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Pourquoi l'Église catholique continue-t-elle de s'engager dans le dialogue interreligieux ?

 

Paris, le 12 novembre 2008  - (E.S.M.) - De retour du premier Forum mondial Islamo-Catholique, Mgr Michel Santier, et le père Christophe Roucou, ont fait part de leurs impressions et de la réflexion menée à l'Assemblée plénière avec les évêques, lors d'un point presse à Lourdes, le 8 novembre.

Mgr Michel Santier, et le père Christophe Roucou

Pourquoi l'Église catholique continue-t-elle de s'engager dans le dialogue interreligieux ?

Le 12 novembre - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - De retour du premier Forum mondial Islamo-Catholique (Rome, 4-6 novembre), Mgr Michel Santier, évêque de Créteil, président du conseil pour les relations interreligieuses et les nouveaux courants religieux, et le père Christophe Roucou, directeur du service national pour les relations avec l'islam, ont fait part de leurs impressions et de la réflexion menée à l'Assemblée plénière avec les évêques, lors d'un point presse à Lourdes, le 8 novembre.

A Rome, vingt-quatre participants et cinq experts de chaque religion ont participé à la rencontre initiée par le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et une délégation de 138 signataires musulmans d'une lettre ouverte intitulée « Une parole commune entre vous et nous », adressée aux responsables chrétiens le 13 octobre 2007. Une rencontre historique.

Le cardinal Jean-Louis Tauran et le muphti de Bosnie-Herzégovine, Prof. Mustafa Ceric étaient les deux chefs de délégation. Quatre séances ont permis d'approfondir le thème du Forum : « Amour de Dieu, amour du prochain ». Le pape Benoît XVI a reçu les vingt-neuf représentants musulmans (chiites, sunnites et d'autres courants de différents pays) et vingt-neuf représentants catholiques, dont Mgr Michel Santier. Le pape Benoît XVI a encouragé chrétiens et musulmans à « travailler ensemble pour promouvoir le respect authentique de la dignité de la personne humaine et de ses droits fondamentaux, même si nos visions anthropologiques et nos théologies justifient cela de manières différentes ».

A Rome, dans un communiqué daté du 7 novembre, Dr Mostafa Cherif, islamologue et Mohamed Bechari, président de la fédération nationale des musulmans de France concluent en précisant « qu'il ne faut pas s'abandonner à la lassitude, et conforter aussi le dialogue à l'intérieur de chacune de nos communautés ». L'espoir est permis. « Nous avons mis l'accent, en tant que musulmans, contrairement aux préjugés, que la liberté et notamment la liberté de conscience est affirmée par l'islam... Le christianisme, l'islam et toute l'humanité sont confrontés à la fois aux défis des dérives du monde moderne, qui déshumanise, aux injustices du monde, qui pousse au désespoir, et à l'instrumentalisation de la religion qui porte gravement préjudice ... Depuis cette nouvelle rencontre, ajoute le communiqué, de nouvelles demandes d'adhésion à la Lettre « Venez à une Parole commune » sont enregistrées...»

Un avenir de coopération, de confiance, de dialogue et de paix est ouvert

Le 8 novembre, les évêques ont vécu un temps fort de partage fraternel à partir d'un texte présenté par Mgr Michel Santier : « Pourquoi l'Église catholique continue-t-elle de s'engager dans le dialogue interreligieux ? » A travers des relations de voisinage, l'école, le travail professionnel, la participation à la vie associative, comme au niveau des instances politiques les plus élevées, les chrétiens se trouvent conduits à rencontrer d'autres croyants - juifs, musulmans, bouddhistes. Ces situations de fait sont une opportunité pour réfléchir aux fondements et aux objectifs du dialogue interreligieux, dissiper les malentendus, permettre à chacun d'exprimer ce qu'il croit. « Si les chrétiens reconnaissent en Jésus Christ la plénitude de la Révélation, dit Mgr Santier, ils croient en même temps que Dieu se rend présent à tout homme et désire lui communiquer sa vie ... Ils ne peuvent donc se désintéresser des autres croyants et doivent plutôt, autant qu'il est possible, entrer en relation avec eux ». Le dialogue s'enracine dans l'expérience de tout homme en partageant dans le respect mutuel le meilleur de ce qui l'habite.

Pour les chrétiens, ce dialogue se fonde plus spécifiquement sur la révélation d'un Dieu Amour et trinitaire. « L'Esprit est le lien d'amour qui unit mutuellement le Père et le Fils, précise-t-il, et qui, répandu dans le cœur des hommes, éveille en eux la vie même de Dieu ». Le dialogue s'impose d'autant plus que Jésus dans les Évangiles se présente à nous comme un homme de relation et de dialogue. Parfois, certaines personnes ne comprennent pas et nous sommes soupçonnés de naïveté. « On peut être en désaccord théologique, souligne le Père Christophe Roucou, et travailler ensemble. L'Amour passe par le dialogue ». Celui-ci est présenté par l'Église catholique comme une exigence pour les chrétiens.

« A Rome, ajoute Mgr Santier, le dialogue ouvert et attentif n'a pas fait changer notre manière de croire mais notre manière de regarder l'autre sans cacher nos divergences, conscients de nos différences. Le cardinal Barbarin (archevêque de Lyon, ndlr) a parlé samedi matin de l'admiration mutuelle que nous avions de la foi en Dieu. Mgr de Berranger (évêque de Saint-Denis, ndlr) a témoigné de ce qu'il vivait dans son diocèse depuis la Coupe du monde de football. Quand il y a l'estime, l'amitié et la durée, on peut servir la paix durablement. Quand on accueille ce qu'il y a de plus profond chez l'autre, nous sommes transformés : les images et les peurs tombent ».

La Déclaration finale conjointe du premier séminaire catholico-musulman, le partage et les témoignages entre évêques en Assemblée plénière sur ce qui vit dans les diocèses, le travail permanent et en profondeur des services nationaux confirment l'engagement de l'Église catholique dans la volonté de dialoguer pour bâtir la fraternité et la paix.
 

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Sources :  eglise.catholique

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 12.11.2008 - T/Dialogue Interreligieux

 

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