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19 Avril 2005
 

Confidences du Pape Jean-Paul II à André Frossard

 

ROME, le 10 Avril 2007 - (E.S.M.) - Pour Jean-Paul II, le malade était très important. Il s'arrêtait au milieu des fauteuils roulants, embrassait les corps paralysés et tous les malades voulaient être les plus proches possibles de lui. Pour Jean-Paul II, les malades étaient des trésors très précieux pour l'Eglise, comme il l'a répété bien des fois.

Katarzyna se rappelle encore aujourd'hui la caresse que Jean-Paul II lui a faite sur la joue et le chapelet qu'il lui a mis entre les mains.

Confidences du Pape Jean-Paul II à André Frossard en 1982

TEMOIGNAGES

Parlant d'expérience, je vous dirai qu'autrefois, adolescent, j'étais surtout intimidé par la souffrance humaine. Il fut un temps où je redoutais d'approcher ceux qui souffraient; j'éprouvais une sorte de remords devant cette souffrance qui m'était épargnée. De plus je me sentais gêné, estimant que tout ce que je pouvais dire aux malades n'était que "chèque sans provision": ou plutôt, c'était tirer des chèques sur leur provision, car c'étaient eux qui souffraient, et non pas moi. Il y a une certaine vérité dans le dicton: "Le bien-portant ne comprend pas le malade", encore que l'on puisse le retourner en disant que le malade non plus ne comprend pas toujours le bien-portant, qui lui aussi souffre d'une autre manière devant sa souffrance.

En me conduisant de plus en plus souvent à la rencontre de ceux qui souffrent, et de maintes façons, le service pastoral m'a fait sortir de cette période de timidité. Je dois ajouter ici que j'en suis sorti surtout parce que les malades eux-mêmes m'y ont aidé. A les visiter, je me suis rendu compte peu à peu, puis de manière à n'en plus jamais douter qu'entre leur souffrance et la conscience qu'ils en avaient s'établissaient des relations tout à fait inattendues. Je crois bien avoir atteint un sommet dans ce domaine le jour où j'ai entendu ces mots d'un très grand malade: "Mon Père, vous ne savez pas à quel point je suis heureux !".

J'avais devant moi un invalide cloué au lit et qui avait tout perdu pendant l'insurrection de Varsovie. Et voici qu'au lieu de se plaindre cet homme me disait :"Je suis heureux!" Je n'eus pas même à lui demander pourquoi. Je compris sans qu'il eût à me le dire ce qui devait se passer dans son âme, comment cette sorte de transfiguration pouvait se faire, et surtout qui pouvait l'opérer. Depuis j'ai rencontré chez elles ou dans les hôpitaux bien des personnes étreintes par la souffrance, et plus d'une fois j'ai pu discerner en elles les traces de la même évolution intérieure, reconnaissant ses différents stades, ses diverses modifications. J'ai connu des médecins, des infirmiers et d'autres personnes attachées au service des malades, et qui savaient frayer la voie à ce processus mystique...

Dialogue avec Jean-Paul II, André Frossard - du livre N'ayez pas peur (Éditions Robert Laffont)

Notice:
André FROSSARD (1915-1995) - Essayiste, journaliste
En 1990, Jean-Paul II l’a fait grand-croix de l’ordre équestre de Pie IX. Il a été élu à l’Académie française, le 18 juin 1987 et reçu sous la coupole le 10 mars 1988 par le R.P. Carré. Décédé le 2 février 1995.
Parmi les nombreuses oeuvres de André FROSSARD, l'ont peut citer:
1982 N’ayez pas peur, dialogue avec Jean-Paul II (Robert Laffont)
1986 Le chemin de croix, au Colisée avec Jean-Paul II (Desclée de Brouwer)
1988 Portrait de Jean-Paul II (Robert Laffont)
1991 Le Monde de Jean-Paul II (Fayard)

LES PLUS PRÉCIEUX TRÉSORS DE L'EGLISE - Témoignages

Même si elle a déjà trente ans, elle est de petite taille et parle comme une enfant. Ses petites mains pointent directement des épaules. Il lui manque les bras. Katarzyna se rappelle encore aujourd'hui la caresse que Jean-Paul II lui a faite sur la joue et le chapelet qu'il lui a mis entre les mains.

Maria, en revanche, a vingt ans et, voici deux ans, elle a passé l'équivalent italien du baccalauréat. Le règlement scolaire établit que l'épreuve de l'examen doit être faite par écrit. Cela a initialement épouvanté Maria, qui se déplace en fauteuil roulant, souffre de paralysie et ne parvient pas à tenir en main un stylo. Elle affirme elle-même que cela a tenu du miracle. Au cours de l'examen, ses doigts se sont ouverts et elle a pu rédiger son épreuve sans difficultés, la remettant avant même la fin de l'épreuve. Normalement, pour écrire une lettre à des amis, il lui faut un mois voire plus.

Quand Mafgorzata est née affectée de la syndrome de Down, les médecins lui donnaient au plus 15 années à vivre. Aujourd'hui, la jeune femme de trente ans est une véritable perle en famille, son sourire et sa tendresse redonnent du courage à tous.

Le Père Robert attendait depuis sept ans un donneur de rein. Trois heures de dialyse trois fois par semaine l'affaiblissaient totalement. A l'hôpital, durant la thérapie, il écoutait ses chansons préférées et ne se plaignait jamais.

Histoires de souffrance ordinaire, comme il en existe beaucoup. Histoires de personnes qui vivent à nos côtés mais dont nous ne percevons pas toujours la présence. Nombre d'entre nous soignent une mère malade, un fils ou un voisin. Mais l'homme malade ne représente pas seulement une couche, une perfusion, une seringue, les médicaments, la fatigue, les nuits blanches près d'un lit. Rester à leurs côtés est également une source de joie parce que les personnes malades savent être heureuses.

Cela arrive aussi lorsque le Pape Jean-Paul II rencontre les malades. Certains, la nuit précédente, ne parviennent pas à dormir. Ils partent à l'aube avec leurs accompagnateurs, leurs parents, leurs amis afin d'arriver à temps à Rome. Mais il y a l'enthousiasme dans ce voyage. Ils ornent leurs fauteuils roulants, leurs béquilles avec des rubans colorés et prennent des petits drapeaux, dans l'espoir de voir le Pape. Malheureusement tous ne peuvent pas faire ce type de pèlerinage.

Le couloir blanc à l'hôpital et l'odeur des désinfectants. De la porte de verre entrebâillée portant le mot «Cancérologie», on voit des têtes blanches, sans cheveux. «J'ai accepté tranquillement la perte de mes cheveux après la chimiothérapie et je peux même dire que je plaisantais à ce propos - déclare Rossana. J'en perdais tant et tellement rapidement que je m'en suis sentie ridicule. Cependant, je rends grâce à Dieu qui m'a donné la bonne humeur et la joie de vivre».

Aujourd'hui, Anna a mis un foulard sur sa tête. Chaque jour, son amie Magdalena, qui a gagné sa bataille contre la leucémie, vient la trouver. «La chose la plus importante est de ne pas rester isolé. Lorsque je restais seule, en effet, même pour un moment, je broyais du noir - se souvient Magdalena. C'est pourquoi je rends visite à Anna et je ne veux pas qu'elle se sente seule».

Les habitants de Sosnicowice (Pologne) racontent que, lorsque la nuit descend sur leur ville et que le vent caresse les feuilles des arbres, devant les fenêtres du «château» des ombres passent et l'on entend des appels, des murmures et des voix. «Le château» est une clinique qui accueille quarante jeunes filles nées avec des handicaps moteurs et psychiques. L'«espace» manquait au sein de leur famille et elles sont ainsi arrivées au «château». Certaines d'entre elles sont très gravement malades et ne quitteront jamais leur lit de souffrance et resteront là jusqu'à leur mort. D'autres, en fauteuil, attendent un geste d'amour et rêvent que Dieu leur envoie un ange qui leur prête ses ailes.

Le responsable de l'hôpital était le Dr Leszek. Aux étudiants qui faisaient leur stage auprès de lui, il répétait souvent: «Soigner signifie connaître le patient, lui sourire, ne pas avoir peur de le toucher, s'intéresser et avoir toujours du temps pour lui. Avant de s'asseoir à côté de son lit, il faut le regarder dans les yeux et seulement plus tard l'examiner et établir le diagnostique». L'expérience du Dr Leszek a démontré que, dans de nombreux cas, on ne doit pas appliquer un remède particulier. Le remède principal est constitué par l'écoute et par le dialogue.

Pour Jean-Paul II, le malade était très important. Il s'arrêtait au milieu des fauteuils roulants, embrassait les corps paralysés et tous les malades voulaient être le plus proches possibles de lui. Pour Jean-Paul II, les malades étaient des trésors très précieux pour l'Eglise, comme il l'a répété bien des fois. Il est probable que l'homme malade ne pourra plus jamais s'habiller seul, descendre les escaliers, être autonome mais cela ne signifie pas qu'il ne pourra pas réaliser ses rêves.

Marcin accueillait «le Flambeau de Lolek» qui, de Rome, arrivait à Wadowice. Il a pris la flamme allumée sur la tombe du Pape et l'a porté à la chapelle du Séminaire de Katowice. Marcin est un étudiant un peu particulier. Au début, il a étudié Théologie. Son père l'emmenait aux leçons, poussant le fauteuil et lui prenant des notes. Quand Marcin en avait besoin, ses collègues séminaristes lui offraient leur aide. Mais le Recteur du Séminaire ne pouvait certainement pas prévoir qu'un jeune dans ces conditions aurait pu arriver à enseigner le catéchisme. Marcin ne s'est pas découragé. Actuellement, en effet, il étudie Sociologie afin de pouvoir à l'avenir transmettre son expérience aux personnes comme lui. Marcin aime raconter que l'espérance et la foi, il les a reçues de l'étreinte de Jean-Paul II qu'il a rencontré en pèlerinage à Rome.

Récemment encore, Jacek était toujours seul chez lui, assis dans son fauteuil roulant et travaillait à domicile, réparant des radios, le regard toujours fixé sur la cour. Aujourd'hui, avec son épouse, ils caressent leur petit Pietr de neuf mois et visitent les sanctuaires mariaux. Ils se sont connus au cours d'une réunion de personnes handicapées organisée par le Pape polonais.

Les handicapés ne supportent pas la pitié. Souvent, qui reste paralysé ou vit avec une maladie considère sa «différence» comme sa propre «normalité». «Les hommes pour lesquels la médecine ne fait pas de progrès, doivent vivre avec leur imperfection physique et nous nous devons de les aider», répètent ceux qui les assistent.

Magdalena souffre d'ostéoporose et, quand elle se rend en pèlerinage, c'est toujours allongée sur une civière, car autrement, même de petits mouvements pourraient lui causer des fractures. Et lorsqu'elle s'entend appeler «pauvre enfant» par d'autres pèlerins, elle s'en étonne disant à sa mère: «mais moi je me sens bien».

Rosa, dans sa lettre à Jean-Paul II, écrit: «Merci pour le don de la santé, si nécessaire dans ma lutte contre la tumeur». Le chemin qui conduit du diagnostique médical à l'acceptation de sa propre maladie est bien souvent très long et difficile.

«La souffrance qui accompagne l'homme est, pour beaucoup, incompréhensible», explique le Père Stanistaw, prêtre en fauteuil roulant. «Face à la souffrance de l'homme, on se pose mille questions: pourquoi moi ? Quel mal ai-je donc fait ? Ces demandes m'accompagnent moi aussi».

«Après avoir travaillé brièvement dans une mission en Angola (Afrique) - continue le P. Stanistaw - j'ai été contraint à revenir en Pologne. Quand j'ai appris le verdict des médecins, sclérose multiple, et lorsque la maladie m'a attaqué au point que j'ai dû adopter le fauteuil roulant, j'ai demandé à Dieu: pourquoi ? Porter la croix jour après jour n'est pas chose facile. Les grecs disent qu'il n'est pas étrange que le citron soit acide parce qu'il est pressé en continuation. On peut dire la même chose de l'homme qui a été attaqué par la maladie, de l'homme qui perd la beauté et les forces. Luttant contre les difficultés, écrasé par le poids de la maladie, l'homme peut devenir acide et se rebeller. La plainte meurt cependant sur les lèvres si l'homme qui lutte contemple le Christ Crucifié».

Le Père Stanistaw est assistant spirituel de deux associations de handicapés. «Je cherche à soulager leur esprit, à leur donner l'espérance. Quelquefois, il suffit d'un sourire ou même d'organiser une soirée en discothèque». Au cours d'un bal organisé chaque année par l'association des handicapés, entre les fauteuils roulants et les enfants avec leurs béquilles, Lukasz danse sur ses genoux. Il souffre du fait de la paralysie des muscles des jambes et des bras. Il est heureux même s'il ne réussit pas à le montrer. Au nom des enfants handicapés de cette association, il a écrit une lettre à Jean-Paul II dans la langue des signes.

L'association «J'ai un rêve» reçoit chaque jour des centaines de demandes d'enfants. «Certains désirs au départ semblent irréalisables - déclare une volontaire, Monika - mais, tout de suite après, on découvre qu'ils peuvent devenir réalité parce qu'à l'improviste, on trouve des personnes prêtes à nous aider ». La jeune fille de quatorze ans malade de leucémie devient reine d'un jour, l'enfant de sept ans policier, Krysztof monte dans une Ferrari. « II existe des désirs que nous n'avons pas pu exaucer - continue Monika - parce que nous avons été pris par le temps. Certains enfants meurent avant que leur rêve ne se réalise ». Aneta, Maciek et Bartek ont voulu venir sur la tombe de Jean-Paul II. Tous les trois ont touché le marbre blanc de la pierre tombale dans les Grottes vaticanes. Andrzej n'est pas venu avec eux. Jean-Paul II le rencontrera personnellement au ciel.

Aleksandra Zapotoczny

Repères:
Le pape Jean-Paul II, modèle pour qui souffrent : Jean-Paul II
Cause de béatification de Jean-Paul II
Prière pour la béatification du pape Jean-Paul II: Texte de la prière pour demander des grâces
 

Sources:  Lectures - TOTUS TUUS - E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 10.04.2007 - Jean-Paul II

 

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