Le pape Jean-Paul II et la dévotion au
Cœur
de Jésus |
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Le 14 janvier 2009 -
(E.S.M.)
- Le pape Jean-Paul II effectua le 5 octobre 1986 un pèlerinage dans la
région de Lyon en France, très précisément à Paray-le-Monial, site des
révélations du Coeur de Jésus à sainte Marguerite-Marie Alacoque.
Jean-Paul II parle des "Pères de l'Orient et de l'Occident". Mais ces
Saints Pères, qui sont-ils ?
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Dévotion
au Coeur de Jésus -
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Le pape Jean-Paul II et la dévotion au Cœur de Jésus
Les Pères de l'Église et la cœur de Jésus dans l'encyclique
"Haurietis
Aquas" de Pie XII
Le 14 janvier 2009 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Le pape Jean-Paul II effectua le 5 octobre 1986 un
pèlerinage dans la région de Lyon en France, très précisément à
Paray-le-Monial, site des révélations du Cœur de Jésus à sainte
Marguerite-Marie Alacoque. Ce jour-là, Jean-Paul II confia au P.
Peter-Hans Kolvenbach, Général des jésuites, une lettre dans laquelle il
définit les grandes lignes d'une "dévotion actualisée au Cœur de
Jésus"
(José Luis de Urrutia, S.J. La spiritualité du Cœur de
Jésus aujourd'hui. Ave Maria, Madrid, 3e éd., 1986, pp. 466-468).
En outre, le Pape voulut, en un geste très simple mais très
significatif, aller visiter dans la petite église des jésuites les
reliques de saint Claude la Colombière, S.J., qui fut directeur
spirituel de sainte Marguerite-Marie. Le P. Kolvenbach, entouré d'un
groupe de jésuites venus de tous les coins de France, assistèrent à
l'initiative papale.
Le Pape Jean-Paul II dit ceci dans sa lettre : "...En effet, si le
Seigneur en sa providence a voulu qu'à l'aube des temps modernes, au
XVIIe siècle, s'élève de Paray-le-Monial une puissante impulsion en
faveur de la dévotion au Cœur du Christ, dans les formes indiquées à
travers les révélations que sainte Marguerite-Marie a reçues,
les éléments essentiels de cette dévotion
ressortent également aussi en forme permanente de la spiritualité de
l'Église au long de toute son histoire. En effet, dès le début,
l'Église a tourné son regard vers le Cœur du Christ transpercé sur la
croix, d'où ont coulé l'eau et le sang, symboles des sacrements qui
constituent l'Église; et, dans le Cœur du Verbe Incarné, les Pères de
l'Orient et de l'Occident chrétiens ont vu le commencement de toute
l'œuvre de notre salut, fruit de l'amour du Divin Rédempteur, dont le
Cœur transpercé est un symbole particulièrement expressif"
(Luis Gonzalez, SJ. L'actualité de la dévotion au Coeur
du Rédempteur. A propos de la lettre du Pape au P. Kolvenbach. Dans
la revue Manresa N° 59, 1987, pp. 171-189).
Jean-Paul II parle donc des "Pères de l'Orient et de l'Occident". Mais
ces Saints Pères, qui sont-ils ?
"Il est assez habituel d'appeler l'époque historique comprise entre la
fondation des premières communautés ecclésiales par les apôtres et le
pontificat de saint Grégoire le Grand (540-604)
"l'époque des Pères de l'Église"
(Guillermo Arias, SJ. Un Cœur pour toujours. La Bonne
Presse, Mexico, 3eéd. 1999, p. 28).
Les "Pères de l'Église" sont les
pasteurs les plus renommés de l'Église des premiers siècles. Leurs
enseignements, pris collectivement, sont considérés par l'Église comme
un indispensable fondement de la doctrine chrétienne orthodoxe.
La proximité temporelle des Pères avec les apôtres
les met en mesure de nous présenter l'interprétation correcte de
l'Écriture Sainte. Les quatre principaux critères de
reconnaissance d'un "Père de l'Église" sont les suivants:
l'ancienneté, l'orthodoxie, la sainteté, l'approbation de l'Église.
L'on distingue entre les Pères les grecs qui proviennent de l'Est et les
latins, provenant de l'Occident. "Ce que nous enseignons n'est pas le
résultat de nos réflexions personnelles, mais bien ce que les Pères nous
ont appris" -
Saint Basile.
Les Pères apostoliques: Ce sont les
Pères de l'Église qui furent les disciples directs de l'un ou l'autre
des apôtres. Ce titre est également accordé aux Pères du premier et du
deuxième siècle qui font le trait d'union entre le Nouveau Testament et
les apologistes du deuxième siècle. Les écrits des Pères apostoliques
sont considérés comme un écho de l'enseignement des apôtres. Exemples:
Saint Polycarpe
(Disciple de saint Jean);
Saint Ignace d'Antioche
(Catéchèse du pape Benoît XVI)
A cette époque des Pères de l'Église, le Coeur du Christ est évoqué,
mais pas de la même manière ni selon les mêmes catégories de dévotion
que les nôtres aujourd'hui. S'agissant de ce temps-là, nous ne pourrions
parler d'une "dévotion au Coeur de Jésus", mais certainement d'une
intense dévotion au Côté transpercé du Christ,
source et fondement de la dévotion qui va se développer progressivement
par la suite. Les Pères de l'Église nous aideront à découvrir petit à
petit avec l'Église au long de ces premiers siècles le trésor
incomparable du Coeur du Christ"
(Ibid. p.28). Maintenant que
nous avons précisé qui sont ceux que nous appelons les Pères de
l'Église, revoyons ce que l'encyclique "Haurietis aquas" nous dit de ces
grandes figures.
L'encyclique "Haurietis
Aquas" nous parle, des alinéas 26 a 30, des preuves exposées par
les Pères en faveur des affections et des émotions sensibles du Verbe
incarne" (Lettre encyclique de Sa Sainteté
le pape Pie XII sur le culte et la dévotion au Sacré-Coeur).
26.- Finalité de l'Incarnation: manifester en
forme sensible son amour divin. "Les Saints Pères, témoins
véridiques de la doctrine divinement révélée, ont parfaitement compris
ce que l'apôtre saint Paul avait déjà affirmé très clairement, que le
mystère de l'amour divin était comme le principe et le couronnement,
tant de l'Incarnation que de la Rédemption. On lit souvent et clairement
dans leurs écrits que Jésus-Christ a pris une nature humaine parfaite,
avec un corps fragile et périssable comme le nôtre, pour entreprendre
notre salut éternel, et nous manifester et nous dévoiler, de la manière
la plus évidente, son amour infini en forme sensible".
27.- L'enseignement des saints Pères grecs. Saint
Justin.
Saint Justin, comme un écho à la voix de l'apôtre des nations, écrit
ceci: "Nous adorons et nous aimons le Verbe Fils du Dieu incréé et
ineffable; puisqu'il s'est fait homme pour nous, pour que, devenu
participant à nos affections, il leur apporte le remède"
(Apol. II, 13; P. G., VI, 465).
Saint Basile.
De même saint Basile, le premier des Pères de Cappadoce, affirme qu'il y
eut dans le Christ de véritables affections sensibles et saintes: "Il
est évident que le Seigneur a assumé les affections naturelles pour
confirmer sa véritable et non fantastique incarnation; quant aux
affections des vices qui souillent la pureté de notre vie, il les rejeta
comme indignes de sa divinité sans tache"
(Ep. CCLXI, 3; P. G. XXXII, 972).
Saint Jean Chrysostome.
Pareillement, saint Jean Chrysostome, lumière de l'Église d'Antioche,
reconnaît que les émotions sensibles qu'éprouvait le divin Rédempteur
démontraient clairement qu'il avait la nature humaine dans son
intégrité: "S'il n'avait pas notre nature, il
n'aurait pas été ému par la tristesse"
(In Ioan., Homil. LXIII, 2; P. G., LIX, 350).
28. - Les Pères latins. Saint Ambroise.
Méritent d'être évoqués d'entre les Pères latins ceux que l'Église
vénère de nos jours comme les plus grands docteurs. Ainsi saint Ambroise
témoigne que les émotions sensibles et les affections dont le Verbe
incarné ne fut pas exempt, naissaient de l'union hypostatique comme d'un
principe naturel: "C'est pourquoi, ayant pris une âme, il prit aussi les
affections de l'âme; Dieu, en effet, du fait qu'il était Dieu, n'aurait
pu être ému ou mourir" (De fide ad Gratianum,
II, 7, 56; P. L., XVI, 594).
Saint Jérôme.
C'est de ces affections que saint Jérôme tire son principal argument que
le Christ a réellement pris la nature humaine : "Notre Seigneur, pour
prouver la vérité de sa nature humaine, a vraiment été sujet à la
tristesse"
(cf. Super Matth. XXVI, 37; P. L. XXVI, 205).
Saint Augustin.
Saint Augustin reconnaît particulièrement ces rapports qui existent
entre les affections du Verbe incarné et la fin de la Rédemption de
l'homme : "Mais ces affections de l'infirmité humaine, comme la chair
même de l'humanité infirme et la mort de la chair humaine, le Seigneur
Jésus les a prises, non par nécessité, mais par miséricorde, pour
assimiler son Corps, qui est l'Église, dont il a daigné être la tête,
c'est-à-dire ses membres qui sont ses saints et ses fidèles; en sorte
que si l'un d'eux venait, dans les épreuves humaines, à s'attrister et à
souffrir, qu'il ne s'estime pas pour cela soustrait à l'action de sa
grâce; ce ne sont pas là des péchés, mais des marques de l'infirmité
humaine, et, comme le chœur s'accorde à la voix qui entonne, ainsi son
corps se modèlerait sur sa tête"
(Enarr. in Ps. LXXXVII, 3; P. L., XXXVII, 1111).
Saint Jean Damascène.
Avec plus de concision, mais non moins d'efficacité, les citations qui
suivent, de saint Jean Damascène, proclament la doctrine manifeste de
l'Église: "Dieu tout entier a pris l'homme entièrement, comme un tout
uni au tout, pour apporter le salut à tout l'homme. Car n'aurait pu être
guéri ce qui n'a pas été pris"
(De Fide Orth., III, 6; P. G. XCIV, 1006)
"Il a donc tout pris pour tout sanctifier"
(Ibid., III, 20; P. G.,XCIV, 1981).
29. Quand les saints Pères parlent des affections
humaines, ils parlent déjà du Cœur, bien qu 'indirectement.
Il faut remarquer que ces citations de la Sainte Écriture et des Pères,
et de nombreux passages semblables que nous n'avons pas cités, bien que
témoignant nettement que Jésus-Christ fut doué d'affections et
d'émotions sensibles et qu'il prit la nature humaine pour réaliser notre
salut éternel, ne rapportent néanmoins jamais ces affections à son Cœur
physique de manière à en faire expressément un symbole de son amour
infini.
Mais si les évangélistes et les autres écrivains ecclésiastiques ne
décrivent pas directement le Cœur de notre Rédempteur, Cœur vivant et
doué de la faculté de sentir non moins que le nôtre, et palpitant et
tressaillant des émotions et affections diverses de son âme, de
l'ardente charité de sa double volonté, néanmoins, ils mettent souvent
en pleine lumière l'amour divin et les émotions sensibles qui
l'accompagnent, telles que désir, joie, peine, crainte et colère, comme
ils se manifestent dans ses regards, ses paroles et ses gestes. La face
surtout de notre adorable Sauveur fut le témoignage et comme le miroir
le plus fidèle de ces affections qui, émouvant diversement son âme,
atteignaient comme dans un reflux son Cœur et en activaient les
battements. A la vérité, en cette question, garde toute sa valeur ce que
le Docteur angélique, instruit par l'expérience commune, note à propos
de la psychologie humaine et de ce qui en découle: "L'ébranlement de
la colère s'étend aux membres extérieurs, et surtout à ces parties du
corps où l'influence du cœur se révèle d'une manière plus expressive,
comme les yeux, la face et la langue"
(Sum. Theol, P-IIae, q. XLVIII, a. 4; éd. Léon., t.
VI, 1891, p. 306).
30. Le coeur symbole du triple amour, et
spécialement de l'amour sensible.
C'est donc à bon droit, par conséquent, que le Cœur du Verbe incarné
est considéré comme le symbole de ce triple amour dont le divin
Rédempteur aime continûment son Père éternel et tous les hommes. En
effet, Il est le symbole de cet amour divin
qu'il partage avec le Père et l'Esprit Saint, mais qui pourtant, en lui
seul, en tant que Verbe fait chair, se manifeste à nous par son corps
humain périssable et fragile, puisque "c'est en Lui qu'habite
corporellement toute la plénitude de la divinité"
(Col. II, 9). Il est, de plus,
le symbole de cette charité très ardente qui, infuse dans son âme,
enrichit sa volonté humaine, et dont les actes sont éclairés et dirigés
par une double science très parfaite, à savoir la science béatifique et
infuse
(cf. Sum. Theol., III, q. IX, aa. 1-3; éd. Léon., t. XI,
1903, p. 142).
Enfin, il est aussi - et cela d'une manière plus naturelle et directe -
le symbole de son amour sensible, car le Corps de Jésus-Christ, formé
par le Saint-Esprit dans le sein de la Vierge Marie, jouit d'un pouvoir
de sentir et de percevoir très parfait, plus, assurément, que tous les
autres corps des hommes
(cf. Ibid., q. XXXIII, a. 2, ad 3m; q. XLVI, a. 6; éd.
Léon., t. XI 1903, pp. 342, 433).
Conférence du Cardinal Ratzinger
Pour comprendre l'importance des Pères de l'Église dans la spiritualité
du Coeur de Jésus, nous allons nous placer sous la lumière d'une
conférence magistrale de celui qui était alors le cardinal Ratzinger
aujourd'hui pape Benoît XVI, au Congrès de Toulouse sur le Cœur de
Jésus, organisé en 1981 à l'occasion du XXV anniversaire de l'encyclique
"Haurietis
Aquas". Cette conférence avait pour titre: "Le
mystère Pascal, racine et objet plus profond de la dévotion au
Sacré-Cœur de Jésus"
(Cardinal Joseph Ratzinger, "le mystère pascal, racine et
objet plus profond de la dévotion au sacré-cœur de Jésus. Conférence au
Congrès de Toulouse sur le Coeur de Jésus (24-28, 07.1981), à l'occasion
du XXVe anniversaire de l'encyclique Haurietis aquas).
(Pour lire cette
conférence :
La piété cordiale, la dévotion centrée sur le Cœur de Jésus)
Raûl Silva Arredondo, MSC
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Sources : Raûl Silva Arredondo, MSC
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(E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M. sur Google actualité)
14.01.2009 -
T/Miséricorde divine
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