Benoît XVI a présenté les lumières et les
ombres de la situation mondiale |
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VATICAN, le 09 janvier 2008 -
(E.S.M.)
- L’audience traditionnelle au Corps
Diplomatique accrédité près le Saint-Siège à l’occasion des vœux pour la
nouvelle année, s’est déroulée le 7 janvier au Palais Apostolique du
Vatican. Le Saint-Père, dans son discours, a présenté les lumières et
les ombres de la situation mondiale.
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Le pape Benoît XVI
au Corps Diplomatique -
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Benoît XVI a présenté les lumières et les ombres de la situation mondiale
Synthèse de l'homélie du Saint
Père - texte intégral :
Le pape s'adresse au corps diplomatique
Discours du Pape Benoît XVI au Corps diplomatique: « L'on ne peut
jamais exclure Dieu de l'horizon de l'homme et de l'histoire. Le Nom de Dieu
est un Nom de justice ; il représente un appel pressant à la paix ».
L’audience traditionnelle au Corps Diplomatique
accrédité près le Saint-Siège à l’occasion des vœux pour la nouvelle année,
s’est déroulée le 7 janvier au Palais Apostolique du Vatican. Le Saint-Père,
dans son discours, a présenté les lumières et les ombres de la situation
mondiale. Au début, le Pape a adressé son salut aux ambassadeurs, et, à
travers eux, aux peuples et aux gouvernements qu’ils représentent. Une
pensée toute spéciale a été réservée « pour les nations qui n'entretiennent
pas encore de relations diplomatiques avec le Saint-Siège : elles ont aussi
une place dans le cœur du Pape. L'Église est profondément convaincue que
l'humanité constitue une famille, comme j'ai voulu le souligner dans le
Message pour la célébration de la
Journée Mondiale de la Paix de cette année
».
L'Amérique Latine
En jetant un coup d’œil sur l’année à peine écoulée, le Pape Benoît XVI a
rappelé « l’accueil chaleureux des
Brésiliens » pendant son voyage
apostolique à Aparecida, pour la Cinquième Conférence Générale du
CELAM, où
il a pu « recueillir des signes éloquents d'espérance pour ce continent, en
même temps que des motifs de préoccupation », tout en souhaitant une plus
grande coopération entres les peuples d’Amérique Latine, et dans chacun de
ces Pays, pour que, une fois laissées de côté les tensions internes, tous «
puissent converger sur les grandes valeurs inspirées par l'Évangile ». En
particulier, le Saint-Père a rappelé Cuba, qui s’apprête à fêter le dixième
anniversaire de la visite du Pape Jean Paul II, qui «encouragea tous les
Cubains à collaborer pour un avenir meilleur. Qu'il me soit permis de
reprendre ce message d'espérance, qui n'a rien perdu de son actualité ».
Puis le Saint-Père a évoqué les pays frappés par des catastrophes naturelles
: « Ma pensée et ma prière sont dirigées surtout vers les populations
frappées par d'épouvantables catastrophes naturelles. Je pense aux ouragans
et aux inondations qui ont dévasté certaines régions du Mexique et de
l'Amérique centrale, ainsi que des pays d'Afrique et d'Asie, en particulier
le Bangladesh, et une partie de l'Océanie ; il faut mentionner aussi les
grands incendies. Face à des événements tragiques de ce genre, il faut un
engagement commun et fort ».
Moyen-Orient et le continent asiatique
Parmi les motifs de préoccupation au plan international, le Saint-Père a
cité en premier lieu le Moyen-Orient, en renouvelant l’appel lancé aux
Israéliens et aux Palestiniens, afin qu’ils concentrent leurs propres
énergies pour l’application des engagements pris à la Conférence
d’Annapolis, « et qu’ils n'arrêtent pas le processus heureusement remis en
route ». Puis il a invité la communauté internationale à « à soutenir ces
deux peuples avec conviction et avec compréhension pour les souffrances et
les craintes de chacun d'eux ». Le Liban continue à être secoué par des
épreuves et des violences : le Pape a demandé au Seigneur d’éclairer les
Libanais afin que, « mettant de côté les intérêts particuliers, ils soient
prêts à s'engager sur le chemin du dialogue et de la réconciliation. En Iraq
aussi, la réconciliation est une urgence ! » a poursuivi le Saint-Père, en
montrant l’importance de résoudre certaines questions politiques. « Dans ce
cadre, une réforme constitutionnelle appropriée devra sauvegarder les droits
des minorités ». Le Pape Benoît XVI a lancé un appel pour assurer des aides
humanitaires pour les populations touchées par la guerre, en particulier «
aux déplacés à l'intérieur du pays et aux réfugiés à l'étranger, parmi
lesquels se trouvent de nombreux chrétiens ». Il a ensuite exprimé ses
encouragements, « afin que l'on continue à poursuivre sans relâche la voie
de la diplomatie pour résoudre la question du programme nucléaire iranien,
en négociant de bonne foi, en adoptant des mesures destinées à augmenter la
transparence et la confiance réciproques, et en tenant toujours compte des
authentiques besoins des peuples et du bien commun de la famille humaine ».
Parmi les autres crises du continent asiatique, le Saint-Père a cité le
Pakistan, en souhaitant « que toutes les forces politiques et sociales
s'engagent dans la construction d'une société pacifique, qui respecte les
droits de tous » ; L’Afghanistan où « il est nécessaire d'offrir davantage
de soutien aux efforts de développement et d'œuvrer encore plus intensément
pour bâtir un avenir serein » ; le Sri Lanka, où il n’est plus possible « de
renvoyer à plus tard les efforts décisifs pour remédier aux immenses
souffrances causées par le conflit en cours » ; le Myanmar, en souhaitant
que, «avec le soutien de la communauté internationale, s'ouvre une saison de
dialogue entre le gouvernement et l'opposition, assurant un vrai respect de
tous les droits de l'homme et des libertés fondamentales ».
L'Afrique
Portant son regard sur l’Afrique, le Saint-Père a renouvelé sa « souffrance
profonde pour le Darfour, en souhaitant que l’opération conjointe des
Nations-Unies et de l’Union Africaine « apporte aide et réconfort aux
populations éprouvées ». D’autres situations préoccupations ont été citées
par le Saint-Père : les résistances pour le processus de paix en République
Démocratique du Congo ; la Somalie, à Mogadiscio en particulier, qui «
continue à être affligée par les violences et la pauvreté » ; le Kenya qui,
« a connu ces jours derniers une brusque éruption de violence ». « L'Église
catholique n'est pas indifférente aux gémissements de douleur qui s'élèvent
dans ces régions. Elle fait siennes les demandes d'aide des réfugiés et des
déplacés et elle s'engage pour favoriser la réconciliation, la justice et la
paix ». Enfin, le souhait que les célébrations organisées en Éthiopie pour
fêter l’entrée dans le troisième millénaire chrétien contribuent « aussi à
rappeler l’œuvre immense, sociale et apostolique, accomplie par les
chrétiens en Afrique ».
Union européenne et traité de Lisbonne
Les progrès réalisés dans les différents Pays de la région des Balkans ont
marqué la situation du continent européen. Le Saint-Père a cité aussi Chypre
« me rappelant avec joie la visite de Sa Béatitude l'Archevêque Chrysostomos
II, au mois de juin dernier », et l’Autriche, où il s’est rendu au mois de
septembre, « qui a voulu aussi souligner la contribution essentielle que l'Église
catholique peut et veut donner à l'unification de l'Europe ». Le Pape a
déclaré qu’il suivait avec attention la période qui s’ouvre avec la
signature du « Traité de Lisbonne », dans le processus de construction de la
‘maison Europe », en rappelant la nécessité qu’elle soit « construite sur
une solide base culturelle et morale de valeurs communes que nous tirons de
notre histoire et de nos traditions et si elle ne renie pas ses racines
chrétiennes ».
Fragilité de la stabilité : la loi naturelle, fondement du droit et de la
paix
Le Pape Benoît XVI a cité les nombreux éléments de préoccupation pour la
sécurité et la stabilité du monde ; cela veut dire que « que la liberté
humaine n'est pas absolue, mais qu'il s'agit d'un bien partagé, dont la
responsabilité incombe à tous. En conséquence, l'ordre et le droit en sont
des éléments qui la garantissent. Mais le droit ne peut être une force de
paix efficace que si ses fondements demeurent solidement ancrés dans le
droit naturel, donné par le Créateur. C'est aussi pour cela que l'on ne peut
jamais exclure Dieu de l'horizon de l'homme et de l'histoire. Le nom de Dieu
est un nom de justice ; il représente un appel pressant à la paix ».
Dialogue interculturel et interreligieux
Les initiatives toujours plus nombreuses de dialogue interculturel et
interreligieux « peuvent stimuler la collaboration sur des thèmes d'intérêt
mutuel, comme la dignité de la personne humaine, la recherche du bien
commun, la construction de la paix et le développement ». L’Église
Catholique est profondément engagée dans ce dialogue qui « doit être clair,
évitant relativisme et syncrétisme, mais animé d'un respect sincère pour les
autres et d'un esprit de réconciliation et de fraternité ». A ce sujet, le
Saint-Père a cité la
Lettre qui lui a été adressée par 138 personnalités
musulmanes, et a renouvelé sa gratitude « pour les nobles sentiments qui y
sont exprimés ».
Défense de la famille moratoire sur l'avortement
Rappelant le 60° anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme,
le Pape Benoît XVI a déclaré : « Dans tous les continents, l'Église
catholique s'engage afin que les droits de l'homme soient non seulement
proclamés, mais appliqués. Il faut souhaiter que les organismes créés pour
la défense et la promotion des droits de l'homme consacrent toutes leurs
énergies à cette tâche et, en particulier, que le Conseil des droits de
l'homme sache répondre aux attentes suscitées par sa création. Le
Saint-Siège, pour sa part, ne se lassera pas de réaffirmer ces principes et
ces droits fondés sur ce qui est permanent et essentiel à la personne
humaine. C'est un service que l'Église désire rendre à la véritable dignité
de l'homme, créé à l'image de Dieu ». Partant de ces considérations, le Pape
a déploré « les attaques continuelles perpétrées, sur tous les continents,
contre la vie humaine. Je voudrais rappeler, avec tant de chercheurs et de
scientifiques, que les nouvelles frontières de la bioéthique n'imposent pas
un choix entre la science et la morale, mais qu'elles exigent plutôt un
usage moral de la science ». Le Saint-Père a poursuivi en ces termes : «
D'autre part, rappelant l'appel du Pape Jean-Paul II à l'occasion du grand
Jubilé de l'An 2000, je me réjouis que, le 18 décembre dernier, l'Assemblée
générale des Nations unies ait adopté une résolution appelant les États à
instituer un moratoire sur l'application de la peine de mort et je souhaite
que cette initiative stimule le débat public sur le caractère sacré de la
vie humaine. Je regrette une fois encore les atteintes préoccupantes à
l'intégrité de la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme.
Les responsables de la politique, de quelque bord qu'ils soient, devraient
défendre cette institution fondamentale, cellule de base de la société ».
Puis il parla de nouveau de la liberté religieuse : « Il y a en effet bien
des endroits où elle ne peut s'exercer pleinement. Le Saint-Siège la défend
et en demande le respect pour tous. Il est préoccupé par les discriminations
contre les chrétiens et contre les fidèles d'autres religions.
Un autre modèle économique
Dans la partie finale de son discours, le Saint-Père a déclaré: « La paix ne
peut pas n'être qu'un simple mot ou une aspiration illusoire. La paix est un
engagement et un mode de vie qui exigent que l'on satisfasse les attentes
légitimes de tous comme l'accès à la nourriture, à l'eau et à l'énergie, à
la médecine et à la technologie, ou bien le contrôle des changements
climatiques. C'est seulement ainsi que l'on peut construire l'avenir de
l'humanité ; c'est seulement ainsi que l'on favorise le développement
intégral pour aujourd'hui et pour demain ». Puis il a invité la Communauté
Internationale à « un effort conjoint de la part des États pour appliquer
toutes les obligations souscrites ».
Il a conclu en ces termes : « La diplomatie est, d'une certaine façon, l'art
de l'espérance. Elle vit de l'espérance et cherche à en discerner même les
signes les plus ténus. La diplomatie doit donner de l'espérance. La
célébration de Noël vient chaque année nous rappeler que, quand Dieu s'est
fait petit enfant, l'Espérance est venue habiter dans le monde, dans le cœur
de la famille humaine ». (S.L.)
Le texte
intégral du discours :
Le pape s'adresse au corps diplomatique
[Anglais,
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Italien]
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Sources: www.vatican.va
- (S.L.)
-
E.S.M.
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Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 09.01.2008 - BENOÎT XVI
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