Synode des évêques : Dixième
Congrégation Générale - matin |
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Cité du Vatican, le 11 octobre 2008 -
(E.S.M.)
- Suite des Interventions de ce samedi 11 octobre 2008 de la Dixième Congrégation générale, pour la
continuation des interventions des Pères synodaux.
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La salle du Synode
Synode des évêques : Dixième Congrégation Générale - matin
DIXIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (SAMEDI 11 OCTOBRE 2008,
MATIN suite)
Le 11 octobre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Suite des Interventions de ce samedi 11 octobre 2008 de la Dixième
Congrégation générale, pour la continuation des interventions des Pères
synodaux.
À cette Dixième Congrégation Générale sont intervenus les
Pères suivants:
- S.Exc. Mgr Joseph VÕ ĐÚC MINH, Évêque Coadjuteur de Nha Trang (VIÊTNAM)
- S.Exc. Mgr Stanislav ZVOLENSKÝ, Archevêque de Bratislava (SLOVAQUIE)
- S.Em. le Card. Daniel N. DI NARDO, Archevêque de Galveston-Houston
(ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)
- S.Exc. Mgr Ramón Alfredo DUS, Évêque de Reconquista (ARGENTINE)
- S.Exc. Mgr Enrique DÍAZ DÍAZ, Évêque titulaire d'Izirzadavêque, Évêque
auxiliaire de San Cristóbal de Las Casas (MÉXIQUE)
- S.Exc. Mgr Basil Myron SCHOTT, O.F.M., Archevêque Métropolite de
Pittsburgh des Byzantins, Président du Conseil de l'Église Ruthène
(ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)
- S.Exc. Mgr Anthony Sablan APURON, O.F.M. Cap., Archevêque de Agaña,
Président de la Conférence Épiscopale (GUAM)
- S.Em. le Card. Miloslav VLK, Archevêque de Prague (RÉPUBLIQUE TCHÈQUE)
- S.Exc. Mgr Georg MÜLLER, SS.CC., Évêque Prélat de Trondheim (NORVÈGE)
- S.Exc. Mgr Kidane YEBIO, Évêque de Keren (ÉRYTHRÉE)
- S.Exc. Mgr George Cosmas Zumaire LUNGU, Évêque de Chipata, Président de la
Conférence Épiscopale (ZAMBIE)
- S.Exc. Mgr Bejoy Nicephorus D'CRUZE, O.M.I., Évêque de Khulna (BANGLADESH)
- S.Em. le Card. James Francis STAFFORD, Pénitencier Majeur (CITÉ DU
VATICAN)
- S.Exc. Mgr Luis URBANČ, Évêque de Catamarca (ARGENTINE)
- S.Exc. Mgr Jurij BIZJAK, Évêque titulaire de Gergi, Évêque auxiliaire de
Koper (SLOVÉNIE)
- S.Exc. Mgr John HA TIONG HOCK, Archevêque de Kuching (MALAISIA)
- S.Exc. Mgr Dominique BONNET, C.S.Sp., Évêque de Mouila (GABON)
- S.Exc. Mgr Varghese CHAKKALAKAL, Évêque de Kannur (INDE)
- S.Exc. Mgr Douglas YOUNG, S.V.D., Archevêque de Mount Hagen
(PAPOUASIE-NOUVELLE GUINÉE)
- S.Exc. Mgr René Osvaldo REBOLLEDO SALINAS, Évêque de Osorno (CHILI)
- S.Exc. Mgr Elías Samuel BOLAÑOS AVELAR, S.D.B., Évêque de Zacatecoluca
(SALVADOR)
- Très Rév. P. José RODRÍGUEZ CARBALLO, O.F.M., Ministre Général de l'Ordre
Franciscain des Frères Mineurs
- R.P. Pascual CHÁVEZ VILLANUEVA, S.D.B., Président de l'Union des
Supérieurs Généraux de Saint François de Sales, Recteur Majeur de la Société
Salésienne de Saint Jean
- S.Exc. Mgr Robert RIVAS, O.P., Archevêque de Castries (SAINT LUCIA)
- S.Em. le Card. John NJUE, Archevêque de Nairobi (KÉNYA)
AUDITION DES DÉLÉGUÉS FRATERNELS (II)
Ensuite, est intervenu le Délégué fraternel suivant:
- Archimandrite IGNATIOS [Moysis Sotiriadis], Conseiller de la Délégation de
l'Église de Grèce près l'Union Européenne (Bruxelles) (BELGIQUE)
AUDITION DES INVITÉS SPÉCIAUX (II)
Enfin, est intervenu l’Invité Spécial suivant:
- Fr. ALOIS, Prieur de la Communauté Oecuménique de Taizé (FRANCE)
Nous publions, ci-dessous, le résumé de leurs interventions
:
- S.Exc. Mgr John HA TIONG HOCK, Archevêque de Kuching
(MALAISIA)
Les prêtres jouent un rôle important dans la promotion de la Parole de Dieu
dans la vie et le ministère de l’Église. Aussi les formateurs doivent-ils
cultiver dans les séminaires une spiritualité axée sur la Parole de Dieu.
Dans ce but, il faut assurer dans les séminaires une solide formation de
théologie sur la Parole de Dieu. En même temps, pour il faudrait compléter
les études littéraires et historiques de la Bible par des études d’exégèse
canonique. Pour en améliorer la pertinence, l’herméneutique biblique, son
actualité et ses tendances devrait faire l’objet d’une formation continue.
Pour une intériorisation plus personnelle, l’exercice de la lectio divina
devrait être pratiqué régulièrement. Tout cela vise à mener les séminaristes
à rencontrer le Christ, Parole de Dieu faite chair.
Pour assurer cette formation, les formateurs des séminaires – notamment les
enseignants de sciences bibliques – doivent être correctement formés. En
plus de l’exégèse académique et scientifique, la formation des formateurs
des séminaires devrait intégrer un entraînement pratique à l’herméneutique
biblique et au ministère pastoral. À cette fin, des instituts de formation
de formateurs pour les séminaires, dotés d’un personnel compétent et de
grande expérience, devraient être mis en place dans plusieurs régions, sur
plusieurs continents.
Grâce au zèle des prêtres qui pensent et qui centrent leur vie sur Parole,
la Parole de Dieu trouvera sa place dans la vie et le ministère de l’Église.
- S.Exc. Mgr Dominique BONNET, C.S.Sp., Évêque de Mouila (GABON)
L’Évangélisation de l’Afrique s’est réalisée grâce à une double annonce de
la Parole de Dieu. La première fut celle des missionnaires envoyés par les Églises-Mères d’Europe relayés par les prêtres et les Évêques autochtones
responsables des Églises actuelles de l’Afrique. Une seconde annonce s’est
effectuée en même temps et continue de s’accomplir grâce à des équipes
dynamiques de catéchistes chargés d’annoncer et d’expliquer la parole de
Dieu aux multiples communautés villageoises et même aux communautés des
quartiers urbains que les prêtres visitent régulièrement.
L’Église d’Afrique doit son épanouissement et son extension en grande partie
grâce à ces milliers de catéchistes choisis et installés à la tête de ces
communautés villageoises en raison de leur foi, de leur sagesse, de leur
disponibilité pour l’annonce de l’Évangile de Jésus-Christ.
Ce sont eux les
héros, les saints de l’Évangélisation en Afrique.
Nourris de la tradition des us et coutumes de leurs propres ethnies, ils
savent se laisser conduire par l’Esprit Saint pour interpréter comment la
Parole de Dieu peut lever dans les coeurs, interpeller les mentalités encore
marquées par la loi du talion, de vengeance, de l’esprit fétichiste et
conduire les hommes vers la loi de l’amour, du pardon, du partage fraternel.
Ce sont les catéchistes des villages qui ont su se nourrir du Nouveau
Testament avec ses paraboles qui rejoignent nombre de proverbes de leurs
ethnies. Ils ont digéré cette Parole divine et ils ont su la reformuler en
leurs propres langues, la rendant plus accessible à leurs frères et soeurs.
Par ailleurs, depuis Vatican II un gros effort a été accompli pour prodiguer
à ces collaborateurs de la Mission une formation régulière qui les rend plus
aptes pour accomplir leur Mission de messagers de la Parole de Dieu. Cette
formation varie selon les diocèses et les milieux : urbains, ruraux, mixtes.
Elle est donnée sous forme de session avec un thème précis : exemple: “Évangile de Matthieu au début de l’année liturgique A”. Ces sessions se
déroulent sur cinq, dix jours ou plus, selon les diocèses.
- S.Exc. Mgr Varghese CHAKKALAKAL, Évêque de Kannur
(INDE)
Dans ce synode, nous devons tous ensemble nous poser cette question : quel
est le message que délivre la Parole de Dieu à un monde tiraillé entre les
fondamentalistes radicaux et le rationalisme irréligieux, le consumérisme et
la pauvreté, l’hédonisme et l’angoisse, l’injustice et la violence, le
racisme, le racisme social, le sexisme, un monde manipulé par les médias
eux-mêmes sous la férule de puissances financières ? Comment pouvons-nous
faire entrer la Parole de Dieu dans les coeurs et les esprits d’hommes et de
femmes qui sont toujours plus contre la religion, contre Dieu, sécularisés ?
Comment pouvons-nous présenter la Parole à un monde qui avance chaque jour
davantage vers une culture de l’éclipse de Dieu ? D’un côté, on recherche
réellement Dieu, de l’autre, le monde tend vers un monde sans Dieu. Le monde
progresse vers une culture qui met en valeur l’importance de la mort. La
mondialisation a transformé le monde en un petit village. L’explosion des
technologies de l’information a fortement rapproché le monde entier. Mais le
monde devient un monde sans coeur frappé par la violence, le terrorisme et
la guerre. Nous devons orienter notre proclamation du monde vers une
mondialisation de l’amour. Ce n’est qu’à travers une culture de l’amour que
nous pourrons sauver le monde, que nous pourrons créer un civilisation de la
bonté et de l’amour.
C’est dans ce monde que nous devons proclamer la Parole grâce à la puissance
qui vient d’en haut. C’est dans ce monde que nous devons prêcher la Parole
de l’amour – le message chrétien peut se résumer en trois petite phrases :
Dieu est amour, Dieu vous aime, je vous aime moi aussi.
Je suis profondément convaincu qu’il n’existe qu’une seule bonne nouvelle
qui puisse embraser les coeurs des femmes et des hommes. Cette bonne
nouvelle, c’est que Dieu vous aime et que ses bras vous seront toujours
ouverts pour vous amener à la joie infinie.
- S.Exc. Mgr Douglas YOUNG, S.V.D., Archevêque de Mount Hagen
(PAPOUASIE-NOUVELLE GUINÉE)
Dans des situations où la Parole de Dieu est aimée mais non suivie, que
peut-on faire pour inciter l’obéissance à la Parole ?
L’élaboration d’un plan pastoral centré sur le Christ avec une dimension
biblique constitue une étape importante.
- S.Exc. Mgr René Osvaldo REBOLLEDO SALINAS, Évêque de Osorno
(CHILI)
Nous proposons que la formation des futurs ministres, outre à faire
connaître la Parole Divine Révélée à travers la compréhension des Saintes
Écritures, provoque en eux une véritable passion pour elle, un amour qu’ils
puissent transmettre et mettre au service du Peuple de Dieu. Aussi, nous
considérons fondamental le travail des formateurs et des directeurs
spirituels dans les centres de formation et dans les séminaires, afin qu’ils
appliquent la “pédagogie de la convivialité”, formatrice de contenus et de
valeurs grâce au témoignage transmis.
La passion ainsi réveillée doit amener les éducateurs au dialogue et à la
communion avec Dieu grâce aux Saintes Écritures, un dynamisme qui doit
aboutir dans l’évangélisation personnelle, du monde et de ses structures.
Pour ces raisons, ce chemin est fondamental, tant dans la formation
transmise au cours de la première année propédeutique du séminaire que comme
accompagnement de l’Année Pastorale, pour tous et pour chacun de ceux qui
aspirent au ministère sacerdotal.
Grâce à cet amour qui ne peut naître que de l’intimité même de l’être,
impliquant toute la personne, la Parole sera toujours l’animatrice par
excellence de la mission pastorale de l’Église, interpellant en continuation
notre identité de disciples. La grande richesse que nous devons apporter au
monde du XXIe siècle est celle de susciter l’amour profond pour Jésus Christ
comme Parole vivante et actuelle de Dieu, proposition de pleine et
définitive signification pour tant de vies qui l’ignorent ou ne le
connaissent que d’une manière fragmentaire et superficielle.
- S.Exc. Mgr Elías Samuel BOLAÑOS AVELAR, S.D.B., Évêque de Zacatecoluca
(SALVADOR)
À partir du Concile Vatican II, une nouvelle vitalité est donnée à la
lecture de la Bible dans l’Église catholique, les Lectionnaires sont
enrichis, une plus grande importance est accordée à l’homélie, l’Eucharistie
est valorisée en tant que source de vie quotidienne, avec la table de la
Parole de Dieu et l’Eucharistie.
L’INITIATION CHRÉTIENNE doit être proposée dès l’enfance (6 à 12 ans)
avec
l’“École de la foi”, spécialement dans ces pays où il n’y a pas
d’enseignement religieux à l’école: elle doit être structurée avec les
catéchismes fondés sur les récits bibliques et les narrations de l’Ancien et
du Nouveau Testament appropriés à leur âge, se concluant avec la préparation
et la participation aux sacrements de l’Eucharistie, de la Confirmation,
précédées par le sacrement de la Réconciliation.
À partir et comme conclusion du sacrement de la Confirmation, que l’on donne
aux adolescents et aux jeunes une meilleure connaissance de la Parole de
Dieu, à l’aide de parcours ou d’itinéraires juvéniles de foi qui prennent
fin avec l’insertion dans le monde du travail ou avec le sacrement du
Mariage ou un choix vocationnel.
Pour l’âge adulte, que les paroisses proposent des parcours de formation
permanente et de vécu de la foi à travers des expériences de communautés, et
des groupes de réflexion et d’échange de la méditation de la Parole, en
suivant les lignes de la Lectio divina.
Il existe déjà des parcours qui donnent des résultats très valables, comme
par exemple les parcours catéchuménaux, les groupes de prière, les petites
communautés, qui permettent aux fidèles de partager la Parole de Dieu, de la
méditer ensemble avec leurs frères dans la foi; cette expérience
communautaire conduit à une vraie maturité et fermeté dans sa propre vie
chrétienne, pour pouvoir témoigner devant le monde de l’efficacité
transformatrice de la Parole, comme l’a dit Paul VI : le monde d’aujourd’hui
a plus besoin de témoins que de maîtres.
- Très Rév. P. José RODRÍGUEZ CARBALLO, O.F.M., Ministre Général de l'Ordre
Franciscain des Frères Mineurs
La vie consacrée est profondément enracinée dans la Parole de Dieu et, plus
concrètement, dans l’Évangile, règle et vie de tous ceux qui, par
inspiration divine, désirent suivre de plus près l’exemple de Jésus Christ
obéissant, pauvre et chaste. Celui qui désire comprendre et célébrer la
grâce des origines de la vie consacrée ne peut faire abstraction de
l’Évangile. C’est toujours l’écoute attentive de l’Évangile et la ferme
volonté de le mettre immédiatement en pratique qui donne origine à la
détermination d’une expérience charismatique, comme dans le cas de saint
François d’Assise, après avoir écouté l’Évangile de la mission dans la Porziuncola.
La Parole de Dieu est vie, et le texte ne se comprend dans sa
profondeur que dans la mesure où on la vit et la met en pratique. Dans la
tradition rabbinique et biblique, observer ou mettre en pratique la Parole
est élevé au niveau de la catégorie herméneutique. Tant l’étude de la Parole
que sa prédication, si elles restaient en marge de la vie, seraient “lettre
qui tue”. À l’écoute et au savoir doit suivre le bien faire.
Nos fondateurs ont été d’attentifs auditeurs de la Parole et
ont fait de
leur vie une réponse prompte et prophétique à la Parole. Suivant leur
exemple, nous ne pouvons pas, en tant que consacrés, séparer l’écoute,
l’étude et la prédication de la Parole, de sa mise en pratique. La Parole de
Dieu doit être écoutée attentivement, étudiée avec assiduité, prêchée en
tout lieu et de tout temps, mais surtout elle doit être vécue,
“expérimentée”, aboutissant ainsi dans la diakonia
(cf.
IL
39). C’est
seulement ainsi que la Parole sera réellement la première source de
spiritualité chrétienne et religieuse (cf.
VC 94). C’est seulement ainsi que
le peuple de Dieu et que nous, les consacrés, trouverons dans la Parole de
Dieu la Parole qui interpelle, oriente et modèle l’existence. Appelés à être
prophétie de l’avenir (cf.
NMI 3), vivant le présent avec passion (cf.
NMI1), nous, les consacrés, nous trouvons en la Parole de Dieu une “boussole
qui indique la voie à suivre” (Benoît XVI). Appelés à parcourir un long
exode de recherche et de discernement ensemble avec les hommes et les femmes
de notre temps, nous devons le faire accompagnés par la Parole, car c’est
seulement ainsi que la vie consacrée sera une proposition alternative et de
frontière, comme elle l’a été dans la vie de nos Fondateurs/Fondatrices.
Notre avenir, comme l’avenir de la vie chrétienne, consiste à nous laisser
faire et à nous laisser modeler par la Parole.
- R.P. Pascual CHÁVEZ VILLANUEVA, S.D.B., Président de l'Union des
Supérieurs Généraux de Saint François de Sales, Recteur Majeur de la Société
Salésienne de Saint Jean
Mon intervention se réfère au numéro 53 du
Document
de travail
et porte sur
la manière de rapprocher aujourd’hui la Parole de Dieu du monde des jeunes,
en prenant appui sur le récit d’Emmaüs (IL 26b).
L’épisode, récit d’un événement passé, nous offre un itinéraire
d’évangélisation précis où il nous est dit qui,
Jésus par sa parole, et
comment, en faisant route avec eux, doit se faire l’évangélisation.
La conclusion inattendue du voyage à Emmaüs fut le retour à Jérusalem dans
la communauté des disciples. Le Christ ressuscité, qui les accompagna durant
le voyage, ne resta pas avec eux et eux ne purent rester seuls: ils
rentrèrent à la communauté, où l’on rencontre le Christ.
La Parole avait illuminé leur vie, mais n’ouvrit ni leurs yeux ni leurs
coeurs à la reconnaissance du Christ ressuscité. Elle précéda cependant
l’invitation à rester et elle prépara la rencontre à la table.
Jésus, qu’ils n’avaient toujours pas reconnu, voulu accompagner les deux
disciples et partager leurs inquiétudes. Aujourd’hui, les jeunes ont peu de
choses en commun avec ces disciples, sinon peut-être la frustration de leurs
rêves, la fatigue de leur foi et le désenchantement de leur condition de
disciple. Les jeunes ont besoin d’une Église que leur soit proche, là où ils
sont.
Comme le Christ, son Église doit leur apprendre à supporter ce qui arrive,
en eux et autour d’eux, en les aidant à relire les événements à la lumière
de la Parole de Dieu. Pour les ramener à la foi, elle doit restituer à la
Parole le rôle de guide souverain de leur existence.
Arrivés à Emmaüs, les disciples n’étaient pas encore arrivés à la
connaissance personnelle de Jésus. Ce que Jésus ne réussit pas à faire en
les accompagnant, en leur parlant, en leur interprétant la Parole de Dieu,
s’accomplit par le geste de l’Eucharistie. Une éducation à la foi qui
oublierait ou renverrait la rencontre sacramentelle des jeunes avec le
Christ n’est pas le meilleur moyen de le trouver en toute certitude.
- S.Exc. Mgr Robert RIVAS, O.P., Archevêque de Castries
(SAINT LUCIA)
La proclamation de la Parole est au centre de la vie des fidèles des
Caraïbes, une région où les habitants sont souvent décrits comme des gens
“religieux” qui lisent la Bible. Et comme les habitants des Caraïbes sont
très attentifs à la proclamation de la Parole, ils attendent beaucoup de
leurs pasteurs... Étant donnée cette tendance à privilégier la parole
proclamée, on peut dire que les bergers qui ne nourrissent pas leurs brebis
créent les conditions pour que quelqu’un d’autre les nourrisse.
Nous voudrions insister sur la “Prédication de la Parole de Dieu”. Elle est
cruciale à un moment où l’Église qui est au Caraïbes affronte les défis de
la proclamation de la Parole dans un cadre social, politique et religieux en
rapide évolution.
Le monde, et notamment les jeunes, attendent des messagers porteurs de la
bonne nouvelle, mais surtout des personnes qui sont plus des témoins que des
professeurs (Evangelii
Nuntiandi n.41). Les jeunes représentent un des plus
grands défis à la proclamation de la Parole... Si l’Église veut vraiment
accueillir ses futurs membres, alors le partage et la prière de la Parole
doit devenir un aspect important de sa mission.
Attentifs à la fécondité d’un ministère basé sur la prédication dans
l’Église, nous, Évêques de la Conférence épiscopale des Antilles, demandons
à ce synode :
– de porter une attention particulière à la Parole de Dieu dans le ministère
de l’Église s’adressant aux jeunes ;
– de porter une attention bienveillante à la contemplation, la proclamation
et la prédication de la Parole de Dieu dans les formations des séminaristes
;
– de porter une attention spéciale à la formation continue renforçant nos
pasteurs et nos prédicateurs de la Parole ;
– de porter une attention exemplaire aux Églises locales en s’assurant
qu’elle soient davantage dotées de prêtres formés aux langues et possédant
des compétences de communication, notamment pour ceux qui sont envoyés ou
recrutés pour servir dans des cultures où la langue parlée n’est pas la
leur.
- S.Em. le Card. John NJUE, Archevêque de Nairobi
(KÉNYA)
Dieu, dans sa bonté et sa sagesse, a choisi de se révéler à nous et de nous
faire connaître le but caché de sa volonté (cf. He 1, 1-2). La Parole de
Dieu et le mystère du Christ sont étroitement liés. C’est en Christ que Dieu
nous parle.
Le message biblique constitue dans son ensemble une offre de vie qui exige
une réponse, comme Dieu l’a promis par l’intermédiaire du prophète Isaïe
(cf. Is 55, 10-11). En vérité, la Parole de Dieu n’est pas revenue à Lui
dénuée de sens, elle a au contraire accompli beaucoup de choses. Quand la
Parole de Dieu est proclamée, l’Esprit Saint s’en sert afin de susciter la
conviction qui, à son tour, conduit à la repentance, au renouvellement et à
la communion avec Dieu. Les Écritures en soi ne nous font pas nécessairement
brûler le coeur (cf. Lc 24, 32) mais, comme les deux disciples sur la route
d’Emmaüs, elles nous mènent à les proclamer sous différentes formes.
Un épisode de violence récent dans notre pays, le Kenya, a mis en évidence
le grand besoin de la “Parole réconciliatrice”. Dans un monde divisé et
déchiré, dans un monde où le pardon est rare et la haine trop fréquente,
dans un monde où l’amour est difficile et la guerre est facile, les
chrétiens, comme le semeur de la parabole (Lc 8, 4-5)
doivent semer “la
parole” de paix et de réconciliation. En ce qui concerne le continent
africain aujourd’hui: face à la violence, au génocide et aux guerres
tribales, face à la faim, au nombre énorme des réfugiés et au
sous-développement, face à une mauvaise politique et à la corruption, la
Parole de Dieu doit accompagner les hommes et les femmes dans leur existence
avec une nouvelle hardiesse et transformer la manière de vivre et d’aimer.
Pour être précis, la proclamation de la Parole de Dieu, “la Bonne Nouvelle
du Royaume”, doit s’accompagner de signes, c’est-à-dire d’actions et de
gestes salvifiques suivant l’exemple de notre Seigneur et Sauveur Jésus
Christ. En vue d’une nouvelle évangélisation efficace, nous devrions
déployer tous les efforts afin de permettre à tous les chrétiens de mieux
connaître la Parole de Dieu. En ce sens, le manque de bonnes traductions
catholiques dans les dialectes locaux représente un grand désavantage.
En Afrique, l’Eunuque éthiopien est un symbole qui nous représente tous,
dans notre recherche de Dieu à travers les Écritures. En effet; dans les
Écritures, nous rencontrons vraiment Dieu: “Et comment le pourrais-je,
dit-il, si personne ne me guide ?” (Ac 8, 31). Tel est le fondement et le
coeur de la spiritualité biblique. Avec cette faim et cette soif de la
Parole de Dieu en Afrique, nous avons besoin de Bibles, non pas tant d’une
Bible par famille mais d’une bonne Bible en langue locale pour chacun des
membres de la famille.
AUDITION DES DÉLÉGUÉS FRATERNELS
Ensuite, est intervenu le Délégué fraternel suivant :
- Archimandrite IGNATIOS [Moysis Sotiriadis], Conseiller de la Délégation de
l'Église de Grèce près l'Union Européenne (Bruxelles) (BELGIQUE)
Magistra dans le cheminement de l’Église, la Sainte Écriture, Parole de
Dieu, interprétée authentiquement selon la Sainte Tradition, vivifie in omni tempore, chaque fidèle et le conduit à l’Eucharistie, c’est-à-dire à l’union
personnelle avec le Dieu-Logos.
Toutefois, l’histoire de la Chrétienté est pleine de crimes, de péchés et
d’erreurs. La metanoia et la metamorfosis de nos faibles coeurs sont
nécessaires.
Notre société exige de nous, les Chrétiens (Catholiques, Orthodoxes,
Protestants, Anglicans), un témoignage commun ! Voici notre responsabilité en
tant que pasteurs des Églises du XXIe siècle! Voici aussi la mission
première du Premier Évêque de la Chrétienté, et, surtout, d’un Pape qui est
Magister Theologiae : être signe visible et paternel d’une unité sous la
conduite de l’Esprit Saint et selon la Sainte Tradition, ensemble avec tous
les évêques du monde, toute l’Humanité au Christ Rédempteur!”
AUDITION DES INVITÉS SPÉCIAUX
Enfin, est intervenu l’Invité Spécial suivant :
Nous publions, ci-dessous, le résumé de son intervention:
- Fr. ALOIS, Prieur de la Communauté Oecuménique de Taizé
(FRANCE)
Concernant la transmission de la foi aux jeunes (Int Laboris 37), notre
préoccupation est de mettre en lien avec l’Église, et plus concrètement avec
les paroisses, la soif spirituelle de ceux qui viennent en pèlerinage à
Taizé. Les accueillir dans un climat de confiance, pour qu’ils découvrent
que Dieu les habite déjà, même quand leur foi est toute petite. Frère Roger
a cherché à rendre plus accessible la Liturgie des Heures de notre
communauté monastique :
- Rendre accueillant le lieu de prière. - Lire des textes bibliques brefs en
gardant les textes plus difficiles pour une catéchèse qui a lieu en dehors
de la prière commune. - Maintenir un long temps de silence après la lecture
: huit à dix minutes. - Chanter quelques minutes une même phrase de
l’Écriture ou de la tradition. - Avoir des frères et des prêtres disponibles
chaque soir pour la confession ou pour écouter les jeunes qui souhaitent
exprimer quelque chose d’eux-mêmes. - Chaque vendredi soir venir poser son
front sur la croix déposée au sol et, par ce symbole, confier au Christ ses
fardeaux personnels et les souffrances du monde.
“Deux réalités unissent les chrétiens : La Parole de Dieu et le Baptême”
(
Int Laboris
54). Écouter ensemble les Écritures nous introduit par
anticipation dans une unité, imparfaite peut-être, mais réelle. Une telle
écoute commune ne pourrait-elle pas faire davantage partie de notre
quotidien, au lieu de nous contenter d’une prière oecuménique une fois par
an ?
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Dixième Congrégation Générale - matin
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Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 11.10.2008 -
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