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Mgr Marc Aillet dénonce l'hystérie anticléricale de l'Etat
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Le 08 janvier 2013 -
(E.S.M.)
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Devant la sourde-oreille des pouvoirs publics et le caractère
sélectif, voire partial, des auditions organisées par la commission
des lois de l’assemblée nationale, le collectif appelle à une grande
manifestation nationale et unitaire le dimanche 13 janvier 2013 à
Paris.
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Mgr Marc Aillet, évêque
de Bayonne, Lescar et Oloron
Mgr Marc Aillet dénonce l'hystérie anticléricale de l'Etat
Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, écrit une tribune dans
le Figaro :
Le 08 janvier 2013 - E.
S. M. - "Le discours fondateur de François Hollande au
Bourget, au début de sa campagne électorale, avait donné le ton:
constitutionnalisation de la loi de 1905 en introduction ; conclusion sur «
la démocratie plus forte que les religions et la finance » érigées
symétriquement en adversaires par excellence du futur président. À
l'agressivité se mêlait l'approximation: il avait fallu revenir en arrière
dès la présentation du « projet présidentiel », le jeudi suivant,
pour limiter la constitutionnalisation de loi de 1905 à son titre I et
mentionner l'exception des départements concordataires. Les premiers
contacts entre l'Église et la nouvelle majorité ont été courtois et «
professionnels ». L'Église est spontanément et même délibérément
légitimiste avec les pouvoirs publics, tout en faisant entendre sa
différence, en toute transparence, sur les sujets éthiques qui lui tiennent
à cœur. On devrait pouvoir en démocratie, échanger des opinions divergentes
tout en se respectant.
Puis commença la phase opérationnelle du débat sur « le mariage pour tous
». Beaucoup d'évêques et d'associations, confessionnelles ou non, ont
fait entendre leur opposition à ce projet déstructurant pour la société,
tout en rappelant leur respect à l'égard des personnes. Qu'ont dit ces
opposants? En substance «une famille ce n'est pas simplement deux individus
qui contractent pour organiser leur vie commune. C'est l'articulation et
l'institutionnalisation de la différence des sexes. C'est la construction
des rapports entre les générations qui nous précèdent et celles qui vont
nous suivre», pour citer Mme Élisabeth Guigou, garde des Sceaux socialiste
en 1998…
Et voici que le rapporteur de la commission des lois à l'Assemblée
nationale, dans un enthousiasme brutal qui rappelle le congrès du PS à
Valence en 1981 («il ne suffit pas de dire comme Robespierre que des
têtes vont tomber…»), mène des auditions délibérément partiales. Quand
les «responsables de cultes» sont invités à s'exprimer devant la commission
le 29 novembre dernier, c'est pour que des Fouquier-Tinville aux petits
pieds leur fassent longuement et violemment la leçon en ne leur laissant
pratiquement aucun droit de réponse. Alors que la Fédération protestante de
France est habituellement partagée sur les sujets éthiques, c'est son
président, le pasteur Claude Baty, qui a protesté le plus fermement contre
ce fonctionnement irrespectueux et finalement antidémocratique.
Mme Cécile Duflot, ministre du Logement, fait alors un pas de plus dans
l'anticléricalisme d'État. Alertée sans doute par un journal satirique - ô
rigueur du travail ministériel - sur les propriétés des congrégations
religieuses, elle s'en prend à l'Église catholique, sommée d'ouvrir sans
délai ses immenses «locaux vides» aux personnes sans logement sous
peine de réquisition par la force publique. Et la ministre d'ordonner à ses
services de lui fournir un «inventaire» des immeubles disponibles.
Mme Duflot ignorait manifestement que l'Église catholique est un des acteurs
majeurs de l'aide au logement, dans l'urgence bien sûr mais aussi dans la
durée grâce par exemple au travail persévérant d'«habitat et humanisme».
La ministre connaît si bien l'immobilier catholique parisien que ses
services auraient téléphoné à l'archevêché après l'interview de mise en
demeure pour en connaître l'adresse.
À présent, le ministre de l'Éducation nationale, disciple de Ferdinand
Buisson, le chantre de la «religion laïque», somme les recteurs de
mettre les établissements catholiques sous surveillance rapprochée. Il les
suspecte explicitement de ne pas respecter la liberté de conscience et les
accuse pratiquement de favoriser le suicide des adolescents. Vincent Peillon
va jusqu'à asséner une sorte de dogme chiffré sur le rôle de l'homosexualité
dans le suicide des jeunes. Qui peut prétendre savoir pourquoi quelqu'un
renonce à la vie? Comment oser instrumentaliser de tels drames et la
souffrance des familles? Le ministre qui appelait de ses vœux la libre
consommation du cannabis devrait peut-être s'interroger sur la fragilisation
des jeunes liée à l'usage de drogues, sans parler du vide spirituel auquel
il semble vouloir contribuer.
On apprend par ailleurs qu'après les manifestations de novembre contre «le
mariage pour tous», des fonctionnaires, ayant manifesté, sans uniforme
et en dehors de leurs heures de service bien sûr, ont été convoqués par leur
hiérarchie. Des directives seraient adressées aux préfectures pour qu'elles
surveillent de près les participants au défilé du 13 janvier: après les
«inventaires» de Cécile Duflot, les «fiches» de Manuel Valls?
Cette hystérie anticléricale n'honore pas notre démocratie. Elle en
constitue une sorte de régression adolescente. On peut et on doit s'exprimer
avec force tout en se respectant. Bien des observateurs étrangers sont
choqués par l'agressivité antireligieuse qui se manifeste en France
aujourd'hui. Que l'on n'oublie pas que «le petit père Combes» dut
démissionner avant la promulgation de «sa» loi de 1905 à cause de l'excès
d'anticléricalisme de «l'affaire des fiches»."
Lettre de Mgr Marc Aillet aux fidèles du diocèse
sur le projet de loi dit "mariage pour tous"
Contre toute attente, la prière du 15 août dernier, proposée par le Cardinal
André Vingt-Trois à toutes les paroisses de France, a ouvert un débat dans
l’opinion publique, sur le projet de loi de « mariage pour tous »,
présenté par le gouvernement le 7 novembre dernier et qui sera discuté à
l’assemblée à partir du 29 janvier prochain.
De nombreuses voix se sont élevées contre ce projet, à commencer par les
évêques qui, sans mot d’ordre, se sont prononcés clairement sur le danger
que représente ce projet pour l’équilibre de la société. Mais aussi de
nombreuses personnalités religieuses ou laïques, psychologues, maires, élus,
associations d’adoption…
Pour réclamer un débat public, un collectif apolitique et aconfessionnel , «
La manif pour tous », rassemblant toutes sortes d’associations, y compris
d’homosexuels qui en grande majorité ne demandent pas le mariage, s’est
constitué pour faire entendre la voix des citoyens qui s’opposent au projet
de loi de « mariage » pour les personnes de même sexe avec droit d’adopter
des enfants. Des manifestations, sans agressivité et sans anathème, se sont
déroulées à l’initiative de ce collectif le 17 novembre et les 8 et 9
décembre dans plusieurs villes de France. Une vague populaire est en train
de se former. Devant la sourde-oreille des pouvoirs publics et le caractère
sélectif, voire partial, des auditions organisées par la commission des lois
de l’assemblée nationale, ce collectif appelle à une grande manifestation
nationale et unitaire le dimanche 13 janvier 2013 à Paris.
A la dernière assemblée plénière, le Cardinal André Vingt-Trois s’est
prononcé au nom de tous les évêques, avec une fermeté et une gravité qui
n’auront échappé à personne : « Nous continuons d’appeler les chrétiens, et
tous ceux qui partagent notre analyse et nos questions, à saisir leurs élus
en leur écrivant des lettres personnelles, en les rencontrant et en leur
exprimant leurs convictions. Comme citoyens, ils peuvent, et peut-être
doivent, utiliser les moyens d’expression qui sont ceux d’une société
démocratique, d’une « démocratie participative », pour faire connaître et
entendre leur point de vue » (Discours d’ouverture – 3 novembre 2012) ;
ajoutant dans son discours de clôture : « Nous nous réjouissons que, dans le
cadre de la légalité et dans le respect des personnes, de nombreuses
initiatives soient prises par nos concitoyens, croyants ou non, pour
s’opposer au projet du gouvernement dans son état actuel […] Que les
catholiques de notre pays sachent que leurs évêques les encouragent à
parler, à écrire, à agir, à se manifester… » (8 novembre 2012). Face à
l’échec apparent de tout ce qui a été mis en œuvre pour favoriser le
dialogue et le débat, je vous encourage volontiers à rejoindre la
manifestation du 13 janvier à Paris. Comme citoyen, mais aussi comme pasteur
de ce diocèse, je marcherai moi-même aux côtés de tous ceux d’entre vous qui
prendront la décision, librement et en conscience, d’utiliser cet ultime
moyen d’expression mis à notre disposition dans une démocratie
participative.
Il s’agit d’une démarche positive et pacifique, pour défendre le mariage
entre un homme et une femme et le droit des enfants à être accueillis et
élevés par un père et une mère. En refusant ce projet de loi de « mariage
pour tous », nous n’entendons pas pour autant approuver aucune forme de
discrimination envers les personnes homosexuelles. La discrimination
consiste à faire des différences entre personnes dont les situations sont
objectivement identiques : or un couple de personnes de même sexe n’est pas
dans une situation objectivement identique à un couple de personnes de sexes
différents, car l’un peut engendrer et fonder une famille, l’autre non. En
revanche, on établirait une réelle discrimination entre les enfants si,
alors qu’ils naissent tous d’un homme et d’une femme, les uns bénéficiaient
d’un père et d’une mère et les autres non. L’adoption consiste à donner des
parents à des enfants qui en sont privés, non de donner des enfants à des
parents qui le réclament. Le droit de l’enfant prime sur le droit à
l’enfant. C’est pour protéger le plus petit et le plus faible, que le code
civil a inscrit le mariage dans la loi, pour donner un cadre stable et
protecteur à l’enfant qui naît toujours d’un homme et d’une femme et qui a
besoin de cette double filiation pour se structurer dans son identité
personnelle. D’ailleurs, le nombre d’enfants adoptables étant tellement
faible par rapport au nombre de couples en demande d’adoption, les couples
de même sexe ne pourraient pas adopter : porte ouverte sur la procréation
médicalement assistée, voire la gestation pour autrui, qu’on ne voit pas
très bien comment, dans ces conditions, l’on pourrait refuser aux personnes
homosexuelles. En fin de compte, on imposerait à tous l’accès de
quelques-uns au mariage : le code civil en serait en effet profondément
modifié, avec la suppression des termes de père et de mère.
Cet enjeu sociétal ne doit pas nous faire oublier les gestes de solidarité
envers les plus démunis, et le nombre croissant de situations de précarité
en France, et pour lesquels des solutions politiques tardent à venir. Et je
veux remercier tous ceux parmi vous qui, spontanément ou par l’intermédiaire
des organismes caritatifs, en particulier le Secours catholique et la
Conférence St-Vincent de Paul, redoublent de générosité en ces temps de
grand froid. Mais vous comprendrez que notre mobilisation doit être forte
face à un enjeu sociétal où s’exprime l’ampleur de la crise existentielle et
morale qui est sous-jacente à la crise économique et sociale actuelle.
Le bien commun que nous voulons servir n’est pas la somme des intérêts
particuliers, ce qui induirait une compétition et des divisions au sein
d’une société traversée par les revendications souvent agressives de
minorités ; mais le bien commun est le bien que tous peuvent rechercher en
commun et qui doit garantir les droits fondamentaux de tous les citoyens,
sans acception de personne, à commencer par les plus petits et les plus
faibles, en l’occurrence l’enfant. Comme je l’ai déjà dit, la prière doit
rester le premier moyen de notre mobilisation au service du bien commun.
Aussi je vous propose de consacrer la journée du vendredi 11 janvier au
jeûne et à la prière.
En vous invitant au discernement, je vous assure de mes sentiments dévoués
dans le Christ et Son Eglise, et je prie l’Enfant-Jésus de la crèche, dont
nous attendons la venue avec Marie et Joseph, de nous encourager à prendre
en conscience nos responsabilités.
+ Marc Aillet
Bayonne, le 10 décembre 2012
Sources :
diocese-bayonne
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 08.01.2013 - T/Eglise
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