Peut-il être utile et nécessaire d’élaborer un Directoire homilétique général qui aide à former les prédicateurs dans l’ars predicandi ?

29. Formes analogiques de prédication: l’art

Certaines interventions des Pères, instructives et enrichissantes, ont rappelé combien la proclamation de la Parole de Dieu trouve un écho non seulement dans les homélies, mais aussi dans d’autres formes de communication liées à l’art et à la beauté. Comme illustration de ce fait, on a donné le témoignage et l’exemple de la liturgie byzantine. La communication de la Parole de Dieu est liée à l’hymnographie liturgique et à l’iconographie.

À ce sujet, un intervenant a souligné l’importance, durant la liturgie, de chants qui soient adaptés, beaux et clairement inspirés des textes de la Sainte Écriture. De là aussi l’importance que les chants utilisés dans la liturgie soient approuvés par l’Autorité compétente qui peut vérifier une telle qualité.

La Parole de Dieu, a-t-on encore souligné, trouve une incontournable communication dans l’art figuratif: qu’on pense, par exemple, aux icônes. Ces expressions artistiques sont non seulement une illustration du texte biblique, mais encore une fenêtre ouverte sur le ciel à travers laquelle se développe le dialogue entre Dieu et l’homme et entre l’homme et Dieu.

Comment valoriser et promouvoir un art, en ses diverses formes, toujours plus enraciné dans la Parole de Dieu, qui soit non seulement une biblia pauperum mais aussi un approfondissement, véritable expression de la foi et du dialogue avec Dieu qui se donne lui-même à nous dans Son Fils ?

30. Parole de Dieu, célébration et communauté

Dans la célébration liturgique, dans la proclamation de la Parole de Dieu, les fidèles sont appelés à se découvrir comme communauté vivante qui se nourrit de la Parole et du Pain de la Vie. Le Saint-Esprit crée une harmonie et une syntonie entre l’Écriture et la communauté. Il sera donc important de respecter le besoin intérieur qui pousse la communauté à la rencontre de la Parole de Dieu, mais on fera attention aussi à contrôler cette sensibilité qui exalte l’excès de spontanéité, l’expérience strictement subjective et la soif du prodigieux. La communauté chrétienne se construit chaque jour en se laissant conduire par la Parole de Dieu sous l’action du Saint-Esprit qui donne illumination et consolation.

La célébration authentique de la Parole et du Pain de Vie empêchent la communauté chrétienne de se replier sur elle-même. Au contraire, s’ouvrir et se laisser atteindre dans le mystère célébré permet d’élargir les limites de sa propre réalité, empêchant les lectures intimistes, fondamentalistes, qui sont typiques des sectes. Les communautés deviennent ainsi sous l’action vivifiante de l’Esprit Saint servantes de la Parole, avec la tâche particulière de l’offrir au monde qui l’entoure.

Dans ce contexte, se sont succédé dans l’aula divers intervenants qui ont recommandé le contexte communautaire pour l’écoute et le partage de la Parole de Dieu comme contexte qui favorise le développement avec le mystère communiqué dans la Sainte Écriture.

À propos de cette dimension communautaire de l’approche du texte sacré, qui se réalise de façon paradigmatique dans la liturgie eucharistique, n’ont pas manqué les interventions qui ont recommandé la constitution de petites communautés pour l’écoute et le partage biblique, communautés qui peuvent être composées des noyaux familiaux, dans l’horizon plus ample de la communauté paroissiale et des diverses expériences liées aux mouvements ecclésiaux et aux nouvelles communautés. De telles communautés sont aussi des lieux où on peut expérimenter la réalité concrète de la Parole qui veut faire croître, en nous et parmi nous, l’amour fraternel.

7. EXÉGÈSE, THÉOLOGIE, LECTIO DIVINA

31. Exégèse et théologie

"[…] L’étude des Saintes Lettres doit être comme l’âme de la sainte théologie"
(DV 24). En référence à cette expression de Dei Verbum, de nombreuses interventions dans l’aula ont signalé certaines problématiques qui nécessitent un approfondissement. Certainement l’étude biblique a fait de grands progrès dans les dernières décennies. On a évoqué dans l’aula synodale les divers instituts bibliques à la charge de grands ordres religieux. Il ne manque pas de figures de chercheurs qui, emblématiquement, ont vécu non sans tension la fidélité à la recherche scientifique et la fidélité au Magistère de l’Église.

Aussi Sa Sainteté Benoît XVI, dans la célébration du cinquantième anniversaire de la mort de Pie XII, a rappelé durant l’homélie l’important document Divino Afflante Spiritu, qui a marqué une introduction significative, dans la rechercher biblique, des méthodes modernes d’analyses textuelles que Vatican II a ultérieurement approfondies et relancées.

Nonobstant quelques pas significatifs, on peut dire que beaucoup d’intervenants, durant la discussion, ont fait état d’une tension entre l’exégèse biblique et la théologie, où se répercute la difficulté de saisir adéquatement le lien entre sens littéral/historique et sens spirituel/plénier de l’Écriture. Quelqu’un a parlé de divorce pratique entre exégèse, théologie biblique et théologie dogmatique. Cette tension s’est vérifiée à plusieurs reprises dans la relation entre exégèse et Magistère de l’Église. On ne doit jamais oublier, a-t-on affirmé, que le sens des Écritures est, de par sa nature, théologique.

Certainement, de nos jours, on affirme la nécessité d’expliquer le sens des Écritures selon le sens de l’Église, interprétant la Parole écrite dans la Bible dans le contexte de la Tradition vivante, valorisant en cela l’héritage des Pères. D’autre part, il est indubitable que l’Esprit de Dieu nous pousse à penser de nouveaux chemins que la Parole de Dieu entend accomplir chez les hommes de notre temps, en recueillant les attentes et les défis que l’humanité d’aujourd’hui pose à la Parole. Il en découle de nouvelles tâches.

Il devient indispensable de développer l’étude selon les indications du Magistère, aussi bien quant à la connaissance et l’emploi des méthodes de recherche scientifique qu’au processus interprétatif qui doit aboutir à la plénitude du sens spirituel du texte sacré. On demande que soit dépassée la distance qu’on observe entre la recherche exégétique et l’élaboration théologique, en vue d’une collaboration réciproque. Le théologien utilise le donné biblique sans l’instrumentaliser, alors que l’exégète ne limite pas sa recherche aux seules données littéraires, mais s’emploie à reconnaître et à communiquer les contenus théologiques présents dans le texte inspiré.En particulier, on demande au théologien de se faire un devoir de développer une théologie de la Sainte Écriture qui aide à comprendre et à valoriser la vérité de la Bible, dans la vie de foi et le dialogue avec les cultures, tout en réfléchissant aux tendances anthropologiques actuelles, aux défis posés par la morale, au rapport entre raison et foi, au dialogue avec les grandes religions… En outre, la communauté attend, des savants, qu’ils aident les ministres de la Parole de Dieu à offrir au peuple de Dieu l’aliment des Écritures. Pour cela, on souhaite un dialogue intense entre exégètes, théologiens et pasteurs.

À ce propos, s’impose aujourd’hui la nécessité d’une lecture croyante de la Sainte Écriture qui se fait un devoir d’insérer toute la problématique du texte à l’intérieur d’une vision de foi. Il ne s’agit pas seulement d’aller au-delà de la lettre, mais de percevoir le texte comme signe dans lequel la Parole révélée demande d’être écoutée. Voilà pourquoi l’exégèse ne peut être réduite à une simple philologie neutre. Cela vaut pour les études bibliques et en particulier pour les études dans les séminaires où se forment les prêtres qui devront rompre le pain de la Parole pour le peuple de Dieu.

À ce sujet, il est nécessaire d’approfondir la problématique ici soulevée. Comment dépasser la dichotomie souvent présente entre les savants, entre les problématiques du texte et le sens théologique de la Parole de Dieu dans la Sainte Écriture ?

Comment favoriser la collaboration entre exégètes et théologiens et comment aider à saisir l’importance de se référer au Magistère de l’Église, comme un processus inhérent à l’étude même de la Parole de Dieu ?

Au sujet de la relation entre exégètes, théologiens et Magistère, certains Pères ont demandé d’aborder certains thèmes spécifiques qui aujourd’hui requièrent un approfondissement: c’est le cas de l’inspiration
(et conséquemment, de l’herméneutique), et de l’inerrance des Saintes Écritures. Comment comprendre aujourd’hui ces concepts ?

32. Sainte Écriture et Lectio divina

Dans le contexte d’une lecture et d’une étude réellement croyantes du texte sacré, il convient de situer certains instruments qui forment à une approche authentiquement spirituelle de la Bible. Ici, on doit rappeler, comme du reste l’avait fait amplement l’Intrumentum Laboris, le fait que les intervenants dans l’aula synodale ont mis l’accent sur l’importance de la Lectio divina en notre temps.

À ce sujet, on doit rappeler que pour une authentique spiritualité de la Parole, "la prière doit accompagner la lecture de la Sainte Écriture pour que s’établisse un dialogue entre Dieu et l’homme, car ‘c’est à lui que nous nous adressons quand nous prions; c’est Lui que nous écoutons quand nous lisons les oracles divins’" (
DV 25). C’est ce que confirme saint Augustin: "Ta prière est ta parole orientée vers Dieu; quand tu lis la Bible, c’est Dieu qui te parle; quand tu pries, c’est toi qui parles à Dieu".

La Lectio divina est une lecture individuelle et communautaire d’un passage plus ou moins long de l’Écriture écoutée comme Parole de Dieu et qui se prolonge sous la stimulation de l’Esprit dans la méditation, la prière et la contemplation
(cf. PCB, Interprétation de la Bible dans l’Église, 4 C 2)

C’est une forme d’oraison qui purifie le désir et produit une disponibilité en harmonie avec la Volonté de Dieu. La diffusion de la Lectio divina tient au cœur de Benoît XVI : il l’a proposée comme un point décisif pour un renouveau de la foi
(cf. L’Osservatore Romano, 7 avril 2006).

Toutefois, on doit aussi dire que la Lectio divina n’est pas facile. Une approche pédagogique d’initiation s’avère nécessaire, approche qui fasse bien comprendre de quoi il s’agit et qui contribue à clarifier le sens des diverses étapes et une manière de les appliquer qui soit aussi fidèle que sagement créative.

On a rappelé dans l’aula quelques méthodes qu’il faut bien tenir présentes et qui rendent compte des divers contextes culturels d’approche de la Sainte Écriture. Le nom même de Lectio divina est en partie modifié, par exemple en "école de la Parole", ou bien "lecture orante". Surtout on gardera à l’esprit le fait que le fidèle d’aujourd’hui vit dans un contexte de rapidité et de fragmentation; cela demande une formation claire, patiente et continue chez les prêtres, les personnes dans la vie consacrée et les laïcs.

Un intervenant dans l’aula a rappelé à ce sujet que Dei Verbum parle aussi d’un approfondissement de l’Écriture "per piam lectionem". Pour en arriver là, on doit toujours rappeler que la nature du texte sacré est d’être témoignage de l’œuvre de salut accomplie par Jésus. La lecture pieuse recommandée par Dei Verbum exprime en ce sens "la modalité de connaissance amoureuse de foi".

Dans cette perspective, on doit toujours rappeler que l’approche du texte sacré quand elle est faite personnellement par le fidèle, ne peut être isolée de la communion et du contexte ecclésial. La lecture de foi reconnaît dans l’Écriture le "témoignage fidèle et vrai", le Christ lui-même, la Parole incarnée de Dieu et pourtant qui veut faire de nous des témoins toujours plus crédibles de la vérité révélée.

Pour cela, on peut dire que Marie est le meilleur exemple d’accueil de la Parole de Dieu. En particulier, si l’on considère sa manière d’écouter la Parole. Le texte évangélique "Marie, pour sa part, gardait toutes ces choses dans son cœur et les méditait"
(Lc 2, 19) signifie qu’elle écoutait et connaissait les Écritures, les méditait dans son cœur en une sorte de processus intérieur, où l’intelligence n’est pas séparée du cœur. Marie recherchait le sens spirituel de l’Écriture et le trouvait en le reliant (symballousa) aux paroles, à la vie de Jésus et aux événements qu’elle découvrait dans son histoire personnelle.

Comment aider pastoralement à une lecture de la Parole de Dieu qui fasse croître, personnellement et communautairement, dans la vie spirituelle, et rende les croyants chaque jour toujours plus capables d’un témoignage crédible de l’amour communicatif de la Révélation chrétienne ?

III. PAROLE DE DIEU, MISSION, DIALOGUE

Passons maintenant à la troisième partie : "Parole de Dieu, mission, dialogue". Un participant a affirmé: "Le saint Synode de la Parole est le Synode de la mission." Un autre a même suggéré de reformuler le titre de cette troisième partie: non pas "La Parole de Dieu DANS la mission de l’Église", mais "La Parole de Dieu EST la mission de l’Église". Maintes fois, dans cette aula, on a affirmé le statut de la Parole comme "âme de toute la pastorale", en en faisant un objectif ferme à réaliser. Dans une intervention libre, l’un de nous a même parlé de la Parole comme "âme de l’humanisation". C’est dire toute l’ampleur de la mission : ad intra, certes, mais encore et surtout ad extra, en dialogue effectif avec l’humanité tout entière
(cf. Mt 28, 19-20).

Je développerai le sujet en trois étapes contenant chacune trois points. Je traiterai d’abord de tout ce qui touche au contenu : le témoignage, le kérygme, la catéchèse.
 

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Sources :  www.vatican.va -  E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 15.10.2008 - T/Synode

 

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