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19 Avril 2005
 

Entre mariages gay et élections. Benoît XVI peut-il faire confiance à Andrea Riccardi ?

Le 10 janvier 2013 - (E.S.M.) - Le fondateur de la Communauté de Sant'Egidio s'agite au centre de la scène politique italienne, apparemment avec la bénédiction de Benoît XVI. Mais derrière le spectacle on trouve des faits gênants. Ils sont révélés ici

Andrea Riccardi 

Entre mariages "gay" et élections. Benoît XVI peut-il faire confiance à Andrea Riccardi ?

par Sandro Magister

Le 10 janvier 2013 - E. S. M. -  À chaque fois que Benoît XVI s’exprime contre le mariage homosexuel, il est systématiquement assailli de critiques. Mais la dernière fois où il l’a fait - dans le discours qu’il a adressé comme chaque année à la curie avant Noël - il n’en a rien été. Tout le monde est resté silencieux.

C’est le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, qu’il a cité pour appuyer ses thèses, qui a été pour lui un bouclier. Et personne, parmi ceux qui défendent des opinions opposées aux siennes, ne s’est senti prêt à prendre pour cibles à la fois une sommité du judaïsme européen et le chef de l’Église catholique.

En effet, le cas de la France est en train de faire école au-delà de ses frontières, dans la bataille pour ou contre ce que l’Église définit comme des "principes non négociables", dont l’un des points essentiels est le mariage comme union d’un homme et d’une femme.

De vives réactions contre la volonté du président Hollande de donner une valeur légale au mariage homosexuel sont venues non seulement de l’Église catholique, conduite par l’archevêque de Paris, mais également de représentants des autres religions ou du monde laïc faisant autorité, parmi lesquels la philosophe féministe Sylviane Agacinski, épouse de l'ancien premier ministre socialiste (et protestant) Lionel Jospin, et précisément le grand rabbin Bernheim, auteur d’un document de 25 pages dans lequel il réfute un à un les arguments en faveur du mariage homosexuel et de l’adoption d’enfants par des couples de personnes de même sexe.

Quand il a cité le texte de Bernheim, Benoît XVI l'a qualifié de "soigneusement documenté et profondément touchant". Et, en s’y référant, il l'a sorti de son contexte français et l'a soumis à l'attention du monde entier.

En Italie, l'invitation du pape a provoqué une réaction rapide de l'intellectuel non croyant Ernesto Galli della Loggia. Dans le "Corriere della Sera" du 30 décembre celui-ci a non seulement repris, à grand renfort de citations, les arguments du grand rabbin, montrant qu’ils sont en harmonie avec la pensée de Benoît XVI, mais également affirmé qu’il les partageait pleinement et qu’il souhaitait que l’on en discute en cessant de se soumettre au conformisme dominant qui est favorable au mariage homosexuel.

Galli della Loggia est un intellectuel laïc dont les écrits sont toujours lus avec attention au Vatican. Son épouse, l’historienne Lucetta Scaraffia, écrit régulièrement dans "L'Osservatore Romano" dont le directeur, Giovanni Maria Vian, est l’un de ses proches. Et en effet le journal du Saint-Siège a fait une large place à ce virage du "Corriere", comme s’il s’agissait de la chute symbolique d’un mur.

Galli della Loggia n’est ni le premier ni le seul, parmi les intellectuels laïcs italiens, à s’être éloigné du chœur des accusateurs de l’Église "obscurantiste".

Après lui, le 2 janvier, toujours dans le "Corriere della Sera", une psychanalyste renommée, Silvia Vegetti Finzi, s’est également exprimée contre les adoptions d’enfants par des couples de personnes de même sexe.

Et, avant lui, il y a eu la prise de position des "marxistes ratzingeriens" : le philosophe Pietro Barcellona, le théoricien de l'ouvriérisme Mario Tronti, le politologue Giuseppe Vacca et le sociologue Paolo Sorbi. Tous les quatre membres du Parti démocrate et précédemment du Parti communiste, ils sont désormais tous convertis à la "vision anthropologique" du pape Joseph Ratzinger, en faveur de la défense de la vie "depuis la conception jusqu’à la mort naturelle" et du mariage comme union d’un homme et d’une femme. Leur dernière réunion, ils l’ont tenue, au mois de décembre, au siège de "Civiltà Cattolica", la revue des jésuites de Rome, qui est imprimée après avoir obtenu l'imprimatur de la secrétairerie d’état.

Toutefois on craint, au Vatican, que le Parti démocrate, auquel appartiennent les quatre et qui va probablement sortir vainqueur des élections législatives du 24 février prochain, ne tienne pas du tout compte de leurs prises de position et qu’il ne s’apprête, au contraire, à faire voter des lois hostiles.

La possibilité d’une future présence de Mario Monti à la tête du gouvernement ne tranquillise pas non plus la hiérarchie. Son programme ne parle pas du tout des principes "non négociables".

Et l'agitation d’Andrea Riccardi, le fondateur de la Communauté de Sant'Egidio, en faveur de Monti ne donne pas non plus de garanties à l’Église : ce catholique qui se présente comme le représentant exclusif de la hiérarchie a toujours été, dans le passé, inerte et muet à chaque fois qu’il y a eu une bataille à propos de ces principes.

***

Cette note est parue dans "L'Espresso" n° 2 de 2013, en vente en kiosque à partir du 11 janvier, à la page d'opinion intitulée "Settimo cielo", confiée à Sandro Magister.

Voici la liste de toutes les précédentes notes "L'Espresso" au septième ciel

***

À propos du discours adressé par Benoît XVI à la curie vaticane le 21 décembre 2012 et de sa communauté de vues avec le grand rabbin de France, Gilles Bernheim  Le pape et le rabbin contre la philosophie du "genre"

Le texte intégral du document de Bernheim cité par le pape Mariage homosexuel, homoparentalité et adoption. Ce que l'on oublie souvent de dire

Par la suite, le grand rabbin de France est revenu sur le sujet dans une longue interview qu’il a accordée au quotidien catholique "La Croix" Gilles Bernheim: "Nous avons perdu la compréhension de ce qu'est le sens moral"

Interview complétée par une présentation biographique e bibliographique Gilles Bernheim, un grand rabbin philosophe

Et voici la partie de l'interview accordée à "La Croix" par Bernheim qui a été publiée dans "L'Osservatore Romano" du 6 janvier 2013 Il gran rabbino di Francia: "Abbiamo perso la comprensione del senso morale"

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L'article du "Corriere della Sera" du 30 décembre 2012 dans lequel Ernesto Galli della Loggia a résumé et fait siennes les critiques du grand rabbin Bernheim contre le mariage homosexuel.

L'article du "Corriere della Sera" du 2 janvier 2013 dans lequel la psychanalyste Silvia Vegetti Finzi a pris position, elle aussi, contre l’adoption d’enfants par des couples de personnes de même sexe.

En évoquant ce dernier article, "L'Osservatore Romano" a fait le commentaire suivant :

"L'article est particulièrement intéressant parce qu’il marque l’entrée des psychanalystes italiens dans un débat qu’ils ont trop longtemps déserté. Ce n’est pas le cas en France, où les psychanalystes ont été nombreux à se déclarer opposés au mariage homosexuel, à commencer par le célèbre Claude Halmos, qui est l’un des plus grands experts reconnus de la psychologie des enfants".

Mais il faut également remarquer l'article d’orientation diamétralement opposée – d’un parfait "conformisme gay", selon Galli della Loggia – paru sous la signature du catholique Alberto Melloni dans le "Corriere della Sera" du 16 décembre 2012. Non seulement cet article attaque les critiques formulées par Benoît XVI à l’encontre des mariages homosexuel, mais il les raille, en les rabaissant au rang d’outils de calcul politique dans la perspective des élections de 2013 en Italie, en Allemagne et en Autriche Message de Benoît XVI pour la Journée Mondiale de la Paix, 1er janvier 2013

À propos des "marxistes ratzingeriens" et de leur accord avec la conception anthropologique de Benoît XVI De Marx à Ratzinger. Le manifeste du tournant

En ce qui concerne Andrea Riccardi, fondateur de la Communauté de Sant'Egidio, ministre de la coopération internationale et promoteur très actif de l'opération politique ayant pour objectif le retour au pouvoir, après les prochaines élections, de l’actuel chef du gouvernement, Mario Monti, il est indubitable qu’il met à profit, tous les jours, une apparente investiture reçue des plus hautes autorités de l’Église, à commencer par le pape.

Mais en réalité la méfiance à son égard, quand ce n’est pas carrément l’aversion, est palpable aux différents niveaux de la hiérarchie, même si elles ne s’expriment pas publiquement.

Les dirigeants de la conférence des évêques d’Italie, de Camillo Ruini à Angelo Bagnasco, n’oublient pas que Riccardi, au cours des années précédentes, ne s’est pas manifesté une seule fois, que ce soit en paroles ou dans les faits, pour soutenir l’Église dans les batailles qu’elle a menées à propos des principes "non négociables", pas même dans des moments cruciaux comme lors des référendums de 2005 relatifs à la procréation artificielle, ou de la mort par euthanasie donnée à Eluana Englaro.

En second lieu, ceux qui connaissent de près la Communauté de Sant'Egidio savent qu’il y a un domaine, celui de la famille, dans lequel ses références ne sont pas du tout impeccables.

Il y a quelques années, la demande de reconnaissance de nullité de son mariage adressée au tribunal diocésain de Rome par un homme appartenant depuis 25 ans à la communauté et marié avec une femme qui en faisait également partie a fait un certain bruit.

Il avait joint à sa demande de nullité un mémoire dans lequel il montrait non seulement qu’il s’était marié “sous la contrainte”, mais également que son mariage forcé s’inscrivait dans une "pratique plus générale en usage dans la communauté, consistant à se fiancer avec des partenaires indiqués à chacun par ses propres père et mère spirituels".

Le tribunal diocésain de Rome fit droit à la demande et, dans son jugement définitif du 13 décembre 2006, déclara ce mariage nul.

Chez les membres de la Communauté de Sant'Egidio, le mariage a longtemps été dévalorisé, étant considéré comme un repli, un "remède contre la concupiscence". Et la procréation a également été déconseillée parmi eux, en application de la formule : "Nos enfants sont les pauvres". Il n’est dès lors pas étonnant que les séparations et les divorces aient été fréquents.

C’est pourquoi les gens qui savaient cela ont été impressionnés quand le ministre Riccardi, fondateur et leader de la communauté depuis l’origine, s’est vu confier dans le dernier gouvernement italien une délégation de pouvoirs pour s’occuper des problèmes de la famille.

Mais ils ont été encore plus stupéfaits en apprenant que, sur l’autre rive du Tibre, au Vatican, la présidence du conseil pontifical pour la famille avait été confiée, au mois de juin 2012, à l’évêque Vincenzo Paglia, lui aussi représentant important de la Communauté de Sant'Egidio dont il a été l’assistant ecclésiastique pendant de nombreuses années : ces mêmes années où l'auteur du mémoire cité plus haut écrivait que "le prêtre qui nous a mariés ne nous a pas préparés au sacrement et ne nous a pas confessés ; cela faisait des années que nous ne nous étions pas confessés".

Un autre facteur de fortes frictions avec la hiérarchie de l’Église, et en premier lieu avec la diplomatie vaticane, est l'activisme international de la Communauté de Sant'Egidio.

Le dernier cas de désaccord entre elles a eu comme protagoniste, encore une fois, Riccardi.

Le 26 novembre dernier, précisément au moment où, en Égypte, la révolte explosait contre le régime dictatorial imposé par le président Mohammed Morsi, Riccardi a fait, à l'université Al-Azhar du Caire, une conférence qui a été, d’un bout à l’autre, un hymne à la démocratie, qui est, selon lui, triomphante dans ce pays.

“Je suis très heureux – a déclaré Riccardi – qu’il existe aujourd’hui une Égypte démocratique, forte non seulement du prestige de son histoire millénaire et de sa place dans le concert des nations, mais également du prestige de la liberté. L’Égypte a une longue histoire de tolérance. Mais aujourd’hui ces aspects de la vie sociale et de l’histoire se sont développés et réalisés dans un régime pleinement démocratique, doté d’institutions parlementaires et électives. Cette démocratie est neuve mais, d’autre part, elle possède des racines anciennes. On remarque, en particulier en Égypte et dans le monde arabe, une relation forte entre la politique démocratique et l’islam”.

Riccardi a également présenté l’université dans laquelle il s’exprimait comme un phare de la liberté de penser :

“Je parle dans ce haut lieu qu’est l’université Al-Azhar qui, même en des temps difficiles, a toujours été un phare de religion et de culture. Je dirai même qu’ici, à Al-Azhar, on a toujours pensé que la pratique et l’étude de la foi produisaient la culture. Al-Azhar, au cours des siècles, a non seulement conservé la foi mais, avec l’humanisme, elle a aussi gardé vivante la culture”.

À ses côtés se tenait le grand imam d’Al-Azhar, Ahmed Al-Tayyeb, quelqu’un que Riccardi connaît bien pour l’avoir accueilli comme hôte, à plusieurs reprises, à l’occasion des parades multi-religieuses organisées chaque année par la Communauté de Sant’Egidio.

Al-Tayyeb est l’homme qui a attaqué avec fureur Benoît XVI, uniquement coupable d’avoir prié pour les victimes du massacre perpétré dans l’église copte d’Alexandrie à la fin de 2010.

À cette occasion, Al-Tayyeb a cessé toutes relations entre l'université Al-Azhar et le Saint-Siège.

Et aujourd’hui la déchirure reste ouverte. C’est ce qu’a confirmé le cardinal Jean-Louis Tauran, président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et ancien ministre des Affaires étrangères du Saint-Siège, dans une interview publiée dans "L'Osservatore Romano" du 4 janvier dernier :

"Cette année aussi, le dialogue avec Al-Azhar a été interrompu parce que nos partenaires musulmans en ont décidé ainsi".

Mais entre le grand imam et Riccardi, le 26 novembre dernier, tout n’a été qu’embrassades. Merveilles de la "diplomatie parallèle" tellement vantée de Sant'Egidio.

Il faut ajouter que Riccardi, qui est aujourd’hui très engagé dans la campagne pour les élections législatives du 24 février prochain, n’a jamais brillé dans l’art de conquérir des voix d’électeurs.

À la veille du conclave de 2005, il s’était livré à une incessante activité de lobbying auprès des cardinaux, dans le but de bloquer la candidature de Ratzinger et de favoriser celle de Dionigi Tettamanzi, qui était à l'époque archevêque de Milan.

Mais on raconte que, lors du premier tour de scrutin, à la Chapelle Sixtine, Tettamanzi n’obtint que deux voix.

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 Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France.


 

Source: Sandro Magister
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 10.01.2013- T/International

 

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