Ci-dessus moteur de recherche


ACCUEIL

BENOÎT XVI

LÉON XIV

CHRIST MISERICORDIEUX

L'EVANGILE DU JOUR

LA FAMILLE

TEXTES DU VATICAN

JEAN PAUL II

FARNESE LOUIS-CHARLES

ACTUALITE DE L'EGLISE

CATECHESES

LITURGIE

LES JEUNES

FIDELES LAICS

JOUR DU SEIGNEUR

SERVANTS DE MESSE

SPIRITUALITE

THEOLOGIE

VOCATIONS

VOYAGE APOSTOLIQUE

GALERIE PHOTOS

TV VATICAN

MEDITATIONS

QUI SOMMES NOUS

NOUS CONTACTER
 
BIBLIOTHEQUE
.
STATISTIQUES
 
Ouverture du site
19 Avril 2005
 

Le combat de Jean-Paul II contre l'avortement

Le 06 février 2024 - E.S.M. -  Le cardinal s'exprime sur le combat de Jean-Paul II contre cette « culture de mort », l'avortement, qui est malheureusement toujours aussi actuel. Si nous ne sortons pas de la culture de mort, l'humanité court à sa perte. La loi pour l'avortement prend le prétexte d'un droit à la liberté individuelle pour donner à l'homme la possibilité de tuer son prochain.

Saint Jean Paul II - Pour agrandir l'image ► Cliquer

Le combat de Jean-Paul II contre cette « culture de mort »

Pages précédentes
    Etre chrétien n'est pas une idée philosophique ou morale mais la rencontre avec le Christ
    La pression des lobbies LGBT, une supercherie, immorale et démoniaque

   
   NICOLAS DlATSelon vous, ?

  CARDINAL ROBERT SARAH : Au début des années 1990, le pape, voyant les peuples d'Europe de l'Est s'enfoncer peu à peu dans l'oppression du matérialisme et du relativisme moral, plus sournoise encore que l'idéologie soviétique, a lancé une grande lutte. Jean-Paul II avait compris que les nouvelles atteintes à la vie devenaient un véritable système social, un esclavagisme rampant. Je crois que l'idéologie malthusienne est toujours aussi puissante [N.D.L.R. : Le malthusianisme désigne une réduction de la natalité, soit planifiée par une autorité (une politique malthusienne), soit adoptée par une population (un comportement malthusien). Le terme dérive des travaux de l'économiste britannique Thomas Malthus (1766–1834).]; son idée demeure, et son programme d'action est de promouvoir des politiques antinatalistes dans de nombreux pays pauvres. De même, les statistiques internationales sur les avortements sont effrayantes. Dans le monde, en 2014, environ une grossesse sur quatre est interrompue volontairement. Cela représente un peu plus de 40 millions d'avortements dans une seule année. Ce chiffre est d'autant plus impressionnant que le droit à l'avortement, c'est-à-dire le permis légal de tuer un bébé innocent, demeure heureusement très limité dans les trois quarts des pays.
    Lors du synode extraordinaire sur la famille, en octobre 2014, Mgr Paul Bui Van Doc, archevêque de Hô Chi Minh-Ville, nous a expliqué que le cas le plus dramatique au monde était le Vietnam. En effet, ce pays pratique 1 600 000 avortements par an, dont 300 000 chez les jeunes de quinze à dix-neuf ans. Il s'agit d'une vraie catastrophe pour le pays.
En France, 220 000 interruptions volontaires de grossesse sont pratiquées chaque année, soit un avortement pour trois naissances.
    Il y a une guerre déclarée contre la vie, avec des moyens financiers gigantesques. Comment concevoir que tant d'enfants sans défense soient éliminés dans le sein de leur mère sous prétexte d'un droit de la femme à la liberté de son corps ? La dignité de la femme est un noble et grand combat mais il ne passe pas par le meurtre des enfants à naître. Jean-Paul II avait compris que de généreuses intentions cachaient un véritable programme de lutte contre la vie. En Afrique, quand je vois les sommes faramineuses qui sont promises par la Fondation Bill et Melinda Gâtes, visant à augmenter exponentiellement l'accès à la contraception aux filles non mariées et aux femmes, ouvrant ainsi la voie à l'avortement, je ne peux que m'insurger face à une volonté de mort.
    Quelles sont les motivations cachées de ces campagnes de grande ampleur qui aboutiront à des dizaines de milliers de morts ? Y aurait-il une planification bien étudiée pour éliminer les pauvres en Afrique et ailleurs ? Dieu et l'histoire nous le diront un jour.
    Aujourd'hui, le nouveau combat idéologique de la postmodernité occidentale est devenu l'euthanasie. Lorsqu'une personne semble avoir fini sa course sur cette terre, sous couvert de soulager sa souffrance, certaines organisations considèrent qu'il vaut mieux lui donner la mort. En Belgique, ce droit, qui n'en est pas un, vient d'être étendu aux mineurs ! En prétextant aider un enfant qui souffre, il est possible de lui donner froidement la mort. Les tenants de l'euthanasie veulent ignorer que les soins palliatifs sont aujourd'hui parfaitement adaptés pour ceux qui n'ont plus d'espoir de guérison ; la mort glaciale et brutale est devenue l'unique réponse. L'euthanasie est le marqueur le plus aigu d'une société sans Dieu, infrahumaine, qui a perdu l'espoir. Je reste stupéfait de voir à quel point ceux qui propagent cette culture se drapent dans une bonne conscience, en se donnant les allures faciles de héros d'une humanité nouvelle. Par une sorte d'étrange inversion des rôles, les hommes qui luttent pour la vie deviennent des monstres à abattre, des barbares d'un autre temps qui refusent le progrès. Avec l'aide des médias, les loups font croire qu'ils sont de généreux agneaux aux côtés des plus faibles ! Mais le plan des promoteurs de l'avortement, de l'euthanasie et de toutes les atteintes à la dignité de l'homme n'en est que plus dangereux.
    Si nous ne sortons pas de la culture de mort, l'humanité court à sa perte. En ce début du troisième millénaire, la destruction de la vie n'est plus un fait de barbarie mais un progrès de la civilisation ; la loi prend le prétexte d'un droit à la liberté individuelle pour donner à l'homme la possibilité de tuer son prochain. Le monde pourrait devenir un véritable enfer. Il ne s'agit plus d'une décadence, mais d'une dictature de l'horreur, d'un génocide programmé dont sont coupables les puissances occidentales. Cet acharnement contre la vie représente une nouvelle étape, déterminante, dans l'acharnement contre le plan de Dieu. Pourtant, dans tous mes voyages, je constate un réveil des consciences. Les jeunes chrétiens d'Amérique du Nord montent progressivement au front pour repousser la culture de mort. Dieu ne s'est pas endormi, II est vraiment avec ceux qui défendent la vie !

    Pensez-vous que Jean-Paul II a été un prophète ?

    Les saints sont tous des prophètes. Ils nous transmettent fidèlement la vision, la volonté, l'amour et l'espérance de Dieu pour l'homme. Ce pape extraordinaire est aujourd'hui inscrit parmi les saints de l'Église. Mais je pense que nous n'avons pas fini de comprendre à quel point il a été un visionnaire. La manière dont Jean-Paul II a érigé en priorité de son pontificat la sacralité et l'inviolabilité de la vie ouvre un immense chemin, au-delà de sa présence parmi nous. Il n'a fait que rappeler la sainte loi de Dieu : « Tu ne tueras pas » ; en même temps, la grandeur simple de ses mots, son pouvoir de conviction ont été libérateurs pour ceux qui voyaient les ténèbres avancer.
    L'exclamation « N'ayez pas peur » est le plus beau prolongement dont Paul VI pouvait rêver, lui qui a tant souffert des critiques qui se sont déversées comme un torrent de haine après son encyclique Humanae vitae. Jean-Paul II n'avait que faire des objections sirupeuses des tenants d'un humanisme antichrétien. Il entendait semer des graines qui permettraient de donner naissance à une nouvelle culture. Ce pape a eu une perception d'autant plus aiguë des problèmes qu'il avait lui-même vécu dans sa chair les atteintes aux droits les plus fondamentaux. À travers les dictatures nazies et communistes, il possédait une connaissance personnelle du véritable combat pour la liberté humaine. Voilà pourquoi il ne pouvait accepter que les tenants de la culture de mort se cachent derrière les paravents d'une fausse promotion des droits de l'homme pour faire avancer leurs plans destructeurs. En 1995, dans Evangelium vitae, il écrivait : « On en arrive ainsi à un tournant aux conséquences tragiques dans un long processus historique qui, après la découverte de l'idée des "droits humains" — comme droits innés de toute personne, antérieurs à toute constitution et à toute législation des États -, se trouve aujourd'hui devant une contradiction surprenante : en un temps où l'on proclame solennellement les droits inviolables de la personne et où l'on affirme publiquement la valeur de la vie, le droit à la vie lui-même est pratiquement dénié et violé, spécialement en ces moments les plus significatifs de l'existence que sont la naissance et la mort. »
    Jean-Paul II a voulu dénoncer la schizophrénie de notre monde qui maquille des situations abominables de bons sentiments. Il savait que l'époque verrait se multiplier les faux prophètes, les stratèges du mal et les devins d'un futur sans espérance ; mais Karol Wojtyla ne cherchait pas à être un héros car il était simplement un messager de Dieu. En France, les manifestations de grande ampleur qui se sont multipliées pour protester contre la mise en place d'un mariage mensonger entre personnes de même sexe sont aussi une réponse à l'appel lancé par Jean-Paul II au Bourget, le 1er juin 1980, lors de son premier voyage en France : « Aujourd'hui, dans la capitale de l'histoire de votre nation, je voudrais répéter ces paroles qui constituent votre titre de fierté : Fille aînée de l'Eglise. [...] Il n'existe qu'un seul problème, celui de notre fidélité à l'Alliance avec la Sagesse éternelle, qui est source d'une vraie culture, c'est-à-dire de la croissance de l'homme, et celui de la fidélité aux promesses de notre baptême au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Alors permettez-moi de vous interroger : France, Fille aînée de l'Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? Permettez-moi de vous demander : France, Fille aînée de l'Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l'homme, à l'Alliance avec la Sagesse éternelle ? Pardonnez-moi cette question. Je l'ai posée comme le fait le ministre au moment du Baptême. Je l'ai posée par sollicitude pour l'Église dont je suis le premier prêtre et le premier serviteur, et par amour pour l'homme dont la grandeur définitive est en Dieu, Père, Fils et Esprit. » Le pape venu de Pologne a réveillé l'esprit révolutionnaire des saints qui ont jalonné toute l'histoire de la France.

    Dans de nombreux discours, et dans ce livre, vous dénoncez explicitement la théorie du genre. Pourquoi cette insistance répétée ?

    La philosophie africaine affirme : « L'homme n'est rien sans la femme, la femme n'est rien sans l'homme, et les deux ne sont rien sans un troisième élément qui est l'enfant. » Fondamentalement, la vision africaine de l'homme est trinitaire. Il y a en chacun de nous quelque chose de divin ; Dieu un et trine nous habite et imprègne tout notre être.
    Selon l'idéologie du genre, il n'existe pas de différence ontologique entre l'homme et la femme. Les identités masculine et féminine ne seraient pas inscrites dans la nature ; il s'agirait du résultat d'une construction sociale, un rôle que jouent les individus à travers des tâches et des fonctions sociales. Pour ses théoriciens, le genre est performatif, et les différences homme-femme ne sont que des oppressions normatives, des stéréotypes culturels et des constructions sociales qu'il faut défaire afin de parvenir à la parité entre l'homme et la femme. L'idée d'une identité construite nie en fait de façon irréaliste l'importance du corps sexué. Un homme ne devient jamais une femme, celle-ci ne devient jamais un homme, quelles que soient les mutilations que l'un ou l'autre peut accepter de subir. Dire que la sexualité humaine ne dépendrait plus de l'identité de l'homme ou de la femme, mais des orientations sexuelles, comme l'homosexualité, est un totalitarisme onirique.
    Je ne vois pas d'avenir possible à une telle supercherie. Mon inquiétude porte plus sur la manière dont des États et des organisations internationales tentent d'imposer par tous les moyens, souvent à marche forcée, la philosophie déconstructiviste dite du genre. Si la sexualité est uniquement une construction sociale et cultuelle, nous en venons à remette en cause la manière dont l'humanité se reproduit depuis ses origines. En fait, il est presque difficile de prendre au sérieux une vision si outrancière. Si des chercheurs se prêtent à des propos fantaisistes et dangereux, libre à eux ; mais je n'accepterai jamais que ces théories soient imposées directement ou insidieusement à des populations sans défense. Comment voulez-vous qu'un petit enfant ou qu'un jeune adolescent des campagnes africaines reculées puisse se défendre face à de telles spéculations mensongères ?
    Une chose est de respecter véritablement les personnes homosexuelles, qui ont droit à un authentique respect, et une autre de promouvoir l'homosexualité comme un modèle social.
Cette manière de concevoir les rapports humains est en fait une atteinte aux personnes homosexuelles, victimes d'idéologues indifférents à leur sort. Il faut certes prendre garde que les homosexuels ne fassent l'objet d'attaques, souvent honteuses et insidieuses. Pourtant, je crois aberrant de vouloir ériger cette sexualité en idéologie progressiste. Je constate une volonté de certaines structures influentes à faire de l'homosexualité la pierre angulaire d'une nouvelle éthique mondiale. Tout projet idéologique extrémiste porte en lui son propre échec ; à terme, je crains que les personnes homosexuelles ne soient les premières victimes de tels débordements politiques.
 
 Suite :
   Le combat pour la pérennité des racines de l'humanité

 

Les lecteurs qui désirent consulter les derniers articles publiés par le site Eucharistie Sacrement de la Miséricorde, peuvent cliquer sur le lien suivant  E.S.M. sur Google actualité

 

Sources : Extraits de la deuxième partie  "Dieu ou rien" - Entretien du cardinal Sarah avec Nicolas Diat -  E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 06.02.2024

 

 » Sélection des derniers articles  
page précédente haut de page page suivante