Le pape Benoît XVI et le Saint
Concile |
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Le 09 juillet 2008 -
(E.S.M.) - "Le
Nouveau Peuple est constitutif de l’Incarnation du Fils de Dieu, du Verbe,
dans la nature humaine. Le Nouveau peuple naît du Christ Jésus. Il naît
d’une humanité qui renaît dans le baptême d’eau et de sang du Serviteur
Souffrant, le Crucifié, Jésus-Christ."
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Le peuple de Dieu est
un peuple de pèlerins depuis toujours -
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"Le pape Benoît XVI achève l'application du Concile Vatican II et le libère
de tous les enfermements idéologiques post-conciliaires". "Obéissez à
la vérité et vous retrouverez votre liberté.. ".
LUMEN GENTIUM
LE PEUPLE DE DIEU
Léonce Grattepanche
FOI - DOCTRINE ET CULTURE CHRETIENNE
LE SAINT CONCILE VATICAN II
La Nouvelle Alliance
et le Peuple nouveau :
Dans ce second chapitre de
Lumen
Gentium, les pères conciliaires ont eu à cœur
de redéfinir le nouveau peuple élu, non que l’ancien peuple – les Juifs – ait
cessé de l’être. Il convenait pour les pères d’affirmer qu’avec l’Incarnation
du Verbe, la mission du peuple juif avait été accomplie, que cette Nouvelle
Alliance était contractée par le moyen de l’ancien peuple à l’adresse de toute
l’humanité : « J’appellerai tous les hommes à moi. » Si de fait, nous
chrétiens sommes les héritiers spirituels de nos frères aînés dans la foi au
Dieu unique "Au moment de votre
célébration la plus solennelle, je me sens particulièrement proche de vous,
précisément parce que
Nostra
Aetate rappelle aux Chrétiens de toujours garder en mémoire ceci:
l’Église « a reçu la révélation de l’Ancien Testament par ce peuple avec
lequel Dieu, dans sa miséricorde indicible, a daigné conclure l’antique
Alliance, et qu’elle se nourrit de la racine de l’olivier franc sur lequel
ont été greffés les rameaux de l’olivier sauvage que sont les gentils » (Nostra
Aetate, n. 4). En m’adressant à vous,
indiquait le pape Benoît XVI, je souhaite
réaffirmer l’enseignement du deuxième Concile du Vatican sur les relations entre
Catholiques et Juifs, et confirmer l’engagement de l’Église dans le dialogue
qui, au cours de ces quarante dernières années, a fondamentalement transformé
nos relations, en les améliorant."
(Message
du pape Benoît XVI à la communauté juive pour la fête de Pesah),
notre avenir est le Christ, car la Loi de Moïse trouve son accomplissement en
lui, vrai Dieu incarné et vrai homme :
"[…] C’est pourquoi il s’est choisi le peuple d’Israël pour être
son peuple avec qui il a fait alliance et qu’il a progressivement instruit, se
manifestant, lui-même et son dessein, dans l’histoire de ce peuple et se le
consacrant. Tout cela cependant n’était que pour préparer et figurer l’alliance
Nouvelle et parfaite qui serait conclue dans le Christ, et la révélation plus
totale qui serait apportée par le Verbe de Dieu lui-même, fait chair : « Voici
venir des jours, dit le Seigneur, où je conclurai avec la maison d’Israël et la
maison de Juda une Alliance Nouvelle […] Je mettrai ma foi on fond de leur être
et je l’écrirai dans leur cœur. Alors je serai leur Dieu et eux seront mon
peuple. Tous me connaîtront du plus petit au plus grand, dit le Seigneur. »
(Jér.
31, 31-34)"
Le Nouveau Peuple est constitutif de l’Incarnation du Fils de Dieu, du Verbe,
dans la nature humaine. Le Nouveau peuple naît du Christ Jésus. Il naît d’une
humanité qui renaît dans le baptême d’eau et de sang du Serviteur Souffrant, le
Crucifié, Jésus-Christ :
"[…] Cette Alliance Nouvelle, le Christ l’a instituée : c’est la
Nouvelle Alliance dans son sang
(cf. 1 Cor. 11, 25) ; il appelle la foule des
hommes de parmi les Juifs et de parmi les Gentils pour former un tout non selon
la chair mais dans l’Esprit et devenir le Nouveau Peuple de Dieu, […] ceux-là
deviennent ainsi finalement « une race élue, un sacerdoce royal, une nation
sainte, un peuple que Dieu s’est acquis, ceux qui autrefois n’étaient pas un
peuple étant maintenant le peuple de Dieu. »
(1 Pierre 2, 9-10)"
Cette « nouvelle race élue », c’est une élection ordonnée au service de
l’amour de charité, elle a sa source dans la Croix de Jésus-Christ. Elle est
liée à la nécessité du Sacrifice dont elle ne peut se distendre, se
désolidariser ; si l’accès au Salut est à la portée de tous, il n’efface pas la
nécessité de vivre en esprit de sacrifice à l’exemple du doux Maître. On est
uni à Jésus dans sa Joie, sa Souffrance, sa Lumière et sa Gloire pour parfaire
la Rédemption du monde. Le Peuple Nouveau est un peuple dont les citoyens sont
co-rédempteurs les uns envers les autres et envers tous les autres membres de
l’humanité. Ils sont collaborateurs de l’œuvre rédemptrice du Dieu fait homme et
nécessairement en union avec Marie, l’Immaculée qui est la première
collaboratrice à cette œuvre de Rédemption, car en donnant sa chair et son sang
pour l’humanité du Verbe, elle devient la Mère Spirituelle universelle de tous
les baptisés : l’Immaculée est Co-rédemptrice de son fils qui est son Dieu,
Créateur et Sauveur, de la même manière qu’elle en est la co-procréatrice, car
la chair et le sang de Jésus-Christ sont la chair et le sang de Marie. Ce
nouveau peuple élu est devenu le peuple messianique de droit, car en s’associant
par le sacrement du baptême à la Passion et à la Résurrection de Jésus-Christ,
Dieu fait homme, il devient l’héritier de la Promesse de Gloire dont il jouira
dans la Présence de Dieu le Père. Il est peuple messianique puisque son identité
est celle du Messie, celle de son Corps Mystique ; il en est les membres et il a
Le Messie pour Chef :
Ce peuple messianique a pour chef le Christ, « livré pour nos péchés, ressuscité
pour notre justification. » (Rom. 4,25), possesseur désormais du Nom qui est
au-dessus de tout nom et glorieusement régnant dans les cieux. La condition de
ce peuple, c’est la dignité et la liberté des fils de Dieu, dans le cœur de qui,
comme dans un temple, habite l’Esprit-Saint. Sa loi est d’aimer comme le Christ
lui-même nous a aimés (cf. Jean 13, 34).
Il y a deux
conceptions du peuple sanctifié :
1- Le peuple messianique qui englobe ceux qui sont marqués par le sacrement du
baptême et ceux qui vivent de et dans l’amour de charité – un petit nombre –
véritablement messianique.
2- Le peuple de Dieu qui se compose des deux premiers et auxquels vient
s’ajouter tout le reste de l’humanité qui est dans la volonté d’amour et
créatrice de Dieu et qui connaîtra son Créateur et Rédempteur de l’autre côté
grâce, entre autres, à la prière et au sacrifice du petit nombre qui vit de
l’amour de charité. Le concept de peuple de Dieu s’élargit à tout l’ensemble du
genre humain pour autant que chacun des membres veuille et désire le Salut.
La grâce, de ce Saint Concile Vatican II, fut d’avoir su se mettre à l’écoute
de l’Esprit-Saint de façon qu’il comprenne la nécessité de recentrer le Corps
Mystique du Christ et le peuple de Dieu sur l’Alliance Nouvelle et
l’épanouissement de la relation d’amitié entre Dieu et les hommes, plutôt que de
demeurer fixé sur un christocentrisme. "Le christocentrisme
fut nécessaire pour affirmer la divinité du Christ et, c’est à partir de cette
construction qu’on peut approfondir toute la théologie pour autant, il n’eût pas
fallu en faire un dogme, le sacralisé comme c’est encore le cas pour saint
Thomas ou pour le Saint Concile Vatican II". Certes, celui-ci fut
nécessaire et le demeure mais non pas comme une fin en soi, car c’est en fait un
moyen qui illumine toute la Doctrine chrétienne :
"[…] C’est pourquoi ce peuple messianique, bien qu’il ne
comprenne (au sens de contenir) pas encore effectivement l’universalité des
hommes et qu’il garde souvent les apparences d’un petit troupeau, constitue
cependant pour tout l’ensemble du genre humain le germe le plus fort d’unité,
d’espérance et de salut. Établi par le Christ pour communier à la vie, à la
charité et à la vérité, il est entre ses mains l’instrument de la rédemption de
tous les hommes, au monde entier il est envoyé comme lumière du monde et sel de
la terre
(cf. Mat. 5, 13-16)."
Le caractère messianique de l’Église, épouse du Christ Jésus, le Messie,
confirme sa mission universelle qui est de se présenter et se proposer comme le
seul instrument de Salut pour tout le genre humain. Non que le païen, selon la
notion qu’il a du bien et du juste ne puisse faire son salut, il le fait sans
aucun doute au-delà de la vie terrestre, non sans avoir préalablement reconnu le
Christ qui se révèle à lui comme étant l’unique porte, l’unique Salut : «
j’appellerai tous les hommes à moi. » :
"L’ensemble de ceux qui regardent avec la foi vers Jésus,
auteur du salut, principe d’unité et de paix, Dieu les a appelés, il en a
fait l’Église, pour qu’elle soit, aux yeux de tous et de chacun, le
sacrement visible de cette unité salutaire. Destinée à s’étendre à toutes
les parties du monde, elle prend place dans l’histoire humaine, bien qu’elle
soit en même temps transcendante aux limites des peuples dans le temps et
dans l’espace. Marchant à travers les tentations, les tribulations, […] elle
ne défaille pas à la perfection de sa fidélité mais reste de son Seigneur la
digne Épouse, se renouvelant sans cesse sous l’action de l’Esprit-Saint
jusqu’à ce que, par la Croix, elle arrive à la lumière sans couchant. (Lumen
Gentium C. 2. 9)"
- "À
cet égard, a expliqué le pape Benoît XVI, il faut ajouter un autre aspect :
celui de la vision théologique des Actes des Apôtres en ce qui concerne
le chemin de l'Église de Jérusalem à Rome. Parmi
les peuples représentés à Jérusalem le jour de Pentecôte, Luc cite aussi les «
étrangers de Rome » (Act 2.10).
A ce moment là, Rome était encore lointaine, « étrangère » pour l'Église
naissante : elle était le symbole du monde païen en général. Mais la force de
l'Esprit Saint guidera les pas des témoins «
jusqu'aux extrémités de la terre
» (Act 1.8), jusqu'à Rome. Le
livre des Actes des Apôtres termine justement lorsque Saint Paul, grâce à un
dessein providentiel, arrive à la capitale de l'empire et là, annonce l'Évangile
(cfr Act 28.30-31).
Ainsi le chemin de la Parole de Dieu, commencé à
Jérusalem, arrive à son but, parce que Rome représente le monde entier et
incarne donc l'idée lucanienne de la catholicité. L'Église universelle,
l'Église catholique, qui est le prolongement du peuple élu et dont elle
s’approprie l'histoire et la mission, s'est réalisée." (Benoît
XVI médite l'acte même de la naissance de l'Église, Homélie pour la
Pentecôte 2008)
L’Église est bien l’instrument d’amour de charité proposé à chaque homme comme
moyen et passage obligé pour assurer son Salut dans lequel tous et chacun
s’accomplissent sans rien perdre de ce que l’on est en tant que personne et
être.
Le Sacerdoce Commun :
Le sacerdoce commun à tous les baptisés est l’un des points que les pères
conciliaires ont sorti des ensevelissements de tous les conformismes. C’est un
sujet qui dormait et, il faut reconnaître que son utilisation reste délicate.
Bien longtemps après le Concile, on ne considère intellectuellement et
culturellement qu’une seule forme de sacerdoce, celui qui est ordonné. On
n’envisage pas qu’il puisse y en avoir un que l’on peut qualifier de commun au
peuple de baptisés. Entre la réaffirmation du concept du sacerdoce commun et son
assimilation réfléchie dans la vie quotidienne du baptisé, il y a un manque : il
manque une pédagogie réaliste qui consiste à former le baptisé, à réaliser en
lui la vie d’union avec son Sauveur. C’est un programme pastoral et pédagogique
qui n’est toujours pas pris en compte par les pasteurs, alors qu’il est l’un des
plus précieux joyaux de ce Saint Concile.
Si le sacerdoce ordonné souffre toujours d’une perception hyper-élitiste dans
certains milieux fixés dans des conservatismes, la cause est à rechercher du
côté du jansénisme et d’une perversion du Concile de Trente à savoir
l’hiératisme de la hiérarchie qui a contribué à l’hypertrophie du
christocentrisme au point qu’il en est devenu une sorte d’idole ."Cette
déviance s’explique par la nature du concile de Trente qui eut pour objet de
barrer l’avance de l’hérétique mouvement de la Réforme, puis au fil de
l’histoire, sont rayonnement culturel fut, d’une certaine manière dévoyé, pour
venir en appoint au pouvoir personnel des anciens régimes. La culture de la
hiérarchie catholique encouragea cet hiératisme fâcheux dont le dernier reliquat
fut l’épiscopat espagnol qui paya très cher de ne pas avoir entrepris son
aggiornamento … - Guerre civile espagnol -"
A l’opposé, tout aussi radical et erroné, on a dans les mouvements dits
libéraux, une conception réductrice affligeante du sacerdoce ordonné ; c’est au
point que certains prêtres et évêques donnent l’impression de ne plus connaître
l’identité de leur consécration sacerdotale. C’est une illustration du
relativisme pratique qui, dans sa finalité, peut aboutir à une apostasie
culturelle, pastorale plus ou moins consciente. Ils ne sont plus capables
d’identifier dans leur quotidien leur caractère sacerdotal.
Le christocentrisme fixé en un absolu contribua à cristalliser une attitude
hiératique de l’Église, hiératisme qui se répercuta dans toutes les couches
sociales des laïcs, ce qui, vu de l’extérieur, donna l’image catastrophique de
l’inaccessibilité. Attitude ravageuse dans les couches sociales les plus humbles
qui favorisera l’invasion des idéologies dans les membres du Corps Mystique du
Christ ; cet hiératisme développa le cléricalisme si souvent odieux,
orgueilleux, suffisant et autoritariste et, c’est par rejet, que des pans
entiers de la société ont fini par se détourner de l’Église .
"On
observe encore de nos jours dans les milieux très conservateurs de pareilles
attitudes ; et une fixité qui s’exprime par le refus d’analyse sociologique de
ces mouvances rejetant la faute de la crise toujours sur l’autre, incapables de
reconsidérer l’histoire à laquelle ils ne cessent de se référer".
Cette fixation sur le christocentrisme est également le fruit d’une culture
idéologique en relation avec les bouleversements sociaux et politiques. C’est
une culture que l’on peut qualifier de réactionnaire dans son sens le plus
désolant, le plus étranger à l’esprit de l’Évangile. Cet excès rejoint d’assez
près le fondamentalisme musulman dans ce sens qu’il rejette l’amitié avec Dieu
pour lui préférer une soumission d’obéissance particulièrement malsaine, car
dans cette démarche de soumission, il y a le désir de l’irresponsabilité
spirituelle et sociologique. On se soumet à un dieu envers lequel, on espère
qu’il prendra tout ce qu’on ne veut pas ou plus assumer et surtout cette liberté
qui pourrait me faire perdre mon salut. On en vient à douter de la Miséricorde
de Dieu.
Les intégristes se sont fourvoyés dans une impasse théologique, pastorale et
théologale, leur liturgie est l’habillage de ce fourvoiement, en même temps
qu’elle devient leur caisse de résonance, dans leurs cercles, on peut encore
entendre cette parole : « on nous a enlevé la pierre angulaire ! » Le Saint
Concile Vatican II, pour eux, « a décentré le Christ pour y mettre à la place
l’homme !... » Le comportement particulièrement coupable des courants
progressistes avec leurs entêtements diaboliques à la désacralisation et leur
opposition enfantine à Rome ne contribua pas à éclairer les courants
fondamentalistes, ils les confortèrent dans leur errance.
L’intégrisme chrétien est une sorte de névrose, une grave pathologie des
différents orgueils. Leur position anti-conciliaire est davantage liée à une
culture « contre-révolutionnaire » qu’à un véritable souci de salut certes,
c’est leur principal argument de vente mais leurs mécanismes sociologiques,
leurs références culturelles affirment le contraire.
Quant aux courants progressistes, envers lesquels il faut se garder des
amalgames, ils présentent un réel engagement idéologique lié à la culture
révolutionnaire. Ils sont issus du désastreux et trop fameux « toast d’Alger
» du cardinal La Vigerie qui, pour autant qu’il fut un grand pasteur n’eut pas
la grâce du discernement politique. A cette filiation, il faut bien évidemment
ajouter le courant du modernisme qui aboutit à un véritable cataclysme culturel
et pastoral. La position de ces courants face à la mise en relief de la
théologie de l’Alliance du Concile fut logiquement excessive et infantilisante.
Il faut bien reconnaître que cette errance doctrinale généra un bouleversement
culturel et pastoral peu en rapport avec les réformes du Saint Concile Vatican
II.
Le sacerdoce commun au peuple des baptisés est scripturaire dans ses fondations,
sa mise à jour correspond au besoin, à la nécessité de sortir du fixisme
christocentrique pour recentrer le Corps mystique du Christ dans l’Alliance de
l’amitié, dans une relation de confiance et d’amour véritable : la crainte de
Dieu devient celle de l’offenser, de la même manière qu’on veut éviter
d’offenser, de peiner une personne aimée et aimante. Le recentrage de
l’Église sur l’Alliance permet de revenir à une relation de personne à Personne
avec la divinité ; nous ne sommes plus serviteurs mais amis.
Le christocentrisme n’est rien de moins que le lieu de la théologie fondamentale
; s’il y a dans le mot fondement l’idée d’immuabilité de la vérité – ce qui est
juste – cela n’implique pas une fixation de la science théologique "Il
faut ici préciser, que très souvent durant ces quarante décennies des écoles
théologiques crurent bon de publier des articles en les popularisant alors
qu’ils n’étaient adresser qu’à des savants sans même en référer à Rome, ce qui
dénota une volonté de provocation et un manque de charité envers les membres du
Corps Mystique du Christ qui n’est pas nécessairement formé à ces recherches ni
à cette science. L’absence de prudence est toujours une fleur d’orgueil."
; le christocentrisme n’est pas une fin en soi. C’est le cœur vivant de la
science de Dieu ce qui implique qu’elle-même est vivante et connaît donc une
nécessaire adaptation face aux évolutions sociologiques objectives sans qu’il
faille remettre pour autant en question ces mêmes fondements. Qu’on
m’explique comment adapter la pastorale qui ne tombe pas sous le coup de
l’infaillibilité si la théologie ne l’accompagne pas afin qu’elle demeure bien
dans sa mission d’apporter le Salut au monde ?
"Le Christ Seigneur, grand prêtre pris d’entre les hommes a fait
du peuple nouveau « un royaume, des prêtres pour Dieu son Père » ; Les baptisés,
en effet, par la régénération et l’onction du Saint-Esprit, sont consacrés pour
être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint, pour offrir, par toutes les
activités du chrétien, autant de sacrifices spirituels, et proclamer les
merveilles de celui qui des ténèbres les a appelés à son admirable lumière.
C’est pourquoi tous les disciples du Christ, persévérant dans la prière et la
louange de Dieu, doivent s’offrir en victimes vivantes, saintes, agréables à
Dieu, porter témoignage du Christ sur toute la surface de la terre, et rendre
raison, sur toute requête, de l’espérance qui est en eux d’une vie éternelle. Le
sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel ou hiérarchique, bien
qu’il y ait entre eux une différence essentielle et non seulement de degré, sont
cependant ordonnés l’un à l‘autre : l’un à l‘autre, en effet, chacun selon son
mode propre, participent de l’unique sacerdoce du Christ. Celui qui a reçu le
sacerdoce ministériel jouit d’un pouvoir sacré pour former et conduire le peuple
sacerdotal, pour faire, dans le rôle du Christ, le sacrifice eucharistique et
l’offrir à Dieu au nom du peuple tout entier ; les fidèles eux, de par le
sacerdoce royal qui est le leur, concourent à l’offrande de l’Eucharistie et
exerce leur sacerdoce par la réception des sacrements, la prière et l’action
de grâces, le témoignage d’une vie sainte, et par leur renoncement et leur
charité effective. (Lumen
Gentium
C. 2. 10)"
Le sacerdoce commun des fidèles est participation spirituelle et
substantielle au sacerdoce ministériel, tous les deux se donnent la légitimité.
Ce texte et bien d’autres qui suivront condamne sans nuance les dérives
progressistes qui consistent à ôter l’Eucharistie ou du moins à la relativiser
de la vie journalière des fidèles en mettant l’accent sur l’action sociale… A
quand une pastorale qui intégrera réellement la réalité du sacerdoce commun ?
Pour cela, il faut instruire le peuple par des sermons construits sur une
véritable pédagogique et surtout, attiser l’appétit de l’âme pour qu’elle
recherche la vie d’union avec Jésus-Christ. Il faut que dans chaque diocèse
il y ait un centre de formation à la prière intérieure, il faut reprendre
l’enseignement des sacrements dans cette perspective. Il faut enfin donner la
place aux laïcs, toute leur place mais à leur place sans qu’il puisse s’établir
de confusion avec le sacerdoce ordonné. On doit réintroduire le concept du
baptisé-pèlerin dans une pastorale réaliste qui doit d’urgence s’ordonner à la
vie d’union au Christ Jésus.
Sources :
lescatholiques.free.fr
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 09.07.08 -
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