Synode des évêques : Intervention de
Mgr. Laurent Monsengwo Pasinya |
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Cité du Vatican, le 08 octobre 2008 -
(E.S.M.)
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Mgr. Laurent Monsengwo Pasinya parle au nom de la
conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) en présence du pape
Benoît XVI. Mon intervention porte sur l’interprétation des Écritures et
les sectes.
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Mons. Laurent MONSENGWO
PASINYA, Archevêque de Kinshasa
Synode des évêques : Intervention de Mgr. Laurent Monsengwo Pasinya
Le 08 octobre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Je parle au nom de la conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) en
présence du pape Benoît XVI. Mon
intervention porte sur l’interprétation des Écritures et les sectes
(Instrumentum
Laboris [IL] nos 16-19; 56; DV
n° 12).
1. Il est communément admis que toute parole est un langage et que tout
langage appelle une interprétation, surtout s’il s’agit d’un texte écrit. À
cause du recul historique et de la distance spatiale, en effet, les mots et
les signes, les métaphores et les symboles peuvent acquérir des surcroîts de
sens et des harmoniques susceptibles d’orienter le lecteur vers des sens
autres que ceux initialement vou1us par l’auteur.
2. Tel est le cas pour les Écritures Saintes dont Dieu, l’auteur et
l’inspirateur principal, destine le message à toutes les générations dans le
temps et dans l’espace (cf. Mt 28,19-20 ; Mc 16,5). Ce fait rend dès lors
légitime et plausible une interprétation existentiale, contextuelle et inculturée de l’Écriture, basée sur la phase finale et constituée du texte
biblique (cf. COMMISSION BIBLIQUE PONTIFICALE [CBP], L’interprétation de la
Bible dans l'Église, I.A-B : méthodes littéraires). La doctrine des quatre
sens de l’Écriture trouve ici un fondement solide et une application.
3. À ce sujet, il faut noter cependant que l’Écriture Sainte elle-même
invite son interprète à beaucoup de prudence et d’“intelligence”
(Lc 24,25).
Ainsi, les mises en garde de l’Écriture interpellent-elles face au phénomène
des sectes. Car celui-ci n’est pas nouveau: il remonte aux origines de
l’Église. Dans sa première lettre (1 Jn, écrite vers 95 ap. J.C.), Jean
mentionne déjà des dissidents qui ne confessent plus “Jésus venu dans la
chair” (1 Jn 4,2-3), sont sortis de la communauté et se sont exclus de la
foi apostolique (1 Jn 2,19-24).
4. Toutefois, loin de nous apaiser, la prolifération cancéreuse des sectes
de tous genres et aux motivations les plus diverses a de quoi inquiéter les
pasteurs de l’Église. D’autant que leur doctrine est généralement basée sur
une interprétation fondamentaliste de l’Écriture Sainte (cf. CBP,
L’interprétation, I.F). Pourtant plusieurs textes bibliques dissuadent une
telle interprétation et incitent plutôt à recourir à des critères établis.
Ainsi, par exemple, la réaction de Jésus lui-même face à la gifle du garde
au palais du grand-prêtre Anne (Jn 18,22-23) montre-t-elle clairement que la
présentation de l’autre joue dont parle Matthieu en 5,39, est une hyperbole
à ne pas prendre au pied de la lettre. Mais Jésus, contrairement à la loi du
talion (Mt 5,38), “ne rend pas le mal pour le mal”: il pardonne
(cf. Rm
12,21). L’apôtre Pierre, pour sa part, parle des lettres que son “cher frère
Paul” a écrites “ selon la sagesse qui lui a été donnée” et qui contiennent
“des points obscurs, que les gens sans instruction et sans fermeté
détournent de leur sens ...” (2 P 3,15-16). C’est dire qu’il y a des normes
d’interprétation des Écritures, dont Pierre et les apôtres se portent
garants (cf. 2 P 1,16-19). Le même Pierre
affirme qu’“aucune prophétie d’Écriture n’est objet d’explication
personnelle”... , car “c’est poussés par l’Esprit Saint que des hommes ont
parlé de la part de Dieu”(2 P 1,20-21). Et
Pierre de stigmatiser les “faux docteurs” et leurs “sectes pernicieuses”...
Il faut dire que plusieurs des sectes actuelles répondent au profil décrit
ici par le Prince des Apôtres: conduite douteuse, blasphème contre la
vérité, cupidité, paroles trompeuses, trafic d’influences
(2 P 2,2-3). Il s’ensuit que la meilleure voie de dialogue avec
les sectes s’avère être une saine interprétation des Écritures Saintes.
5. Les textes susmentionnés nous fournissent les critères suivants pour
l’interprétation de l’Écriture Sainte: l’Esprit Saint (cf.
aussi DV
12), la Tradition apostolique (norma normans), la communion avec
le Corps de l’Ég1ise (cf. 1 Jn 1,3), la
confession de la foi de l’Ég1ise (analogia fidei),
la cohérence avec toute l’Écriture (analogia scripturae)
(cf. IL nos 16 et 21). Ces critères nous protègent d’une
interprétation fondamentaliste et subjective de la Parole de Dieu. Il sied
de s’y référer notamment dans les efforts communs d’oecuménisme.
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Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 08.10.2008 -
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