Benoît XVI : Vie, famille : valeurs
non négociables |
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CITE DU VATICAN, le 15 Mars 2007 -
(E.S.M.) - Le pape Benoît XVI recommande d'avoir le plus grand
soin pastoral pour la formation des fiancés et pour la vérification
attentive de leurs convictions concernant les engagements prescrits pour
la validité du sacrement de Mariage.
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Mariage et famille sont des
institutions qui doivent être promues et garanties de toute équivoque
possible quant à leur vérité.
Benoît XVI : Vie, famille : valeurs
non négociables
Eucharistie et bien commun : rappel des points non négociables
Au paragraphe 83 de l'exhortation
"Sacramentum Caritatis", le Pape Benoît XVI rappelle
que "le culte agréable à Dieu n'est jamais un acte purement privé, sans
conséquence sur nos relations sociales" :
"cela vaut pour tous les baptisés, mais s'impose avec une exigence
particulière pour ceux qui, par la position sociale ou politique qu'ils
occupent, doivent prendre des décisions concernant les valeurs
fondamentales, comme le respect et la défense de la vie humaine, de sa
conception à sa fin naturelle, comme la famille fondée sur le mariage entre
homme et femme, la liberté d'éducation des enfants et la promotion du bien
commun sous toutes ses formes. Ces valeurs ne sont pas négociables. Par
conséquent, les hommes politiques et les législateurs catholiques,
conscients de leur grave responsabilité sociale, doivent se sentir
particulièrement interpellés par leur conscience, justement formée, pour
présenter et soutenir des lois inspirées par les valeurs fondées sur la
nature humaine. Cela a, entre autres, un lien objectif avec l'Eucharistie
(cf.
1 Co 11, 27-29). Les Évêques sont tenus de rappeler constamment ces valeurs;
cela fait partie de leur responsabilité à l'égard du troupeau qui leur est
confié."
Article de Fides
Des législations très agressives, des groupes de pressions
qui ne voient pas dans la famille une valeur ou un bien juridique à
protéger, une perte de la dimension transcendante de l’homme : les facteurs
qui mettent en danger la famille en Europe aujourd’hui
A Rome s'est terminé (8-10 mars) le Congrès
européen pour la famille, sur le thème “La famille : avenir de l’Europe”,
organisé par l’Institut d’études supérieures sur la femme, de l’Athénée
Pontifical Regina Apostolorum de Rome. A la fin du
Congrès l’Agence Fides a adressé quelques questions à la directrice du
congrès, Patricia Martínez Peroni, professeur d’anthropologie et de
psychologie de la personnalité et des différences individuelles à l’Université
San Pablo CEU de Madrid.
Selon ce qui a été discuté pendant le congrès ces jours-ci, quelle est la
situation actuelle de la famille en Europe, et quels problèmes doit-elle
affronter?
Actuellement les critères et les politiques qui dirigent l’Europe, qui
souffre d’une perte d’identité depuis qu’elle a décidé de négliger l’origine
de ses racines chrétiennes, influencent de manière préoccupante, je ne dis
pas négative, divers aspects de la réalité humaine, dont la famille. Ce
qu’ils font est de fragmenter l’être humain, laissant sa dimension
transcendante dans la sphère de la vie privée, et prétendant que nous devons
nous comporter comme collectifs sociaux, où nous avons des droits comme
citoyens, mais où nous n’avons aucune coresponsabilité pour rendre
effectifs les droits de Dieu, auteur de l’Europe et de toute l’humainté. Ce
sont des politiciens très partiels, très réductionnistes, et concrètement
très fonctionnalistes : la seule chose que les politiques cherchent
maintenant pour les familles est le bien-être, la consommation et la
cohabitation. Mais l’être humain n’est pas cela, l’être humain est
transcendant, et si l’on ne considère pas son origine divine, on ne peut lui
apporter le bonheur. L’Europe a une identité chrétienne qu’il faut
retrouver.
Pourrions-nous dire que la famille européenne est malade?
Je crois qu’elle n’est pas malade, mais qu’elle risque de l’être à cause de
la forte charge idéologique et des groupes de pressions anti-chrétiens qui
ne voient pas dans la famille une valeur ou un bien juridique à protéger.
Elle risque de l’être parce que les législations sont très agressives,
parce qu’elles ne protègent pas juridiquement la famille et font une espèce
de sociologie de la famille, quand en réalité ce qu’il faut faire est une
politique de la famille.
Quelles sont les idées les plus importantes issues de ce congrès?
Dans ce congrès on a parlé principalement de l’analyse de l’identité
humaine, par conséquent de l’identité de ce qui forme la famille en tant que
lien entre un homme et une femme ouverts à la vie, et on a vu qu’on ne
pouvait opposer le bien personnel au bien commun ou social. Par conséquent
le bien social et le bien politique européen doivent répondre à l’identité
humaine de la personne et à l’identité de la famille. On a analysé la
famille au niveau économique, au niveau politique et social, au niveau
culturel, au niveau religieux, et surtout on a cherché à proposer des
solutions au niveau pratique. Telles sont les initiatives que nous pouvons
offrir pour retrouver l’identité de la famille, afin que, comme catholiques,
nous ayons une influence sociale, pour apporter des solutions aux problèmes
déjà existants. Par exemple : si l’avortement existe en Europe, quelles
alternatives peut-on offrir? Nous devons nous associer pour défendre ce qui
est un grand bien. Certaines initiatives ont été présentées dans ce sens,
tenant compte du fait que nous vivons dans une situation à rechristianiser,
car je crois que l’Europe est de nouveau une région d’évangélisation. Il
semble qu’elle ait dissipé presque tout ce qu’elle avait reçu en héritage,
comme le fils prodigue, et maintenant arrive le moment de l’évangéliser pour
qu’elle retrouve ses racines.
Quelques sont les fruits de ce congrès?
Il a été dit que dans des pays européens déterminés il y avait un germe
d’identité chrétienne, et il serait bien de travailler en réseau ou par un
associationnisme concret, afin que la famille soit connue de tous. On a vu
l’importance d’une articulation efficace pour avoir une présence sociale qui
soit importante. Parce qu’il est clair que nous devons défendre la famille
en premier lieu en défendant notre famille, et après en tentant d’influencer
la société.
Nous avons pensé utile de joindre à cet article le
point V du 5§ de la Première partie de l'exhortation du pape Benoît XVI:
"Sacramentum Caritatis"
V. Eucharistie et
Mariage
Eucharistie,
sacrement sponsal
27. L'Eucharistie,
sacrement de la charité, fait apparaître un rapport particulier avec l'amour
entre l'homme et la femme, unis par le mariage. Approfondir ce lien est une
nécessité propre à notre temps. (83) Le Pape Jean-Paul II a eu plusieurs
fois l'occasion d'affirmer le caractère sponsal de l'Eucharistie et son
rapport particulier avec le Sacrement du Mariage: « L'Eucharistie est le
sacrement de notre rédemption. C'est le sacrement de l'Époux, de l'Épouse ».
(84) (...) L'Eucharistie fortifie
d'une manière inépuisable l'unité et l'amour indissoluble de tout mariage
chrétien. En lui, en vertu du sacrement, le lien conjugal est
intrinsèquement relié à l'unité eucharistique entre le Christ époux et
l'Église épouse (cf. Ep 5, 31-32). Le consentement mutuel que mari et
femme échangent dans le Christ, et qui fait d'eux une communauté de vie et
d'amour, a lui aussi une dimension eucharistique. En effet, dans la
théologie paulinienne, l'amour sponsal est le signe sacramentel de l'amour
du Christ pour son Église, un amour qui a son point culminant dans la croix,
expression de ses « noces » avec l'humanité et, en même temps, origine et
centre de l'Eucharistie. Voilà pourquoi l'Église manifeste une proximité
spirituelle particulière à tous ceux qui ont fondé leur famille sur le
sacrement de Mariage. (86) La famille – Église domestique (87) – est une
cellule primordiale de la vie de l'Église, en particulier pour son rôle
décisif concernant l'éducation chrétienne des enfants. (88) Dans ce
contexte, le Synode a recommandé aussi de reconnaître la mission
particulière de la femme dans la famille et dans la société, une mission qui
doit être défendue, sauvegardée et promue. (89) Son identité d'épouse et de
mère constitue une réalité imprescriptible qui ne doit jamais être dévaluée.
Eucharistie et
unicité du mariage
28. C'est précisément à la
lumière de cette relation intrinsèque entre mariage, famille et Eucharistie
qu'il est possible de considérer certains problèmes pastoraux. Le lien
fidèle, indissoluble et exclusif qui unit le Christ et l'Église, et qui
trouve son expression sacramentelle dans l'Eucharistie, est en relation avec
le donné anthropologique originel par lequel l'homme doit être uni de
manière définitive à une seule femme et réciproquement
(cf. Gn 2, 24;
Mt 19, 5). Sur cet arrière-fond de pensées, le Synode des Évêques a
étudié le thème des pratiques pastorales concernant ceux qui entendent
l'annonce de l'Évangile, provenant de cultures où se pratique la polygamie.
Ceux qui se trouvent dans une telle situation et qui s'ouvrent à la foi
chrétienne doivent être aidés pour intégrer leur projet humain dans la
nouveauté radicale du Christ. Au cours du catéchuménat, le Christ les
rejoint dans leur condition spécifique et il les appelle à la pleine vérité
de l'amour, passant à travers les renoncements nécessaires, en vue de la
communion ecclésiale parfaite. L'Église les accompagne par une pastorale
pleine de douceur et en même temps de fermeté, (90) en leur montrant surtout
la lumière qui, venant des mystères chrétiens, se reflète sur la nature et
sur les désirs humains.
Eucharistie et
indissolubilité du mariage
29. Si l'Eucharistie
exprime le caractère irréversible de l'amour de Dieu pour son Église dans le
Christ, on comprend pourquoi elle implique, en relation au sacrement de
Mariage, l'indissolubilité à laquelle tout véritable amour ne peut
qu'aspirer. (91) L'attention pastorale que le Synode a réservée aux
situations douloureuses dans lesquelles se trouvent de nombreux fidèles qui,
après avoir célébré le sacrement de Mariage, ont divorcé et contracté une
nouvelle union, est donc plus que justifiée. Il s'agit d'un problème
pastoral épineux et complexe, une vraie plaie du contexte social actuel, qui
touche de manière croissante les milieux catholiques eux-mêmes. Par amour de
la vérité, les Pasteurs sont obligés de bien discerner les diverses
situations, pour aider spirituellement de la façon la plus appropriée les
fidèles concernés. (92)
Cf.
Jean-Paul II, Exhort. apost. post-synodale Familiaris consortio (22
novembre 1981), n. 84.Le Synode des Évêques a confirmé la pratique de
l'Église, fondée sur la Sainte Écriture(cf. Mc 10, 2-12),
de ne pas
admettre aux sacrements les divorcés remariés, parce que leur état et leur
condition de vie contredisent objectivement l'union d'amour entre le Christ
et l'Église, qui est signifiée et mise en œuvre dans l'Eucharistie.
Toutefois, les divorcés remariés, malgré leur situation, continuent
d'appartenir à l'Église, qui les suit avec une attention spéciale, désirant
qu'ils développent, autant que possible, un style de vie chrétien, par la
participation à la Messe, mais sans recevoir la Communion, par l'écoute de
la Parole de Dieu, par l'adoration eucharistique et la prière, par la
participation à la vie de la communauté, par le dialogue confiant avec un
prêtre ou un guide spirituel, par le dévouement à la charité vécue et les
œuvres de pénitence, par l'engagement dans l'éducation de leurs enfants.
Là où surgissent des
doutes légitimes sur la validité du Mariage sacramentel qui a été contracté,
il convient d'entreprendre ce qui est nécessaire pour en vérifier le
bien-fondé. Il faut aussi s'assurer, dans le plein respect du droit
canonique, (93) de la présence sur le territoire de tribunaux
ecclésiastiques, de leur caractère pastoral, de leur fonctionnement correct
et rapide. (94) Il importe qu'il y ait, dans chaque diocèse, un nombre
suffisant de personnes préparées pour le bon fonctionnement des tribunaux
ecclésiastiques. Je rappelle que « c'est une obligation grave que le travail
institutionnel de l'Église réalisé dans les tribunaux soit rendu toujours
plus proche des fidèles ».
(95) Benoît XVI,
Discours au Tribunal de la Rote romaine à l'occasion de l'inauguration de
l'année judiciaire (28 janvier 2006): Il est cependant nécessaire d'éviter de
comprendre la préoccupation pastorale comme si elle était en opposition avec
le droit. On doit plutôt partir du présupposé que le point fondamental de
rencontre entre le droit et la pastorale est l'amour de la vérité:
cette dernière en effet n'est jamais abstraite, mais « elle s'intègre dans
l'itinéraire humain et chrétien de tout fidèle ». (96) Enfin, là où la
nullité du lien matrimonial n'est pas reconnue et où des conditions
objectives rendent de fait la vie commune irréversible, l'Église encourage
ces fidèles à s'engager à vivre leur relation selon les exigences de la Loi
de Dieu, comme amis, comme frère et sœur; ils pourront ainsi s'approcher de
la table eucharistique, avec les attentions prévues par la pratique éprouvée
de l'Église. Un tel chemin, pour qu'il soit possible et qu'il porte du
fruit, doit être soutenu par l'aide des pasteurs et par des initiatives
ecclésiales appropriées, en évitant, dans tous les cas, de bénir ces
relations, pour que ne surgissent pas chez les fidèles des confusions autour
de la valeur du Mariage. (97)
Vu la complexité du
contexte culturel dans lequel vit l'Église dans beaucoup de pays,
le Synode
a aussi recommandé d'avoir le plus grand soin pastoral pour la formation des
fiancés et pour la vérification attentive de leurs convictions concernant
les engagements prescrits pour la validité du sacrement de Mariage.
Un
sérieux discernement à ce sujet pourra éviter que des élans émotifs ou des
raisons superficielles conduisent les deux jeunes à assumer des
responsabilités qu'ils ne sauront ensuite honorer. (98) Le bien que l'Église
et la société tout entière attendent du mariage et de la famille fondée sur
lui est trop grand pour qu'on ne s'engage pas
totalement dans ce domaine
pastoral spécifique. Mariage et famille sont des institutions qui doivent
être promues et garanties de toute équivoque possible quant à leur vérité,
parce que tout dommage qui leur est causé constitue de fait une blessure
pour la convivialité humaine comme telle.
NDLR : Nous avions écrit, le 14 octobre 2005, au
bas d'un article, la phrase qui suit.
Dans ce synode, il y a beaucoup de questions et d'interventions au sujet des
divorcés remariés. Peut-on formuler la question suivante? Est-il
raisonnable, digne et "valable" d'accorder le mariage sacramentel à des
baptisés qui ne pratiquent plus, depuis disons un certain temps, sachant que
c'est pertinemment et consciemment qu'après la "cérémonie (parfois spectacle
organisé par la famille)", elles persisteront délibérément dans ce choix de
vie, loin des sacrements ? (Nullité
de mariage, Benoît XVI souhaite des procédures plus simples) - (Synode
des évêques 2005, 17e congrégation de l'Assemblée synodale ...)
Le Saint-Père nous a apporté la réponse.
Sources:
www.vatican.va
-
FIDES
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 15.03.2007 - BENOÎT XVI - Table S.C. -
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