Interventions
des évêques en présence du Saint-Père : mardi 07 octobre (matin) |
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Le 08 octobre 2008 -
(E.S.M.) -
À 09h00 ce matin, mardi 7 octobre 2008, mémoire de Notre-Dame du
Rosaire, en présence du Saint-Père Benoît XVI, avec le chant de l’Heure
Tierce, a eu lieu la Troisième Congrégation générale (matin), pour
l’élection de la Commission pour le Message des Pères synodaux. Nous
donnons les textes des interventions des évêques :
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Le
pape Benoît XVI salle du Synode
Interventions des évêques en présence du Saint-Père : mardi 07 octobre
(matin)
TROISIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (MARDI 7
OCTOBRE 2008 - MATIN)
Le 08 octobre 2008 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- À 09h00 ce matin, mardi 7 octobre 2008, mémoire de
Notre-Dame du Rosaire, en présence du Saint-Père Benoît XVI, avec le chant
de l’Heure Tierce, a eu lieu la Troisième Congrégation générale, pour
l’élection de la Commission pour le Message et pour le début des
interventions des Pères synodaux en salle sur le thème "La
Parole de Dieu dans de la vie et la mission de l’Église".
Nous publions ci-dessous le résumé des interventions du mardi 07 octobre
(matin) :
- S.Em. le Card. Angelo SODANO, Doyen du Collège des
Cardinaux (CITÉ DU VATICAN)
- S.Em. le Card. Franc RODÉ, C.M., Préfet de la Congrégation pour les
Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie Apostolique (CITÉ DU
VATICAN)
- S.Exc. Mgr Mark Benedict COLERIDGE, Archevêque de Canberra-Goulburn
(AUSTRALIE)
- S.Exc. Mgr Broderick S. PABILLO, Évêque titulaire de Sitifi, Évêque
auxiliaire de Manilai (PHILIPPINES)
- S.Em. le Card. Francis Eugene GEORGE, O.M.I., Archevêque de Chicago,
Président de la Conférence Épiscopale (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)
- Très Rév. P. Carlos Alfonso AZPIROZ COSTA, O.P., Maître Général de l'Ordre
des Frères Prêcheurs
- S.Em. le Card. Joachim MEISNER, Archevêque de Cologne (ALLEMAGNE)
- S.Exc. Mgr Laurent MONSENGWO PASINYA, Archevêque de Kinshasa, Président de
la Conférence Épiscopale (RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO)
- S.Exc. Mgr Florentin CRIHĂLMEANU, Évêque de Cluj-Gherla,
Claudiopoli-Armenopoli des Roumains (ROUMANIE)
- S.Exc. Mgr Pierre-Marie CARRÉ, Archevêque d'Albi (FRANCE)
- S.Em. le Card. André VINGT-TROIS, Archevêque de Paris, Président de la
Conférence Épiscopale (FRANCE)
- S.Exc. Mgr Norbert Klemens STROTMANN HOPPE, M.S.C., Évêque de Chosica
(PÉROU)
- S.Em. le Card. Péter ERDŐ, Archevêque d'Esztergom-Budapest, Président du
Conseil des Conférences Épiscopales d'Europe (C.C.E.E.) (HONGRIE)
- S.Em.le Card. Philippe BARBARIN, Archevêque de Lyon (FRANCE)
- S.Exc. Mgr Luciano MONARI, Évêque de Brescia (ITALIE)
- S.Exc. Mgr Lawrence HUCULAK, O.S.B.M., Archevêque de Winnipeg des
Ukrainiens (CANADA)
- S.Exc. Mgr Raymond SAINT-GELAIS, Évêque de Nicolet (CANADA)
- S.Exc. Mgr Luis Antonio G. TAGLE, Évêque d'Imus (PHILIPPINES)
- S.Exc. Mgr Joseph Luc André BOUCHARD, Évêque de Saint Paul in Alberta
(CANADA)
- Très Rev. P. Ab. Glen Adrian LEWANDOWSKI, O.S.C., Maître Général de
l'Ordre de la Sainte Croix
- S.Exc. Mgr Benjamin Marc RAMAROSON, C.M., Évêque de Farafangana
(MADAGASCAR)
- S.Exc. Mgr Ricardo BLÁZQUEZ PÉREZ, Évêque de Bilbao (ESPAGNE)
- S.Exc. Mgr Gerald Frederick KICANAS, Évêque de Tucson, Vice-Président de
la Conference Episcopale (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)
- S.Em. le Card. Angelo SODANO, Doyen du Collège
des Cardinaux (CITÉ DU VATICAN)
En qualité de Doyen du Collège des Cardinaux, le Cardinal Angelo Sodano a
adressé un salut fraternel aux Pères Synodaux et à tous les Membres
présents.
Parmi eux se trouvent de nombreux Cardinaux, et leur présence représente une
belle forme d’intégration et de collaboration entre ces deux organismes que
sont le Synode des Évêques et le Collège des Cardinaux, tous deux appelés à
prêter leur propre aide au Pasteur de l’Église universelle.
Le Card. Sodano a ensuite exprimé deux souhaits au sujet du thème spécifique
de cette Assemblée.
Le premier souhait concerne le vrai concept de Parole de Dieu, qui ne se
limite pas à la Parole écrite, contenue dans la Bible, mais concerne aussi
la Parole orale, contenue dans la Tradition de l’Église.
Le second souhait porte sur l’importance des presbytres dans l’annonce de la
Parole de Dieu. Bien que ne se trouvant pas au sommet du sacerdoce et
dépendant des Évêques dans l’exercice de leur fonction, en vertu du
Sacrement de l’Ordre sacré, ils sont également consacrés pour prêcher l’Évangile
du Christ et pour guider le Peuple de Dieu. Aujourd’hui, plus que jamais,
leur union avec les Évêques est irremplaçable, dans une forme communautaire
radicale d’annonce de la Parole salvifique.
- S.Em. le Card. Franc RODÉ, C.M., Préfet de la
Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie
Apostolique
(CITÉ DU VATICAN)
Lire le texte intégral :
Interventions des évêques (T.Int)
- S.Exc. Mgr Mark Benedict COLERIDGE, Archevêque de
Canberra-Goulburn (AUSTRALIE)
Lire le texte intégral :
Interventions des évêques (T.Int)
- S.Exc. Mgr Broderick S. PABILLO, Évêque titulaire
de Sitifi, Évêque auxiliaire de Manilai
(PHILIPPINES)
Des directives s’avèrent nécessaires pour aider les Catholiques à
interpréter la Bible d’une manière correcte. Présentons clairement ces
directives. Elles pourraient inclure les critères suivants pour une lecture
catholique de la Bible :
1) Connaître la Bible ce n’est pas seulement connaître un livre, mais c’est
connaître et se mettre en relation avec la Personne du Christ. 2) La
liturgie est le premier lieu de rencontre de la Bible comme Parole de Dieu.
3) Une vraie compréhension de la Bible devrait être en accord avec la vie
authentique
(comme la vie des saints), les
pratiques et les enseignements de l’Église. 4) Une compréhension correcte
des Saintes Écritures devrait être guidée, et par la foi et par l’étude. 5)
Chaque passage de la Bible doit être lu dans le contexte de l’unité profonde
des Saintes Écritures. 6) Une compréhension correcte de la Bible devrait
tenir compte et s’adresser aux situations concrètes de notre temps. 7) La
lecture de la Bible ne doit pas se terminer par une simple connaissance;
c’est un appel à la conversion et à la transformation. 8) L’usage correct de
la Bible devrait promouvoir l’unité au sein de l’Église et entre les
Églises. 9) Nous devons aborder la Bible avec un esprit d’humilité; cela
nous permet d’estimer l’interprétation de la Bible par les pauvres.
Je suggère fortement qu’il existe une plus grande interaction entre les
spécialistes bibliques et les opérateurs pastoraux. Ils devraient
rechercher, ensemble, des méthodes de compréhension et des thèmes d’étude
qui approfondiraient la foi de nos populations dans le cadre de nos propres
cultures.
- S.Em. le Card. Francis Eugene GEORGE, O.M.I.,
Archevêque de Chicago, Président de la Conférence Épiscopale
(ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)
Lire le texte intégral :
Interventions des évêques (T.Int)
- S.Em. le Card. Joachim MEISNER, Archevêque de
Cologne (ALLEMAGNE)
L’Écriture Sainte est le livre de l’Église. Elle est née dans l’Église. Elle
a établi le canon de l’Écriture Sainte. L’Écriture Sainte est liée à
l’Église par un lien organique. Une parole du Père dit: “L’Écriture
Sainte est inscrite dans le coeur de l’Église avant que de l’être sur un
parchemin”.Son lieu légitime est l’ambon dans la cathédrale pour la
catéchèse épiscopale. L’évêque, en communion avec les autres évêques et avec
le Pape, doit annoncer la Parole en toutes circonstances, opportune ou
inopportune. Depuis la chaire, l’évêque remet l’Écriture Sainte aux
chrétiens afin qu’ils lisent la Parole de Dieu dans la communauté de
l’Église et, de telle manière, qu’ils la vivent et en portent témoignage.
- S.Exc. Mgr Laurent MONSENGWO PASINYA, Archevêque
de Kinshasa, Président de la Conférence Épiscopale
(RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO)
Lire le texte intégral :
Intervention de Mgr. Laurent Monsengwo Pasinya
- S.Exc. Mgr Florentin CRIHĂLMEANU, Évêque de
Cluj-Gherla, Claudiopoli-Armenopoli des Roumains
(ROUMANIE)
Les documents du Concile Vatican II parlent du patrimoine de l’Église
indivis
(cf.
Orientalium Ecclesiarum 1) qui doit être
valorisé pour que l’Église catholique puisse respirer avec ses deux poumons.
Il serait souhaitable de rappeler la liaison entre la Parole de Dieu et
l’hymnographie byzantine (Canon de saint André de
Crète, canons de Romain le Mélode, canons de Jean Damascène etc.)
tout comme les prières mariales classiques: la Paraclèse et
l’Acathistos qui constituent pratiquement un résumé et un précis théologique
de différents passages de la Sainte Écriture selon la lecture interprétative
et applicatrice des Pères de l’Église.
Ceci vaut également pour la très riche tradition de l’iconographie
orientale, véritable catéchèse visuelle et précis de théologie symbolique,
complément de la Parole
(cf. 1 Jn 1, 1-3), écrite par
l’iconographe sur inspiration de l’Esprit Saint, en prière, selon la
tradition de l’Église et présentée à nous comme “théologie visuelle”, vêtue
de formes, de couleurs et de symboles spécifiques. L’icône constitue une
aide possible à la Lectio divina (surtout lorsqu’il s’agit de personnes qui
ne savent pas lire ou d’enfants) et également pour la prière contemplative
personnelle ou en communauté.
La Parole de Dieu méditée et appliquée se retrouve également à différents
niveaux dans le langage symbolique de l’art sacré byzantin: “La Parole
proclamée et écoutée est contenue dans la Bible; construite en formes
architectoniques, elle ouvre les portes du Temple; chantée et représentée
sur la scène hiérophanique du culte, elle constitue la Liturgie;
mystérieusement dessinée, elle s’offre à la contemplation, en “théologie
visuelle”, sous la forme de l’icône”. La théologie symbolique montre quelles
immenses perspectives s’ouvrent, à partir de l’Écriture dans la liturgie,
pour approfondir notre foi, pour transformer notre vie en une liturgie
quotidienne et pour récupérer, nous-mêmes, le visage de l’icône selon
laquelle nous avons été créés.
- S.Exc. Mgr Pierre-Marie CARRÉ, Archevêque d'Albi
(FRANCE)
“Où demeures-tu ? ” demandent les premiers disciples à Jésus. La
suite de l’Évangile révèle la demeure de Jésus dans l’Eucharistie et la
Parole gardée dans le coeur.
Si les conditions nécessaires ne sont pas réunies, la lecture de l’Écriture
ne portera pas de fruits. La constitution dogmatique Dei Verbum est un texte
de Vatican II trop peu connu. Elle permet en particulier de tenir de manière
juste et équilibrée l’aspect humain et l’aspect divin des Écritures.
Ainsi, et grâce au travail des exégètes, les difficultés souvent signalées
quand on aborde la Bible pourront être dépassées.
Ces dernières années, en France, une forte insistance a été placée sur la
Lectio divina. Mais trop peu de personnes la pratiquent encore. Il convient
de proposer des moyens simples pour la pratiquer et éviter les obstacles
souvent rencontrés: découragement ou subjectivisme de la lecture.
Il faut lire l’Écriture dans l’Esprit selon lequel elle a été écrite. Enfin,
nous la recevons de l’Église. Rejoindre l’expérience spirituelle des grands
saints aide à la découvrir de l’intérieur car le même Esprit agit dans
l’Église, suscite les saints, a inspiré les auteurs sacrés et parle au coeur
de chacun.
- S.Em. le Card. André VINGT-TROIS, Archevêque de
Paris, Président de la Conférence Épiscopale
(FRANCE)
Lire le texte intégral :
Interventions des évêques (T.Int)
- S.Exc. Mgr Norbert Klemens STROTMANN HOPPE, M.S.C.,
Évêque de Chosica
(PÉROU)
“La nécessité de la “perspective externe” sur le Synode”
Je voudrais remercier le Secrétaire du Synode pour l’excellent Instrument de
travail. Derrière le caractère extraordinaire du texte, on perçoit le grand
soin qui y a été apporté.
Malgré cela, je voudrais offrir aux travaux du Synode une ouverture de
perspective du point de vue latino-américain.
L’Église en Amérique latine au cours des 40 dernières années a perdu près de
15% de ses fidèles au profit de mouvements non catholiques qui se fondent
justement sur des stratégies bibliques.
L’Amérique Latine représente aujourd’hui 43% du catholicisme mondial, qui, à
son tour, a diminué de 14% par rapport à la croissance de la population
mondiale. La défection de 2,3% des catholiques en Amérique Latine représente
pour le catholicisme mondial une perte de 1%. En tant que représentants de
43% de l’Église qui sont toujours mentionnés - de manière incompréhensible -
dans les statistiques et également dans les documents du Synode sous la
mention “Amérique”, nous attendons au moins que ce Synode fournisse quelques
suggestions positives en vue d’une contre-stratégie pastorale centrée sur le
terrain biblique contre ceux qui possèdent une pastorale biblique et nous
rendent l’action pastorale difficile.
J’explique ma demande d’un élargissement de perspective : les espaces
d’action stables de la tradition ont peu besoin d’analyse par rapport au
monde qui les entoure. Ce dernier est bien connu et calculable. Dans la
mesure où se met en marche l’espace d’action sociale - qui ne se connaît pas
et ne peut pas être calculé - cette perspective extérieure doit être promue.
Quand la mer est plate et tranquille, vous pouvez laisser le bateau avec le
pilote automatique; vous devez seulement déterminer la prochaine zone
problématique et reprendre la barre en main au bon moment. Mais le pilote
automatique, quand la mer est agitée et que les fonds ne sont pas connus,
est inutilisable.
Le présent texte prend comme exemple le bateau, les principes de sa
construction et la stabilité de la navigation mais non pas l’environnement
de la situation météorologique générale. Il est d’abord un texte de
théologie fondamentale avant d’être un texte de théologie pastorale, il est
plus théologique que pastoral.
Sans doute toute bonne pastorale a besoin d’une identité théologique propre:
cette dernière en est la prémice nécessaire. Toutefois, elle n’est pas une
condition suffisante puisque la pastorale comporte une bonne connaissance
des objets de la pastorale - et donc de la personne impliquée et de sa
situation - tout comme une évaluation adéquate des possibilités
institutionnelles.
Dans son livret “Ratzinger y Juan Pablo II - La Iglesia entre dos
Milenios” (2005) , l’auteur, Olegario Gonzàles de Cardedal, identifie
deux points extrêmes de la situation actuelle de l’Église: obsession de
l’identité, d’une part, qui, sur le terrain de la foi, finit dans le
fondamentalisme, ou, en matière ecclésiale, se traduit dans le phénomène des
sectes ; et une grande envie d’importance, d’autre part, qui porte au sein
de la société d’aujourd’hui à la dissolution de l’Église.
Je suis d’accord avec vous: une identité claire pour ce qui concerne la
fonction de base de la Parole de Dieu pour l’Église est nécessaire. On
devrait seulement procéder sans négliger la perspective extérieure dans les
eaux actuellement mouvementées pour l’Église :
Nous n’avons plus le temps ; et nous n’en avons certainement pas pour des
comparaisons avec l’actuelle tempête économico-politique. Aussi conclurai-je
par une petite plaisanterie biblique : nous ne devrions pas seulement pas
seulement rester au centre du navire à nous occuper des questions relatives
à sa construction pour en améliorer la dérive. Comme les apôtres, après
avoir reçu l’esprit dans la Pentecôte, nous devrions nous demander : comment
faire pour sortir de cette salle, car la Parole de Dieu et l’Esprit de Dieu
veulent toucher le peuple, et cela à travers nous.
- S.Em. le Card. Péter ERDŐ, Archevêque d'Esztergom-Budapest,
Président du Conseil des Conférences Épiscopales d'Europe
(C.C.E.E.) (HONGRIE)
Lire le texte intégral :
Interventions des évêques (T.Int)
- S.Em.le Card. Philippe BARBARIN, Archevêque de
Lyon
(FRANCE)
Lire le texte intégral :
Interventions des évêques (T.Int)
- S.Exc. Mgr Luciano MONARI, Évêque de Brescia
(ITALIE)
C’est l’humanité glorieuse du Christ ressuscité qui rend vivante et efficace
la parole de la Bible, ainsi que toute l’économie sacramentelle. En Jésus
ressuscité, sont ressuscités toutes ses paroles, tous les gestes qu’il a
accomplis dans sa vie terrestre et qui ont contribué à délinéer concrètement
sa figure humaine; en Lui est ressuscité, et donc perpétuellement actuel, le
don qu’il a fait de Lui-même sur la croix. Quand l’Église, obéissant au
commandement du Christ, annonce sa parole, cette parole établit un lien avec
le Seigneur ressuscité : c’est Lui-même qui s’adresse à sa communauté,
l’aime, l’appelle, la corrige, l’exhorte, la console.
C’est pourquoi la place de l’Écriture Sainte dans la vie de l’Église est
irremplaçable: c’est d’elle, de la Parole, que dépend la possibilité même
d’un chemin de foi compris comme rencontre avec le Christ, vie d’amitié avec
Lui. Il est pratiquement impossible d’initier à la foi sans mettre les
personnes en contact direct, personnel avec Jésus Christ, par la parole de
la Bible.
Par conséquent, il est nécessaire que cette approche à la Bible devienne la
plus ample possible et qu’elle concerne toute la Bible. L’Écriture Sainte
possède un maximum d’actualité et donc d’énergie spirituelle quand elle est
proclamée dans l’eucharistie; mais il est aussi vrai que cette efficacité
extrême ne devient réelle que lorsque les paroles, qui sont proclamées, sont
écoutées, comprises, aimées, intériorisées, ce qui suppose une grande
familiarité que seule la lecture constante peut offrir.
- S.Exc. Mgr Lawrence HUCULAK, O.S.B.M., Archevêque
de Winnipeg des Ukrainiens
(CANADA)
Dans la Divine Liturgie byzantine
(Liturgie eucharistique), avant
la proclamation du Saint Évangile, le célébrant récite une prière de
préparation qui rappelle les thèmes de l’événement de la Transfiguration,
comme nous les trouvons dans l’Évangile de saint Matthieu
(17, 1-8). Le célébrant demande que nos esprits
soient ouverts afin que nous puissions comprendre le message de l’évangile
du Christ. Il ajoute que la crainte des saints commandements du Christ soit
insufflée en nous, afin que nous puissions maîtriser tous nos désirs
charnels et suivre un chemin de vie spirituel. Un tel chemin de vie
spirituel signifie penser et faire tout ce qui plaît au Christ, car le
Christ éclaire nos âmes et nos corps. C’est pourquoi nous rendons une gloire
infinie à la Sainte Trinité.
La proclamation du Saint Évangile offre, surtout à ceux qui y sont disposés,
l’opportunité d’entrevoir une partie de la gloire de Dieu. Il s’agit d’un
moment eschatologique de la révélation divine. Pour cela, nous devons, de
notre part, faire de ce moment liturgique un temps sacré adapté à un tel
événement.
Le célébrant qui proclame le Saint Évangile doit être conscient de sa grande
responsabilité. Il préparera donc, auparavant, les lectures. Il proclamera
la bonne nouvelle avec la plus grande clarté. Il maîtrisera les langues
nécessaires afin que les participants, comme Moïse et Élie, puissent
dialoguer avec le Seigneur.
Le Saint Évangile doit pénétrer dans l’esprit à travers le coeur, et pour
que cela se produise, il faut le présenter avec une grande ferveur. On ne
peut le faire ni machinalement ni négligemment. Ces mêmes qualités
s’appliquent à l’homélie qui, elle aussi, présente et met en application le
message évangélique.
La proclamation de l’Évangile doit éclairer les participants, mais aussi
inspirer en eux un respect mêlé de crainte de Dieu, car c’est ce même Dieu
qui a créé la lumière à partir des ténèbres. Les participants doivent
rencontrer la théophanie qui est Jésus, c’est-à-dire le Fils de Dieu comme
annoncé par la voix du Père.
- S.Exc. Mgr Raymond SAINT-GELAIS, Évêque de
Nicolet
(CANADA)
La Parole de Dieu retentit dans les Écritures. Mais elle ne reste pas
enfermée dans les écrits. Elle va bien au-delà du livre. Car c’est d’abord
une personne qui s’adresse à l’humanité avant d’être un texte à étudier.
Dieu a inauguré un dialogue vivant avec l’humanité et sa Parole ouvre à
toutes les générations des horizons inattendus de vérité et de
signification.
Dans les célébrations liturgiques, il revient à l’homélie d’introduire
l’assemblée dans le mystère de la Parole que Dieu lui adresse dans sa vie
concrète. Elle favorise ainsi le rapport entre la Parole de Dieu et la
culture, entre la foi et la vie. De plus, elle doit faire entrer les fidèles
dans le mystère qu’ils célèbrent.
- S.Exc. Mgr Luis Antonio G. TAGLE, Évêque d'Imus
(PHILIPPINES)
Le Synode traite à juste titre de la disponibilité à l’écoute. Dans les
Écritures, lorsque les personnes écoutent la Parole de Dieu, elles font
l’expérience de la vraie vie. Si elles refusent de le faire, leur vie
s’achève en tragédie. L’écoute est une chose sérieuse. L’Église doit former
des auditeurs de la Parole. Or, l’écoute n’est pas transmise uniquement par
l’enseignement, mais plutôt par un environnement favorable à l’écoute. Je
propose trois approches afin d’approfondir la disposition à l’écoute.
1. Notre préoccupation est l’écoute dans la foi. La foi est un don de
l’Esprit, mais elle est aussi un exercice de la liberté humaine. Écouter
avec foi signifie ouvrir le coeur à la Parole de Dieu, en nous laissant
pénétrer et transformer, et en la pratiquant. Elle équivaut à l’obéissance
dans la foi. La formation à l’écoute est une formation à la foi intégrale.
Les programmes de formation devraient être conçus comme des programmes
d’écoute holistique.
2. Les événements dans notre monde montrent les effets tragiques du manque
d’écoute: conflits dans les familles, fossés entre les générations et les
pays, violences. Les personnes sont emprisonnées dans un environnement fait
de monologues, d’inattention, de bruit, d’intolérance et d’égocentrisme.
L’Église peut offrir un milieu de dialogue, de respect, de réciprocité et de
dépassement de soi.
3. Dieu parle et l’Église, sa servante, prête sa voix à la Parole. Mais Dieu
ne parle pas seulement. Dieu écoute aussi, en particulier les justes, les
veuves, les orphelins, les persécutés et les pauvres qui n’ont pas de voix.
L’Église doit apprendre à écouter à la manière de Dieu et offrir sa voix aux
sans voix.
- S.Exc. Mgr Joseph Luc André BOUCHARD, Évêque de Saint Paul in Alberta
(CANADA)
Le paragraphe 22 de
l'Instrumentum
Laboris affirme: “Le Peuple de Dieu doit être éduqué à
découvrir cet immense horizon de la Parole de Dieu, en faisant en sorte que
la lecture de la Bible ne soit pas compliquée”.
Depuis Vatican II, nombreux ont été les efforts pour que la Parole de Dieu
soit mise à la portée des fidèles. Toutefois il existe “un certain fossé
entre les experts et les Pasteurs et entre les communautés chrétiennes"
(IL.7). Que la fédération Biblique Catholique
mondiale
(CBF), appuyée par le magistère
avec les autres Dicastères romains, étudie la possibilité de mettre sur pied
des Congrès Internationaux sur la Parole de Dieu pour permettre une lecture
“ cum Ecclesia” de l’Écriture.
- Très Rev. P. Ab. Glen Adrian LEWANDOWSKI, O.S.C.,
Maître Général de l'Ordre de la Sainte Croix
Le kérygme comme Évangile
Le langage que les apôtres parlaient était un langage kérygmatique, un
sermon chargé de la bonne nouvelle transformatrice. Et la réponse de la foi
parmi les auditeurs de la Parole était aussi marquée par l’Esprit de
transformation.
L’exordium de l’Ordre de la Sainte-Croix affirme que Jésus, le fils
crucifié: “monta sur la Sainte Croix pour répandre une parole de vie.”
Jésus lui-même, élevé sur la croix, est un héraut de l’Évangile de la vie.
Le genre littéraire du kérygme est plus une proclamation joyeuse
qu’une prédication agressive.
Le kérygme dans l’Eucharistie
Le kérygme biblique résonne dans les prières eucharistiques de l’Église.
Nous regrettons la façon dont l’histoire passée en vint à isoler
l’institution de la narration comme la consécration, en la séparant de son
contexte kérygmatique et en la mettant sous silence.
Il est tout à fait heureux, comme Jean-Paul II l’a préconisé, que nous
soyons entièrement ouverts devant Dieu pour la proclamation de l’Évangile et
la récitation de la prière eucharistique, que nous nous efforcions
d’atteindre de nouveau la vertu pascale de la joie.
- S.Exc. Mgr Benjamin Marc RAMAROSON, C.M., Évêque
de Farafangana
(MADAGASCAR)
Qu’est-ce que nous, à Madagascar, à travers notre contact avec la Parole de
Dieu et nos humbles expériences, pouvons apporter en ce sens pour que la
Parole soit vivante et efficace en ce début du troisième millénaire ?
Seulement je souhaite que la fraîcheur de la lecture de la Parole vécue au
sein de notre culture et de notre peuple aide l’Église toute entière, aussi
bien nous dans notre défi d’inculturer la foi que les Églises d’Occident
dans leur cheminement vers la nouvelle Évangélisation.
Cette exégèse que j’ose appeler “exégèse enracinée dans la culture”
comportant des exigences d’une authentique inculturation n’est pas un simple
“vernis” mais une “personnalisation”de la foi nourrie par la Parole bien
accueillie et toute imprégnée de notre tradition ancestrale.
La majorité de nos populations ne savent ni lire ni écrire. La fréquentation
de la Parole de Dieu se limite souvent à la lecture faite à l’église au
moment des célébrations liturgiques.
Heureusement, cette triste situation n’empêche pas la Parole de Dieu de
prendre racine et engendre même de belles et merveilleuses surprises.
Notre culture n’est pas sans analogie avec la pédagogie de Jésus dans l’Évangile.
Ces personnes qui ne savent ni lire ni écrire ont un fort sens du sacré et
comprennent le “ langage symbolique”. De ce fait, beaucoup de livres de la
Bible, notamment les Évangiles, ne sont pas étrangers aux pauvres gens de
nos campagnes. Ces Écrits leur apparaissent très proches car l’environnement
littéraire dans lequel ils ont été composés est proche de leur vie. Il leur
est facile de commenter cette parole et on est souvent surpris par la
profondeur de certains commentaires spontanés qui pourraient bien étonner
des spécialistes. Parfois, la richesse de ces commentaires, marqués par une
profondeur spirituelle qui ne trompe pas, rappelle ceux des Pères de
l’Église. Ce n’est pas une exégèse scientifique mais une exégèse dans son
sens premier, c’est-à-dire une interprétation qui aide à accueillir
l’enseignement d’un texte dans sa pureté.
Puis-je, profitant de ce Synode, suggérer aux exégètes, à nous Pasteurs, de
tenir compte de cette forme d'approche, différente de nos études
scientifiques certes mais si enrichissante surtout pour la lectio divina
car, le but de l'exégèse est ce qu'évoque St Paul : “comprendre, avec
tous les saints, ce qu’est la Largeur, la Longueur, la Hauteur et la
Profondeur, de connaître l'amour du Christ qui surpasse toute connaissance”...
(Eph 3,18-19).
Que la Sainte Vierge qui a su conserver et méditer “tout cela dans son
coeur” nous y aide.
5-03.04] [IN038] [Texte original: français]
- S.Exc. Mgr Ricardo BLÁZQUEZ PÉREZ, Évêque de
Bilbao (ESPAGNE)
Le jour du Seigneur, l’homélie est partie intégrante de la célébration
eucharistique. Elle occupe une place privilégiée dans le ministère de la
Parole de Dieu; elle constitue l’un des services les plus importants que
l’évêque et le prêtre peuvent assurer à la communauté des fidèles chrétiens.
Il est opportun que, lors de la préparation de l’homélie, le prédicateur se
pose au moins trois questions: Que disent les lectures qui vont être
proclamées au cours de la célébration ? Que me disent-elles à moi
personnellement ? Que dois-je communiquer aux participants à l’Eucharistie ?
Sans que l’homélie soit transformée en catéchèse, elle doit disposer d’un
contenu doctrinal clair et vigoureux. Même si cela peut sembler paradoxal,
celui qui préside la célébration est le premier destinataire de sa
prédication. Il ne s’agit pas d’une parole destinée seulement aux autres et,
évidemment, il ne s’agit pas non plus d’une parole lancée contre d’autres.
Le prédicateur se référera à lui-même aussi bien dans le langage qu’il
emploiera, que dans les exhortations, les corrections et les appels à la
conversion adressés à la communauté.
Dans l’homélie, la vie de chaque personne, avec ses besoins et ses espoirs,
et l’annonce de la Parole de Dieu convergent. Il existe un transvasement
entre la vie et la célébration que le prédicateur doit faciliter. L’homélie
doit aider les auditeurs à interpréter l’histoire à la lumière de la mort et
de la résurrection de Jésus ainsi qu’Il le fit avec les disciples d’Emmaüs.
L’homélie est un écho de la prédication de Jésus dans la Synagogue de
Nazareth. Après avoir lu un passage du prophète Isaïe, il proclame:
“Aujourd'hui s'accomplit à vos oreilles ce passage de l'Écriture”
(Lc 4, 21). L’homélie n’est pas seulement le récit
de ce qui a été dit, de ce qui a eu lieu et s’inscrit dans le passé, mais
aussi l’actualisation avec la force de l’Esprit Saint de ce que le Seigneur
a dit et fait. Ce qui est proclamé comme s’étant réalisé “in illo tempore”
et “in diebus illis”s’accomplit aussi “hodie”. La liturgie de l’Église est
le lieu privilégié dans lequel les Écritures sont Parole de Dieu pour la
communauté.
- S.Exc. Mgr Gerald Frederick KICANAS, Évêque de
Tucson, Vice-Président de la Conference Episcopale
(ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)
L’assemblée eucharistique se trouve là où l’Église est constituée. La Parole
prêchée dans cette assemblée réconforte, soulage, apporte l’espérance,
inspire, insuffle joie, réjouit, confronte, enseigne et lance des défis. La
Parole prêchée révèle et affirme le meilleur des idéaux et des désirs
humains placés par Dieu dans le coeur de l’homme. La Parole prêchée nous
inspire, par l’intermédiaire de l’Esprit, à vivre, à nous mouvoir et à
placer notre véritable être dans le Christ. Par la grâce, elle change nos
vies. Malheureusement, la prédication peut, de nos jours, devenir insipide,
devenir une simple formulation ayant perdu son inspiration et laissant un
vide chez celui qui l’écoute. Aux évêques, aux prêtres et aux diacres
incombe la responsabilité de prêcher durant la Messe. Comment pouvons-nous
améliorer la prédication de la Parole de Dieu ? Qu’est-ce qu’il se passerait
si, après cette Année de Saint Paul, l’Église universelle proclamait une
année de prédication dans l’assemblée eucharistique ?
Qu’est-ce qu’il se passerait si, en cette année de prédication, les prêtres
et les diacres étudiaient, ensemble avec leurs évêques, ce qu’il faut pour
mieux prêcher ? Qu’est-ce qu’il se passerait si, en cette année de
prédication, les prêtres et les diacres, ensemble avec leurs évêques, se
rencontraient avec les laïcs pour écouter leurs difficultés ? Ils pourraient
discuter ensemble de quelle manière la prédication pourrait inspirer les
laïcs à devenir un levain pour le monde, portant les valeurs de l’Évangile
dans les problèmes de leur temps. Qu’est-ce qu’il se passerait si, en cette
année de prédication, l’on procédait à une exploration approfondie du
potentiel catéchétique de l’homélie du dimanche ? Si tous ces “si” se
concrétisaient, alors le nouveau printemps pour la chrétienté, dont parle le
Saint-Père Benoît XVI, pourrait éclore et s’épanouir dans toute l’Église,
renouvelant l’Église, renforçant l’évangélisation, intensifiant la catéchèse
et promouvant le rôle du disciple.
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Sources : www.vatican.va
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(E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M. sur Google actualité)
08.10.2008 -
T/Synode
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