Premier Forum Mondial Islamo-Catholique |
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Le 10 novembre 2008 -
(E.S.M.)
- Deux ans après l'audience que le Saint-Père Benoît XVI a
accordé à M. Mustapha Chérif, et qui a été suivie par l’appel sans
précédent de cent trente huit intellectuels et théologiens musulmans,
aujourd’hui 255, voici une analyse de M. Chérif qui participait au
Premier Forum Mondial Islamo-Catholique.
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Le pape Benoît XVI et
M. Mustapha Cherif - Pour
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Premier Forum Mondial Islamo-Catholique
Rome du 04 au 06/11-2008
Le 10 novembre - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Suite à l’audience privée et inédite que m’a accordée le Pape le
11 novembre 2006, suivi par
l’appel sans précédent de cent trente huit intellectuels et
théologiens musulmans, aujourd’hui 255,
(www.acommonworld.com) notre
rencontre historique entre 24 savants musulmans et 24 savants
catholiques, s’est déroulée au Vatican du
4 au 6 Novembre 2008 dans une atmosphère particulièrement cordiale,
intense et franche, marquée par l’écoute et le respect réciproques. La
délégation conjointe fut reçu par le pape qui
encouragea le dialogue et la bonne entente entre nos religions nos
communautés respectives. Une nouvelle page est
tournée. Même si des divergences profondes existent entre nos
approches. Nous musulmans revendiquons le statut, que nous appliquons
aux autres communautés monothéistes, de “Gens du Livre” et de strict
monothéisme. Le Coran est la Parole finale et directe de Dieu descendue
sur le cœur du Sceau des Prophètes. Le Coran est un Livre Sacré et
ouvert ; nous sommes capables aussi de faire évoluer l’interprétation.
Nul ne peut confisquer le “logos”.
Le Cardinal Tauran et le Muphti de Bosnie étaient les deux chefs de
délégations. Ils furent tous deux vraiment ouverts et généreux. Il y a
eu quatre séances de travail, j’ai eu l’honneur de les présider au nom
des musulmans et les deux autres étaient présidées par l’évêque de Lagos
Nigeria, au nom des catholiques. La conférence de presse finale a eu
lieu à l’Université Grégorienne de Rome, animée par le professeur Seyyed
Hussein Nasr de l’université de Washington, pour les musulmans, et Mr
Joseph Mailla ancien recteur de l’institut catholique de Paris.
Un communiqué final en 15 points rappelle les principes théologiques
des deux religions et l’attachement des croyants à respecter les
principes du droit à la différence, de la liberté et de la justice. La
délégation musulmane a mis l’accent sur le fait qu’il ne peut y avoir de
paix sans justice, l’injustice est la première des causes des problèmes
de notre époque. Le débat, confrontation de foi à foi, le premier jour a
permis de présenter les fondements religieux de chacun et de faire
avancer l’interconnaissance au sujet de l’Amour de Dieu et du prochain.
La "Miséricorde" est centrale pour les musulmans, tout comme l’Amour
pour les chrétiens, et ces deux piliers ou commandements sont aussi des
valeurs de chacune des religions. Les vivants selon l’horizon propre à
chacune des communautés. Des convergences et des divergences sont
apparues. Ce qui compte réside dans le fait que nous croyons en un Seul
Dieu, même si nous en avons une compréhension différente, et ce qui
compte aussi est le fait que nous sommes deux rameaux abrahamiques
proches, même si nous avons une histoire différente. Nous avons mis
l’accent, en tant que musulmans, contrairement aux préjugés, que la
liberté et notamment la liberté de conscience est affirmée par l’islam.
L’islam est sensé libéré et responsabiliser l’être humain. De plus on a
expliqué que l’Islam, "religion et monde", ne confond pas entre les deux
dimensions essentielles de la vie, le temporel et le spirituel, il les
lie en termes de cohérence.
Le christianisme, l’islam et toute l’humanité sont confrontés à la fois
aux défis des dérives du monde moderne, qui déshumanise, aux injustices
du monde, qui pousse au désespoir, et à l’instrumentalisation de la
religion qui porte gravement préjudice. Le monde musulman subit en plus,
la politique des deux poids et deux mesures. Reste à expliquer à tous
que notre histoire commune est marquée par la coexistence, plus que la
confrontation violente. Aujourd’hui nous avons un destin et une
responsabilité communes. Les problèmes et dérives relèvent plus des
injustices, de la politique et de l’ignorance. Pour êtres crédibles et
mettrent en pratique les principes de paix, les faire adopter par les
masses, les jeunes, nous devons êtres justes et solidaires de manière
non sélective, des peuples et groupes qui souffrent de discriminations.
Nous devons contribuer à la connaissance objective de l’autre.
On a convenu que le prosélytisme est inadmissible, même si chacun a le
droit de témoigner de sa foi. L’islamophobie est à nos yeux de musulmans
une diversion, le grand mal de notre temps depuis la fin de la guerre
froide et après le 11 septembre. En réaction, des attitudes négatives et
des crispations d’inauthentiques croyants portent aussi préjudice à
l’image des musulmans. Le dialogue interreligieux peut contribuer à
ramener plus de compréhension et à faire reculer la logique inique du
choc des civilisations. Il n’y a pas d’autre alternative au dialogue
pour réapprendre à vivre ensemble entre êtres humains et de surcroît
frères abrahamiques.
Dans ce sens, notre rencontre, qui réaffirme la primauté de la liberté
et de la dignité humaine, est un signe fort. Il a été convenu de
permanentiser ce Forum mondial, qui se réunira tous les deux ans, comme
canal de concertation pour prévenir et régler les crises au sujet du
dialogue et contribuer au rapprochement entre les peuples. Depuis cette
rencontre de nouvelles demandes d’adhésion à la Lettre “Venez à une
Parole commune” sont enregistrées et la presse du monde entier a reconnu
que c’est une plutôt réussite; même s’il reste un long chemin à faire
compte tenu des préjugés, des méconnaissances, voire des risques et
complexités de la situation. Il ne faut pas s’abandonner à la lassitude.
Reste aussi à conforter le dialogue à l’intérieur de chacune de nos
communautés. L’espoir est permis.
Pr. Mustapha Cherif
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Sources : Mustapha
Cherif
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 10.11.2008 -
T/Oecuménisme |