Le cri de joie décrit par le Pape
Benoît XVI dans son "Jésus de Nazareth" |
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Cité du Vatican, le 11 octobre 2008 -
(E.S.M.)
- Aujourd’hui, samedi 11 octobre 2008, à 09h00, avec le chant de
l’Heure Tierce, a débuté la Dixième Congrégation générale, pour la
continuation des interventions des Pères synodaux en Salle sur le thème
La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église.
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Le pape Benoît XVI
Le cri de joie décrit par le Pape Benoît XVI dans son "Jésus de Nazareth"
DIXIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (SAMEDI 11 OCTOBRE 2008,
MATIN 1)
Le 11 octobre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Aujourd’hui, samedi 11 octobre 2008, à 09h00, avec le chant de l’Heure
Tierce, a débuté la Dixième Congrégation générale, pour la continuation des
interventions des Pères synodaux en Salle sur le thème La Parole de Dieu
dans la vie et la mission de l’Église.
Le Président Délégué du jour était S.Ém. le Card. Odilo Pedro SCHERER,
Archevêque de São Paulo (BRÉSIL).
À l’ouverture de la Dixième Congrégation Générale, S. Exc. Mgr Nikola
ETEROVIĆ, Archevêque titulaire de Sisak, Secrétaire Général du Synode des
Évêques, a rappelé la mémoire, célébrée ce jour, du Bienheureux Jean XXIII
et l’ouverture, le 11 octobre 1962, du Concile Vatican II qui fut à
l’origine de la Constitution dogmatique sur la Révélation Divine
Dei
Verbum
document qui a inspiré la XIIe Assemblée Générale Ordinaire du Synode des
Évêques.
À cette Congrégation Générale, qui s’est conclue à 12h35 avec la prière de
l’Angelus Domini, étaient présents 220 Pères.
Nous publions, ci-dessous, le résumé de leurs interventions:
- S.Exc. Mgr Bejoy Nicephorus D'CRUZE, O.M.I., Évêque de Khulna
(BANGLADESH)
La Parole de Dieu et la pauvreté :
les prophètes, en tant qu’hommes de la Parole de Dieu, ont été les
défenseurs des droits des pauvres, des orphelins et des veuves. Ils ont
parlé en leur nom. La majorité de la population au Bangladesh vit dans la
pauvreté, privée des biens de première nécessité et accablée de calamités
naturelles. En une telle situation, les Chrétiens sont appelés à vivre la
Parole de Dieu et à la partager avec ces personnes. La Parole de Dieu et les
Béatitudes (Lc 6,20)
nous exhortent à devenir une église des pauvres.
Situation d’injustice et de corruption :
Le Bangladesh est un pays où sévissent fortement la corruption, la
malhonnêteté et l’injustice. Une petite minorité est en train de s’enrichir,
tandis que la majorité devient de plus en plus pauvre. La Parole de Dieu
nous appelle à la justice et à l’intégrité dans la vie publique. L’Église,
une minuscule minorité, apporte une contribution significative dans le
domaine de l’éducation, de la santé et des services sociaux. Dans ces
secteurs, l’Église doit vivre sa solidarité avec les pauvres, et promouvoir
la justice pour tous, spécialement pour les pauvres à la lumière de la
Parole de Dieu.
La Parole de Dieu invite au dialogue interreligieux :
En accord avec le Concile, l’Église ne rejette rien de ce qui est sacré et
vrai dans les autres religions. Celles-ci reflètent souvent un rayon de
vérité (Nostra
Aetate 2). Aussi, l’Église entre en dialogue avec elles. Au Bangladesh,
pays à majorité musulmane, la communauté chrétienne minoritaire doit vivre
en paix, en harmonie et en dialogue.
Nous partageons la Parole de Dieu avec les Musulmans, toujours dans le
respect de leur foi et en dialogue. Comme l’a dit le Saint-Père Benoît XVI,
le dialogue entre les Musulmans et les Chrétiens est une nécessité vitale
dont dépend, dans une large mesure, notre avenir.
- S.Em. le Card. James Francis STAFFORD,
Pénitencier Majeur (CITÉ DU VATICAN)
La pratique du pardon et de la réconciliation à l’intérieur de l’Église a
diminué au cours des deux dernières générations, mais elle a paradoxalement
augmenté au sein de la société séculaire. Les Commissions nationales pour la
Vérité et la Réconciliation en sont un exemple. De nouvelles rencontres
entre pardon et de la Parole de Dieu sont nécessaires.
D’une part, le nom donné au pardon des péchés par Jésus, à savoir l’Évangile,
est à juste titre considéré comme la Bonne Nouvelle par antonomase. Ce
pardon est intimement lié à la faute qui s’associe au péché et à la
miséricorde de Dieu.
Pourquoi soulever les concepts de pardon, de faute et de miséricorde dans un
contexte dont le thème est la Parole de Dieu. Les motifs sont au nombre de
trois:
1. La réconciliation est l’un des thèmes principaux de
la Parole de Dieu. Toutefois, le Document de travail n’insiste pas
sur le rapport entre les sacrements de la Réconciliation-Pénitence et de l’Onction
des Malades et la Parole de Dieu. Il est nécessaire de mener une réflexion
plus longue et plus approfondie sur le rapport de ces deux Sacrements avec
la Parole de Dieu.
2. Au sein du Document de travail, peu d’espace a été
accordé au Sacrement du mariage et à son rapport avec la Parole de Dieu.
Et pourtant les parents sont les catéchistes fondamentaux de leurs
enfants. Si les parents ne sont pas encouragés et assistés dans le
processus d’initiation de leurs enfants à l’exultation (“Jubelruf”)
de la Bible, le cri de joie décrit par le Pape Benoît XVI dans son “Jésus
de Nazareth”, les enfants grandiront en ayant, dans le meilleur des cas,
une perception réduite d’eux-mêmes en tant que fils et filles de Dieu.
3. Les fidèles devraient être mieux informés sur
l’indulgence plénière liée à la lecture révérencielle de la Parole de
Dieu pendant un certain temps (au moins 30 minutes).
- S.Exc. Mgr Joseph VÕ ĐÚC MINH, Évêque Coadjuteur de Nha Trang
(VIÊTNAM)
1. L’Église du Christ au Vietnam, depuis l’accueil de l’Évangile en 1533, et
surtout depuis la nomination des premiers évêques en 1659, a parcouru un
chemin plein de croix. À travers les hauts et les bas de leur histoire,
comme les Juifs au temps de l’Exil, les catholiques vietnamiens comprenaient
que seule la Parole de Dieu reste et ne déçoit jamais. Cette Parole, qui
imprègne les prières, le Chemin de la Croix et l’Angelus, les Mystères à
méditer dans le Saint Rosaire, les hymnes, les chants à thèmes bibliques ,
les leçons de catéchisme, les dévotions populaires, les para-liturgies, les
soirées de prières en famille, l’écoute et le partage de la Parole
constituant une vraie “lectio divina”, etc., est devenue la source de
consolation et de force qui donne la fermeté pour tous les membres du peuple
de Dieu, et en même temps le point focal qui les aide à découvrir leur
avenir.
2. La Parole de Dieu aide à découvrir la figure véritable de Jésus-Christ,
qui incarne l’amour rédempteur de Dieu, à travers le mystère de la croix. À
cause de l’expérience douloureuse vécue par l’Église du Christ au Vietnam,
le mystère de la Croix est devenu non seulement proche de la vie
quotidienne, mais encore un élément essentiel qui rassemble le peuple de
Dieu. Héritant la culture millénaire du “culte des ancêtres” qui exprime la
piété filiale de notre peuple, les chrétiens, pour célébrer l’anniversaire
de la mort d’un membre de la famille, s’inspirent de la Cène, de la Passion,
de la Mort et de la Résurrection de Notre-Seigneur, dont l’exemple touche
toujours l’âme vietnamienne. Les récits des épreuves traversées par les
Patriarches et les prophètes, en particulier “saint” Job de l’Ancien
Testament, et par la Sainte Vierge Marie, saint Joseph et les apôtres du
Nouveau Testament continuent à soutenir la foi des catholiques.
- S.Exc. Mgr Stanislav ZVOLENSKÝ, Archevêque de Bratislava
(SLOVAQUIE)
Dans son histoire, nous rencontrons beaucoup d’hommes et de femmes qui ont
lu la Sainte Écriture d’une manière qui les a porté à réorienter totalement
leur vie, à changer leur façon de penser et d’agir, ou au moins à donner une
nouvelle raison d’être à leur propre position de foi. L’histoire de l’Église
est continuellement caractérisée par le retour à un radicalisme existentiel
de l’Écriture. La sainteté de nombreux chrétiens est une conséquence de la
réponse sincère et souvent radicale à l’appel de la Parole de Dieu.
Vérifier la manière dont l’Écriture des Saints est lue peut nous conduire à
découvrir comment est également lue l’Écriture Sainte, ce qui n’est certes
pas nouveau, mais a été quelque peu oublié.
On peut se servir, comme exemple, de la lecture franciscaine de la Bible qui
se présente, sans doute, comme surprenante si nous la considérons dans
l’optique des critères scientifiques d’interprétation contemporains et du
point de vue des fruits de la foi que cette lecture a portés. L’un des
signes caractéristiques de cette lecture a été le principe sine glossa. Il
s’agissait de l’accueil de la Parole de Dieu, ainsi qu’elle est écrite dans
l’Écriture Sainte, privée des commentaires académiques. Selon saint
François, la vérité divine n’est pas objectivée dans les paroles et dans les
phrases de la Bible, elle n’est pas toujours à disposition comme une réponse
prête à être donnée à tous les problèmes. On peut la découvrir seulement
dans le contexte entier et personnel, elle ne se concentre pas sur la
matière du texte mais sur l’action de Dieu. L’exégèse de saint François
porte à reconnaître le caractère sacramentel de la Parole de Dieu.
Les points susmentionnés ne présentent qu’une illustration de la manière
dont il est possible de trouver chez les Saints les perspectives
herméneutiques d’une telle lecture de l’Écriture qui porte au radicalisme de
la foi. Ainsi, comme nous pouvons trouver un certain principe herméneutique
chez saint François, il serait peut-être utile et nécessaire de chercher à
le découvrir également dans la vie d’autres saints, présents en abondance au
sein de l’Église.
- S.Em. le Card. Daniel N. DI NARDO, Archevêque de Galveston-Houston
(ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)
La Parole éternelle s’est annulée pour notre salut. De la même façon, le
Saint-Esprit s’est lui-même donné et s’est “humilié” dans l’inspiration des
Saintes Écritures. Avec une grande amabilité, il a adapté le “langage” divin
à la pensée de notre nature humaine
(Dei
Verbum 9 et 11). La narration
d’événements même futiles, et apparemment insignifiants, dans les Saintes
Écritures fait partie de l’authentique économie de notre salut et de notre
déification.
Je parle au nom des Catholiques qui vivent dans la célèbre Ceinture biblique
du sud des États-Unis. Il s’agit là d’une véritable collocation
géographique, mais aussi d’une mentalité très diffuse dans de nombreuses
parties du monde. Un tel système de pensée peut soulever des questions et
des problèmes, mais il a aussi le mérite d’avoir gardé vivants une
imagination et un vocabulaire bibliques, et un sens de l’action divine dans
le monde, ce qui est important pour nous. Dans le
Document
de travail
au
n°18 a-g et au n° 22 c-d, la Parole de Dieu est proclamée d’une manière
christologiquement riche et profonde du point de vue . La pneumatologie est
cependant plus discrète. Les Catholiques appartenant à la Ceinture biblique
ont besoin d’une pneumatologie qui puisse les aider à lire les Écritures.
Je voudrais suggérer la publication d’un Compendium, semblable aux documents
de ce même type, qui serait adressé aux fidèles. Il pourrait s’agir d’une
orientation claire et discrète qui mettrait en lumière les riches et utiles
méthodes de l’Église dans la lecture et le partage des Saintes Écritures. Ce
Compendium représenterait une aide incommensurable pour la lecture
personnelle de la Bible, pour les groupes d’Études bibliques, etc.
Pleinement ecclésial et catholique, il représenterait également une aide
importante pour les études bibliques oecuméniques dans lesquelles beaucoup
de nos fidèles sont engagés. Ce même Compendium aiderait à récupérer un sens
vivant et excellent de la compréhension catholique de l’inspiration du
Saint-Esprit dans les Saintes Écritures.
- S.Exc. Mgr Ramón Alfredo DUS, Évêque de Reconquista
(ARGENTINE)
Le numéro 17 du
Document
de travail
se réfère au “ (...) besoin d'une
formation urgent à la lecture chrétienne de l’Ancien Testament, en
reconnaissant le rapport qui lie les deux Testaments et les valeurs
permanentes de l'Ancien. Nous sommes aidés en cela par la pratique
liturgique, qui proclame toujours le texte sacré de l’Ancien Testament comme
page essentielle pour une pleine compréhension du Nouveau Testament”. S’il
en est ainsi, on ne pourra renoncer, ni en principe ni dans la pratique, à
la lecture et à l’interprétation de l’Ancien Testament en vue de la
compréhension du Nouveau.
Un texte de saint Irénée (Adversus Haereses, IV, 33, 13), souligne l’unité
d’action salvifique du Père, du Fils et de l’Esprit Saint, depuis toujours,
et reconnaît que cette action divine est effectuée dans l’Ancien Testament
par les patriarches, les prophètes et par l’ensemble du peuple de Dieu en
faveur de l’ensemble de l’humanité. Le salut que le Dieu trinitaire réalise
à tout moment de l’histoire participe, au niveau ontologique, de son action
salvifique totale et, en ce sens, est toujours pleine. L’affirmation d’un
“salut plénier” dans l’Ancien Testament peut assombrir le caractère
irremplaçable du Nouveau Testament. Cependant, saint Irénée lui-même répond
à cette difficulté: “Qu’est-ce-que le Seigneur ajoute en venant ? Il ajoute
une nouveauté totale: il Se présente lui-même” (Adversus Haereses, IV, 34,
1; cf. IL 11).
Le salut qui s’accomplit en le Christ, compréhensible depuis l’Ancien
Testament, révèle une structure trinitaire de relation entre l’Ancien et le
Nouveau Testament. Cette relation, avant d’être conçue selon un schéma
temporel, rentre plus proprement dans les catégories de la participation et
de l’analogie. Cette présentation peut dépasser les carences qui dérivent du
schéma promesse-accomplissement et du caractère prétendument superflu de
l’Ancien Testament.
Jésus et sa communauté – son Église – est la clef historique qui rend
pleinement compréhensible le salut plénier de l’Ancien testament. C’est
pourquoi une profonde connaissance de ce dernier est incontournable pour la
vie de tout disciple et la mission d’un pasteur de l’Église du Christ.
- S.Exc. Mgr Enrique DÍAZ DÍAZ, Évêque titulaire d'Izirzadavêque, Évêque
auxiliaire de San Cristóbal de Las Casas (MÉXIQUE)
“On est fidèle à la Parole de Dieu lorsque la première forme de charité se
réalise dans le respect des droits de la personne humaine, dans la défense
des opprimés et de ceux qui souffrent” (IL,
39 ). Et parmi ceux qui
souffrent, se trouvent en particulier les indigènes de nos communautés
d’Amérique latine. À Aparecida, les Évêques ont pris un engagement sérieux:
“Notre service pastoral aux communautés indigènes nous impose d’annoncer
Jésus Christ et la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu, de dénoncer les
situations de péché, les structures de mort, la violence et les injustices
internes et externes, de promouvoir le dialogue interculturel... Jésus
Christ est la plénitude de la Révélation pour tous les peuples”
(95).
Dans de nombreux lieux, une relation entre la Parole et les cultures
indigènes a commencé . Dans un certain sens, la Bible est très proche de
leurs conceptions et cosmogonies de par leur commune culture rurale. La
création, le concept de Dieu, la signification du Salut et de la Croix et la
vie en communauté offrent de nombreuses possibilités de rencontre. Toutefois
il s’agit de cultures différentes et d’un chemin à peine entrepris qu’il est
nécessaire de parcourir en faisant attention, afin de ne pas condamner ce
que l’on ne comprend pas, d’expliquer et de valoriser la Parole révélée, de
ne pas détruire des cultures et d’incarner réellement l’Évangile dans nos
peuples.
Du côté catholique, il y a un manque de traduction de la Bible dans les
langues indigènes et l’on a peu cherché à comprendre leur culture et sa
conception. Tant que la Parole révélée ne deviendra pas “parole vivante
écrite dans leur culture et dans leur vie”, il sera très difficile qu’elle
parvienne à pénétrer leur coeur et à s’incarner dans ces peuples. En tant
qu’Église, nous devons proclamer cette “bonne nouvelle” inculturée afin que
leurs coeurs fleurissent, qu’ils puissent se tenir debout, avec dignité, et
nous offrir leur parole évangélisatrice (IL, 40 et 46).
- S.Exc. Mgr Basil Myron SCHOTT, O.F.M., Archevêque Métropolite de
Pittsburgh des Byzantins, Président du Conseil de l'Église Ruthène
(ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)
En Orient, on trouve les Écritures dans la prédication des Pères de
l’Églises, la Tradition et les Services Liturgiques. La Parole Incarnée
demeure présente dans l’Église de deux manières : dans la parole biblique et
dans l’Eucharistie, qui se réalise dans la vie de l’Église par le
Saint-Esprit.
L’Écriture n’est pas conçue à l’origine comme une règle écrite, mais plutôt
comme une consécration de l’Histoire du Salut sous la forme de la parole de
l’homme. Le contenu et l’unité de l’Écriture ne se réfère pas aux livres des
Écritures eux-mêmes, mais à la réalité dont témoignent ces livres tout comme
ils témoignent de l’Évangile de Jésus Christ.
Le Theotokos demeure le premier modèle de réception de la Parole, dont
l’hymne de l’Akathistos adressé à la Mère de Dieu en est un exemple.
- S.Exc. Mgr Anthony Sablan APURON, O.F.M. Cap., Archevêque de Agaña,
Président de la Conférence Épiscopale (GUAM)
De bonnes homélies qui parlent à l’expérience de l’homme d’aujourd’hui
peuvent porter les personnes à la conversion. Mais ce qui est nécessaire
aujourd’hui, outre de bonnes homélies, ce sont des témoins valides d’une vie
vécue selon la Parole de Dieu.
Dans mon expérience au sein du Chemin néo-catéchuménal – comme, j’en suis
sûr, cela survient dans les autres réalités ecclésiales au travers de la
Lectio divina, des Sept étapes pour le partage de l’Évangile ou des groupes
de partage de la foi –, on peut “scruter” la Parole de Dieu de manière
quotidienne, en réfléchissant sur les passages de l’Écriture Sainte,
spécialement sur les lectures liturgiques de la Messe, afin de voir comment
la Parole de Dieu nous touche dans la vie telle que nous la vivons
aujourd’hui. Il serait beau que chaque évêque, chaque prêtre, chaque
religieux et chaque laïc le fasse!
Si la Parole de Dieu doit être vivante dans notre vie et dans notre mission
en tant qu’Église, comme évêques et prêtres, guides, religieux profès et
laïcs engagés, nous devons donner l’exemple aux autres et nous mettre chaque
jour au service de la Parole de Dieu; nous ne devons pas seulement la dire,
mais également la montrer, et ne pas nous considérer au-dessus des personnes
communes parce que nous avons reçu une formation ou une ordination, ou parce
que nous avons émis une profession. Si, en tant qu’Église dans son ensemble,
nous voulons être des témoins crédibles du Christ dans le monde actuel, le
monde – particulièrement celui des pauvres et des marginaux – doit nous voir
comme d’humbles serviteurs, comme des auditeurs diligents et des guides
généreux, sur le modèle de Jésus de Nazareth dont nous nous proclamons
disciples et apôtres.Je prie afin que ce Synode nous aide tous à comprendre
l’importance que la Parole de Dieu doit avoir dans notre vie, non seulement
comme texte sacré, mais aussi comme Parole vraiment conclusive de l’amour de
Dieu pour les hommes, incarnée en Son Fils Jésus Christ. Puisse Marie, Mère
de notre Seigneur et notre Mère, nous montrer par l’exemple de sa vie,
comment faire connaître aux autres que nous sommes les premiers à vivre la
Parole de Dieu et que nous défions les autres à venir et à en faire autant,
au nom du Christ.
- S.Em. le Card. Miloslav VLK, Archevêque de Prague
(RÉPUBLIQUE TCHÈQUE)
Je ne veux pas répéter ce qui a déjà été dit plus d’une fois, ni développer
seulement la théologie de la Parole. Je veux raconter, comme à l’appui,
une
expérience avec la Parole de Dieu, vécue au temps du communisme.
Le parti communiste était très jaloux de la jeunesse. Toute organisation de
croyants était interdite. Aussi, ils se réunissaient clandestinement dans
les chalets, dans les montagnes, dans les bois. Il était très difficile,
pour eux, d’avoir un prêtre qui puisse les guider et célébrer la Messe. Dans
cette situation, ils ont eu la possibilité d’avoir la Bible et Dei
Verbum.
Chaque jour, ils ont commencé à lire et méditer une Parole, et se sont
efforcés de la vivre ensemble durant la journée. Une fois, ils ont pris la
parole: “vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés”
(Jn 15,12).
Vivant intensément cette Parole, ils se sont rendus compte, après un certain
temps de vie intense de la Parole, que l’Esprit Saint présent dans leur
coeur était devenu la force qui a fait naître entre eux la communion. Et ils
ont découvert que la force de l’Esprit Saint dans leur coeur, l’amour de
Dieu, vécu réciproquement entre eux, apportait la présence du Ressuscité au
milieu d’eux, réalisant la Parole de Jésus: “Que deux ou trois, en effet,
soient réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux” (Mt 18,20).
Une fois, l’un d’eux a amené un de ses amis sans trop expliquer de quel
groupe il s’agissait. Le soir, en parlant de la journée passée, ce jeune a
demandé une explication en disant: Ici, il y a quelque chose de spécial
entre vous. Qu’est-ce que c’est...
Une autre fois, ce groupe s’est rendu en Allemagne de l’Est, communiste, où
l’Église jouissait d’une plus grande liberté. Ils ont invité d’autres jeunes
qui n’étaient pas habitués à vivre les sacrements. Là aussi, on vivait de la
Parole de Dieu... Il était possible de participer, chaque jour, à la messe.
Après quelques jours de vie dans la communion vivante, profonde, les jeunes
non-pratiquants se sont senti, au moment de la communion eucharistique,
exclus de la communauté. Ils ont demandé de pouvoir se confesser. Et,
ensuite, ils ont dit publiquement que la communion, l’unité dans le groupe
était tellement forte qu’il était difficile, au moment sacré de la communion
eucharistique, d’être “excommuniés”.
La communion née de la Parole de Dieu possède une force d’attraction. Après
quelques années, quelques vocations au sacerdoce et à la vie consacrée ont
vu le jour au milieu d’eux.
Et une grande joie était née entre eux, un don de l’Esprit Saint, et
l’espérance dans cette situation désespérée, en dépit du communisme qui
sévissait. Oui, c’est vrai: l’Église naît et vit de la Parole de Dieu... Bel
et bien au temps du communisme, nombreux sont ceux qui en ont fait
l’expérience...
- S.Exc. Mgr Georg MÜLLER, SS.CC., Évêque Prélat de Trondheim
(NORVÈGE)
Dans une Église d’extrême diaspora au milieu de chrétiens d’autres Églises
et communautés ecclésiales, le Synode souligne l’importance de l’Écriture et
de la Parole de Dieu. La collaboration biblique représente un ample forum
pour l’oecuménisme. Collaborant avec les sociétés bibliques nationales, nous
utilisons depuis de nombreuses années des éditions de la Bible que nous
n’avons pas réalisées seuls.
Dans le même temps, cette communion est comprise et entendue de manière
différente. Ceci a un effet important sur la compréhension de la doctrine
chrétienne et sur son application dans la vie. Dans un monde toujours plus
sécularisé, l’Église doit trouver de nouvelles modalités pour donner un
espace vivant à la Parole de Dieu et valoriser les expériences positives
réalisées avec elle.
L’Église catholique en Scandinavie est une forte minorité. Souvent, dans nos
pays, il est difficile pour les fidèles de pouvoir accéder à la communion
ecclésiale du fait des grandes distances des églises, des communautés
dispersées, de la situation de l’immigration et du manque de connaissance de
l’Église qui lui est liée, des différences linguistiques et culturelles.
Cette situation de diaspora se pose au centre de nos réflexions alors que
par le passé nous nous sommes confrontés aux grandes Églises d’Europe. Nous
sommes une minorité dans une société séculaire. Si nous nous regardons, nous
ne nous définissons pourtant pas comme une Église de la diaspora, puisque
nous sommes habitués à être peu nombreux.
Se dédier une nouvelle fois à la Parole de Dieu et à la Sainte Écriture
ouvre aux croyants des petites communautés de nouvelles possibilités pour
expérimenter à partir de la foi et, donc, de renforcer la foi. Le petit
nombre nous invite à regarder à la réalité du levain (cf. Mt 13, 33)
et à
redécouvrir, dans cette perspective, l’esprit missionnaire. Le levain agit
jusqu’à ce que toute la masse n’ait pas fermenté.
L’Église en Scandinavie contribue, en vivant la Parole dans le temps
présent, à “faire de l’Église la maison et l’école de la communion”
(Novo
Millennio ineunte 43).
- S.Exc. Mgr Kidane YEBIO, Évêque de Keren
(ÉRYTHRÉE)
Comme cela est bien connu, depuis les origines, l’Église considère l’Ancien
Testament comme une partie de l’unique Bible chrétienne et une partie
intégrante de la Révélation. C’est pourquoi la Bible est liée de manière
unique à la Parole de Dieu. La Bible elle-même témoigne de l’identification
intentionnelle de la Parole de Dieu avec l’Écriture. La Parole de Dieu,
telle qu’elle est décrite dans la Lettre aux Hébreux (4, 12-13) est une
réalité vivante et efficace, elle est éternelle (Is 40, 8), omnipotente
(Sg
18,15), une force créatrice (cf. Gn 1, 3 et sq.) et donne origine à
l’histoire. Cette Parole est Parole de Dieu qui est Jésus Christ, Dieu et
Homme. Le Fils est le Verbe éternel, toujours présent en Dieu parce que
Lui-même est Dieu (cf. Jn 1, 1).
La connaissance de l’Ancien Testament en tant que Parole de Dieu apparaît
comme le véritable défi du temps présent en fonction de son rapport avec le
mystère du Christ et avec l’Église. Malgré les nombreuses traductions de la
Bible en différentes langues, la distribution gratuite ou payante de la
Bible, l’Ancien Testament continue d’être la partie la moins lue de la Bible
et la moins comprise au sein de notre monde catholique. L’environnement de
la lecture est différent selon les circonstances.
Au niveau individuel: beaucoup sont réticents à affronter les passages de
l’Ancien Testament qui apparaissent incompréhensibles, si bien que ceux-ci
sont choisis de manière arbitraire ou ne sont pas du tout lus.
Au niveau de la communauté ou de la paroisse: dans certaines Églises, dans
les pratiques religieuses, il n’existe pas de dispositions concernant les
lectures de l’Ancien Testament. Ainsi, il est donc difficile d’écouter, même
dans les homélies, cette partie de la Parole de Dieu.
Cette situation réclame donc avec urgence les mesures suivantes :
- Préparer le clergé, les religieux et les catéchistes afin qu’ils
connaissent mieux la Bible dans sa totalité.
- Traduire la Bible dans les langues locales et encourager les fidèles à la
lire de manière individuelle, en famille et en communauté.
- Développer une formation centrée sur une lecture de l’Ancien Testament qui
prenne en compte le Christ et qui reconnaisse le lien existant entre les
deux Testaments et la valeur permanente de l’Ancien Testament (DV, 15-16).
- Introduire la lecture de l’Ancien Testament dans les pratiques liturgiques
et faire en sorte que les homélies comprennent des références à l’Ancien
Testament, à la lumière du Nouveau Testament, qui proclame toujours que le
texte sacré de l’Ancien Testament est essentiel pour la compréhension du
Nouveau Testament, comme cela a été témoigné par Jésus lui-même dans
l’épisode d’Emmaüs, lorsque le Maître “commençant par Moïse et parcourant
tous les Prophètes, il leur interpréta dans toutes les Écritures ce qui le
concernait.” (Lc 24, 27).
- S.Exc. Mgr George Cosmas Zumaire LUNGU, Évêque de Chipata, Président de la
Conférence Épiscopale (ZAMBIE)
Personne ne peut nier le fait qu’il existe un lien intime entre la Parole
proclamée et les Sacrements dans la vie et la mission de l’Église. C’est
attesté dans les Écritures, le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi
nous (Jn 1,14), par les Pères de l’Église, par le Concile Vatican II et par
les Conciles qui ont suivi jusqu’à nos jours. Toutefois, dans certaines
parties du monde, spécialement en Afrique, la réalité est que la plupart de
nos communautés vont de l’avant sans la célébration de l’Eucharistie pendant
des semaines, des mois et même parfois pendant des années, à moins que des
Chrétiens ne soient disposés à parcourir de longues distances pour
participer à la Messe. Dans ce contexte, que se passe-t-il pour les
personnes âgées, les handicapés, les enfants, ceux qui doivent s’occuper de
leur champ pour protéger leur récolte loin de leur village ? Comment
peuvent-ils participer à la célébration de l’Eucharistie ?
Compte tenu de la
situation, il est impératif que l’Église trouve un moyen pour célébrer la
Parole qui transformera leur vie et, comme pour saint Paul, leur apportera
une complète conversion qui les amènera à être au service du prochain avec
amour véritable et humilité. Dans ce même contexte, que l’année de saint Paul conduise à une conscience missionnaire qui nous incitera à partager
avec générosité les ressources humaines et matérielles pour la diffusion de
la Parole de Dieu. Les diocèses ne devraient pas se sentir ni trop pauvres
pour donner, ni trop riches pour recevoir. Le temps est arrivé pour que les
Pères synodaux entendent le cri des pauvres et fassent quelque chose de
concret pour eux.
- S.Exc. Mgr Luis URBANČ, Évêque de Catamarca
(ARGENTINE)
Nous parlons des enfants, mais il nous est difficile de parler avec les
enfants. De la même façon qu’il nous est facile de parler de Dieu, mais
difficile de parler avec Lui.
Notre époque est en train de réaliser de grands progrès dans la bioéthique
et dans la génétique, c’est-à-dire que la science prétend améliorer tout à
partir de sa genèse. N’est-ce pas là un signe des temps pour que nous nous
occupions d’améliorer la “génétique” de notre Église ?
C’est, certainement, au cours de cette première étape que la vie humaine
doit être imprégnée des vérités et des valeurs fondamentales de la personne,
pour qu’elle puisse construire non seulement son destin terrestre, mais
aussi son destin éternel, pour lequel elle a été créée.
Le premier droit de l’enfant est celui de découvrir graduellement son
Créateur, Rédempteur et Sanctificateur dans le cadre de la communauté
ecclésiale, qui doit lui garantir que, dans “son église domestique”, la
Parole vivante et efficace l’instruira et le formera progressivement pour
aimer comme lui est aimé, devenant le serviteur de ses frères.
L’Église se doit d’être la voix de ceux qui n’ont pas de voix. Ce sont les
enfants. Ils sont les plus “pauvres parmi les pauvres” (cf.
Aparecida n°
467, en espagnol). Une société civile, une communauté ecclésiale qui ne donne pas la
priorité à l’enfance et qui n’est pas disposée à dépenser le meilleur de ses
efforts et de ses ressources pour elle, est condamnée à l’insuccès et à la
déshumanisation. L’enfance, c’est ce qui rend l’être humain capable de vivre
avec étonnement et engagement son passage en ce monde.
J’attends de ce Synode que, grâce à une plus grande appréciation de la
Parole de Dieu, et rajeunie par elle :
1. L’Église se sente stimulée à proclamer avec ferveur ce qu’elle vit en
contact assidu avec la Parole vivante de Dieu.
2. Que l’on insiste, durant la période de la catéchèse d’initiation, sur
l’importance de mémoriser des passages importants des Saintes Écritures,
pour qu’elles deviennent le fondement axiologique, éthique et esthétique de
l’être et de l’agir du disciple missionnaire de Jésus Christ. 3. Que
l’écoute attentive de la Parole de Dieu favorise une adhésion personnelle et
communautaire au Christ, couronnée par la joyeuse et fraternelle célébration
eucharistique.
4. Que l’on profite de toute contribution provenant de la religiosité
populaire en terme d’écoute de la Parole de Dieu et de transmission de la
foi, spécialement chez les enfants.
5.Qu’en tant qu’Église nous surprenions le monde et que nous nous
surprenions nous-mêmes avec une rencontre mondiale des enfants, qui non
seulement réunisse les petits, mais mobilise aussi les membres de leur
famille, de manière qu’avec un tel geste prophétique et courageux nous
revendiquions et annoncions le Dieu de la Vie, qui veut une “culture de la
vie”.
Merci.
- S.Exc. Mgr Jurij BIZJAK, Évêque titulaire de Gergi, Évêque auxiliaire de
Koper (SLOVÉNIE)
Je désire exposer un problème, voire une suggestion, qui m’est proposé et se
réfère à l’économie sacramentelle, à savoir le point 36 du
Document
de travail
[..]
Puisque tous les sacrements sont ordonnés à l’Eucharistie (Presbyterorum
Ordinis, n°5) et puisque les actions et les symboles liturgiques tirent leur
signification de la Bible (Sacrosanctum
Concilium, n°24), je crois que, sur
la base justement de la Parole de Dieu les sacrements peuvent se partager en
deux sacrements de la foi, deux sacrements de l’espoir et trois sacrements
de la charité.
Les deux sacrements de la foi sont le baptême et la pénitence. Tous les deux
sont ordonnés à notre existence et sont placés sous le signe de l’eau. Le
premier est le baptême qui nous régénère comme fils de Dieu:
Mc 16,16; Jn
3,5; Ac 8,36-37; 22,16; Ep 5,25-27; 1P 3,21. Le second est la confession qui
purifie ce qui a été corrompu après le baptême: Ac 26,18; Jc 4,8-9; 1P 1,22;
1Jn 1,9.
Les deux sacrements de l’espoir sont la confirmation et l’onction des
malades. Tous les deux sont ordonnés à notre agir et placés sous le signe de
l’huile. Le premier est la confirmation qui nous rend aptes à être témoins
du Christ: Lc 4,18; Ac 4,27; 10,38; 1Co 9,10; He 1,9; 1Jn 2,20-27. Le second
est l’onction qui rétablit ce qui s’est affaibli après la confirmation: Mt
26,7; Mc 6,13; 14,3; Lc 7,38; Jn12,3; Jc 5,14; Ap 3,18.
Les trois sacrements de la charité sont l’ordre, le mariage et
l’Eucharistie. Tous les trois sont ordonnés à notre sanctification et placés
sous le signe du sang. Le premier est l’ordre: Mc 10,35-40; 14,36; He
9,11-14; 10,19-20; 13,20; Jn 17,19; Ap 1,5. Le deuxième est le mariage: Ex
4,25-26; Dt 22,13-19; 1Co 7,14. Le troisième est l’Eucharistie:
Mt 26,27-28; Jn 1,29; 6,53-56; 1Co 10,16; 11,25. Tous les trois représentent les voies
vers la charité qui est le lien de la perfection chrétienne
(Col 3,14).
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Synode des évêques : Dixième Congrégation générale - matin
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Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 11.10.2008 -
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