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19 Avril 2005
 

Synode des évêques : Rapport pour l'Amérique en présence du pape

 

Cité du Vatican, le 13 octobre 2008  - (E.S.M.) - Nous publions ici de suite le Rapport pour l’Amérique présenté par S.Em. le Card. Oscar Andrés RODRÍGUEZ MARADIAGA, S.D.B., Archevêque de Tegucigalpa, Président de la Conférence Épiscopale (HONDURAS) au cours de la Deuxième Congrégation Générale du lundi 6 octobre 2008.

Le le Card. Oscar Andrés RODRÍGUEZ MARADIAGA, S.D.B., Archevêque de Tegucigalpa, Président de la Conférence Épiscopale (HONDURAS)

Synode des évêques : Rapport pour l'Amérique en présence du pape 

DEUXIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (LUNDI 6 OCTOBRE 2008 - APRÈS-MIDI) (CONTINUATION)

Le 13 octobre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Nous publions ici de suite le Rapport pour l’Amérique présenté par S.Em. le Card. Oscar Andrés RODRÍGUEZ MARADIAGA, S.D.B., Archevêque de Tegucigalpa, Président de la Conférence Épiscopale (HONDURAS) au cours de la  Deuxième Congrégation Générale du lundi 6 octobre 2008.

RAPPORTS SUR LES CONTINENTS (Texte parvenu tardivement)

Introduction historique

Christophe Colomb, qui porta dans ses bagages le premier exemplaire de la Bible, lisait, durant ses voyages, à haute voix des textes bibliques afin de “calmer les vagues moutonnantes” et il avait l’habitude de donner des noms bibliques aux îles qu’il découvrait.

Depuis le début, une option en faveur de ceux que l’on réussit à servir

L’un des frères de l’entreprise colombienne sur l’île d’Española, le catalan Ramón Pané, parvenu avec le second voyage de Colomb, est peut-être le premier missionnaire à exercer son apostolat en tenant compte de la culture locale. Ce moine, “un pauvre ermite de l’ordre de saint Jérôme” apprend la langue de la région de Macorí et, grâce à ce qu’il a pu apprendre sur la vie, la religion et les coutumes de autochtones, il écrit le premier traité d’anthropologie américaine et le premier livre européen réalisé en Amérique: « Relación acerca de las antigüedades de los indios , enseignant l’Évangile dans la langue locale.

Juan de Zumárraga, premier évêque de Mexico, arriva en 1528 la Bible en main et surtout explicitement résolu à faire parvenir la Parole de Dieu à tous. Ce ne fut pas le seul évangélisateur qui arriva avec cette intention. Les franciscains ouvrirent une nouvelle voie pour le nouveau monde, en considérant l’Évangile “comme la véritable règle de leur ordre”. Les trois Concilii Limenses (de 1551 à 1583) firent une présentation magistrale de l’Évangile au commun des mortels.

La vie des pionniers de la foi latino-américaine, qui s’abreuvèrent aux sources bibliques, permit à la semence de ne pas mourir au fil des siècles et de rester vivante, grâce à la catéchèse, aux prédications, à la présentation d’oeuvres littéraires et à une présence consistante de représentations bibliques dans les oeuvres d’art coloniales.

Quatre siècles d’hibernation biblique

Le christianisme arriva en Amérique aux temps de la Réforme, lorsque la Bible perdit sa place privilégiée dans l’Église catholique et lorsqu’une grande partie du peuple de Dieu, surtout les laïcs, fut privée d’un accès direct à la Sainte Écriture.

Les traductions latino-américaines dans les langues autochtones devinrent particulièrement difficiles. Le texte biblique fut remplacé par le catéchisme et par la doctrine, privés de la saveur biblique.

Les 43 dernières années de la Bible dans l’Église qui est en Amérique (depuis la fin du Concile Vatican II)

Le Concile Vatican II fit appel à toutes les forces spirituelles disponibles afin de dépasser l’immanence matérialiste et la violence qui en découlait à l’égard des faibles et des petits. Son intention rénovatrice et évangélisatrice est évidente par exemple dans le premier paragraphe du premier document approuvé, à savoir la Constitution sur la Liturgie (Sacrosanctum Concilium).

Le Concile “exhorte avec force et de façon spéciale tous les chrétiens, surtout les membres des instituts religieux, à acquérir par la lecture fréquente des divines Ecritures, une science éminente de Jésus-Christ" (Phil. 3, 8), car "ignorer les Écritures, c'est ignorer le Christ(Dei Verbum 25). Il est nécessaire que “le plus grand nombre possible de ministres de la Parole de Dieu puissent fournir avec fruit au peuple de Dieu une nourriture des Écritures qui éclaire leur esprit, fortifie leur volonté, excite à l'amour de Dieu les coeurs des hommes(Ibidem n° 23). Le CELAM, suivant les enseignements du Concile Vatican II, a invité les conférences générales de l’Épiscopat latino-américain à soigner l’animation biblique.

À Medellín, en 1968, il attribua une place importante à la Bible dans ses délibérations. Dans l’application des dispositions du Concile, il chercha à comprendre le moment historique de l’homme latino-américain et à voir le visage de ce peuple avec ces traits de douleur mais également d’espérance. Ceci porta à affirmer que c’est la force de la Parole à convoquer et à promouvoir les communautés (6.9). C’est pourquoi il fut demandé que des experts en Écritures Saintes soient préparés (9.11), que les prêtres soient en mesure de l’écouter et de la vivre au travers de la conversion personnelle, de l’étude et de la prière (13.10); que la pastorale s’affermisse sur la force de l’Écriture Sainte (6.13, 14.14); que la catéchèse la transmette fidèlement (8.6); qu’elle pénètre les dévotions populaires (6.12) et servent de base aux communautés (6.13). La IIe Conférence lança un processus ecclésial de grande vigueur, caractérisé par la créativité, par l’imagination, par la recherche, par l’étude, par le rôle central du laïc dans le processus de d’évangélisation.

À Puebla, en 1979, le CELAM mit en relation la Bible avec l’évangélisation. À cette époque, l’Église latino-américaine avait déjà familiarisé avec la référence à la Parole de Dieu par le biais de l’apostolat biblique. En reprenant l’expression de Léon XIII à propos de l’Écriture Sainte comme âme de la théologie (PD, n° 58), il déclara qu’elle est “l’âme de l’évangélisation(372) et, reprenant le Concile, qu’elle est “la source de la catéchèse(981; 1001).

Par conséquent, il recommanda de diffuser la Parole de Dieu au moyen de l’apostolat biblique (101). En énonçant les options pastorales que l’Église aurait fait sous l’influence de l’Esprit, il insista sur l’importance d’écouter, d’approfondir, de célébrer et de proclamer la Parole de Dieu et d’en rendre témoignage en dénonçant les situations de péché, afin de réaliser sa propre conversion et de contribuer à construire une nouvelle société (1305). On fit un énorme pas en avant en insistant non pas tant sur l’interprétation de la Bible que sur l’interprétation de la vie à la lumière de la Bible.

À Saint-Domingue, en 1992, la IVe Conférence Générale de l’Épiscopat latino-américain répondit au désir explicite de ses participants dans la formulation du document final: “qu’il soit christocentrique dans son contenu et biblique dans son expression”.

Le document de travail de Saint-Domingue mettait en évidence des lumières et des ombres. Les lumières sont : l’expérience de la rencontre avec les Saintes Écritures, la centralité de la Parole dans l’Église, l’étude, la réflexion et l’oraison bibliques, l’amour des pauvres et des simples envers la Bible, la traduction dans les langues indigènes, les éditions populaires, le matériel et les méthodes bibliques, la pastorale biblique. Quant aux ombres: le manque de formation biblique, des homélies peu bibliques, une tendance au fondamentalisme et au biblisme, l’impossibilité pour les pauvres d’acquérir des exemplaires en l’absence d’éditions bon marché.La conviction que la nouvelle évangélisation “aura une force rénovatrice” seulement “dans la fidélité à la Parole de Dieu (n° 27) s’exprime dans l’expression “Jésus Christ est le même hier et aujourd'hui, il le sera à jamais (He 13, 8) qui marqua le document et la réunion ecclésiale.

Outre le slogan, Saint-Domingue fait référence à deux textes bibliques, tous deux de Luc, à caractère pragmatique pour leur place: l’épisode d’Emmaüs (24, 13-35) qui donne forme et structure au message des évêques aux peuples d’Amérique latine et Caraïbes, et l’épisode de la synagogue (4, 16-22) qui est à la base de l’option préférentielle de l’Épiscopat latino-américain.

Ces trois citations bibliques ont porté à une définition de la nouvelle évangélisation en Amérique latine qui est caractérisée par trois éléments: la référence à la Parole de Dieu, le rôle central des laïcs et l’animation des communautés.

L’expérience pastorale a indiqué d’un côté que les deux derniers éléments s’alimentent et se renforcent par leur référence au premier et, de l’autre, que la nouvelle évangélisation sera une réalité et, en même temps, une annonce explicite de Jésus Christ seulement dans la mesure où elle se fondera sur la Parole de Dieu, s’ouvrira au laïcat et garantira l’avenir de l’Église au travers de la formation de la communauté.

Les références aux Écritures Saintes inspirent tout le texte de Saint-Domingue et ouvrent le pôle christocentrique à ces trois éléments vers lesquels Jean Paul II avait orienté Puebla. L’arrière-plan biblique de Saint-Domingue se mesure également dans l’illumination, dans les défis et dans les lignes pastorales qui s’inspirent totalement à ce qui a été révélé même lorsque les citations bibliques n’apparaissent explicitement. Il faut mentionner les références aux pauvres, aux femmes, aux jeunes, à l’écologie, à la famille et aux droits de l’homme.

À Aparecida, en 2007, le thème, explicitement enrichi par Benoît XVI, “disciples et missionnaires de Jésus Christ pour que nos peuples aient la vie en Lui”, avait une racine biblique évidente et garantissait que la Parole de Dieu pénètre l’événement et le document conclusif du début à la fin. De fait, le document de participation mentionne l’importance de la Parole, la lecture orante, la pastorale biblique et sa portée oecuménique. Pour sa part, le document de synthèse a comme fil rouge la Bible: dans l’introduction, il reconnaît que l’originalité ecclésiale latino-américaine dépendait de la méditation de la Parole. Sa conclusion s’inspire à l’épisode d’Emmaüs. Les trois moments de cette réflexions sont liés à trois affirmations bibliques progressives et totalisantes: voir avec le primat de la Parole (77); juger avec la centralité de la Parole (134-140); agir avec la lecture orante et communautaire: la Lectio divina (331).

Cette trame biblique soutient quatre idées de fonds qui, tirées de la Parole révélée, déterminent ensuite la théologie et la projection pastorale du document: 1) la doctrine évangélique sur le Royaume; 2) l’enseignement paulinien sur la diversité dans l’unité et dans le caractère ministériel de l’Église; 3) la formulation des récits de la passion pour les disciples et pour la mission avec le témoignage prophétique; 4) l’anthropologie du pauvre exprimée surtout dans l’Évangile de saint Luc.

Le document conclusif s’inspire au message inaugural du Saint-Père qui précise l’importance de la Parole, les médiations pour entrer en elle et ses fruits dans la vie chrétienne. Benoît XVI a rappelé que “nous devons fonder notre engagement missionnaire et toute notre vie sur le roc de la Parole de Dieu” (3).

La Ve Conférence a par ailleurs un profond tissu biblique qui se fonde sur deux affirmations de fonds: l’animation biblique de la pastorale comme fruit de l’action pastorale de l’Église latino-américaine et la lecture orante de l’Écriture Sainte comme premier lieu de formation à la rencontre du Christ.

On a ainsi lancé une phase fondamentale pour la relation entre la Bible et l’Église en Amérique Latine. Si la réflexion des évêques s’interprète à la lumière de la figure du disciple dans l’Évangile de Luc, on se tournera encore plus vers la centralité de la Bible dans l’Église et vers l’orientation biblique de toute pastorale. Comment ? À partir de la présentation typiquement kérigmatique du Christ Sauveur. On devra insister, comme le fait saint Luc, sur la réaction du croyant, c’est-à-dire du disciple, par le biais de trois éléments fondamentaux - la foi, la conversion et le baptême - et de cinq attitudes: être disciple de Jésus, le témoignage de la vie, la spiritualité et la prière, la pauvreté, la vie communautaire.

Certains pas accomplis par la Fédération biblique catholique d’Amérique latine et des Caraïbes

Lors des rencontres réalisées sur le travail d’animation biblique pastorale, la Fédération biblique catholique d’Amérique Latine et des Caraïbes a donné de l’importance aux thèmes suivants: la lecture dévote de la Sainte Écriture; la spiritualité profondément enracinée dans la Bible en vue de la construction d’une nouvelle société; le Peuple prophétique de Dieu; la transformation de la vie que l’on obtient au moyen de la spiritualité biblique; la Bible et la nouvelle évangélisation; la Lectio divina et la lecture de l’Écriture dans la prière.

Tendances et justification de l’animation biblique de toute la pastorale

Sur la base de ce que nous venons de déclarer, nous pouvons affirmer que nous cherchons à faire en sorte que la Bible ne soit pas un objet d’espérance pour la Pastorale de l’Église mais le fond à partir duquel on doit orienter la pastorale. On énoncera ensuite quelques tendances.

On observe une faim de la Parole de Dieu qui s’est diffusée dans toute la géographie américaine, en particulier dans les lieux les plus marginaux, en engendrant l’espérance et un contact fécond avec le texte.

Face aux diverses traductions du texte biblique, on observe un phénomène mondial qui s’est multiplié comme jamais jusqu’ici dans l’histoire de l’Église, phénomène qui, en Amérique latine, est caractérisé par trois aspects:

- liturgique: de par l’usage des langues vernaculaires dans les célébrations (Sacrosanctum Concilium 54);
- inter-confessionnel, par la suggestion exprimée par le Concile (Dei Verbum 22) et les “principes fondamentaux” donnés par le Saint-Siège et accueillis par le CELAM dans ses rencontres avec les sociétés bibliques unies;
- missionnaire: par la capacité de la Bible d’entrer dans des sphères apparemment inexpugnables.

Enfin, nous observons l’interprétation du texte dans le cadre de la vie, en insistant sur la compréhension herméneutique avant celle exégétique, et en identifiant la “fidélité au message” avec la “fidélité à l’homme”, soutenue par l’accentuation des concepts de la “théologie dans son contexte” et de l’”inculturation” de l’Évangile.

Difficultés rencontrées dans l’animation biblique de la pastorale

- Les conditions de pauvreté et d’analphabétisme;
- Un divorce entre l’exégèse et la communauté inter-ecclésiale, entre l’exégèse et le dogme, entre l’exégèse et la pastorale;
- Le fondamentalisme biblique des sectes et au sein du catholicisme qui mène à une lecture qui rend passif.

Synthèse des étapes bibliques au cours de ces dernières années en Amérique

De 1965 à 1985 : contact avec le texte biblique. Ce sont les années des traductions et des éditions de Bibles, de la divulgation d’exemplaires de la part de toutes les Églises, de l’organisation de cercles bibliques, de lecture et d’étude des livres sacrés de la part des laïcs, des communautés ecclésiales de base.

De 1985 à 1993 : contact avec le message biblique. Ce sont les années de l’interprétation biblique, de l’organisation de centres d’études, de la structuration de mécanismes de pastorale biblique et de la formation au ministère biblique.

De 1993 à 2007 : contact avec la personne qui se révèle dans la Bible : Jésus Christ. C’est le moment de respirer avec les deux poumons de l’exégèse et de l’herméneutique, de la centralité de la Bible dans l’Église.

À compter de 2007 : formation à la lecture biblique à partir de la vie; une lecture orante et significative. La Lecture se fait à partir de la condition de disciple, qui s’exprime profondément dans la Lectio divina et qui conduit à se préoccuper de la mission.

Institutions d’études et de travaux bibliques

À partir du Concile Vatican II, tous les séminaires dans lesquels se préparent les prêtres en Amérique prévoient des études approfondies de la Bible, la prédication est ainsi plus proche du texte biblique.

Différentes conférences épiscopales d’Amérique peuvent compter sur des experts de la Bible qui ont fait des études supérieures et sont revenus en Amérique afin de continuer à étudier et de préparer d’autres personnes dans le domaine des sciences bibliques. Dans différentes universités catholiques de toute l’Amérique, des maîtrises portant sur la Bible et la Pastorale biblique peuvent être fréquentées avec profit.

En 2004, le CELAM a ouvert les portes du centre biblique pastoral pour l’Amérique latine (CEBIPAL), dans lequel se déroulent des cours et des programmes d’animation biblique de la parole en coordination avec les conférences épiscopales d’Amérique. Avec d’autres institutions, il assure la promotion de la Lectio divina. Il propose également un cours de formation permanente pour les professeurs de Bible en Amérique.

En matière de préparation des catéchistes, qui dépend de chaque diocèse, la Bible occupe une place importante. La Fédération biblique catholique a un rôle prépondérant dans l’animation biblique de la pastorale sur le continent (en particulier en ce qui concerne les critères et les différents styles de formation biblique).

En Amérique latine, il existe un certain nombre d’organisations qui ont développé une pastorale biblique avec une perspective propre.

Actuellement, il existe en outre différentes revues bibliques qui publient des articles de haute qualité au niveau de l’exégèse.

Il existe également un réseau d’Instituts bibliques au niveau supérieur, qui rassemble plus de 30 instituts bibliques. Dans différents diocèses, des instituts bibliques de différents types répondent aux besoins concrets de leurs inscrits. Dans différents pays, surtout en Amérique centrale, les “délégués de la Parole” ont offert une contribution très particulière à l’Église. La majeure partie d’entre eux est constitué de laïcs qui ont acquis une formation biblique, en partant du niveau élémentaire pour atteindre des cours de préparation spécifiques et représentent sans doute une colonne porteuse dans l’Église.

Sur le plan inter-confessionnel, les sociétés bibliques unies ont offert une contribution très qualifiée à l’Église catholique tant pour les traductions réalisées par des biblistes catholiques que dans les nouvelles présentations de la Bible soutenant les travaux pastoraux. Nous ne pouvons pas ne pas remercier le CEBIPAL pour sa collaboration dans la formation des jeunes à la méthode de la Lectio divina. Le nombre des dits “lectionautes” augmente chaque jour.

Les cours de formation bibliques se multiplient également par le biais des moyens de communication modernes, par exemple en utilisant Internet. Nous pouvons dire que la majeure parties des maisons d’édition publient des livres dans une grande variété de formats, des plus populaires aux éditions scientifiques, portant sur des thèmes bibliques. Aujourd’hui, en Amérique, on peut compter sur une vaste bibliographie biblique, dans toutes les langues majoritaires. Il existe actuellement différentes éditions de la Lectio divina à disposition tant des moines, des religieux et religieuses que des fidèles laïcs.

Chiffres et statistiques

Il nous faut rappeler, comme l’indiquent les statistiques, plus de 50% des catholiques du monde entier vivent sur le continent américain. Avec quatre langues majoritaires et près de deux cent langues minoritaires, nous nous trouvons face à une grande variété de traductions bibliques.

L’espagnol est certainement l’une des langues les plus parlées par les catholiques du monde entier. Il est donc très important de disposer de textes adaptés à ces millions de personnes. Actuellement, en Amérique, circulent 26 versions ou traductions approuvées par l’Église catholique qui peuvent être achetées auprès de différentes librairies.

Le portugais est l’une des langues les plus parlées en Amérique et dispose actuellement de 12 traductions de la Bible.

L’anglais est parlé aux États-Unis, au Canada, dans une grande partie des Caraïbes et en Amérique centrale. Il existe 5 traductions du Nouveau Testament, une du livre des Proverbes, 6 du Livre des Psaumes et deux Bibles intégrales.

Le français se parle officiellement au Canada et dans différents pays des Caraïbes. Au total, sont en circulation 8 versions de la Bible en français.

Les sociétés bibliques unies ont 29 Bibles privées des livres deutérocanoniques, 17 Bibles comprenant les deutérocanoniques et 29 versions du Nouveau Testament.

Différentes institutions ont traduit le Nouveau Testament en 216 langues autochtones d’Amérique, constituant ainsi un important bagage culturel. Nombre de ces traductions sont utilisées également par l’Église catholique.

Quantité totale de Bibles distribuées au cours des 43 dernières années

Il est très difficile de parler en termes de chiffres de distribution, parce que les maisons d’éditions ne fournissent pas toujours ces données surtout pour les années passées. Nous pouvons dire que plus de 60 millions d’exemplaires de la Bible Amérique latine (connue sous le nom de latinoaméricaine) ont été distribués depuis 1972. En deux ans ont été distribuées 420 000 copies de la Bible de Notre Peuple. Desclée de Brower distribue environ 150 000 exemplaires de la Bible de Jérusalem tous les ans et ce, depuis les années 70 (pour un total de près de 5 millions de Bibles distribuées). Au total, au Brésil, en 2007, ont été distribués 9 250 301 exemplaires de la Bible.

Il est important de souligner que l’animation biblique de toute la pastorale est le moment culminant de la vie ecclésiale où la Bible ne représente pas un compartiment séparé, comme s’il s’agissait de l’un des différents milieux pastoraux d’une conférence épiscopale. Au contraire, la Bible est le fil rouge qui anime l’ensemble des environnements pastoraux, puisqu’il enracine sa référence principale dans la Parole et fait de celle-ci le Roc de l’Église (cf. Benoît XVI, discours inaugural d’Aparecida.) “Faire en sorte que la Parole de Dieu soit la source qui anime toute l’activité pastorale de l’Église”. “l’animation biblique de la pastorale ayant comme arrière-plan la Lectio divina qui représente l’intégration de la Parole de Dieu et de la vie; comme référence indispensable la Constitution Dei Verbum et comme méthode et critère fondamental et la lecture à partir de notre réalité, a à son horizon présent et futur la défense de la vie et des droits de l’homme”.

Nous, les Évêques de l’Amérique latine et des Caraïbes, désirons renforcer la formation biblique et doctrinale.

Outre une forte expérience religieuse et une évidente vie communautaire, nos fidèles ont besoin d’approfondir la connaissance de la Parole de Dieu ainsi que les contenus de la foi, dans la mesure où cela représente la seule manière de faire mûrir son expérience religieuse. Le long de ce chemin, fondamentalement vécu et communautaire, la formation doctrinale n’est pas vécue comme une connaissance théorique et froide mais comme un instrument fondamental et nécessaire de la croissance spirituelle, personnelle et communautaire.

Nous ressentons la nécessité urgente de développer au sein de nos communautés un processus d’initiation chrétienne à partir du kérygme, guidé par la Parole de Dieu qui conduit à une rencontre personnelle, toujours plus grande, avec Jésus Christ, Dieu parfait et homme parfait, vécue comme plénitude de l’humanité et qui mène à la conversion, à être disciple dans une communauté ecclésiale, et à une maturation de foi au travers de la pratique des sacrements, du service et de la mission (Document d’Aparecida en espagnol, 289).

L'enseignement de la prière

Parmi les multiples modalités possibles de s’approcher de l’Écriture Sainte, il en existe une privilégiée, auquel tout un chacun est invité: la Lectio divina ou exercice de lecture orante de l’Écriture Sainte. Cette lecture orante, si pratiquée correctement, conduit à la rencontre de Jésus-Maître, à la connaissance de Jésus-Messie, à la communion avec Jésus-Fils de Dieu et au témoignage de Jésus-Seigneur de l’univers (Document d’Aparecida en espagnol, 249).

La vie publique. Les chrétiens qui vivent en accord avec la Parole

La mondialisation a ses aspects positifs, surtout quand il s’agit d’informer. Nous sommes informés de ce qui se passe dans la vie publique de nos pays, souvent avec de grands scandales de toute sorte. Toutefois, nous déplorons le fait que de nombreux acteurs de cette scène sociale et politique soient passés par nos centres de formation (catéchèses, groupes de jeunes, écoles et universités). Il est bien de se demander : quel a été le rôle de l’enseignement de la Parole de Dieu pour eux ? Les avons-nous aidés à rencontrer le Dieu de la Parole ? Pourquoi, en s’intégrant dans la vie publique, quel que soit le scénario dans lequel ils agissent, les valeurs de l’Évangile ne constituent-elles pas la ligne directrice de leur vie ?

Il est nécessaire, dans une formation chrétienne solide, d’avoir une rencontre avec le Dieu de la Parole qui interpelle, change, modifie les conduites jusqu’à les transformer en conduites chrétiennes. Il est donc nécessaire de revoir notre manière d’éduquer à la foi biblique pour la vie des chrétiens. Cette vie qui doit se manifester sous tous ses aspects et qui doit embrasser la totalité des actions, et non seulement la vie dans nos églises.

 

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Sources :  www.vatican.va -  E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 13.10.2008 - T/B

 

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