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Le pape est obnubilé par la bénédiction des couples de même sexe
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Le 09.02.2024 -
E.S.M.
- La bénédiction des couples de même sexe
est devenue la problématique numéro un pour l’Église du
Pape François, et celle sur laquelle le Pape a le plus
exercé son autorité dernièrement alors qu’au contraire,
les statistiques devraient inciter l’Église à des
préoccupations et des engagements complètement
différents. Dans le silence et le désintérêt apparent de
la plus haute autorité de l’Église, les familles de
couples hétérosexuels ordinaires sont en train de
s’étioler année après année.
Sandro Magister
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Le pape est obnubilé par la bénédiction des couples de même sexe au
détriment des couples hétérosexuels
Il n’y a pas que les couples de même sexe. Il y a aussi les familles que
l’Église a oubliées
Le 09 février 2024 -
E.S.M. -
En Italie, la nation qui compte 59 millions d’habitant et dont le
Pape François est le premier pasteur, on enregistre environ 2.000
unions civiles par an entre personnes de même sexe
On peut donc légitimement supposer que, parmi elles, il n’y ait que très
peu de couples homosexuels qui iront frapper à la porte de l’Église pour
avoir la bénédiction, vu la partie croissante de la population qui s’éloigne
de l’Église, en Italie comme dans bien d’autres pays
Et pourtant, la bénédiction des couples de même sexe est devenue la
problématique numéro un pour l’Église du Pape François, et celle sur
laquelle le Pape a le plus exercé son autorité dernièrement, allant jusqu’à
susciter
l’opposition de cardinaux, d’évêques, de fidèles et d’Églises nationales
entières, dont celles de toute l’Afrique noire
Alors qu’au contraire, les statistiques devraient inciter l’Église à des
préoccupations et des engagements complètement différents. Non pas
focalisés, comme c’est le cas aujourd’hui, sur les unions plus ou moins
irrégulières, « in primis » entre personnes du même sexe, mais sur les
couples réguliers, les couples hétérosexuels ordinaires, sur les familles au
sens classique du terme
Parce qu’entretemps, dans le silence et le désintérêt apparent de la plus
haute autorité de l’Église, ces familles sont en train de s’étioler d’année
en année.
Jusque dans les années 1970, il y avait en Italie plus de 400.000
mariages par an, presque tous célébrés à l’Église
Tandis qu’en 2023, et avec beaucoup plus d’habitants qu’à l’époque, les
mariages religieux dépassent à grand-peine les 70.000. Avec un effondrement
brutal, de 14% en une seule année seulement, par rapport à 2022
Ce qui revient à dire qu’aujourd’hui, en Italie, on ne célèbre à peine
qu’un mariage pour mille habitants. En Lombardie, la région la plus peuplée
et la plus industrialisée, dont Milan est la capitale, les chiffres sont
encore plus bas : 0,7 mariages religieux pour mille habitants. En d’autres
mots, dans une ville lombarde comptant 10.000 habitants, on célèbre à peine
sept mariages à l’Église en une année, soit pour ainsi dire rien
Le démographe et statisticien
Roberto Volpi, qui n’est pas catholique, a réagi, dans le quotidien « Il Foglio » : « Ca fait des dizaines d’années qu’on ne fait que parler de la
raréfaction des enfants. Mais on ne parle jamais de la raréfaction des
couples qui devraient faire ces enfants. À quand une réflexion non pas sur
tel ou tel embranchement, exception, particularité, segment et typologie des
couples, mais sur le couple hétérosexuel pur et simple ? Un couple dont même
l’Église ne semble plus vouloir s’occuper »
Le CENSIS, le très sérieux centre de recherche qui publie chaque année un
rapport sur la
situation sociale de l’Italie, a enregistré en 2023 un large consensus à la
« revendication des nouveaux droits » et en particulier au mariage entre
personnes de même sexe, avec 65,6% d’avis favorables, qui atteint même 79,2%
chez les jeunes
En présentant et en commentant ces données, un expert en la matière,
Domenico Delle Foglie, l’ancien vice-directeur du quotidien de la
Conférence épiscopale italienne « Avvenire » et coordinateur général du
Family Day de 2007, la dernière initiative pro famille importante et
influente qui s’est tenue en Italie, a écrit, toujours dans « Il Foglio » :
« Le Rapport du CENSIS ne répond bien entendu pas à la question de savoir
quel serait le projet d’humanité, d’anthropologie, soutenu par ces droits
nouveaux. Mais peut-être se serait-on attendu à une prise de position ferme
de la part du monde catholique, non pas à partir de considérations d’ordre
moral mais à partir d’une conscience différente de l’humanisme chrétien. La
réalité nous enseigne qu’il n’y en a nulle trace et qu’au contraire – voir
la réflexion en cours dans le Synode de l’Église catholique – semble
prévaloir une sorte de gigantesque et indulgent ‘qui suis-je, moi, pour
juger ?’. De sorte que la renonciation à l’exercice de la faculté de juger
(à ne pas confondre avec la manie de condamner) semble prévaloir sur toute
autre évaluation objective du risque humain, bien plus que social et
culturel, qui sous-tend la fabrique de ces droits nouveaux. On est en train
d’assister impuissants à une sorte de frénésie ecclésiale d’assimilation qui
inciterait à accepter (et donc à s’approprier) tous les choix du monde »
Volpi et Delle Foglie ne sont pas les seuls à sonner l’alarme. On peut
citer entre autres,
Fiorenzo Facchini, prêtre et professeur ordinaire émérite
d’anthropologie à l’Université de Bologne qui, dans « Vita e Pensiero », la
revue de l’Université catholique de Milan, vient d’attirer l’attention sur
« le déclassement de la famille dans la transmission de la vie au profit des
nouvelles techniques de reproduction médicalement assistées » dans
lesquelles « il n’y a pas que la technique qui entre en jeu mais aussi
l’idée d’humanité qui les inspire »
Facchini ajoute :
« La vision chrétienne relie la sexualité à un projet du Créateur sur
l’homme et sur la femme qui sont destinés à former une famille. Les
caractéristiques de la famille reposent sur la différence naturelle entre
les sexes et sur leur complémentarité. C’est ce qui émerge sur le plan
rationnel
Dans l’idéologie du ‘gender’, en revanche, la sexualité est élective, on
parle de sexe fluide, et l’idée de famille devrait donc s’appliquer à tout
type d’union affective. Mais la sexualité est une composante importante de
la personne, depuis la naissance, il ne s’agit pas de quelque chose
d’aléatoire ou qui dépendrait de nos opinions. La cohérence avec le donné
biologique doit être favorisée dans la construction de la personne. S’en
écarter soi-disant pour affirmer sa liberté relève d’une idéologie
mensongère et ne peut pas faire le bien de la personne et de la société »
On a aussi mis en avant récemment l’idée de la ‘queer family’, qui
désigne une manière d’être ensemble indépendamment de l’orientation
sexuelle. Est-ce que ce serait là une nouvelle manière de contribuer au bien
de la société ? On est en droit de se demander quel futur nous réserve la
société si de telles conceptions devaient se répandre et prévaloir. Ce
serait la dissolution de la famille dans une société toujours moins humaine
et à la dérive »
Il s’agit là d’avertissements forts mais qui prêchent dans le désert.
« Tout cela trahit un grand égarement », écrit Facchini. Y compris dans
l’Église
*
Sur la photo en haut de la page, prise le 20 décembre 2023 deux jours
après la publication de la déclaration « Fiducia
supplicans », le jésuite américain James Martin, très proche du Pape
François, pose un geste qu’il a décrit comme ceci sur les réseaux sociaux :
« Chers amis, j’ai eu l’honneur de bénir en public mes amis James et
Damien ce matin dans notre résidence des jésuites, selon les nouvelles
directives promulguées par le Vatican pour les couples de même sexe. Mais
avant cela, c’est eux qui m’avaient béni par leur amitié et leur soutien. »
Un article de
Sandro Magister
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Sources
: diakonos.be-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 09.02.2024
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