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19 Avril 2005
 

UN CATHOLICISME EN DÉCOMPOSITION ?

 

Le 13 février 2009 - (E.S.M.) - Les catholiques contemporains n'ont plus le droit que d'avoir la religion de leur curé, avec toutes ses idiosyncrasies, ses limitations, ses tics et ses futilités.

Le Père Louis Bouyer (1913-2004)

UN CATHOLICISME EN DÉCOMPOSITION ?

Le 13 février 2009 -  Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - "Il n'y a pas si longtemps que les catholiques ironisaient de haut sur la pulvérisation du protestantisme en sectes ou en écoles rivales et antagonistes. Il ne leur a fallu qu'un desserrement du corset de fer où ils avaient été emprisonnés depuis la Réforme, et auquel la répression du modernisme avait donné le dernier tour de vis, pour en arriver, en un clin d'oeil, à une situation pire encore. Chacun ne croit plus, ne pratique plus que ce qui lui chante. Mais le dernier vicaire ou le dernier aumônier d'Action Catholique, tout comme le plus ignare des journalistes, tranche de tout avec une certitude infaillible, se scandalise quand le pape Benoît XVI (...) se permet d'être d'un autre avis que le sien, et juge intolérable que d'autres prêtres ou fidèles puissent ne pas penser comme lui. Certes, on veut la liberté, mais chacun pour soi, et c'est d'abord la liberté de ne pas tenir compte de l'avis des autres.

C'est ici le point le plus paradoxal de la situation : qu'au moment où l'on a perdu tout sens de l'autorité, on voie renaître une espèce de néo-cléricalisme, des laïcs d'ailleurs comme des clercs, plus borné, plus intolérant, plus tracassier que rien de ce qu'on avait jamais encore vu.

Un exemple typique est celui du latin liturgique. Le Concile a maintenu, dans des termes explicites, le principe de garder cette langue traditionnelle dans la liturgie occidentale, tout en ouvrant la porte aux plus larges dérogations toutes les fois que des nécessités pastorales imposeraient un usage, plus ou moins étendu, de la langue vulgaire. Mais la messe des clercs qui, jusque là, ne pouvaient même pas envisager qu'on lui fît sa place au moins pour l'annonce de la Parole de Dieu, ont aussitôt sauté d'un extrême à l'autre et ne veulent plus qu'on entende un mot de latin à l'église. "La parole est aujourd'hui aux laïcs", paraît-il, mais sur ce point comme sur tous les autres, à condition bien entendu qu'ils s'en tiennent à répéter docilement ce qu'on leur dit. S'ils protestent et veulent, par exemple, garder en latin au moins les chants de l'ordinaire de la messe, avec lesquels ils sont familiarisés, on leur réplique que leur protestation est sans valeur; ils n'ont pas été "éduqués", il n'y a donc pas à tenir compte de ce qu'ils disent. C'est d'autant plus curieux qu'ils réclament précisément ce que le Concile avait recommandé. Mais le Concile a bon dos : les trois quarts du temps, quand on en évoque le nom, ce n'est pas à ses décisions ou exhortations qu'on en appelle, c'est à telle déclaration épiscopale individuelle, que l'assemblée n'a nullement ratifiée, quand ce n'est pas à ce que tel théologien ou tel plumitif sans mandat aurait voulu voir le Concile canoniser, voire même à tel "développement" supposé du Concile, même quand le développement en question le contredit mot pour mot.

Ce qui est vrai du latin l'est de toute la liturgie, et c'est d'autant plus grave au moment précis où le Concile vient de proclamer sa centralité dans la vie et l'activité entière de l'Église. On soulignait naguère que les Églises traditionnelles, et l'Église catholique au premier chef, par leur liturgie objective, soustraire aux manipulations abusives du clergé, sauvegardaient la liberté spirituelle des fidèles face à la subjectivité facilement envahissante et oppressive des clercs. Mais de cela, il ne subsiste rien. Les catholiques contemporains n'ont plus le droit que d'avoir la religion de leur curé, avec toutes ses idiosyncrasies, ses limitations, ses tics et ses futilités.

La princesse palatine décrivait à Louis XIV le protestantisme allemand dans cette formule: "Chez nous, chacun se fait sa petite religion à soi." Chaque prêtre, ou peu s'en faut, en est là, aujourd'hui, et les fidèles n'ont plus qu'à dire "amen", bienheureux encore quand la religion du curé ou du vicaire ne change pas chaque dimanche, au gré de ses lectures, des bêtises qu'il a vu faire à d'autres, ou de sa pure fantaisie."
(P. Louis Bouyer, La décomposition du catholicisme, Paris, 1968, pp. 46-49)

L’œuvre de Louis Bouyer (1913-2004) ne se caractérise pas seulement par l’intuition fondamentale que la théologie, la spiritualité et la liturgie sont inséparables dans la vie chrétienne, parce que chacune est (ou devrait-être) enracinée dans l’Écriture Sainte.

Car cette vision chrétienne de l’existence engendre un véritable humanisme, nourrit l’oecuménisme, a son modèle dans la vie monastique et s’avère en harmonie avec les efforts de Joseph Ratzinger devenu Benoît XVI.

Lire : L’œuvre de Louis Bouyer, une cathédrale de pensée, de vie, de louange
Le Père Louis Bouyer, un théologien de métier

L'œuvre théologique considérable du père Louis Bouyer n'avait pas encore fait l'objet d'une étude d'ensemble. L'analyse des écrits du théologien français, perçus dans le contexte de la recherche théologique de son époque, conduit à repérer certaines idées ou notions fondamentales, qui reviennent sans cesse malgré la surprenante variété des sujets que Bouyer aborde. Parmi ces notions, celles de "connaissance" et de "mystère" sont élaborées. Le renvoi constant de l'un à l'autre de ces thèmes bibliques engendre une tension vitale, qui exprime finalement la pratique de l'intelligence croyante. Celle-ci s'appuie sur une conviction: ce n'est pas la connaissance qui éclaire le mystère; c'est le mystère qui illumine et approfondit la connaissance.

Une telle prospection des sources théologiques de Bouyer a légitimé la formulation synthétique d'un itinéraire qui se fonde dans la Parole de Dieu, épiphanie du mystère, laquelle à son tour exige de l'homme une réponse à la fois personnelle et communautaire dont la forme et le modèle est l'Eucharistie. La tâche ecclésiale du théologien se situe entièrement dans ce dialogue entre l'initiative divine et la réponse fidèle de l'homme, dans le Christ, Parole faite chair.

De cet itinéraire on retiendra certains caractères fondamentaux : une considération attentive des sources liturgiques et de l'expérience spirituelle; une sensibilité foncièrement œcuménique, une méfiance spontanée envers les constructions rigidement systématiques. On ne peut non plus passer sous silence le style du père Bouyer et la tournure d'une pensée vive, portée par le goût du débat, voire de la polémique.

Avec Louis Bouyer, on se trouve en présence d'un immense théologien foncièrement enraciné dans la Tradition mais aussi - et peut-être justement à cause de cela - en présence d'un penseur profondément original et cohérent.

(Connaissance et mystère.  L'itinéraire théologique de Louis Bouyer -
Éditions du Cerf, Paris 2008, 816 pages)
 

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Sources  : PRO LITURGIA -  (E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M. sur Google actualité)  13.02.2009 - T/Église

 

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